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  • UN DOGUE… BRETON

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    Le monde professionnel du football et les peintres officiels de Marine n’ont a priori rien en commun, ni aucune parenté. Grâce à Jean Lemonnier (peintre de la Marine depuis 2005) et à sa dernière œuvre, les deux univers sont désormais connectés.

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    L’artiste-peintre, basé en Bretagne, vient en effet de livrer un dogue en bronze à un club professionnel de football auteur d’une saison magnifique. Emblème de ce club détenteur d’un titre de champion de Ligue 1 et d’une coupe de France, ce dogue en bronze trônera désormais dans le domaine de Luchin où s’entraînent les joueurs professionnels du Lille Olympique Sporting Club (Losc).

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    Réputé pour ses oeuvres sur le thème animalier, collectionnant les médailles et les prix, Jean Lemonnier est un sculpteur adepte de la taille directe dans le bois ou la pierre tout en se servant de matériaux multiples.

    Récompensé par plusieurs prix et distinctions, les œuvres de Jean Lemonnier sont régulièrement acquises par des collectivités publiques, des entreprises, des grandes collections privées et désormais un club professionnel de football huppé. C'est en compagnie de Michel Seydoux, président du Losc, que le peintre de la Marine a ainsi inauguré son dogue en bronze.

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    De l’art et de la manière de créer des passerelles inédites, « Maître » Jean a lui aussi su dribler à la perfection.


    Stéphane DUGAST
    Photographies // Yann Le NY & Anne SMITH (Lille)

  • LES ÉCRANS DE LA MER, PREMIERE !

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    255 films reçus en provenance de 28 pays. 20 films en sélection traitant des métiers de la mer, de l’écologie et de l’exploration maritime ou encore de l’aventure et des sports nautiques. 17 films projetés en compétition au cours d’un festival qui se tiendra sous la présidence d’honneur de l’écrivain et cinéaste Pierre Schoendoerffer (auteur de l’inoubliable Crabe-Tambour). Tel est le programme du premier festival mondial du film de mer de Dunkerque, organisé par La Guilde avec le soutien de la Ville et de la Communauté urbaine de Dunkerque et du Conseil régional du Nord-Pas de Calais.

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    Deux tables rondes, l’une sur la piraterie d’hier et d’aujourd’hui et l’autre sur la pollution par les plastiques en Atlantique réuniront des écrivains, des réalisateurs, des scientifiques, des navigateurs, des aventuriers ou des professionnels de la mer. Des expositions, des stands et une librairie permettront d’approfondir ces débats et ces rencontres. Cinq prix seront décernés par un jury constitué de spécialistes.

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    A noter la présence d’Anne Quéméré, navigatrice bretonne auteur d’une double traversée de l’Atlantique à l’aviron et en solitaire et sans assistance en 2002 et 2004. Tout juste rentrée d’une traversée homérique de l’océan Pacifique en solitaire à bord d’un kiteboat « nouvelle génération », la Quimpéroise fera partie du jury du film et présentera son dernier projet Pacific Solo Adrien 2011. Cinq prix seront, en effet, décernés par un jury constitué de spécialistes.

    Rendez-vous du 1er au 3 juillet prochain au Kursaal (à Dunkerque)

    + d’infos sur www.ecransdelamer.com


  • MOTS CROISÉS

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    bandeau.jpgVoyageur et dessinateur  de bande-dessinnée, Christian Cailleaux a réalisé deux albums avec Bernard Giraudeau dans lesquels souffle un indéniable parfum d’aventure. Il y est aussi question d'amour, d'amitiés, de mer, de marins, de ports, de la Jeanne et de rencontres. Avant de collaborer (enfin !) ensemble, Christian Cailleaux raconte son dernier album Les Longues traversées. Bernard Giraudeau semble lui répondre. Eclairant !

    LESLONGUESTRAVERSEES.jpgL'ALBUM//
    Les longues traversées
    de Bernard Giraudeau et Christian Cailleaux. Bande dessinée. 80 pages en couleur – 15.95 € (Dupuis)


    LE SITE WEB DE CHRISTIAN CAILLEAUX 

    http://www.cailleaux-bd.com/

  • LES CHOSES DE LA MER

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    Acteur incontournable du monde maritime, Francis Vallat est le président du Cluster Maritime Français depuis sa création. Il nous raconte au micro son actualité, son institution et les grands chantiers à venir.

