EXPERIENCE I-NUIT : LE BEAU LIVRE D’UNE IMMERSION POLAIRE

Dominique Simonneau est partie, solitaire, vivre l’hiver du haut Arctique et la nuit polaire dans un village isolé du nord-est du Groenland. Son expérience i-NUIT devient un beau livre, rassemblant chroniques et photographies dans un écrin qui convoque l’imaginaire du Grand Nord. Pour le blog Embarquements, cette drôle de dame de l’Arctique dévoile sa passion pour ce coin perdu du Groenland, et nous confie son bonheur de l’écriture. A la clef un livre à soutenir sans modération et en prévente sur Ulule.

 - Le blog Embarquements : Partir ainsi en immersion au cœur de l’hiver arctique est un bien curieux projet, comment est-il né 

- Dominique Simmonneau : Lorsque j’abordais pour la première fois l’entrée du Scoresby Sund en voilier à l’été 2004, Je n’imaginais pas être subjuguée par ce territoire hors norme. J’en suis tombée amoureuse dans l’instant. Il me fallait sans cesse y revenir.

Neuf voyages, navigations, raids à ski qui pourtant portaient toujours un petit quelque chose d’inaccompli.

Je devais rester là, posée dans le village d’Ittoqqortoormiit où personne ne m’attendait, partager ces longs mois d’hiver et d’obscurité, tenter de percevoir le quotidien d’une vie qui nous semble folle. C’est ainsi que j’ai célébré mon 70ème anniversaire.

- Au fil de ces six mois d’hiver, vous avez tenu un blog qui a été bien plus qu’un simple journal de voyage. Expliquez-nous ! 

L’écriture presque quotidienne des chroniques publiées sur le blog de l’Expérience i-NUIT, mes errances photographiques, ont apporté une dimension imprévue à ce long hivernage : raconter, dans une totale liberté.

Chaque jour je contemplais sans fin ce fjord admirable en perpétuel changement. J’ai appris à courber le dos sous les violentes tempêtes, à me réjouir du retour du soleil après deux mois d’absence.

J’ai vibré sur le traîneau emmené par les attelages de chiens dans les tourbillons de neige légère, frissonné d’émotion sous les aurores boréales, partagé le quotidien des villageois du haut Arctique. Je savais que chaque instant était éphémère et je prenais un immense plaisir à les partager avec mes lecteurs. J’ai fait beaucoup d’envieux ! 

- Depuis votre retour, un nouveau projet vous tient à cœur : un beau livre.

- L’idée d’un livre commençait à poindre avant même mon retour. Une envie de rendre pérenne tout ce que j’avais glané, enregistré, ressenti et noté dans mes carnets qui ne quittaient jamais ma poche.

Il m’est aussi souvent arrivé de saisir dans l’objectif un instant de pure magie, révélant un Arctique que je n’avais jamais imaginé. Des couleurs saturées devenant soudain pastel éthéré, le visage éreinté d’un chasseur au retour d’une chasse épuisante, un éclairage incongru sur la ligne de banquise. 

Ces clichés, j’en ai gardé bon nombre pour moi seule. Il est temps maintenant de partager ces trésors. Ce sera un beau livre, grand format et beau papier, à la couverture mystérieuse.

- Parlez-nous de votre travail d’écriture 

- Le livre est la narration d’un voyage immobile. Chaque chronique est le fruit d’émotions intenses, mais aussi d’un patient travail d’enquête mené au plus proche des habitants pendant ces six mois. J’avais ce privilège d’être là, sans agenda précis, pour de longs mois d’hiver.

De bavardages en confidences, de promenades le nez au vent en sorties de chasse, tout était source de connaissance. Les emplettes quotidiennes à l’unique magasin du village, les soirées de couture entre femmes, les fêtes de famille ont été autant de moments privilégiés de partage.

Il me fallait bien souvent de nombreux entretiens et témoignages croisés, pour arriver à cerner un peu mieux la vie de cette communauté isolée de 366 habitants, où les plus proches voisins sont à 900 km au sud !   

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