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QUITTERIE ET SES AMIES

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Quatre jeunes femmes ingénieurs de formation, un modeste canot, quatre rames et un océan à traverser. A la clef : de la sueur, des peurs, des bonheurs, des insomnies, des nausées, des ampoules mais une soif inextinguible d'aventures. La quête de Quitterie et de ses trois amies décidées à traverser l'Atlantique à la rame.

Départ de La Gomera aux Iles Canaries, au large du Sénégal. Cap ensuite sur les Caraïbes, pour plus de 5 000 kilomètres de traversée. Soit l'océan Atlantique à traverser avec son lot d'aléas. «Des tempêtes, des coups de chaleurs, des grains et tous ces impondérables de la haute mer» selon Quitterie Marque, jeune trentenaire pétillante et ancienne aspirant dans la Marine.  Depuis plus d'une décennie maintenant, la world toughest race - la «course la plus dure au monde» dans la langue de Molière - attire des équipages venus du monde entier pour y concourir en simple, en double, à quatre ou à six. Quitterie et ses amis effectueront cette traversée à quatre. « Dans ce défi, je vais pouvoir compter sur Laurence Grand-Clément, Catherine Rémy et Laurence de Rancourt, ingénieurs de formation comme moi ». Leur défi sera autant physique que mental pour les quatre jeunes femmes. En moyenne dix heures par jour de labeur. « A ramer, se reposer, ramer, se reposer... Le tout dans une promiscuité totale ! ». Relais donc jour et nuit, deux par deux afin de boucler ces pérégrinations océanes s'inscrivant dans le cadre du Woodvale Challenge, une course sans assistance organisée tous les deux ans. «J'y vais pour me surpasser mais également pour partager une aventure» assure Quitterie, l'initiatrice de cette odyssée avant de préciser le regard brillant : «Mon passé dans la Marine même modeste a du influer. L'envie de se surpasser est prégnante».

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«Nous avons en commun ce même goût de l'aventure»

Tout a commencé pour elle il y a 3 ans. Quitterie assiste à un séminaire d'entreprise durant lequel une conférencière britannique relate sa traversée en solo de l'Atlantique*. «Un vrai déclic. Cette idée est alors devenu une évidence puis une obsession...». Catherine, une amie de longue date, se joint immédiatement au projet. «Nous avons en commun ce même goût de l'aventure». Le «recrutement» se poursuit avec Laurence. «Polytechnicienne comme nous mais de la promo précédente». Manque la quatrième «suite au désistement de l'une de nos amies pour des raisons professionnelles». Recrutement de la perle rare  par le biais de petites annonces. Laurence est alors choisie. Sur la même longueur d'onde, les quatre compères sont d'ailleurs unanimes quant à l'esprit de leur aventure : «Le défi sportif va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre». L'aventure d'une vie à coup sûr. «Evidemment !» selon Quitterie à l'enthousiasme inoxydable.

 

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Déformations professionnelles

Leur embarcation est modeste. 9 mètres de long et 2 mètres deux larges. Deux postes de rame et deux cabines. Une à l'avant pour stocker le matériel et une autre à l'arrière avec deux lits sommaires. «Ca sera bannette chaude. A tour de rôle, on se relaiera» explique la jeune femme énergique. La nourriture sera stockée dans les compartiments situés sous le pont. Une tonne et demi embarquées. Concernant l'énergie nécessaire au fonctionnement des appareils embarqués comme la VHF, le GPS, l'AIS (Automatic Identification System), le dessalinisateur, le pilote automatique, le téléphone satellite ou les lecteurs mp3, elle sera obtenue grâce aux panneaux solaires placés sur la coque. «Tout a été optimisé et savamment étudié» estime Quitterie avant de rajouter malicieusement : «Une vraie déformation professionnelle. Notre formation et notre métier  l'exigent...». Les quatre compères sont ingénieurs de formation. Trois ont d'ailleurs fréquenté les bancs de Polytechnique. Catherine Remy de la promotion 1998 estaujourd'hui Ingénieur projet dans le secteur énergétique au Nigeria. De la promotion précédente comme Quitterie, Laurence Grand Clément travaille actuellement comme manager pour une multinationale en Suisse. Quant à Quitterie, elle est cadre pour un laboratoire pharmaceutique à Singapour. Benjamine de l'équipe et fraîche recrue, Laurence De Rancourt, est quant à elle  diplômée de l'Ecole Supérieure d'Agriculture d'Angers. Sportives accomplies et aguerries, toutes les quatre assurent s'unir pour porter haut les couleurs du dépassement de soi, de l'esprit d'équipe et du respect de l'environnement. «On prône l'esprit d'entreprise» estime Quitterie avant de préciser le fond de sa pensée : «Entreprendre c'est d'abord se laisser entraîner par une passion qui impose de continuer à avancer quelles que soient les difficultés. C'est un goût commun pour l'effort et le dépassement de soi qui nous rassemble».

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Leaderships partagés

Réunies par ce goût commun de l'effort et du dépassement de soi, les quatre amies se sont ainsi s'entraînées pendant plus d'un an. «La communication et la volonté ont été nos leitmotivs pour tenir la préparation». Comme l'exige l'organisateur, les quatre marins-ingénieurs ont également effectué des navigations communes afin de rôder les mécanismes à bord. Pas de chef, ni de capitaine à bord mais des responsabilités partagées. «Chacune est leader dans deux domaines». Huit postes ont ainsi été définis : navigation, médical, utilities (pour l'eau et l'électricité), nourriture, maintenance, sécurité, communication et dynamique de groupe. Lancé dans ce défi sportif et cette aventure humaine à part entière, Quitterie et ses amies ont quitté la Gomera le 2 décembre dernier. En perspective pour elles : 52 jours à ramer (l'actuel record pour équipage féminin à quatre) ou plus vraisemblablement jusqu'à 70 jours en haute mer. Vitesse de croisière : 3 nœuds (5,5km/h). Pas de quoi néanmoins entamer le moral des quatre rameuses. «C'est un choix délibéré. Surtout c'est l'aventure d'une vie» confiait Quitterie pimpante avant de s'élancer dans sa grande entreprise...

Stéphane DUGAST

* : A lire Rowing it alone de Debra Veal (en anglais)

 

SUR LE WEB
Quatre femmes et un défi sur Internet à : www.atlantique-au-feminin.com/

Commentaires

  • Je suis impressionnée par cette initiative et cet exploit ! surtout quand je repense à Laurence de Rancourt partageant les bancs de l'école avec mon fiston Antoine... Quelle destinée peu commune !
    Bravo à vous toutes !

  • Je suis impressionnée par cette initiative et cet exploit ! surtout quand je repense à Laurence de Rancourt partageant les bancs de l'école avec mon fiston Antoine... Quelle destinée peu commune !
    Bravo à vous toutes !

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