LE SEL DE L’AVENTURE (26.03.2012)

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4 800 kilomètres sans escale ni assistance à la seule force des bras pour traverser l’océan Atlantique en 41 jours, tel est le défi accompli le 9 mars dernier par Christophe Dupuy, devenu le premier officier de Marine à réussir pareil exploit. Récit a posteriori d’une navigation forcément pas comme les autres…

- « Racontez-nous cette course à la rame ? Quels en ont été les temps forts ou à contrario les moments de doute ?

- Christophe Dupuy : Cette traversée de l’Atlantique à la rame, je l'ai préparée pendant un an. Je l'ai abordée comme une mission. Je l'ai ainsi déclinée en phases et séquences comme on prépare une opération au sein des forces spéciales.

Les temps forts sont incontestablement le départ et l'arrivée. Le départ, car on part un peu quand même vers l'inconnu.

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L'arrivée, car c'est la fin et de tomber dans les bras de Bruno Le Tyrant (NDLR : ancien officier marinier commando en charge du technique) avec qui toute cette histoire n'aurait pas pu être possible s'il n'avait pas été là !

Quant aux instants de doute, j’en ai eu un au moment du coup de vent au sud des îles du Cap Vert. Je n'ai pas pu ramer pendant 36 heures. Je me suis dit que si cela devait être comme cela tout le temps, cela allait vite devenir compliqué et ce, d'autant plus, quand on apprend que les autres se retournent les uns après les autres.

On prend alors vraiment conscience que l'on est tout petit face à la mer. Un sentiment bizarre. Car ce sont autant cette force et sauvagerie que la beauté des images de cet univers dantesque qui restent et nous imprègnent…

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En quoi avoir été un commando et nageur de combat vous a-t’il servi ou desservi pendant cette aventure ?

- Dans la préparation et dans la réalisation. Préparation car comme je vais me répéter mais j'ai tout décliné pour ne rien laisser au hasard. Visiblement, cela a bien marché.

Mon passé m’a servi dans l'action, car j'ai gardé une rigueur dans l'exécution. Je n'ai rien changé à ce que j'avais prévu. Le côté que j’ai un peu occulté, cela a peut être le côté contemplatif. Mais rassurez-vous, j'ai dans ma tête des images indélébiles. J’ai vécu des moments intenses et extraordinaires.

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N'éprouvez-vous pas de frustration à ne pas être sur le podium alors qu'en vous suivant au quotidien, on a longtemps cru à une troisième, voire une seconde place ?

- Effectivement, cela est dommage, mais j'ai réussi et là est ma victoire. De plus, au prologue, j'avais dit que je serai heureux d'être dans le top 5.

Je finis cinquième grâce à un décompte de l'organisation qui fait un quatrième malgré deux troisièmes, donc contrat rempli !


Concernant la solitude et le danger, comment l'appréhende t’on ? Avez-vous pensé à la mort ?

J'ai eu peur, comme on part au combat ou avant mission, la veille et le jour du départ. Puis à partir du moment où je me suis retrouvé tout seul, la mécanique de la mission s'est mise en place, la concentration, il n'y avait plus d'états d'âme.

La solitude ne m'a pas pesé et le danger été appréhendé donc pris en compte. Je ne me suis donc jamais laissé débordé.

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Qu'éprouve ton à l'arrivée ? Une fois de retour à terre ?

- Une grande satisfaction mais je ne prends conscience de l'avoir fait que depuis que je suis rentré auprès des miens ou en voyant les films et les photos.

L'Aventure c'est quoi selon vous ?

- La vie ! Il faut toujours avoir des projets pour avancer et la réalisation de ceci rend heureux… »

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EN SAVOIR PLUS //
Le récit de son aventure avant son départ

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