Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

voyage - Page 12

  • DJIBOUTI & SES TRESORS

    Pin it!

        

    Djibouti, c’est  le nom d’un pays africain et de sa capitale. C’est une destination que j’ai visitée à maintes reprises. Embarqué sur les bateaux gris de la Royale, j’ai souvent fait escale dans ce port de la Corne de l’Afrique jadis fréquenté par Rimbaud, Monfreid & consorts.

    jpg_Requin-02.jpg

    De Djibouti s’exhale un incontestable parfum d’aventures. A l’occasion d’une chasse aux trésors organisée à Djibouti par l’association Objectif Atlantide, un film réalisé par Elise Méouchy prend prétexte à ce raid de plongée sous-marine pour raconter autrement Djibouti. Forcément dépaysant. Et inspirant !

    Stéphane DUGAST
    Photographie Objectif Atlantide

    BONUS //
    Plongez vous sur le site d'
    Objectif Atlantide & de son Raid International


  • VOYAGES, VOYAGES

    Pin it!

     Vallée_da_Serra_do_Mar_-_Chaine_de_Montaignes_prés_de_la_Mer.jpg

    Le 4 août dernier, l’émission Micro Fictions, diffusée cet été en fin de matinée sur France Inter, s'est intéressée aux écrivains voyageurs. Derrière les micros, l’animateur Ali Rebeihi a pu compter sur les mots avisés de 2 spécialistes : Gilles Lapouge, auteur du Dictionnaire amoureux du Brésil et Julien Blanc-Gras, auteur de Touriste.

    En « bonus » : une interview téléphonique de Mohamed Médiène, professeur de français épris d'orientalisme et auteur de Alger : notes au crayon, et autres textes, afin de parler du recueil de textes des frères Goncourt qui découvrent l'écriture en arpentant Alger.

    FRANCEINTER MICROFICTION.jpg

    En prime comme tous les jeudis, un grand entretien exhumé. Cette fois, c’est une perle et la voix haut perchée du romancer-journaliste Truman Capote.

    Autre moment fort (et hilarant visiblement), la chronique d'Hubert Prolongeau consacrée chaque jour à une série télé. Cette fois, c’est au tour de la série cultissime : les Soprano d’être décortiquée. De bonnes ondes pour (bien) voyager !

    SD
    Illustration Vallée da Serra do Mar de Jean-Baptiste Debret © - 2011 / Jean-Baptiste Debret

     

    logoFI.pngA ECOUTER //
    Micro Fictions
    , une émission diffusée cet été du lundi au vendredi de 11h à 12h sur France Inter. L’émission est à écouter sur http://www.franceinter.fr/emission-micro-fictions-les-ecrivains-voyageurs 

  • IVRESSE EXOTIQUE

    Pin it!

    CLIP_5.jpg

    L’atoll de Clipperton, une tête d’épingle perdue dans l’immensité du Pacifique. Mon premier grand reportage. Une révélation.

    « Dîner improvisé autour du feu. Assommés par la chaleur, nous décidons rapidement de venir à bout du cubi de vin rosé. Les esprits s’échauffent. Les discussions filent bon train tandis que les oiseaux marins et les crabes nous encerclent.

    En versant des morceaux de noix de coco dans mon rosé, j’inaugure un nouveau breuvage sous l’œil d’abord interloqué de mes compagnons. Rapidement le « coquetèle Passion » va faire fureur.

    CLIPPERTONcartepostale.jpg

    Assommés par la chaleur diurne, les esprits s’embrument peu à peu à mesure que la nuit tombe. Au loin, le « Latouche-Tréville », illuminé comme une guirlande de Noël, multiplie les passages devant l’atoll. Sa plate-forme hélicoptère est bondée. On y devine une foule bigarrée. «Election de miss Clipperton à bord. Spectacle et amusements garantis !», me précise la voix d’un marin.

    Compte tenu de la distance à laquelle croise la frégate et les piaillements incessants des oiseaux marins, ne nous parviennent que des échos étouffés de la fête du bord. Je suis pourtant intimement persuadé d’entendre des éclats de voix et de la musique.

