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BD : LES POILUS D’ALASKA [BEST-OF]

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Poilus d’Alaska : c’est une histoire véridique, celle d’une meute de 400 chiens de traineau d’Alaska mobilisés sur le front durant la première guerre mondiale. Outre un film documentaire diffusé sur Arte, c’est aussi une BD. Entretien à bâtons rompus avec Michaël Delbosco, le co-scénariste de cette série éclairant autrement ce conflit dont on fête le centenaire de l'armistice.

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- « Comment est née l’idée de réaliser une BD ?

- Michaël Delbosco : À l’origine, c’est un éditeur de Casterman qui nous a contactés après avoir vu le film documentaire (LIRE LA CHRONIQUE). Cet éditeur était emballé par notre histoire. Il nous a présenté le dessinateur Félix Brune. Les rôles ont ainsi été d’emblée distribués.

Pour le scénario, nous nous sommes en quelque sorte partagés la tâche. À Daniel Duhand, le coscénariste : la rigueur historique.

Et à moi, la partie plus fictionnelle et la dramaturgie de cette histoire. Je suis en quelque sorte l’agitateur. Nous avons ainsi vite bouclé le scénario avant de réaliser des allers-retours avec le dessinateur jusqu’à aboutir à un story-board dessiné.
 

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Story-board que nous avons ensuite chacun corrigé et nourri pour atteindre ce que j’appellerai «notre perfection».

J’ai adoré ce travail en équipe. Je qualifierai d’ailleurs cette aventure éditoriale de très fraternelle. Je l’ai d’ailleurs mentionné dans ma dédicace.


En quoi ce dernier projet BD est-il différent du film documentaire tiré de cette histoire véridique ?

Vous savez, je suis un scénariste de plus en plus tourné vers le monde de la fiction. Aussi, j’ai voulu d’emblée dépasser la vérité historique afin de construire un véritable scénario avec une réelle dramaturgie.

J’ai du ainsi définir les personnages en profondeur et mieux cerner l’histoire afin que le dessinateur puisse retranscrire au mieux cette envie. L’avantage en BD, c’est que le dessin permet des audaces impossibles à la TV ou encore au cinéma.
 

La force du dessin c’est que l’on peut s’affranchir d’un certain nombre de contraintes techniques. En contrepartie, la BD est très exigeante. Car on s’aperçoit vite de ce qui marche ou de ce qui ne marche pas. Cette aventure dans le monde de la BD a été une expérience enrichissante à tout point vue !

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Un premier tome vient de sortir laissant augurer d’une série en combien de tomes ?

Le tome 1 est effectivement paru. Pour le tome 2, nous venons d’achever le story-board sur lequel avec Daniel, le coscénariste, nous venons d’apporter nos corrections. Ce tome 2 sortira en avril 2015.

Parallèlement, je travaille d’ores et déjà au scénario du  tome 3. Vous savez, j’ai matière à raconter cette histoire en 4 ou 5 tomes !

Cette ambition sera bien évidemment pondérée par les ventes. Car une BD doit évidemment rencontrer un public. À ce stade, le plus stimulant pour nous, c’est de raconter notre histoire.

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Une histoire qui révèle le visage méconnu de l’Europe et de l’Amérique au début du siècle et pendant la première guerre mondiale. Car, celle que l’on appelle la «grande guerre» ne se résume pas seulement aux tranchées ou aux albums BD de Tardi aussi bons soient-ils.


C’est bien plus que ça ! L’époque que nous traitons est intéressante à bien des égards. C’est la fin de l’aristocratie en Europe, la fin de la ruée vers l’or en Amérique qui est un continent basculant progressivement dans une nouvelle ère. Avec notre histoire, nous sommes également au cœur des connections entre ces deux mondes.

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Et puis c’est aussi l’irruption d’un sujet que je trouve passionnant : la place des femmes dans la société. Cette époque est d’ailleurs la première grande bascule féministe. Plus globalement, c’est une époque marquant une grande révolution de la pensée. Autant d’ingrédients for stimulants pour des scénaristes !

«Vous savez, écrire une BD : c’est créer un monde sans superflu. C’est assez bluffant !»

