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SAGA NORDIQUE
Embarqué sur le patrouilleur de haute mer L’Adroit pour 3 semaines de tournage, j’ai glissé dans mon sac (marin) un « gros livre ». Un de ceux qu’à terre, je n’avais pas pris le temps de lire. Acheté il y a déjà 3 ans, ses 400 pages m’intimidaient. Erreur…
C’est sur la mer Méditerranée fort agitée, bien calé dans ma bannette, que j’ai dévoré ce roman danois, prix des Gens de Mer en 2009 au festival des Etonnants Voyageurs.
Comme nombre de lecteurs, c’est d’abord le visuel de la couverture qui m’a attiré ainsi que son intrigue résumée avec à propos sur la quatrième de couverture.
De surcroît, j’ai fait connaissance, il y a quelques années, pendant les Boréales - un festival caennais dédié à la littérature et à la culture nordique - avec la créatrice et inspiratrice de cette maison d’édition qui cultive sa singularité en diffusant dasn l'Hexagone la littérature scandinave.
UNE SAGA DANOISE
Quant à l’histoire de ce premier roman, les bases narratives sont solidement ancrées dans la culture de cette terre océane, souvent balayée par des tempêtes ayant causé jadis moult naufrages.
1902, un trois-mâts s'échoue au large de Skagen, à l'extrême nord du Danemark. Le seul survivant, un marin américain, aux cheveux et au regard noir pénétrant, vient troubler le quotidien d’un village, et notamment celui d’Anne, la femme d’un pêcheur qui le recueille.
Si le marin américain disparaîtra sans laisser de trace, neuf mois plus tard Anne mettra au monde Anthon dit "Tonny", un enfant ne ressemblant pas aux autres…
De la forte identité maritime de la région du Jutland et du poids de ses traditions, il est donc question dans ce premier roman de Karsten Lund, par ailleurs journaliste pour une chaîne de télévision danoise.
La trame de son roman repose sur le récit d’un petit-fils, revenu in situ un siècle après le naufrage, pour nous livrer ses souvenirs, retracer l’histoire familiale et explorer un vieux secret.
Lire cette saga danoise, c’est également l’opportunité de se plonger dans la culture d’une région durablement marquée par l’essor de la pêche au début du vingtième siècle, puis son déclin.
Un roman donc coup de cœur pour ceux qui raffolent des récits écrits à l'eau de mer. Cette saga nordique envoûte son lecteur, le transportant aux confins de la mer du Nord et de la mer Baltique, lui offrant par là même une lecture assurément dépaysante.
Stéphane DUGAST
À LIRE //
Le marin américain de Karsten Lund. 400 pages - 24 €. Traduit du danois par Inès Jorgensen (Gaïa éditions)
> En savoir + : http://www.gaia-editions.com/