    C’est finalement couché sur le dos que je décide alors de concentrer mes sens en contemplant la voûte céleste constellée d’étoiles. Je me noie dans le cosmos de longues minutes.

    LELOCO zerac.jpgCoups d’œil furtifs à mes compagnons, tous engoncés dans leur couchage. Chacun vaque à ses rêveries. Les miennes sont de plus en plus confuses quand une bouteille de whisky apparaît dans mon champ de vision. Foster-le-cameraman avait tout prévu.

    Gorgées généreuses et sourires complices. Je me cale de nouveau dans mon lit picot. Le cosmos tournoie. Tandis que le feu de camp crépite et  danse sa farandole, des rangées entières de lumières ovales clignotent au ras du sol. Des centaines de paires d’yeux semblent allumés. 

    Croyant à une nouvelle hallucination, je m’endors. Ivre mais bienheureux...»

    Stéphane DUGAST

     Extrait du récit  CLIPPERTON, « MON » ILE MYSTERIEUSE
    paru dans l’ouvrage collectif ZERAQ - LA MER SUR LE VIF (l’Elocoquent éditions) 

    Photographies : © SD / François BOUTRON

  • PIERRE LOTI : ORIENT EXPRESS

    Pin it!

    Officier de Marine devenu célèbre, Pierre Loti est une personnalité aux mille et une facettes. Une exposition* rend hommage à l’un de ses savoir-faire méconnus. Une invitation à découvrir le destin d’un marin inclassable et souvent insaisissable. Une incitation au voyage et à la rêverie.

    Lire la suite

  • ITIN'ERRANCES MALGACHES

    Pin it!

    une005.jpg

    On dit que Madagascar montre son vrai visage à ceux qui sont prêts à oublier leur confort et leurs habitudes. Prêts à s'ouvrir à l'aventure. Prêts aux rencontres et à l'imprévu. Ce voyage à Madagascar, nous avons voulu l’effectuer en nous intéressant à ses ports et à ses côtes.

    Une île se définit par la mer. Source de richesses autant que de dangers. Dirigée depuis deux siècles par des régimes successifs qui ont tous choisi le centre pour rayonner sur l'ensemble de la grande île, Madagascar reste une destination de routards plus connue pour ses hauts plateaux que ses côtes.

    Et pourtant, la mer rythme l'économie et l'Histoire de « l'île rouge ». Guidé par cette approche, je suis parti en 2003 pendant plus de 2 mois, en compagnie de l’illustrateur Arnaud Créachcadec, sillonner le littoral malgache. Un voyage forcément initiatique

    Stéphane DUGAST
    Illustration Arnaud Créachcadec - Photographies SD

  • UNE LONGUE ROUTE

    Pin it!

    IMG_0991 W.jpg

    « Avancer que coûte que coûte même si les raquettes aux pieds semblent peser des tonnes. Pousser sur ses bâtons. Trébucher parfois, se relever, toujours avancer. Ce matin, la neige colle aux pattes des hommes comme à celles des chiens. Impossible pour ces derniers de tirer un traîneau à pleine charge dans ces conditions. C’est alors aux hommes de faire la trace et de rendre possible le passage de cette caravane.

    Le souffle court. Les cuisses brûlantes. J’avance coûte que coûte la lanière d’une de mes raquettes entre les dents. Dès l’attaque de la montée, la lanière a lâché. Sur une jambe et demie, je souffle comme la cheminée d’un train à vapeur. Chacun de mes pas est laborieux et maladroit. De surcroît, cette foutue poudreuse vient se fourrer entre mon pied droit et la raquette tout en s’agglutinant en boules compactes impossibles à concasser.

    PEV Boreal&Banquise.gif

    Sans raquette au pied gauche, je m’enfonce jusqu’à mi-cuisse dans la neige épaisse tandis que ma jambe droite plonge dans cette poudreuse jusqu’à la cheville. L’équilibre est alors précaire. L’engagement physique est total. Si la montée paraît interminable, mon moral est inébranlable et inoxydable. Pousser, tirer et avancer. Toujours avancer. Malgré les chutes inévitables. De la neige jusqu’à la taille, il faut alors se relever (d’une manière souvent peu académique) puis avancer. Toujours avancer.