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  • UNE LONGUE ROUTE

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    « Avancer que coûte que coûte même si les raquettes aux pieds semblent peser des tonnes. Pousser sur ses bâtons. Trébucher parfois, se relever, toujours avancer. Ce matin, la neige colle aux pattes des hommes comme à celles des chiens. Impossible pour ces derniers de tirer un traîneau à pleine charge dans ces conditions. C’est alors aux hommes de faire la trace et de rendre possible le passage de cette caravane.

    Le souffle court. Les cuisses brûlantes. J’avance coûte que coûte la lanière d’une de mes raquettes entre les dents. Dès l’attaque de la montée, la lanière a lâché. Sur une jambe et demie, je souffle comme la cheminée d’un train à vapeur. Chacun de mes pas est laborieux et maladroit. De surcroît, cette foutue poudreuse vient se fourrer entre mon pied droit et la raquette tout en s’agglutinant en boules compactes impossibles à concasser.

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    Sans raquette au pied gauche, je m’enfonce jusqu’à mi-cuisse dans la neige épaisse tandis que ma jambe droite plonge dans cette poudreuse jusqu’à la cheville. L’équilibre est alors précaire. L’engagement physique est total. Si la montée paraît interminable, mon moral est inébranlable et inoxydable. Pousser, tirer et avancer. Toujours avancer. Malgré les chutes inévitables. De la neige jusqu’à la taille, il faut alors se relever (d’une manière souvent peu académique) puis avancer. Toujours avancer.

    À intervalles réguliers, un cri se perd dans l’immensité de cet espace noyé progressivement dans la brume. C’est la voix de Moorta, l’un de nos guides inuits. De la main, il m’indique alors sommairement la direction à suivre. Le plus souvent, c’est là où la couche de neige se révèle la plus profonde. En temps ordinaire, une telle situation m’aurait prodigieusement agacé. Aujourd’hui, je suis heureux. Heureux d’être confronté à ces éléments et à ces paysages que Paul-Émile Victor détaille et décrit dans ses récits épiques. Son ouvrage Boréal et Banquise est ma « bible » depuis de nombreux mois. Ce que je pressentais avant ce périple se vérifie : le bonheur absolu est à portée de doigts à condition de s’y employer entièrement »

    Stéphane DUGAST
    Photographies : Stéphane DUGAST / Paul-Emile Victor

     

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    Extraits du Beau-Livre « Dans les pas de Paul-Emile Victor. Vers un réchauffement climatique ? » (Michel Lafon)

  • DES BULLES, DES CASES & DES IMAGES

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    A VOIR // LA BANDE-ANNONCE


    Les Longues traversées : c’est le titre du nouvel album de bande dessinée signé Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau. Une œuvre (en partie) posthume dans laquelle souffle un indéniable parfum d’aventure.

     
    CE QU'ON EN DIT //

    - Roman graphique à la fois poétique et mélancolique, "Les Longues traversées" est un voyage au coeur de l'humanité. (Direct Matin Plus)

    - "Les Longues Traversées" invite(nt) le lecteur à embarquer pour un voyage immobile avec, en guise de carte et de boussole, l'attrait de l'air du grand large, les envies d'ailleurs et le goût des histoires qui font rêver, même ? et surtout ? si elles sont inventées. (Rolling Stone / Christophe Quillien)

    - "Une mise en images forte du texte sensible de Bernard Giraudeau. (Tribune & Moi/ Alexandre Sumpf)

    - "Les dessins de Christian Cailleaux apportent toute leur poésie à ce portrait craché du comédien, avide comme le personnage principal d'amour et de voyages. Au final, cette traversée n'est pas assez longue... (Version Fémina / Valérie Robert)

    - Tout ce que mettent en scène Giraudeau et Cailleaux dans ces "Longues Traversées", avec une économie de moyens rappelent le trait et la narration de Pratt. Entre rêve et réalité. (Métro / Guillaume B. Decherf)

    - Illustré par le trait ciselé et les belles couleurs de Christian Cailleaux, ce récit écrit et dialogué par Bernard Giraudeau nous plonge avec émotion dans l'univers marin, cher à l'acteur disparu. (Télé 7 jours / Jean-Baptiste Drouet)

    - Un album d'une très grande beauté, secoué par la houle, habité par la nuit, noyé de couleurs. (Le Parisien-Aujourd'hui en France/ Pierre Vavasseur)

