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LA BONNE ETOILE (1/2)

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Reporter habitué à bourlinguer sur des terres éloignées des sentiers touristiques et commerciaux, Stéphane Dugast s’est cette fois passionné pour Paul-Émile Victor, le Groenland oriental et ses habitants en proie à de profondes mutations sociétales et climatiques.

 
D’où vous vient votre attrait pour le monde polaire ?

- Stéphane Dugast : « Bercé par les récits des marins-explorateurs, des écrivains-voyageurs ou les épopées des grandes figures de l’aventure polaire comme Ernest Shackleton ou Jean-Louis Etienne, je me suis efforcé de faire mienne la philosophie de ces hommes d’action et de plume épris de voyages.

En 2004, un reportage en Sibérie centrale aux côtés de Frédéric Chamard-Boudet, un marin épris de polaire, va profondément me marquer. Durant ce reportage dans le Grand nord, je découvre pour la première fois un univers singulier et la banquise.

Malgré un équipement sommaire qui me vaudra de nombreuses onglées et brûlures, mon « coup de foudre » pour les terres polaires est instantané...

« Une intime conviction : revenir sur la banquise... »
 
1860827744.jpgQu’est-ce qui vous frappe le plus durant ce premier séjour en milieu polaire ?
- D’abord la découverte de la banquise vue depuis le hublot de l’hélicoptère de l'aviation civile russe « IIliouchine 8 » dans lequel nous avons embarqué.

Cette vaste étendue blanche, ses longues cicatrices et ses fractures causées par les courants et les marées. Au sol, le silence de cathédrale qui y règne me fige. Ce jour là s’étend devant moi l'océan Arctique glacial à perte de vue. Droit devant le pôle nord à 980 kilomètres. Pour l’atteindre, 60 jours de marche…

Dans ce paysage dépouillé de tout artifice se mélangent calme et fureur de la Nature. De ces instants trop furtifs sur l’océan arctique glacial naît alors une intime conviction : revenir sur la banquise. Sibérie ? Canada ? Antarctique ? Groenland ? Je ne sais pas encore…

« Une idée née sur la goélette Belle Poule »

774290369.jpgComment conjuguez-vous alors Groenland oriental et Paul-Émile Victor ?
- C’est lors d’un reportage sur la « Belle Poule », une goélette ancienne de la Marine que l’idée naît. Pendant un quart de nuit dans les eaux agitées de la mer du Nord.

Clin d’œil à ma vocation polaire, c’est sur ce vieux gréement que le marin polaire Frédéric Chamard-Boudet achève sa carrière dans la Royale. De retour à Paris, je me plonge dans la lecture des aventures de Paul-Emile Victor. Je redécouvre alors toute la richesse des récits de ses années groenlandaises.

Décidé à obtenir un blanc-seing des ayants droit de l’explorateur, j’expose mon idée à Daphné, sa fille et à Etienne Collomb, rédacteur en chef à l’agence Gamma. Ce dernier va me présenter le photographe Xavier Desmier, rompu et aguerri aux reportages en milieu polaire avec Jean-Louis Etienne ou le cinéaste Luc Jacquet (NDLR : le réalisateur du film « La marche de l’empereur »).

Avec Xavier, nous allons construire le projet pierre à pierre. La famille Victor nous soutiendra activement dans nos démarches. Stéphane Victor, l’un des fils de l’explorateur, me donnera rapidement son accord pour venir avec nous au Groenland.

11702175.jpgQuand et comment s’organisent vos reportages au Groenland oriental ?
- Premier contact rugueux avec le Groenland lors d’un voyage de repérage en 2006. Au mois de janvier, c’est la nuit polaire. Cette semaine passée en solitaire est un véritable voyage intérieur. Je séjourne à Tasiilaq, la principale ville du Groenland oriental.

Je n’y vois guère de monde. Routes et rues enneigées sont désertes à cause d’un vent violent glacial appelé pitterak. Il fait jour uniquement 3 heures par jour. Je rencontre néanmoins notre futur guide Inuit Tobias. J’ai également la chance de rencontrer Max Audibert, un Français installé là-bas depuis une quinzaine d’années.

Tous les soirs, je dévore les récits de Paul-Émile Victor. Je m’imagine déjà derrière un traîneau et des chiens. Proche du cercle polaire, mon imaginaire s’enflamme ! A l’issu de ce séjour, je sais que notre projet est désormais faisable »

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