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LA CITÉ PERDUE DE Z SELON FAWCETT L’EXPLORATEUR
Lost City of Z, c’est un long-métrage inspiré du destin de Percival «Percy» Harrison Fawcett (1867-1925), soldat et explorateur de l’empire britannique disparu dans la forêt amazonienne. Aux manettes : James Gray, un réalisateur new-yorkais que la critique européenne adule…
Il est des films comme des livres qui vous hantent. J’ai d’abord raté la sortie de Lost City of Z au cinéma avant de vouloir me rattraper en VOD en vain, jusqu’à ce que les dernières vacances de Noël me laissent le temps enfin de trouver et de visionner ce long-métrage dédié au destin de l’un des explorateurs du 20ème siècle les plus mystérieux.
L’histoire de Percival «Percy» Harrison Fawcett (1867-1925) est d’abord assurément romanesque. Soldat obéissant et mari aimant, l’intéressé va consacrer une grande partie de sa carrière à l’exploration de la jungle amazonienne et de ses zones encore non cartographiées.
1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d’Angleterre propose au Major Fawcett de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme va découvrir des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne.
«De l’obsession à la démesure, quête narcissique où s’explore la géographie tourmentée d’un voyage intimiste. L’impossible en héritage»
(Télérama)
De retour en Angleterre, Fawcett, promu lieutenant-colonel, n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire.
Pour sa sixième réalisation, et la première fois, le cinéaste James Gray (La nuit nous appartient, Little Odessa) délaisse sa ville natale de New York pour s’aventurer en Irlande du Nord et en Colombie afin de mettre en scène l’adaptation cinématographique du roman La cité perdue de Z, écrit par David Grann.
Pareille histoire et pareils décors font immédiatement penser à deux chefs-d’œuvre du 7ème Art : Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola ou encore Aguirre, la colère de Dieu (1971) de Werner Herzog. Une comparaison cependant trop réductrice.
D’abord parce que le scénario de James Gray alterne séquences en Grande-Bretagne et dans la jungle amazonienne (avec en prime un intermède dans les tranchées de la Somme).
Là, où en revanche, Lost City of Z tient la comparaison, c’est dans sa dramaturgie, le choix des décors et de ses acteurs comme dans sa mise en images absolument sublime.
L’enfer de la jungle (chaleur, moustiques, pièges, attaques…) y est particulièrement bien restitué grâce à des plans très esthétiques et des choix de focale pas si usuels dans le cinéma hollywoodien. Un modus operandi très approprié pour nous immerger dans la peau des protagonistes, servi par une savante et subtile mise en abîme du personnage principal et de sa destinée.
«The Lost City of Z : un grand film d’aventures à la beauté foudroyante»
(Les Inrockuptibles)
Injustement boudé du grand public, ce film d'outre-atlantique offre pourtant à voir le portrait entre ombres et lumières d’un explorateur littéralement porté par sa soif d’aventure.
Mis également en lumière par une bande-son elle aussi nuancée et riche (signée Christopher Spelman), The Lost City of Z narre donc autant les rêves que les désillusions d’un homme, un thème cher au réalisateur James Gray, avec une intrigue se déroulant pendant l’âge d’or de l’exploration.
Une perle cinématographique dans un genre suffisamment rare pour la visionner d’urgence. (SD)
Photographies © StudioCanal
The Lost City of Z de James Gray. Avec Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller (États-Unis, 2016, 140 min).
> EN SAVOIR +
Les offres en VOD pour visionner dans votre salon ou en mode nomade The Lost City of Z, c’est ICI.