    À intervalles réguliers, un cri se perd dans l’immensité de cet espace noyé progressivement dans la brume. C’est la voix de Moorta, l’un de nos guides inuits. De la main, il m’indique alors sommairement la direction à suivre. Le plus souvent, c’est là où la couche de neige se révèle la plus profonde. En temps ordinaire, une telle situation m’aurait prodigieusement agacé. Aujourd’hui, je suis heureux. Heureux d’être confronté à ces éléments et à ces paysages que Paul-Émile Victor détaille et décrit dans ses récits épiques. Son ouvrage Boréal et Banquise est ma « bible » depuis de nombreux mois. Ce que je pressentais avant ce périple se vérifie : le bonheur absolu est à portée de doigts à condition de s’y employer entièrement »

    Stéphane DUGAST
    Photographies : Stéphane DUGAST / Paul-Emile Victor

     

     PEVbookVISUEL.jpg

    Extraits du Beau-Livre « Dans les pas de Paul-Emile Victor. Vers un réchauffement climatique ? » (Michel Lafon)

  • DES BULLES, DES CASES & DES IMAGES

    Pin it!

    A VOIR // LA BANDE-ANNONCE


    Les Longues traversées : c’est le titre du nouvel album de bande dessinée signé Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau. Une œuvre (en partie) posthume dans laquelle souffle un indéniable parfum d’aventure.

     
    CE QU'ON EN DIT //

    - Roman graphique à la fois poétique et mélancolique, "Les Longues traversées" est un voyage au coeur de l'humanité. (Direct Matin Plus)

    - "Les Longues Traversées" invite(nt) le lecteur à embarquer pour un voyage immobile avec, en guise de carte et de boussole, l'attrait de l'air du grand large, les envies d'ailleurs et le goût des histoires qui font rêver, même ? et surtout ? si elles sont inventées. (Rolling Stone / Christophe Quillien)

    - "Une mise en images forte du texte sensible de Bernard Giraudeau. (Tribune & Moi/ Alexandre Sumpf)

    - "Les dessins de Christian Cailleaux apportent toute leur poésie à ce portrait craché du comédien, avide comme le personnage principal d'amour et de voyages. Au final, cette traversée n'est pas assez longue... (Version Fémina / Valérie Robert)

    - Tout ce que mettent en scène Giraudeau et Cailleaux dans ces "Longues Traversées", avec une économie de moyens rappelent le trait et la narration de Pratt. Entre rêve et réalité. (Métro / Guillaume B. Decherf)

    - Illustré par le trait ciselé et les belles couleurs de Christian Cailleaux, ce récit écrit et dialogué par Bernard Giraudeau nous plonge avec émotion dans l'univers marin, cher à l'acteur disparu. (Télé 7 jours / Jean-Baptiste Drouet)

    - Un album d'une très grande beauté, secoué par la houle, habité par la nuit, noyé de couleurs. (Le Parisien-Aujourd'hui en France/ Pierre Vavasseur)

    - Captivant bien que plutôt contemplatif, ce récit au ton parfois très littéraire déborde d'exaltation humaniste (20 MN / Olivier Mimran)

    - Cailleaux habille avec élégance les mots de l'écrivain Giraudeau (Le Figaro Littéraire / Bruno Corty)

    bernard giraudeau,christian cailleaux,mer,marine,voyage,aventure,voyages,aventures,escales,bd,dupuis,casterman

    LES REFERENCES //

    Les longues traversées de Bernard Giraudeau et Christian Cailleaux. Bande dessinée. 80 pages en couleur – 15.95 € (Dupuis)

     

  • COMME A BORD

    Pin it!

    CERCLEDELAMER.jpg

    Un salon dédié au voyage en littérature, une bonne idée. Un salon « express » organisé à bord d’une péniche au pied de la Tour Eiffel, assurément singulier et étonnant. On vous attend !

    C’est autour d’une trentaine d’auteurs ayant écrit sur le thème du voyage que va se dérouler le premier salon du voyage en littérature le mercredi 15 juin prochain. Rendez-vous de 19h30 à 21h30 sur la péniche du cercle de la mer.  Sous le parrainage d’Olivier Poivre d’Arvor et Sylvain Tesson, les auteurs invités multiplieront les dédicaces et les bons mots.

