Lancé en 2007, le blog Embarquements cesse momentanément ses parutions.
"E" COMME... ESCALES
PRESSE JEANNE D'ARC R97
LA JEANNE DE A à Z N°5
A l'occasion de l'ultime campagne de la Jeanne d'Arc, Cols Bleus raconte autrement le porte-hélicoptères R97. Cette semaine, la lettre E et son fort pouvoir évocateur...
© Julien CABON / MN
« E »
ESCALE «La Jeanne ? Les plus belles escales de la Marine, les plus mythiques...». La phrase est lâchée dans la confidentialité d'un carré. A l'abri des oreilles indiscrètes. Devant un «petit noir» tard le soir. Juste avant la relève de quart de minuit. Quand l'ambiance devient plus décontractée, les langues se délient. Elles se libèrent. «Escale» : un terme aux pouvoirs évocateurs. Du «rêve en barre» pour le terrien. Des clichés, des souvenirs et parfois de la nostalgie chez les gens de mer. «Escale», à lui seul, ce terme a fabriqué la bonne et la mauvaise réputation de la Jeanne au fil de ses presque cinq décennies de navigation autour du monde. Pour les états-majors, ce terme est désormais devenu plus difficile à justifier, rentabilité des «heures de mer» obligent. Par ailleurs, le militaire spécialiste du combat ne manque d'ailleurs jamais l'occasion de railler les capacités guerrières obsolètes du navire-école au point d'en occulter ses deux missions principales : la représentation et la formation des officiers-élèves. La Jeanne doit sa bonne réputation à son rayonnement et sa présence sur toutes les mers du globe. Depuis 46 ans, le navire-école aura porté haut le pavillon tricolore sous toutes les latitudes. Avec une nette préférence pour les climats tropicaux. Fort-de-France et la Martinique sont d'ailleurs aux hit-parades des escales effectuées. Chaque passage dans les îles françaises du Pacifique a suscité ferveur et enthousiasme. A la seule évocation des escales ayant égrené 46 campagnes, les amoureux du voyage palissent. Des ports mythiques comme New-York, Tokyo, San Francisco, Acapulco ou Diego-Suarez. Des îlots oubliés aux dimensions modestes : Tristan-da-Cunah, Clipperton ou Kerguelen. Des escales symboliques à Beyrouth, à La Havane ou à Vladivostok après la chute du mur. Pourtant, contrairement aux idées reçues, les campagnes de la Jeanne n'ont été un véritable tour du monde qu'à neuf reprises, dont sept fois lors des vingt premières années de sa vie nautique. A l'heure prochaine du bilan, les chiffres font cependant écho. 6 300 officiers formés. 15 000 marins affectés. 800 escales et 90 pays visités. Navire-école et ambassade flottante depuis 1964, la Jeanne a incontestablement l'âme voyageuse...Stéphane DUGAST
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EXTRAIT DU LIVRE
LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97
(E/P/A – Les éditions du Chêne)
Photographies de Christophe Géral
Enquête de Stéphane Dugast