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SACRE JEFF !

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Voyageurs, artistes, commerçants, trafiquants... La Corne de l'Afrique a attiré bon nombre de passants. Parmi eux, des aventuriers et des hommes de Lettres dont "Jeff", l'écrivain-nomade.

Kessel3.jpgSa vie ressemble à un roman. Fils d'un médecin juif d'origine lituanienne, le jeune Joseph Kessel suivra les affectations paternelles.

Naissance dans la pampa argentine le 10 février 1898. Enfance en Russie. près de l'Oural. A Orenbourg , le berceau de sa mère. Son monde pittoresque et bariolé. Nice et le lycée Masséna ensuite. La découverte de la France et de sa littérature.

Paris, les débuts dans le théâtre comme comédien avant de bifurquer vers le journalisme à dix-sept ans et demi. Puis viendra la grande guerre. Volontaire versé dans la cavalerie, l'aviation ensuite. Une source d'inspiration, plus tard, pour un roman : l'Equipage.

La grande guerre finie, «Jeff» (comme l'appellent ses amis) fait du journalisme et des livres. Premier roman en 1922, la Steppe rouge. Succès immédiat. Joseph Kessel devient un écrivain connu et reconnu. Un homme de lettres que se disputent les critiques. Sa profession, son goût pour les voyages, les personnages et les conflits lui font courir le monde.

La Syrie et la Palestine dans le Proche-Orient, l'Abyssinie. De l'une de ses pérégrinations naîtra Fortune carrée. Inspiré des errances avec Henry de Monfreid sur la piste des esclaves dans la corne de l'Afrique. Correspondant de guerre en 1939-40, il rejoint la Résistance après la débâcle. Et franchit les Pyrénées à pied avec son neveu avant de gagner Londres. Avec son neveu Maurice Druon, il écrit ce qui deviendra l'hymne à la Résistance : le Chant desKessel4 W.jpg partisans. Et un roman : L'armée des ombres.

Capitaine de l'escadrille Sussex, l'écrivain-aventurier volera de nouveau. À la Libération, Joseph Kessel collabore désormais au journal France-Soir. Les procès de Pétain et celui de Nuremberg. L'Afrique des Grands lacs, l'Extrême Orient... Les grands reportages et les romans s'enchaînent. Le Lion, en 1958 est salué par tous. Le public, la critique et même le Général de Gaulle.

L'Académie française lui ouvre ses portes en 1962. Une consécration. Il y aura ensuite «son testament» : les Cavaliers. Son «chef-d'œuvre», écrit en 1967, après un séjour en Afghanistan.

Difficile de mesurer réellement l'apport de la Corne de l'Afrique dans la vie et l'œuvre de l'écrivain-reporter aux mille et une vies.

Témoignage de son passage, le livre : Fortune carrée. Inspiré de ses rencontres avec de truculents personnages comme Henry de Monfreid ou Gouri, le tueur aux bracelets de peau humaine, ce roman d'aventures embarque le lecteur au Yémen, sur la mer Rouge et en Éthiopie-Somalie. Une ode à une région du globe rythmée, à intervalles réguliers, par les soubresauts de l'Histoire...

Stéphane DUGAST

 

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LES PASSANTS DE LA CORNE
Episode 1|3

logo cb.jpgReportage paru dans COLS BLEUS, l'hebdomadaire de la Marine nationale depuis 1945.

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