     LELOCO zerac.jpgPort de Suffren, vous pourrez donc voir en « chair et en os » : Olivier Poivre d’Arvor, Sylvain Tesson, Thierry Bénard, Hubert de Gevigney, Antoine Calvino, Camille de Casabianca, Léo Scheer, Jean-Marie Chourgnoz, Isabelle Clerc, Géraldine Danon, Philippe Poupon, Emmanuel Descleves, Elise Dürr, François Feer, Dominique Fortier, Alessandra Fra, Cédric Gras, Nicolas Grondin, Benoit Heimermann, Stéphane Huert, Marc Kravetz, Patrick Mahé, Christian Noël, Alexandra Rossi, Serge Safran, Léo Scheer, Fabienne Thibeault, Anne Vallaeys et ma pomme !

    Présentation de l'ouvrage :  « Zeraq - la mer sur le vif » paru aux éditions L'élocoquent. Parmi les 16 récits marins, de bons mots et des souvenirs de ma première escale exotique. Cap sur « l'île de la Passion », alias Clipperton : « mon » île mystérieuse.

    Nota bene / RDV MERCREDI 15 JUIN de 19h30 à 21h30. Péniche du cercle de la mer. Port de Suffren. Paris 7

     

  • BLEUS À L’ÂME

    Pin it!

     BG MARINE 3.jpg

    Ancien chef du service « cinéma-showbusiness » de l’hebdomadaire Gala et rédacteur en chef du quotidien France Soir, Bertrand Tessier s’est construit une spécialité : celle de croquer, en mots ou en images, les grands du cinéma comme Jean-Paul Belmondo, Patrick Dewaere, Alain Delon et Romy Shneider. Cette fois, le journaliste, biographe et réalisateur de documentaires s’est penché sur le destin de Bernard Giraudeau. Un drôle de marin devenu comédien, réalisateur et écrivain à succès. « Un aventurier en quête d’horizons, un écrivain voyageur et un baroudeur romantique » de l’aveu même de son biographe.

      Propos recueillis par Stéphane DUGAST

    BG MARINE 1.jpg

    BTESSIER art.jpg« Racontez-nous votre ouvrage « Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique », s’agit-il d’une biographie au sens classique du terme ?

    - Bertrand Tessier : Il s’agit d’une biographie consécutive à une véritable enquête. Pour l’écrire, j’ai eu la chance exceptionnelle d’être aidée par ses proches : ses deux frères, sa sœur, ses deux enfants, sa compagne de longue date,  Annie Duperey, ainsi que par des compagnons de route comme d’anciens marins.

    Tous m’ont raconté Bernard Giraudeau lorsqu’il était enfant, adolescent, marin, acteur, réalisateur puis écrivain. Grâce à eux, j’ai pu recueillir des témoignages précieux, et même des documents inédits comme sa correspondance avec sa sœur quand il était jeune marin sur la Jeanne d’Arc.

    Tous ces éléments m’ont permis de mieux comprendre le personnage, ses traits de caractère, ses interrogations et sa construction. Mon enquête m’a ainsi mené à Paris, à La Rochelle et à Brest où j’ai rencontré cinq marins qui l’avaient connu pendant ses deux tours du monde sur la Jeanne.

    Ce livre raconte donc l’incroyable destin de Bernard Giraudeau, soit cinquante-cinq années d’un puzzle que l’intéressé rassemblera les dix dernières années de sa vie.

    BG CINE 12.jpg

    Comédien, réalisateur puis écrivain à succès, Bernard Giraudeau a été également un marin. En quoi cette expérience l’a t’elle façonné ?

    Pourquoi Bernard est-il devenu marin d’Etat ? C’est un mystère. Hormis son père militaire, il n’y avait dans sa famille a priori aucun lien évident avec la Marine de guerre. Certes, il y avait ce grand-père cap-hornier dont il nous a parlé dans différents récits.

    En enquêtant, je vais faire une découverte étonnante, celle d’un grand-père paternel marin d’Etat. Un aïeul sous marinier à une époque où l’on expérimentait le périscope, les ballasts ainsi que la double propulsion électrique et diesel.