    - Captivant bien que plutôt contemplatif, ce récit au ton parfois très littéraire déborde d'exaltation humaniste (20 MN / Olivier Mimran)

    - Cailleaux habille avec élégance les mots de l'écrivain Giraudeau (Le Figaro Littéraire / Bruno Corty)

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    LES REFERENCES //

    Les longues traversées de Bernard Giraudeau et Christian Cailleaux. Bande dessinée. 80 pages en couleur – 15.95 € (Dupuis)

     

  • EN TOUTE SÉCURITÉ

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    Rendez-vous le vendredi 17 juin à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour le forum « Mer en sécurité » organisé par la Société Nationale des Sauveteurs en Mer (SNSM). Revue de détails de cet événement nautique organisé avec à-propos juste avant la saison estivale.

    Initié par les Sauveteurs en Mer en 2009, le Forum « Mer en sécurité »  vise avant tout à sensibiliser tous les « pratiquants » de la mer à la sécurité au large comme sur le littoral, tout en permettant de déceler - grâce aux échanges qu’il permet entre experts, professionnels et pratiquants de la mer - les axes de prévention à développer prioritairement pour une approche plus sereine et responsable du nautisme et des loisirs maritimes. 

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    Grâce à l’implication d’organismes  comme  le Conseil Supérieur de la Navigation de plaisance et des sports nautiques, la Direction des Affaires Maritimes (Cross et Mission Plaisance) la Fédération des Industries Nautiques, l’Institut Maritime de prévention, le Cluster Maritime Français, les associations de plaisanciers et les Fédérations nautiques sportives ou la Marine, le monde maritime se mobilise donc sur la sécurité, offrant ainsi une  occasion de partage d’expérience entre les différents acteurs concernés par l’amélioration de la sécurité des personnes exposées à la mer, au large ou sur le littoral, dans le cadre d’une activité professionnelle ou de loisir.

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    En effet, des chiffres sont évocateurs comme ceux d’une étude réalisée en 2010 par l’IFOP à la demande de la SNSM et de MACIF Prévention. Ainsi 89% des français sont allés au bord de la mer, 56% en font une destination régulière et 23% y vont plusieurs fois par an, seulement 60% des interviewés portent une brassière de survie avant de prendre la mer alors que 20% avouent s’être  « fait peur », un pourcentage qui double chez les possesseurs d’un permis bateau.

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    Autant de statistiques démontrant clairement qu’il est important d’intensifier prévention et information auprès de ce public toujours plus nombreux des « consommateurs  de mer », ce que confirme Yves Lagane, président de la Société Nationale des Sauveteurs en Mer (SNSM) : « Les pratiques de la mer évoluent. Les nouvelles technologies permettent des progrès inimaginables il y a encore quelques années. Ensemble, mobilisons-nous pour les adapter intelligemment au service d’une meilleure sécurité afin que l’accident de mer ne soit plus considéré comme une fatalité ».

      Stéphane DUGAST
    Photos :
    SNSM / Plisson / DR

     

    RENDEZ- VOUS le vendredi 17 juin Espace Cineville  - 5 Bd de la légion d’Honneur à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

    A REGARDER //


    Campagne TV Eté 2010 SNSM : Le Port par sauveteursenmer

  • COMME A BORD

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    Un salon dédié au voyage en littérature, une bonne idée. Un salon « express » organisé à bord d’une péniche au pied de la Tour Eiffel, assurément singulier et étonnant. On vous attend !

    C’est autour d’une trentaine d’auteurs ayant écrit sur le thème du voyage que va se dérouler le premier salon du voyage en littérature le mercredi 15 juin prochain. Rendez-vous de 19h30 à 21h30 sur la péniche du cercle de la mer.  Sous le parrainage d’Olivier Poivre d’Arvor et Sylvain Tesson, les auteurs invités multiplieront les dédicaces et les bons mots.

