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UN EXPLORATEUR TROP PUR ?

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Son expédition ? Relier à pied, et seul, la Guyane française et le Brésil par les monts Tumuc-Humac, puis redescendre le rio Jary jusqu'à la ville de Bélem. Une aventure au cœur de la forêt amazonienne. Un «enfer vert»…

Septembre 1949, le reporter Raymond Maufrais débarque en Guyane encore plein d’illusion. D’abord prudent, il obtient d'accompagner une mission géologique. Après neuf jours de pirogue, il atteint le village de Sophie.

La suite en solo se corse. Car la remontée du fleuve Mana ne compte pas moins de 99 sauts (rapides de Guyane), qu'il faut passer, pour certains, en se jetant à l'eau et en tirant le canot à la corde. 

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Il atteint enfin Maripasoula le 25 octobre où il va rester trois semaines en attendant que les pluies cessent afin de poursuivre son aventure.

Déterminé, le reporter-explorateur accepte de partir avec le gendarme du poste jusqu'à Grigel où on lui fait don d'une pirogue abandonnée, presque inutilisable.

Il n'emporte pas de vivres, n'ayant plus d'argent pour en acheter. Naïf, le jeune explorateur compte se nourrir des produits de sa pêche et de sa chasse. Il s'engage ainsi seul sur la piste, sac au dos, carabine à la main, son chien Bobby trottinant à ses côtés.

Rapidement, il se rend compte que le poids de son sac tyrolien est excessif. Il doit le scinder en deux. Pendant dix jours, il va marcher un kilomètre, déposer le premier sac, puis faire demi-tour pour aller rechercher le second.

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Épuisé, il abandonne finalement ce système, et se débarrasse même d'une musette.

Comme il l'a fait depuis son arrivée en Guyane, Raymond tient quotidiennement à jour son carnet de route. Il y consigne ses états d'âme, ses difficultés, ses espoirs et ses angoisses à ses parents. Des angoisses toujours plus nombreuses, car son calvaire n’a fait que commencer...

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Il se foule la cheville, ne trouve pratiquement rien à manger, souffre de dysenterie et doit lutter en permanence contre l'hostilité de la forêt. Il ne se nourrit que de lézards, d'escargots, de graines, de rares oiseaux ou d'une tortue.

› LIRE L’ARTICLE LIÉ : «UN ENFER VERT»


Le 1er janvier 1950, dans un état d'épuisement complet, il atteint enfin le Tamouri et le Dégrad (nom guyanais pour petit embarcadère) Claude, où se dressent quelques carbets abandonnés. La faim le fait délirer, l'empêche de tenir fermement sa carabine pour tirer, lui sape le moral. À bout de forces, il abat son chien Bobby et le dévore. Il lui reste malgré tout assez de raison, dans son effondrement, pour accepter maintenant de modifier son trajet et de se rendre au plus vite à un poste habité.
 

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Acculé par la faim, il décide d'aller à la nage au village créole de Bienvenue, à 70 kilomètres de là. Ensuite, ravitaillé et soigné, il remontera le fleuve vers le Nord pour s'y refaire une santé et reconstituer son matériel avant de repartir.

Vendredi 13 janvier, il place dans le petit sac étanche de son appareil photo les objets de première nécessité et, à son cou, il attache sa machette. Il range ses affaires sous le carbet. Il y laisse ses carnets de notes, qu'il avait fidèlement tenus, malgré son extrême faiblesse.

Raymond Maufrais se jette à l'eau et se laisse porter par les remous. Personne ne le reverra plus.

Images extraites du film La vie pure de Jeremy Banster / Antoine Morin - Cantina Prod

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› EN SAVOIR +
Aventures en Guyane, journal d'un explorateur disparu de Raymond Maufrais. Préface de Patrice Franceschi. 7.80 € (Points – Points Aventure éditions)

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