    J’ai ainsi découvert non seulement l’existence d’Albert, sous-marinier entre 1902 et 1904, mais également celle d’une flotte sous-marine française florissante. Je ne savais alors pas que la France disposait de soixante-dix sous-marins pendant la guerre 1914-18.

    Quant à cet aïeul marin d’Etat et sous-marinier au temps des pionniers, Bernard Giraudeau n’en a jamais parlé. Je ne sais même pas s’il était au courant de son existence.

    bernard giraudeau,acteur,réalisateur,comédien,littérature,écrivain,mer,aventures,marin,voyage,voyages,cinéma,théâtre,horizons

    Jeune marin affecté sur la Jeanne, Bernard Giraudeau découvre les océans et le monde. Le voyage a été forcément initiatique ?

    La Jeanne, ça n’a pas été une partie de plaisir. Il l’a d’ailleurs relaté dans ses écrits. Si le bizutage a été habituel, un plus rude l’a marqué : une simulation de strangulation.

    Cette épreuve, il a fallu l’encaisser, ne pas moufter car lorsque l’on est un homme, un vrai, on ne moufte pas. Les marins ont du caractère à cette époque.

    Quant à Bernard Giraudeau, ses camarades le décrivent alors comme un jeune homme réservé. C’est sur la Jeanne qu’il va cependant faire  sa mû. Ses écrits et sa correspondance révèlent un jeune homme d’une maturité stupéfiante, disposant d’un regard surprenant sur son destin.

    Les germes du futur personnage sont déjà en lui. Les escales et les rencontres vont le rendre plus indépendant, plus rebelle.

     BG LIVRE 3.jpg

    Bernard Giraudeau quittera pourtant avec fracas la Marine. Quelles en sont les raisons ?

    Il simulera même la folie au point, je crois, d’être dépassé par les événements. Son affectation sur la frégate Dufresne après deux tours du monde va lui faire « péter les plombs » comme on dit.

    Cloué à terre puisque la frégate est au bassin, le jeune marin Giraudeau ne s’y fait pas. Son affectation sur le porte-avions Clemenceau n’y changera rien. Il va alors exploser et quitter la Marine. Le retour à la Rochelle sera douloureux. Autant vous dire qu’il ne sera pas accueilli chaudement après cette démission.

     BG CINE 9.jpg

    Comment va-t-il dès lors entamer sa reconstruction ?

    Son père va lui trouver un poste à l’usine Simca de la Rochelle. A ce sujet les imprécisions sont d’ailleurs nombreuses. Combien de temps est-il réellement resté ? Une chose est sûre, sa sœur me confiera qu’il n’y aura jamais de bulletin de paie à la fin du premier mois.

    Qu’a fait Bernard Giraudeau pendant ce temps ? Il a sûrement dû errer sur le port de la Palisse en rêvant à de nouveaux horizons. C’est pourtant une rencontre qui va le décider à s’engager pour une compagnie de théâtre plutôt que d’embarquer sur le premier grumier à destination de l’Afrique.

    Il intègre ainsi une compagnie de théâtre et devient machino. De fil en aiguilles, il va donner la réplique. La metteuse en scène décèle en lui de réelles aptitudes mais lui conseille de faire de la danse pour acquérir plus de souplesse. Il a encore sûrement en lui la démarche du marin chaloupant.

    Dans la danse, il va s’y engager avec une rage incroyable au point d’en faire cinq heures par jour. Toujours cette rage… Finalement, il choisira le théâtre avant ensuite de faire carrière dans le cinéma. Il deviendra cet acteur magnifique. Bernard Giraudeau, c’est alors ce jeune premier aux dents blanches et aux yeux bleus.

    BG CINE 1.jpg

    A l’apogée de sa carrière de star du cinéma, il va pourtant tout casser et vouloir répondre à ses envies. Figure du cinéma populaire, il renonce à la facilité pour se lancer dans sa propre voie à compter du long-métrage Les spécialiste (1985) de Patrice Leconte, un énorme succès populaire. Dans le registre du jeune premier, il étouffe.