     LELOCO zerac.jpgPort de Suffren, vous pourrez donc voir en « chair et en os » : Olivier Poivre d’Arvor, Sylvain Tesson, Thierry Bénard, Hubert de Gevigney, Antoine Calvino, Camille de Casabianca, Léo Scheer, Jean-Marie Chourgnoz, Isabelle Clerc, Géraldine Danon, Philippe Poupon, Emmanuel Descleves, Elise Dürr, François Feer, Dominique Fortier, Alessandra Fra, Cédric Gras, Nicolas Grondin, Benoit Heimermann, Stéphane Huert, Marc Kravetz, Patrick Mahé, Christian Noël, Alexandra Rossi, Serge Safran, Léo Scheer, Fabienne Thibeault, Anne Vallaeys et ma pomme !

    Présentation de l'ouvrage :  « Zeraq - la mer sur le vif » paru aux éditions L'élocoquent. Parmi les 16 récits marins, de bons mots et des souvenirs de ma première escale exotique. Cap sur « l'île de la Passion », alias Clipperton : « mon » île mystérieuse.

    Nota bene / RDV MERCREDI 15 JUIN de 19h30 à 21h30. Péniche du cercle de la mer. Port de Suffren. Paris 7

     

  • PLACE DU TROCADERO

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    MUSEEMARINE charcot.jpgPompon rouge, j’ai découvert ce musée lors de mon service militaire dans la Marine en 1999. Un établissement installé en plein Paris, place du Trocadéro, à quelques encablures d’une « Dame en Fer » célèbre. Forcément, ça en imposait pour moi le provincial.

    D’emblée, ce musée m’a plu. J’ai toujours adoré y flâner. Et m'isoler dans ses recoins peu fréquentés. Les  lieux sont inspirants. Les toiles majestueuses, les maquettes de voiliers ou de cuirassés, minutieusement reconstituées. Quant aux expositions temporaires, elles sont à chaque fois étonnantes et savamment mises en scène. Place du Trocadéro, mon imaginaire s’enflamme. Je deviens un marin grand voyageur.

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    MUSEEMARINE France.jpgDepuis, j’ai visité d’autres musées marins. A Brest, à La Rochelle ou à Saint-Pétersbourg notamment. C’est au musée de la Marine de Paris que j’aime pourtant régulièrement revenir.

    Et dire que je n’ai pas encore vu l’exposition consacrée au paquebot « France ». L’appel vers la place du Trocadéro devient pressant…

    Stéphane DUGAST
    Photographies DR

    Le siteweb du musée : www.musee-marine.fr

    LE MUSEE EN VIDEO //

     

  • BLEUS À L’ÂME

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    Ancien chef du service « cinéma-showbusiness » de l’hebdomadaire Gala et rédacteur en chef du quotidien France Soir, Bertrand Tessier s’est construit une spécialité : celle de croquer, en mots ou en images, les grands du cinéma comme Jean-Paul Belmondo, Patrick Dewaere, Alain Delon et Romy Shneider. Cette fois, le journaliste, biographe et réalisateur de documentaires s’est penché sur le destin de Bernard Giraudeau. Un drôle de marin devenu comédien, réalisateur et écrivain à succès. « Un aventurier en quête d’horizons, un écrivain voyageur et un baroudeur romantique » de l’aveu même de son biographe.

      Propos recueillis par Stéphane DUGAST

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    BTESSIER art.jpg« Racontez-nous votre ouvrage « Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique », s’agit-il d’une biographie au sens classique du terme ?

    - Bertrand Tessier : Il s’agit d’une biographie consécutive à une véritable enquête. Pour l’écrire, j’ai eu la chance exceptionnelle d’être aidée par ses proches : ses deux frères, sa sœur, ses deux enfants, sa compagne de longue date,  Annie Duperey, ainsi que par des compagnons de route comme d’anciens marins.

    Tous m’ont raconté Bernard Giraudeau lorsqu’il était enfant, adolescent, marin, acteur, réalisateur puis écrivain. Grâce à eux, j’ai pu recueillir des témoignages précieux, et même des documents inédits comme sa correspondance avec sa sœur quand il était jeune marin sur la Jeanne d’Arc.

    Tous ces éléments m’ont permis de mieux comprendre le personnage, ses traits de caractère, ses interrogations et sa construction. Mon enquête m’a ainsi mené à Paris, à La Rochelle et à Brest où j’ai rencontré cinq marins qui l’avaient connu pendant ses deux tours du monde sur la Jeanne.

    Ce livre raconte donc l’incroyable destin de Bernard Giraudeau, soit cinquante-cinq années d’un puzzle que l’intéressé rassemblera les dix dernières années de sa vie.

