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DANS LES GLACES 1 |3

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Il neige sur Brest ! En ces premiers jours du mois de décembre, un climat presque «polaire» règne sur la pointe Bretagne. De quoi raviver bien des souvenirs aux marins du Remorqueur de Haute Mer (RHM) Malabar. Six mois plus tard, le commandant raconte, avec ferveur, cette mission peu ordinaire. Là-haut, tout là-haut, «seuls les glaces et le temps sont maîtres» dit un proverbe inuit. Philippe Guéna, le pacha, et ses marins étaient prévenus…

- Expliquez-nous le pourquoi et le comment de cette mission aux accents nordiques de votre bâtiment, le RHM Malabar ?

- Après une période d'entretien, nous avons appareillé de Brest, le 25 mai 2010, pour huit semaines de mission de police des mers et de contrôle des pêches dans le grand nord. Une mission effectuée dans le cadre d'une organisation européenne à laquelle sont associées la Russie et l'Islande.

C'est la CPANE (Commission des pêches de l'Atlantique nord-est), qui met en œuvre ce type de mission pour laquelle chaque pays membre est tenu d'y participer  même si aucun de ses navires ne travaille dans les parages. De fait, on a embarqué trois contrôleurs à notre bord pour exécuter ces vérifications qui se sont tenues dans les zones limitrophes des zones économiques exclusives (ZEE) des États membres, ceux-ci étant responsables de leurs propres zones.

Quant à notre zone de surveillance, elle était située en mer d'Irminger, au dessus de la dorsale Reykjanes, à 200 milles au sud-ouest de l'Islande, une zone réputée très riche en poissons. Une quarantaine de navires venus de toute l'Europe y pêchent notamment des sebastes, des poissons évoluant par grands fonds.

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Nous concernant plus spécifiquement, il s’agissait de mener à bien cette mission, régie dans un cadre européen, consistant à s'assurer de la réglementation internationale sur la pêche et donc la préservation des ressources halieutiques.

Au cours de ce périple nordique, comme j’aime à la qualifier, le Malabar a franchi le cercle polaire avant de faire escale à Saint-Pierre-et-Miquelon, notre ville marraine depuis 1982. Autre moment fort de cette mission, l’escale à Nuuk capitale du Groenland.

Nous étions  le second bâtiment de la Marine nationale française depuis 1970 à trouver refuge dans un port de cette province autonome du Danemark. On a ainsi navigué dans des zones peu fréquentées par des bateaux gris comme la mer du Labrador, le détroit de Davis ou la côte occidentale du Groenland.

A une époque où le réchauffement climatique est sur toutes les lèvres et où le passage du nord-ouest devient stratégique, nous avons ainsi pu montrer le pavillon tricolore dans cette région du globe sur laquelle sont désormais braqués les projecteurs.

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- Dans cette région du globe proche du cercle polaire, comment navigue t’on ? Quelles sont les précautions que doit prendre tout  commandant d’une unité militaire ?

- D’abord, c’est une mission que l’on prépare soigneusement en amont. J’ai beaucoup lu les RETEX (NDLR : Retour d’Expérience ») du Tourville. Par ailleurs, cette mission a été rendue possible grâce aux aptitudes du Remorqueur de Haute Mer, taillé pour des navigations dans ce milieu.

N’oublions pas de mentionner que le RHM est classé comme brise-glaces. En quittant notre zone de patrouille de pêche plutôt que prévu à cause d’une tempête sur le sud du Cap Farewell, nous avons eu le loisir de naviguer dans des zones peu connues mais mythiques pour tout marin.

On a pu non seulement voir des icebergs mais les approcher tout en allant chercher la glace. Nous n’allions cependant pas à l’aventure car les remorqueurs avaient par le passé déjà menés ce genre d’opérations. Je pense aux missions de surveillance des pêches sur les bans de Terre-neuve.

Notre mission a donc eu du piquant d’autant plus, qu’à ma connaissance, aucun RHM n’avait mené ce genre de missions depuis 20 ans. (A SUIVRE)

Propos recueillis par Stéphane DUGAST

 

CB2961.jpgRetrouvez l'intégralité du REPORTAGE paru dans COLS BLEUS, le bi-mensuel de la  Marine sur CALAMEO
- Le récit des marins du Malabar
- L'édito 
- & l'entretien
du pacha en intégralité.

 

Commentaires

  • Décidément, ces bateaux sont vraiment merveilleux, capables de naviguer dans toutes les mers du monde de Tahiti au cercle polaire. Merci Stéphane d'avoir penché ta plume sur nos vénérables Remorqueurs.
    LV Frédéric Vautier, ancien du Tenace et fils d'ancien du Malabar.

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