    Si il n’est ni Depardieu, ni Dewaere, il est toutefois devenu ce qu’on appelle une star. Pourtant, Bernard Giraudeau va s’engager dans une voie plus risquée. Ce cinéma populaire ne le satisfait plus.  

    Il veut réaliser  ses propres projets et jouer des compositions plus audacieuses. Une nouvelle fois, il est d’une exigence folle et d’un jusqu’au-boutisme absolu.

    BG CINE 3.jpg

    Au point de se lancer dans la réalisation du long-métrage ambitieux « Les Caprices d’un fleuve » ?

    C’est effectivement un film emblématique. C’est celui qui lui ressemble le plus. De ce long-métrage, l’un des acteurs, Richard Bohringer, dira même que c’est « du Lawrence d’Arabie cramé par la passion du cinéma ».

    Durant le tournage, Bernard Giraudeau est  omniprésent : le premier lever, le dernier couché. On le surnommera d’ailleurs « Gyrophare » ou « Le Président » tant il veut tout faire et tout contrôler.

    Il est le réalisateur, le scénariste et le premier rôle. Il n’est alors pas rare de le voir la perruque de travers pendant les prises. Il est tellement enthousiaste qu’il va porter son film et tout Saint Louis du Sénégal où a lieu le tournage.

    Malgré un budget ricrac et un sujet délicat, un éloge à la différence, son film va faire un million d’entrées ce qui est loin d’être un échec commercial.

    Pourtant, c’est un échec aux yeux de Bernard Giraudeau. Ce n’est désormais plus dans le cinéma qu’il va s’accomplir…

     BG CINE 11.jpg

    Au point de devenir écrivain. Pourquoi s’adonne-t’il à l’écriture ?

    L’écriture a toujours été omniprésente dans sa vie. Il y a ses correspondances incroyables lorsqu’il est marin sur la Jeanne, puis toutes les autres. Il a toujours aimé fixer par écrit ses émotions, son vécu et les décors traversés.

    Dans les années 1990, il va entretenir une correspondance, où qu’il soit dans le monde, avec Roland un myopathe. Quand ce dernier décède, sa famille lui envoie ses lettres. C’est là qu’il constate qu’il y a matière à écrire un livre.

    BG CINE 6.gif

    Fort de ces récits, il rencontre Anne-Marie Métaillé, éditrice de renom. Cette dernière d’abord sceptique va cependant prendre le temps de lire ses textes et être agréablement surprise par leur qualité littéraire.

    C’est même elle qui lui donnera de précieuses recommandations pour densifier son récit. Publié sous le titre Le marin à l'ancre, ce premier livre va finalement se vendre à plus de 40 000 exemplaires.

    C’est un véritable succès en libraire qui va donner confiance à Bernard Giraudeau, lui l’autodidacte seulement titulaire de diplômes techniques est devenu un écrivain.

    BG MARINE 5.jpg

    Auteur à succès, devenu écrivain de Marine, Bernard Giraudeau va revenir sur la Jeanne, sa Jeanne. Racontez nous ses retrouvailles ?

    Imaginez vous l’ancien quartier-maître mécanicien, revenir quarante ans plus tard comme capitaine frégate littéraire. Il éprouvait une véritable fierté à porter cet uniforme d’écrivain de Marine.

    C’était une revanche et sûrement aussi une psychothérapie face à la maladie qu’il venait déjà d’affronter lors de son premier cancer du rein.

    La Jeanne a eu de réels pouvoirs cathartiques. Il revenait mettre ses pas là où sa vie d’homme avait démarré. La symbolique était forte… »

     BG LIVRE 4.jpg

    A LIRE // Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique de Bertrand Tessier. Biographie. 298 pages – 19.95 € (Editions l’Archipel).

