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L’ART DES PIROUETTES #3

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 Avant de se consacrer à la navigation et à la peinture - ses deux passions - Pierre Auzias a été un danseur professionnel chevronné. Récit d’une tranche de vie virevoltante après une enfance ensoleillée (Cf. part 1 & part 2). Troisième épisode de la vie singulière de cet artiste-marin qui s'est d'abord accompli dans le monde de la danse. Une vie alors entre classes et spectacles...

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« 1969 à Lyon, capitale des « gones ». L’heure est aux doutes. Depuis l'âge de 12 ans, je rêve de devenir danseur. J’en ai alors 15, trop tard pour être accepté comme « grand rat » à l'Opéra de Paris. 

Sur l'esplanade du lycée, c'est la récré. J'interroge timide, une fille superbe et fière, sur l'origine de son superbe coup de pied.

Je lui confie mon secret et ce rêve fou de devenir danseur. Elle m'indique contre toute attente, souriante, l’existence des cours de Noëlla Bordoni, la seule professeur de danse classique de Lyon.

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J'y cours prendre mes premières leçons de danse. Quelques pas de bourrées, de sissones et d’assemblés. J’y apprends aussi l'art des pirouettes et celui de faire des révérences à la fin des leçons.

À ce cours, nous ne sommes que deux garçons. Deux Lyonnais rêvant de devenir danseurs professionnels. Mon complice Christian fera d’ailleurs une brillante carrière chez Pina Bausch pendant que je m'essaierai à toutes les disciplines.

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1972. J’ai 18 ans. Grande audition à Bruxelles. Je suis retenu à l'école Mudra, fondée par Maurice Béjart. Je suis fier.

Accidenté, je dois quitter à regret cette « ruche fantastique » où j’ai pu admirer au quotidien des inspirateurs comme Germinal Casado, Jorge Donn, Suzanne Farrell où Paolo Bortoluzzi.

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Je reprends alors mes études à l'École Supérieure d'Études Chorégraphiques de Paris en 1973. Je suis aussi les classes techniques de monsieur Raymond Franchetti de l'Opéra dans son célèbre studio des étoiles, sis 4 Cité Véron.

J’y vois là-bas du beau monde. A 13 heures, c’était la classe des étoiles et des sujets. Raymond m’ y tolérait avec une poignée d’autres. Parmi les fidèles alignés à la barre, accompagnés par le piano enchanté d'Élisabeth Cooper, son fils Jean-Pierre Franchetti, Michael Denard, Rudy Brians, Zizi et Roland Petit. Noureev apparaît même parfois.

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Entre classes et spectacles, je marche le long de la Seine. Je m'arrête sur les ponts, là où les vents d'Ouest m'amènent leur souffle iodé. La mer me manque…

Pourtant ma vie est passionnante, en compagnie de chorégraphes et de professeurs venant du monde entier. Je travaille ainsi chaque jour au centre d'un « triangle » allemand, russe et américain.

Mon langage s’enrichit vite au fil des rencontres et des courants artistiques, la pédagogie évoluant sans cesse, ma technique se perfectionne.

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Je prends le temps de découvrir Karin Waehner et de dire adieu à Kurt Joss, le père de l'expressionnisme allemand. De même, Boris Kniassef, dernier pédagogue survivant des Ballets Russes de Diaghilev.

Je le vois encore rugir comme un tigre, martelant le tempo de sa canne sur le plancher des studios du Marais.

Je rencontre également, plus féline que je ne l’imaginais, Caroline Carlson que tout Paris courtise.DANSE.jpg

1980. Une proposition inattendue m’est faite dans la cour du palais des Papes à Avignon. Jennifer Müller et Louis Falco ont besoin pour leurs spectacles respectifs de danseurs afin de compléter leur compagnie.

Cette expérience  restera un moment fort dans ma vie de danseur, comme auparavant « Aïda aux Chorégies » d'Orange en 1976.

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Des représentations durant lesquelles nous dansons à demi nus derrière deux divas : Gildas Cruz Romo et Grace Bumbry.

Le Sida m’enlèvera brutalement nombre de mes amis de l’époque, dont ceux avec qui j'aurais voulu danser, encore et encore.

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1983. Changements d’horizons et de cap. Je rencontre l'âme soeur péruvienne. C’est avec elle que je vais travailler et chorégraphier pendant 3 ans, tout en découvrant la Scandinavie. Nouvelles révélations… »  (À SUIVRE)

LIRE L'ÉPISODE 4

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