UN WEB ROBINSON #3 (16.11.2013)
Qui n'a pas rêvé un jour de larguer les amarres et de partir vivre seul sur une île déserte ? Gauthier Toulemonde a exaucé son rêve (LIRE LA CHRONIQUE). Au terme de ses 40 jours de vie en solitaire, le Web Robinson a tenu à s'adresser à Stéphane Dugast, le créateur et l'animateur du blog Embarquements. Un courrier intime en guise de récompense pour ses contributions, et parce que l'ami Gauthier avait envie de partager ses dernières impressions et ses dernières émotions de solitaire avec vous les fidèles lecteurs de ce blog, en quête d'horizons lointains et de sens.
Cher Stéphane,
La dernière fois que nous nous sommes rencontrés c’était le 29 août dernier. Nous agréablement déjeuné au cœur de Paris dans un restaurant italien. Très rapidement au gré de nos conversations, nous avons quitté la capitale, parlé voyage. J’ai évoqué le projet Web Robinson et tu as été un des premiers à y croire, je t’en remercie.
Le temps a passé et l’expédition s’achève. On m’a demandé si cette île n’était pas une prison. Quelle curieuse question, c’est tout le contraire. Elle est un espace de liberté que je savoure depuis près de 40 jours (VOIR LE FILM).
Ce voyage immobile, intérieur est tout simplement merveilleux. Seule en pleine nature, face à l’océan, je vis en totale autarcie grâce à l’énergie solaire. J’ai pu aussi démontrer les bienfaits du travail à distance. Cela donnera peut-être des idées à des personnes désireuses d’un peu d’aventure tout en continuant d’assumer leurs responsabilités professionnelles.
Je quitte cette île déserte avec tristesse, elle qui m’a tant donné et j’y laisserai une partie de moi-même (LIRE UN EXTRAIT DE SON JOURNAL DE BORD). Si je suis content de retrouver mes proches, amis, équipe, je ne cache pas que le retour au monde moderne me fait peur.
Je te rassure, pas au point d’Ella Maillart qui évoque dans Croisières et caravanes, un retour douloureux d’Asie « Je connaissais la joie de tenir entre mes mains glacées un bol, longuement attendu, de thé fumant (…). J’avais écouté le silence du soir quand les yeux vous cuisent, après une marche de toute la journée contre le vent.
Il faut retourner à une vie primitive pour connaître cette sorte de faim qui fait de chaque bouchée une occasion de solide satisfaction, et j’aimais cette vie (…) J’aspirais à oublier qu’inévitablement nous devrions un jour retourner chez nous. J’avais même perdu tout désir de jamais y retourner. Mes habitudes ne seraient plus celles de mes contemporains, je me sentirais isolée au milieu d’eux, dans cet Occident où rien ne m’attirait. J’aurais aimé que le voyage durât autant que ma vie ».
Je te donne rendez-vous dans quelques jours chez l’Italien, la boucle sera bouclée. Nous parlerons à nouveau voyage, aventure, expédition car, comme tu l’imagines j’ai un nouveau projet, comme toi probablement.
Amitiés
Gauthier
› À SUIVRE
Une aventure à suivre sur le site web officiel de l’Expédition WebRobinson
Lien permanent | 
| 
Facebook | | |