Quels écueils avez-vous dû éviter ?

J’accorde une grande importance aux personnages principaux, comme à ceux secondaires. Car les personnages secondaires nous racontent tout autant la vraie histoire ou les pistes à explorer. Ce qui est jouissif, c’est que cette série est en fait une succession de rendez-vous.

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Les personnages évoluent, ce qui leur confère une vraie épaisseur. C’est très exigeant pour les scénaristes que nous sommes. Aucun détail ne doit être mis de côté. Concernant le Tome 1, ça a été finalement assez compliqué.

Ce tome 1, c'est un album qui sert à installer les bases de l’histoire. Qui sont les personnages ? Ou en sont-ils ? Quelle quête raconte-t-on ? Qui sont ces gens à cheval entre l’Europe et l’Amérique ? Pourquoi sont-ils guidés par cette folle idée ?

Car, finalement, ce sont ces deux mondes différents et le voyage de deux gars, entre  ces mondes, qui m’intéresse. Cette série, c’est finalement une véritable odyssée mais également la découverte du visage méconnu d’un monde en mutation.

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Entre réalités historiques et fiction, quelles limites à ne pas franchir vous êtes-vous imposés dans l’écriture ?

Les seules limites, ce sont celles que m’impose mon coscénariste Daniel Duhand,  que j’appelle d’ailleurs avec affection le «gardien du temple» ! (Rires) Moi je ne me donne aucune limite. Finalement, ce sont nos «négociations» qui donnent des limites.

Sinon, seule la dramaturgie m’importe : vers quoi tendent mes personnages ? Quels sont les obstacles qu’ils doivent franchir ? Comment se révèlent-t-ils ? Comment participent-ils à la mécanique globale de l’histoire.

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Faire du capitaine Moufflet (LIRE LA CHRONIQUE) un super héros m’aurait ennuyé. Moufflet a d’ailleurs écrit son autobiographie, dont on devine vite les manques et les failles. Ce sont justement ces failles qui m’intéressent, celles qui racontent quel homme était véritablement Moufflet.

Pour conclure, je dirais que la BD m’ouvre le champ de mes réflexions et des possibles. Et la fiction me titille… Grâce à cette aventure, j’ai surtout réalisé qu’écrire de la fiction était désormais une quête, ma quête. Qu’il s’agisse de BD, de TV ou de cinéma… »

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› L’HISTOIRE

Novembre 1914, Alaska. Dans le lointain village de Nome, deux Français, un ingénieur, René Haart, et un curé, le père Benoît, s’apprêtent à embarquer, destination l’Europe. La France rappelle à elle tous ses hommes disponibles.

Ils laissent derrière eux Scotty Howard, personnage rugueux réputé être un as du traineau, l’un des rares humains capables de se faire comprendre des chiens à demi sauvages qu’on emploie ici pour courir les glaces.

 

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Novembre 1914, dans les Vosges. La neige est partout. Louis Joseph Moufflot, capitaine de l’armée française, est donné pour mort lors d’une embuscade meurtrière qui décime sa compagnie. Contre toute attente pourtant, récupéré et soigné par les Allemands, il survit. Mû par un formidable instinct de conservation, il réussit même à leur échapper malgré ses graves blessures.

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Réintégré dans l’active alors que les troupes françaises de ce secteur ne savent comment surmonter le terrible hiver qui entrave tous leurs mouvements, Moufflot, profitant de l’influence que lui vaut son nouveau statut de héros, propose une solution inédite : mobiliser par centaines des chiens de traineau venus d’Alaska pour assurer les communications sur le front des Vosges.

Mais il faudra pour cela faire appel à l’expertise de Scotty Howard, envers lequel Moufflot, lui-même ancien de l’Alaska, nourrit un grave contentieux…

Illustrations © Félix Brune - Casterman Éditions

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Les poilus d’Alaska de Delbosco & Duhand (scénario) & Félix Brune (dessin). 56 pages - 13,50 € (Casterman)

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› EN SAVOIR +

Le site web officiel du projet des Poilus d’Alaska



› BONUS
Relire l'épisode 1 et l'épisode 2 de la saga "Les Poilus de l'Alaska" paru sur le blog Embarquements.

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