MOT MARIN : MAGIQUES ESCALES (15.09.2014)

ESCALE : un terme aux forts pouvoirs évocateurs pour les marins. Mais quels sont les origines de ce mot ?

Par pudibonderie ou par souci sûrement de ne pas déplaire au quidam contribuable, certains ne parlent plus d’«escales» dans la Marine militaire mais bien de «relâche opérationnelle». Les forts pouvoirs évocateurs du terme «escale» ont donc fini par ternir sa réputation.

Quant aux origines de ce mot controversé, elles remontent au 16ème siècle. Il s’agit d’un emprunt à la Marine du Levant, ou plus précisément à scala en génois désignant alors l’échelle de coupée qui permet le débarquement à terre de l’équipage et des passagers.

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«Je retourne faire scale au port dont je suis issu». Cette citation de l’écrivain François Rabelais (1494-1553) atteste de l'usage ancien de ce terme, comme de l’expression «faire escale», désignant l’action d’accoster dans un port pour s'y approvisionner en vivres et en eau potable, éviter une tempête ou encore un ennemi impitoyable.

Au cours du XXème siècle, le terme «escale» va s’étendre au monde de l’aéronautique et à celui ferroviaire. La SNCF n’hésitant pas à parler d’«agent d’escale» afin de désigner son personnel chargé d’informer, d’orienter ou d’assister un usager.

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Quasi synonyme, le terme «étape» quant à lui ne sera jamais utilisé par les «gens de mer», du fait sûrement de ses origines trop terrestres.

Car l’étape (du bas latin stabula) fait d’abord référence à l’étable, le lieu où logent vaches, bœufs et cochons, avant de désigner un magasin de vivres, et par extension un lieu de repos.

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L'étape est également le lieu dans lequel des troupes en marche s’arrêtaient pour se sustenter et souvent passer la nuit.

Une nouvelle preuve de la coquetterie des marins aimant décidément à se différencier de leurs "frères" terriens.

Stéphane DUGAST
Archives © Marine nationale / Sandy Hook


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