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    Comédien, réalisateur puis écrivain à succès, Bernard Giraudeau a été également un marin. En quoi cette expérience l’a t’elle façonné ?

    Pourquoi Bernard est-il devenu marin d’Etat ? C’est un mystère. Hormis son père militaire, il n’y avait dans sa famille a priori aucun lien évident avec la Marine de guerre. Certes, il y avait ce grand-père cap-hornier dont il nous a parlé dans différents récits.

    En enquêtant, je vais faire une découverte étonnante, celle d’un grand-père paternel marin d’Etat. Un aïeul sous marinier à une époque où l’on expérimentait le périscope, les ballasts ainsi que la double propulsion électrique et diesel.

    J’ai ainsi découvert non seulement l’existence d’Albert, sous-marinier entre 1902 et 1904, mais également celle d’une flotte sous-marine française florissante. Je ne savais alors pas que la France disposait de soixante-dix sous-marins pendant la guerre 1914-18.

    Quant à cet aïeul marin d’Etat et sous-marinier au temps des pionniers, Bernard Giraudeau n’en a jamais parlé. Je ne sais même pas s’il était au courant de son existence.

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    Jeune marin affecté sur la Jeanne, Bernard Giraudeau découvre les océans et le monde. Le voyage a été forcément initiatique ?

    La Jeanne, ça n’a pas été une partie de plaisir. Il l’a d’ailleurs relaté dans ses écrits. Si le bizutage a été habituel, un plus rude l’a marqué : une simulation de strangulation.

    Cette épreuve, il a fallu l’encaisser, ne pas moufter car lorsque l’on est un homme, un vrai, on ne moufte pas. Les marins ont du caractère à cette époque.

    Quant à Bernard Giraudeau, ses camarades le décrivent alors comme un jeune homme réservé. C’est sur la Jeanne qu’il va cependant faire  sa mû. Ses écrits et sa correspondance révèlent un jeune homme d’une maturité stupéfiante, disposant d’un regard surprenant sur son destin.

    Les germes du futur personnage sont déjà en lui. Les escales et les rencontres vont le rendre plus indépendant, plus rebelle.

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    Bernard Giraudeau quittera pourtant avec fracas la Marine. Quelles en sont les raisons ?

    Il simulera même la folie au point, je crois, d’être dépassé par les événements. Son affectation sur la frégate Dufresne après deux tours du monde va lui faire « péter les plombs » comme on dit.

    Cloué à terre puisque la frégate est au bassin, le jeune marin Giraudeau ne s’y fait pas. Son affectation sur le porte-avions Clemenceau n’y changera rien. Il va alors exploser et quitter la Marine. Le retour à la Rochelle sera douloureux. Autant vous dire qu’il ne sera pas accueilli chaudement après cette démission.

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    Comment va-t-il dès lors entamer sa reconstruction ?

    Son père va lui trouver un poste à l’usine Simca de la Rochelle. A ce sujet les imprécisions sont d’ailleurs nombreuses. Combien de temps est-il réellement resté ? Une chose est sûre, sa sœur me confiera qu’il n’y aura jamais de bulletin de paie à la fin du premier mois.

    Qu’a fait Bernard Giraudeau pendant ce temps ? Il a sûrement dû errer sur le port de la Palisse en rêvant à de nouveaux horizons. C’est pourtant une rencontre qui va le décider à s’engager pour une compagnie de théâtre plutôt que d’embarquer sur le premier grumier à destination de l’Afrique.

    Il intègre ainsi une compagnie de théâtre et devient machino. De fil en aiguilles, il va donner la réplique. La metteuse en scène décèle en lui de réelles aptitudes mais lui conseille de faire de la danse pour acquérir plus de souplesse. Il a encore sûrement en lui la démarche du marin chaloupant.

    Dans la danse, il va s’y engager avec une rage incroyable au point d’en faire cinq heures par jour. Toujours cette rage… Finalement, il choisira le théâtre avant ensuite de faire carrière dans le cinéma. Il deviendra cet acteur magnifique. Bernard Giraudeau, c’est alors ce jeune premier aux dents blanches et aux yeux bleus.

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    A l’apogée de sa carrière de star du cinéma, il va pourtant tout casser et vouloir répondre à ses envies. Figure du cinéma populaire, il renonce à la facilité pour se lancer dans sa propre voie à compter du long-métrage Les spécialiste (1985) de Patrice Leconte, un énorme succès populaire. Dans le registre du jeune premier, il étouffe.

