CHARLES HEDRICH : OBJECTIF ATACAMA ! (08.02.2015)

La voile, la moto, le triathlon ironman, le rallye-raid, la course à pied, la voile, le kite surf ou la traversée à la rame du passage du Nord-Ouest… Aucun défi sportif n'arrête Charles Hedrich. Son prochain exploit ? Une traversée en autonomie complète et en tandem du désert d'Atacama au Chili. 3 000 mètres d’altitude en moyenne, une pluviométrie proche de zéro, des températures d’enfer à plus de 50°C. «Un univers très hostile mais au paysage à couper le souffle !» promet Charles - l’inoxydable qui est intarissable dès lors qu'il s'agit de parler de ses exploits, lui qui se définit comme un «sportif-aventurier».

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- EMBARQUEMENTS : Pourquoi avez-vous choisi de partir à deux pour votre prochain défi. C’est inhabituel pour vous ?

- Charles Hedrich : Vous savez, partir faire mes défis en solitaire ça n’est pas une finalité en soi. Ce n’est pas non plus une contrainte pour moi. Ça se décide en fonction des expéditions.

Par le passé, j'ai effectué 60 jours d’expédition au pôle Nord; en tandem avec Arnaud Tortel. J’ai fait une ascension de l’Everest dans une cordée de cinq alpinistes. Partir à plusieurs c’est sympa ! Parce qu’il y a une équipe, une ambiance et que chacun apporte ses compétences.

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2015, Charles Hedrich et Sylvain Bazin reconnaissance Atacama.jpg


Vous partez justement vous attaquer à deux à la traversée d’un désert réputé parmi les plus hostiles : l’Atacama, pourquoi ?

Parce que tout m’intéresse ! À vrai dire, je ne connaissais le désert qu’à travers le rallye raid à moto. Je n’avais jamais mené d’expédition à pied dans cet univers. C’est un défi à ma mesure.

Aride, voire d’hyper aride, le désert d’Atacama offre la particularité d’être l'un des plus hauts du Monde puisque son point culminant s'élève à 4 678 mètres d'altitude.

C’est un défi exigeant. Je ne pars pas seul mais avec un athlète de haut niveau : Sylvain Bazin. Il court constamment sur tous les terrains du Monde. C'est un fondu de trails, d'ultratrail et de course à pied.

Parlez-nous plus précisément du désert d’Atacama, quels défis allez-vous devoir  relever ?

Atacama, c’est un désert sec et haut perché, il est à quelques 3 000 à 4 000 mètres d’altitude. Pour l’instant, ce désert n’a jamais été  traversé sans ravitaillement, puisqu’il n’y a qu’un seul point d’eau, à peu près à mi-parcours.

Notre défi, c’est donc de réussir à effectuer deux fois 500 kilomètres en autonomie complète. Notre principale difficulté sera la gestion de l'eau. Nous allons donc partir avec une charrette chacun, qui pèsera au départ à peu près 100 kg, dont 80 litres d'eau.

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Justement comment avez-vous géré votre préparation physique ? A-t-elle été spécifique ?

Il faut que je parte au maximum de mes capacités physiques. D’une part parce que j’ai 100 kilos à trainer, d’autre part parce que c’est un format court, mais intense. Donc mon entraînement s'est composé de footing, de course en montagne et de portage, pour que mon corps s’habitue à tracter le matériel.

Parce que trimbaler un charriot pendant dix jours c’est évidemment pas une partie de plaisir. Cela étant, comme pour une expédition polaire, on est un peu dans la même cas de figure. Vous savez, je suis parti au pôle Nord avec un traîneau de 45 kilos et, contrairement à ce que l'on pense, plus il fait froid, plus la résistance est importante. Cette expédition n'avait pas été non plus une partie de plaisir !

Justement le pôle, le désert maintenant et de nouveau le passage du Nord Ouest. Comment financez-vous vos expéditions ?

Jusqu'à récemment, mon plus gros sponsor : c'était moi ! Pour l'instant, j’ai tout financé moi-même, sans un sticker, ni un sponsor. J’ai dépensé quatre millions d’euros. Vous savez les mous étaient sceptiques à mes débuts. Je n'avais pas de passé de sportif, et encore moins d'aventurier. Lorsque j’annonçais mes projets, je ne parvenais à convaincre personne : aucune entreprise, aucun média. Et puis grâce aux courses et records que j’ai accumulés, j’ai eu suffisamment d’arguments pour convaincre des partenaires de la solidité de mes projets. J'ai gagné en épaisseur et en crédibilité. 

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Ultime question quel message souhaitez-vous transmettre et adresser lors de vos défis ?

Ma motivation première, c’est quand même de réussir des premières mondiales, et des records en tous genres. Je prends évidemment en compte la dimension Nature, même si au départ la dimension écologique n'est pas prépondérante. Mais  je me suis rapidement sensibilisé aux problématiques comme le réchauffement climatique ou la pollution. Si je peux dès lors sensibiliser le grand public à ces questions : je le fais et c’est gagné !

 



DERNIERS ÉCHOS

Charles Hedrich et Sylvain Bazin ont effectué, mi-janvier, des repérages dans le désert de l’Atacama afin notamment de trouver le meilleur itinéraire pour le traverser. Une première pour Charles Hedrich : «C’est une réelle différence par rapport à mes aventures précédentes sans reconnaissance possible, comme le sommet de l’Everest».

Le duo a également testé un chargement de 120 kilos, et surtout leur engin de portage. Un engin disparate, sorte de  mélange d’une brouette à deux roues, d’un sac de golf XXL, d’un charriot à bras ou d’un buggy de traction.

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Tracter ? tirer ? les deux ? Les deux explorateurs sont décidés en tenant surtout compte du poids de leur chargement, principalement constitué de 80 litres d’eau minérale. Quant au terrain, ils ont pu le tester in situ. «C’est un terrain n’est ni sec, ni aride, ni toujours plat. Cela ne va pas être facile» en ont-ils conclu.

Notons que pour compléter leurs réserves d’eau, Charles Hedrich et Sylvain Bazin recycleront leurs urines pour assurer et économiser le poids.

Outre leurs essais in situ, les deux hommes ont surtout appris à mieux se connaître grâce à ces repérages dans le désert de l’Atacama. Ce défi achevé, Charles Hedrich s'attaquera à un autre : celui d'achever son passage du nord-ouest dans les glaces à la rame et en solitaire. Vous avez dit insatiable ? Départ fin mars prochain et arrivée probable en avril prochain.


› LIRE L’ARTICLE LIÉ : «LE RAMEUR DES GLACES»

 

© Photographies Respectons la Terre / Charles Hedrich & Sulvain Bazin

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