    Bernard Giraudeau en 8 dates

    Juin 1947
    Naissance à La Rochelle

    1963
    Entre à l’école des apprentis mécaniciens de la flotte

    1964-1966

    Marin sur le porte-hélicoptères R97 Jeanne d'Arc

    1970
    Premier prix de comédie classique et moderne au Conservatoire

    1973
    Premiers pas au cinéma dans Deux hommes dans la ville de José Giovanni

    1987
    Devient réalisateur tout en continuant d’être acteur.


    2000
    Ablation du rein gauche consécutif à un cancer

    Juillet 2010
    Décède à Paris

     
    Illustration  Christian Cailleaux / Photographies DR

  • LA VOIX DE LA MER

    Pin it!

    arielle1 art.jpg

    Seableue.fr, c’est le site web d’une ancienne voix de Radio France Internationale (RFI), celle des actualités maritimes et des bulletins marines. Une voix qui a bercé les quarts de nombreux navigateurs guettant le grain ou le coup de vent salvateur. Depuis l’hiver dernier, Arielle Cassim a lancé son propre site web (seableue.fr) dédié à l’actualité du monde de la mer.

    « Pendant des années sur RFI j’ai parlé de vous, je vous ai rencontré, interviewé, que vous soyez du monde de la voile, de la plaisance, de la marine marchande ou de la marine nationale… Aujourd'hui cette aventure et ces rencontres se poursuivent sur Seableue.fr », résume-t-elle sobrement dans un édito visible sur la une de son site web.

    Le week-end dernier, la rédactrice-en-chef de Seableue a mis à l’honneur « Zeraq - La mer sur le vif », un ouvrage marin. Forcément...

    seableue.jpgLes mots d’Arielle Cassim, des photos, des sons et des vidéos sur la mer et ses acteurs. RDV sur http://www.seableue.fr

  • BONS VOYAGES

    Pin it!

    B GIRAUDEAU + C CAILLEAUX.jpg

    Les Longues traversées, c’est le titre du nouvel album de bande dessinée signé Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau. Une œuvre (en partie) posthume dans laquelle souffle un indéniable parfum d’aventure.

    Marin mécanicien devenu acteur au cinéma et au théâtre, réalisateur de films et romancier à succès, Bernard Giraudeau s’était essayé à toutes les audaces dont celle d’écrire pour la bande dessinée. C’est donc fort du succès de leur premier album intitulé R97 - des hommes à terre, paru chez Casterman en 2008, que Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau avaient décidé d’entamer une seconde collaboration s’inscrivant dans la continuité de leur première œuvre commune.

    CCAILLEAUX.jpg

    En partie autobiographique et mélancolique, R97 - des hommes à terre était une ode à la Marine, aux marins, aux escales et aux voyages. Ce second album en est le parfait prolongement servi par le dessin poétique et évocateur de Christian Cailleaux (l’auteur de la remarquée série Les Imposteurs). Quant à la plume de Bernard Giraudeau, écrivain de Marine, elle est toujours autant aiguisée et inspirée.

    A l’instar de son géniteur, Théo quitte la Marine et se cherche un avenir en errant d’abord sur les quais du port de la Palice. Ses pérégrinations l’emmèneront ensuite à Lisbonne où il y fera d’étonnantes rencontres dont celle de Diego, un marin bloqué à quai.

    DIEGO-01-F-01.jpg

    Au fil des pages, on vit donc intensément les tribulations de Théo, l’apprenti-écrivain, et de Diego, le marin angolais, réinventant chacun leur vie dans l’attente d’un départ qui n’a jamais lieu.

    Comme eux, on devient habité par les fantômes du passé, peuplé de femmes réelles, imaginaires ou disparues. Aux récits de voyages s’entremêlent ainsi les fantasmes et le vécu des personnages, une subtile trouvaille narrative. La figure d’Ines de Florès, femme-pirate du dix-huitième siècle, hante les pages de cet album dans lequel se mêlent donc habilement voyages réels et imaginaires.

    DIEGO-01-F-02.jpg

    Le souffle épique baignant cet ouvrage n’est pas sans rappeler celui traversant l’œuvre de Bernard Giraudeau trop prématurément achevée.

    Empreint du souvenir de son compagnon et « associé », de leur amitié, des moments passés, l’émotion (sûrement) à fleur de peau, Christian Cailleaux a su retranscrire avec à–propos le style flamboyant et puissant Bernard Giraudeau, tout en s’affranchissant des pièges inhérents à cet exercice si délicat consistant à finir seul une œuvre imaginée à deux.

    bernard giraudeau,christian cailleaux,mer,marine,voyage,aventure,voyages,aventures,escales,bd,dupuis,casterman

    Dès les premières pages, on perçoit l’attrait du dessinateur pour la littérature et la poésie de son « compagnon de cordée » ainsi que leurs goûts prononcés pour la mer, les voyages, les escales, l’amitié, l’amour, les rêves, le destin et les rencontres.