    Si il n’est ni Depardieu, ni Dewaere, il est toutefois devenu ce qu’on appelle une star. Pourtant, Bernard Giraudeau va s’engager dans une voie plus risquée. Ce cinéma populaire ne le satisfait plus.  

    Il veut réaliser  ses propres projets et jouer des compositions plus audacieuses. Une nouvelle fois, il est d’une exigence folle et d’un jusqu’au-boutisme absolu.

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    Au point de se lancer dans la réalisation du long-métrage ambitieux « Les Caprices d’un fleuve » ?

    C’est effectivement un film emblématique. C’est celui qui lui ressemble le plus. De ce long-métrage, l’un des acteurs, Richard Bohringer, dira même que c’est « du Lawrence d’Arabie cramé par la passion du cinéma ».

    Durant le tournage, Bernard Giraudeau est  omniprésent : le premier lever, le dernier couché. On le surnommera d’ailleurs « Gyrophare » ou « Le Président » tant il veut tout faire et tout contrôler.

    Il est le réalisateur, le scénariste et le premier rôle. Il n’est alors pas rare de le voir la perruque de travers pendant les prises. Il est tellement enthousiaste qu’il va porter son film et tout Saint Louis du Sénégal où a lieu le tournage.

    Malgré un budget ricrac et un sujet délicat, un éloge à la différence, son film va faire un million d’entrées ce qui est loin d’être un échec commercial.

    Pourtant, c’est un échec aux yeux de Bernard Giraudeau. Ce n’est désormais plus dans le cinéma qu’il va s’accomplir…

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    Au point de devenir écrivain. Pourquoi s’adonne-t’il à l’écriture ?

    L’écriture a toujours été omniprésente dans sa vie. Il y a ses correspondances incroyables lorsqu’il est marin sur la Jeanne, puis toutes les autres. Il a toujours aimé fixer par écrit ses émotions, son vécu et les décors traversés.

    Dans les années 1990, il va entretenir une correspondance, où qu’il soit dans le monde, avec Roland un myopathe. Quand ce dernier décède, sa famille lui envoie ses lettres. C’est là qu’il constate qu’il y a matière à écrire un livre.

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    Fort de ces récits, il rencontre Anne-Marie Métaillé, éditrice de renom. Cette dernière d’abord sceptique va cependant prendre le temps de lire ses textes et être agréablement surprise par leur qualité littéraire.

    C’est même elle qui lui donnera de précieuses recommandations pour densifier son récit. Publié sous le titre Le marin à l'ancre, ce premier livre va finalement se vendre à plus de 40 000 exemplaires.

    C’est un véritable succès en libraire qui va donner confiance à Bernard Giraudeau, lui l’autodidacte seulement titulaire de diplômes techniques est devenu un écrivain.

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    Auteur à succès, devenu écrivain de Marine, Bernard Giraudeau va revenir sur la Jeanne, sa Jeanne. Racontez nous ses retrouvailles ?

    Imaginez vous l’ancien quartier-maître mécanicien, revenir quarante ans plus tard comme capitaine frégate littéraire. Il éprouvait une véritable fierté à porter cet uniforme d’écrivain de Marine.

    C’était une revanche et sûrement aussi une psychothérapie face à la maladie qu’il venait déjà d’affronter lors de son premier cancer du rein.

    La Jeanne a eu de réels pouvoirs cathartiques. Il revenait mettre ses pas là où sa vie d’homme avait démarré. La symbolique était forte… »

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    A LIRE // Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique de Bertrand Tessier. Biographie. 298 pages – 19.95 € (Editions l’Archipel).

    Bernard Giraudeau en 8 dates

    Juin 1947
    Naissance à La Rochelle

    1963
    Entre à l’école des apprentis mécaniciens de la flotte

    1964-1966

    Marin sur le porte-hélicoptères R97 Jeanne d'Arc

    1970
    Premier prix de comédie classique et moderne au Conservatoire

    1973
    Premiers pas au cinéma dans Deux hommes dans la ville de José Giovanni

    1987
    Devient réalisateur tout en continuant d’être acteur.


    2000
    Ablation du rein gauche consécutif à un cancer

    Juillet 2010
    Décède à Paris

     
    Illustration  Christian Cailleaux / Photographies DR