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Son expédition ? Relier à pied, et seul, la Guyane française et le Brésil par les monts Tumuc-Humac, puis redescendre le rio Jary jusqu'à la ville de Bélem. Une aventure au cœur de la forêt amazonienne. Un «enfer vert»…
Ce dimanche, une trentaine de rameurs solitaires va s’élancer de Dakar au Sénégal pour rejoindre Cayenne en Guyane. Parmi eux, un compétiteur (sur)motivé : Christophe Dupuy, officier de Marine et nageur de combat de spécialité…
Qualifié «d'Everest de la route sud», tant son parcours est sélectif, rude et d'une grande exigence physique et morale, la Rames Bouvet Guyane est avant tout une compétition consacrant un rêve pour tous ses concurrents.
C’est à Dakar au Sénégal qu’est donnée le départ représentant le couronnement de longs mois d’une préparation généralement très chronophage souvent vécue sans équipe d’assistance.
Chaque compétiteur aura ainsi dû batailler fermement afin de ficeler son budget, les dossiers de sponsoring, la construction du bateau ou l’amélioration d’un autre d’occasion, et s’entraîner physiquement.
En ligne de mire, l’arrivée à Cayenne (en Guyane), représentant ainsi plus de 2 600 milles nautiques, généralement parcouru entre 40 à 60 jours par une trentaine de rameurs naviguant sur des embarcations toutes identiques, soient des monotypes de 8 mètres de long.
UNE TRAVERSÉE «MYTHIQUE»
Inspiré des exploits de Gérard d’Aboville, Anne Quéméré, Jo Le Guen & compagnie qui tentaient de battre des records, l’originalité de la «Bouvet-Guyane» réside dans le fait que tous les concurrents partent en même temps, du même endroit, avec les mêmes conditions météo et sur des bateaux strictement identiques.
Si les premiers achèveront ce défi en moins d’une quarantaine de jours, les derniers mettront sûrement 20 jours de plus. Tous auront néanmoins vécu une formidable aventure doublée d’un véritable défi sportif comme l’atteste Christophe Dupuy, marin d’Etat et concurrent de cette course hors norme : «Au menu pour mes camarades et moi : 4 800 kilomètres sans escale ni assistance à la seule force des bras pour une traversée l’océan Atlantique. Mythique pour tout marin».
C’est après avoir vécu en direct l’arrivée de la précédente édition que l’intéressé a eu envie de se lancer dans le «grand bain» : «Voir ces hommes réussir à traverser l’océan à la seule force des bras dans des conditions rudes et extrêmes a été pour moi une révélation. Faire la même chose est l’aboutissement d’un cycle et un défi de taille auquel mon passé de commando m’a bien préparé. A moi de bien m’employer pour que ce rêve s’épanouisse pleinement».
LE «BRAS ARMÉ» & SON ÉQUIPE
Interrogez Christophe Dupuy sur son défi et d’emblée il vous parlera de son bateau appartenant à l’association Soutien à l’Aviron en Course Océanique (SACO) présidée par Bertrand de Gaullier des Bordes, officier de Marine commando qui a lui-même participé à la Bouvet Guyane 2009 à son bord. La remise aux normes de la jauge 2012 a été réalisée dans les hangars de la base des Fusiliers-Marins et Commandos Marine de Lorient.
Quant aux objectifs annoncés par le marin désormais basé à Toulon, il sont sans ambivalences : «Faire de mon mieux pour avoir la chance de réaliser un vieux rêve. En clair arriver au bout». Le défi sera donc autant physique - «10 à 12 heures de rames au quotidien» - que moral.
Ses motivations sont multiples : «Cette aventure est le trait d’union idéal entre la fin de ma carrière militaire et mon futur professionnel. C’est aussi l’opportunitéde fêter mes 45 ans pendant la traversée ce qui n’est pas pour me déplaire».
UNE PRÉPARATION MAISON
Concernant sa préparation, elle a été minutieusement étudiée. «C’est avec tout un groupe que je me suis préparé physiquement et moralement à ce défi. Je ne suis finalement que le bras «ramé» de l’équipe». Rien n’a été laissé au hasard équipe puisque le marin rameur s’est entouré de professionnel du monde de la mer et surtout de «pointures de la maison commando».
Parmi eux, un coach emblématique, officier de marine, nageur de combat et concurrent de la course en 2009 :Bertrand de Gaullier des Bordes. Deux anciens commandos - Bruno Le Tyrant et Patrick Stampa - épaulent également la marin-rameur pour sa logistique.
«Cette aventure reste une école d’humilité où chacun à sa chance. Et au final, c’est toujours la mer qui commande» a écrit Bertrand de Gaullier des Bordes après son abandon lors de la précédente édition.
Fort de ces préceptes et des conseils de ses aînés, Christophe Dupuy s’est préparé avec minutie et professionnalisme à cette course hors normes. «C’est le défi d’une vie» résumait-il sobrement le regard déjà tourné vers l’horizon en décembre dernier. Si sa route sera longue, nul doute qu’elle sera également belle. Et son voyage (intérieur) intense...
Destination le Brésil, l'Amazonie et la Guyane pour le trois-mâts «Belem». Sur les traces de son passé glorieux et en route pour une traversée mythique, voire magique que je vais vivre de l'intérieur. Le «Belem» retrouve les routes de son histoire dont celles de l'Amérique du sud et des Antilles presque un siècle plus tard» Une odyssée haute en couleurs. Du Brésil à la Guyane via l'estuaire de l'Amazone pour un retour aux sources et un grand reportage choc...