Lancé en 2007, le blog Embarquements cesse momentanément ses parutions.
LA JEANNE DE A à Z N°3 / "C" COMME...
A l'occasion de l'ultime campagne de la Jeanne d'Arc, Cols Bleus raconte autrement le porte-hélicoptères R97. Cette semaine, la lettre C nous emmène plate-forme aviation.
« C »
Chien jaune Sur le pont d'envol de la Jeanne d'Arc, les tenues vestimentaires sont bigarrées et régies par un code couleur. À chaque tenue correspond une fonction. Bleu : équipier, rouge : chargé du ravitaillement en carburant, blanc et noir en charge des installations électriques... Pour les diriger, un homme sanglé d'un gilet et d'un casque jaune. Le «chien jaune». Sa mission à bord du porte-hélicoptères consiste à assurer la sécurité des mouvements aéronefs en liaison avec la passerelle aviation. «Plateforme hélico, c'est moi le patron !» assène, en guise de présentation, Sylvain casque jaune vissé sur le crâne et sifflet à la bouche. «C'est pour mieux se faire entendre ! C'est fort utile ici à cause du bruit des pales et des rotors». A chaque décollage et à chaque appontage, un dialogue à trois s'instaure. Sur le pont d'envol, un seul marin donne les ordres : le «chien jaune». Lui seul est en lien par radio avec l'Officier chef de Quart Aviation (OQA) aviation et les pilotes pendant les manoeuvres aviation. Il est le garant de sécurité des hommes qui s'affairent plate-forme aviation. Quant à l'appellation «chien jaune», Sylvain a lui son explication : «Avec le bruit, on doit parler fort. C'est comme si on aboyait à chaque manoeuvre...» lâche-t-il dans un large éclat de rire. Pour les férus de vocabulaire maritime, l'étymologie de ce terme est plus subtile. Cette appellation remonte à l'entre deux guerres. Acquérant compétences sur les porte-avions anglo-saxons, les marins français auraient comparé l'ordre répété en anglais «Wave off !» («Dégagez ! (le pont)») par les personnels chargés des manœuvres des aéronefs aux aboiements d'un chien. Qu'importe l'origine des mots pour Sylvain «chien jaune» sur la Jeanne d'Arc. Seul comptent son métier et la sécurité ! Sylvain vit là sa cinquième campagne sur le porte-hélicoptères. «La Jeanne, c'est la promesse de voyages et la découverte d'autres cultures» conclut-il avant d'enfiler prestement son casque et de lancer : «Le pont d'envol c'est mon bureau. Avec vue sur imprenable sur l'océan. Mais je suis là pour éviter tout incident !». Un hélicoptère Alouette III est justement de retour. Le «chien jaune» ne va pas tarder à aboyer...Stéphane DUGAST
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EXTRAIT DU LIVRE
LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97
(E/P/A – Les éditions du Chêne)
Photographies de Christophe Géral
Enquête de Stéphane Dugast