    Un bien bel hommage à l’ex-quartier-maître mécanicien de la Royale devenu une star du cinéma, un écrivain de renom et un auteur de bande dessinée à part.

    De voyages lointains en rêveries immobiles, Les longues traversées embarquent littéralement le lecteur, le transportant loin de son (morne) quotidien.

    Que Bernard et Théo soient rassurés, Christian a tenu bon la barre malgré les vents contraires. Les longues les traversées sont parfois aussi incroyablement douces...

     Stéphane DUGAST
    Dessins © Christian Cailleaux / Casterman & Dupuis-Aire Libre

    LESLONGUESTRAVERSEES couv.jpg

    LIRE
    Les Longues traversées de Bernard Giraudeau et Christian Cailleaux. Bande-dessinnée. 80 pages en couleur. 15.95 €  (Dupuis).

    RELIRE
    R97, Les hommes à terre de Bernard Giraudeau et Christian Cailleaux. 18 € (Casterman).

    A REGARDER LA BANDE-ANNONCE LES LONGUES TRAVERSEES

  • PRISE DE CONTACTS

    Pin it!

    AQUEMERE 3.JPG

    Partie du Pérou pour traverser l’océan Pacifique en kiteboat, Anne Quéméré traçait  sa route vaille que vaille sans lien avec la terre. Seule « en mer et contre tout » jusqu'au dimanche 15 mai au petit matin quand le « Comus of Sark », un ketch de 17m parti de Papeete à sa rencontre entre en contact avec elle. Premier contact humain après 74 jours de navigation dont 50 jours sans communication. Récit de son équipe rassurée... 

    L’émotion a dû être totale lorsque la navigatrice a échangé par VHF avec Ronan Quéméré, son père et coach technique embarqué sur le voilier « Comus of Sark ». A bord de son Kiteboat « Adrien », la Quimpéroise aura parcouru plus de 3 000 milles nautiques (5 528 kilomètres) seule, sans assistance et sans aucun échange possible avec son équipe ou ses proches.

    Une solitude accentuée par le « vide » de l’océan Pacifique où elle n’a croisé aucun bateau, ni requin ou autre poisson. « À partir du 110/115 W, j’ai été plongée dans un monde angoissant, vide de tout où il n’y avait plus rien. Je ne pouvais compter que sur moi-même pour anticiper la météo ou prévoir ma trajectoire. Je n’aurai jamais imaginé vivre une telle expérience»

    AQUEMERE 1.jpg

    Anne va bien, malgré une fatigue extrême et un fort amaigrissement. En effet, elle a du se rationner ces dernières semaines afin de conserver l’énergie nécessaire pour avancer et avancer encore… Ce dimanche, son équipe lui a transmis un tonneau étanche rempli de nourriture lyophilisée et de fruits frais ainsi qu’un téléphone Iridium.

    Par ailleurs, son Kiteboat porte lui aussi les stigmates de cette aventure incroyable. Outre le safran cassé qui lui a fait perdre en manœuvrabilité depuis le 26 mars dernier, son palonnier est hors d’usage et deux ailes sont déchirées et inutilisables.

    AQUEMERE 2.jpg

    Face à son immense fatigue et aux détériorations du kiteboat, Anne et son équipe ont décidé de définir comme ligne d’arrivée l’entrée de l’archipel des Tuamotu à la longitude 138°50’W, entre les atolls de Puka Puka et Napuka. Soit encore 110 milles nautiques à parcourir à bord de son kiteboat, avec des alizés faibles de secteur Est. Une navigation difficile qui ne va pas épargner la navigatrice jusqu’au dernier mille.

    D’ici 2-3 jours, Anne Quémére devrait donc achever ce défi et nous raconter en détails cette odyssée à l’ancienne, sans liens avec la terre.

    Relire l’épisode précédent

    Une aventure à suivre sur : http://www.pacific-solo.com/

    Photographies : © Pacific solo