ENCRES HESITANTES

Premières séances de dédicaces de l'ouvrage "Dans les pas de Paul-Emile Victor", mon premier (Beau)-Livre...

Premières rencontres, premières dédicaces maladroites Signer un livre est un métier qui requiert précision, méthodologie et charisme. Présent à mes côtés, Stéphane Victor, l’un des fils de l’explorateur, est un pro. Stylo à bille noire qui ne bave pas. Boîte à peinture pour réaliser des aquarelles. Lunettes sur le bout du nez, le « fils Victor », que j’ai emmené l’an dernier sur la banquise, exerce son art à merveille. Icebergs finement esquissés au-dessus du titre. Ecriture déliée et dédicace captant l’instant, la personne et l’émotion. A ses côtés, je fais piètre figure. Mes stylos fétiches ne sèchent pas instantanément. Certains interlocuteurs semblent troublés par ma présence. Stéphane Victor aimante les plus de 45 ans. «J’ai adoré votre père…». «Votre père m’a fait rêver»… Les qualificatifs pleuvent en rafale.

Appliqué, je balbutie mon «art» Ma main peine à libérer son stress. Puis «l’encre noire-qui-bave» s’applique sur la feuille immaculée. Les mots soudain jaillissent. Les phrases se construisent selon l’instant. Percutantes et poétiques. Je m’applique. Après une séance, j’ai trouvé mon mot final du jour : «Suivons notre bonne étoile (polaire)…». Depuis, je me suis même enhardi à agrémenter mes signatures d’esquisses. Des étoiles en forme de la constellation Grande Ourse. Un iceberg en forme de canine. En ce moment, je m’exerce à dessiner un chasseur Inuit assis sur son traîneau agitant son fouet. Ma plume s’affine. Mes modestes sens artistiques s’aiguisent. Aucun grief des lecteurs avides de bons mots et acheteurs du Beau Livre. Pour l’instant…

Stéphane Dugast

Photos : © Matthieu Alexandre - Photographe