LA PLANÈTE CLIPPERTON #3

C’est au cours de l’enquête pour mon premier film documentaire dédié à l’atoll de Clipperton (Part #1 - Part #2) que j’ai fait la connaissance de F6BFH, alias Alain Duchauchoy. Un radioamateur qui s’est passionné pour ce «caillou de la république»  depuis son premier séjour en 1978 au point d’en être devenu l’un de ses ardents défenseurs.

 - « Pourquoi cette passion indéfectible à Clipperton ?

Depuis ma participation à l’expédition scientifique et radioamateur de Clipperton en 1978, je me suis passionné pour cet atoll.

Depuis je n’ai jamais cessé de faire des recherches dans tous les domaines sur ce petit morceau de France, perdu dans l’immensité du Pacifique nord oriental. 

Tout ce qui touche Clipperton m’intéresse, dans quelque domaine que ce soit et sous n’importe quelle forme.

Y êtes-vous retournés depuis ?

J’ai eu le plaisir d’y retourner en 2008 en compagnie de Danielle, mon épouse, et d’une équipe de radioamateurs et de scientifiques.

J’assumais la fonction de responsable administratif de l’expédition, et j’avais, entre autre, pour mission de réaffirmer la présence française sur l’île.

Depuis vous avez multiplié les initiatives, pouvez-vous nous en dire plus ?

J’ai participé à l’écriture d’un livre* sur Clipperton et son découvreur, qui a été publié en début d’année. Je suis également l’un des membres fondateurs du Clipperton DX Club et de l’association «Clipperton – Projets d’Outre-Mer»**. Clipperton me passionne, c'est sûr...

Vous également à l’initiative d’un timbre très spécial ?

En septembre 2010, lors d’une réunion préparatoire du comité scientifique pour l’organisation du  colloque «Dubocage de Bléville, Clipperton et la Chine» - auquel je participais comme vice-président de l’association «Clipperton – Projets d’Outre-Mer» -  j’ai soumis l’idée de demander la création d’un timbre sur ce quatrième territoire d’Outre-Mer.

Aucun timbre officiel n’avait d'ailleurs été émis par la France concernant Clipeprton. En octobre 2010, j’ai présenté un dossier à la Poste en m’appuyant sur le fait que nous fêtions le tricentenaire de la découverte de Clipperton par le navigateur havrais Michel Dubocage et qu’en plus 2011 était l’année des Outre-Mer.

Vos vœux sont donc exaucés au-delà de vos espérances ?

Oui puisqu’en février 2011, j’ai reçu une réponse favorable de La Poste. J’ai alors demandé si ce premier jour pouvait se dérouler dans la ville du Havre.

Mes vœux ont été exaucés. En octobre de l’an dernier, un bureau de poste temporaire a ainsi été installé dans les locaux du musée Dubocage de Bléville au Havre.

Une manifestation s’est également déroulée pour le vernissage, le premier jour et la vente anticipée de ce timbre.

© Stéphane Dugast

Au sein de votre association, quelles sont les actions phares que vous souhaitez mettre en place en 2012 ?

Nous allons essayer de sensibiliser les décideurs politiques et en premier lieu  le nouveau Ministre de l’Outre-Mer afin de les sensibiliser aux différents intérêts que Clipperton représente pour la France, géopolitique, géostratégique et géoéconomique. Nous mettons en place un site internet****.

A titre plus personnel, vous êtes un collectionneur invétéré d’objets se référant à Clipperton. Quelle est / Quelles sont le(s) pièce(s) qui vous font rêver ?

Les enveloppes datant de 1895 qui ont été envoyées à leur famille par les travailleurs résidant sur Clipperton.

Je recherche également les derniers plis qui manquent à ma collection, à ce niveau c’est plus de la marcophilie navale que de la philatélie,comme par exemple les plis des deux bâtiments de la Marine nationale l’Arago et le Prairial passés dernièrement à Clipperton.

A l’heure où les politiques occupent le devant de la scène médiatiques. Quel(s) message(s) à propos de Clipperton, voulez-vous leur adresser ?

Prendre conscience d’une part des intérêts que représentent l’atoll mais également prendre conscience de l’urgence à intervenir pour la protection de la faune et la flore aussi bien terrestre que maritime, à commencer par la pollution engendrée par les déchets de plastique qui proviennent des pays riverains et qui s’échouent sur Clipperton, ce qui met en danger la faune aviaire.

Il faut également procéder à l’éradication des rats qui modifient complètement la biomasse et la biosphère. Ces rats sont sur l’atoll suite au naufrage d’un chalutier mexicain en 2000.

© Christian Jost

Quel avenir pour Clipperton, «caillou de la République française» perdu dans l’immensité du Pacifique ? *

La Zone Economique Exclusive (ZEE) de Clipperton est la plus grande réserve de thonidés au monde. Pourquoi les armateurs français ne vont-ils pas y pêcher ? Il serait judicieux de percevoir des taxes de pêche des marines étrangères qui y pêchent illégalement !

© Christian Jost

Nous y possédons le plus grand champ de nodules polymétalliques, au monde, c’est une des ressources du futur. Il y a également la recherche sur les micros algues, (domaine médicale) et sur les biocarburants, ceux fabriqués à partir des micro algues sont 400 fois moins polluants que les bio carburants utilisés actuellement.

Concernant ce futur développement des ressources de Clipperton, c’est le domaine du professeur Christian Jost, grand spécialiste dans ce domaine »

Propos recueillis par Stéphane DUGAST

 

* : Dubocage de Bléville, Clipperton et la Chine. Contacter le service communication de l’association Clipperton – Projets d’Outre-Mer.

** : Le site web du Clipperton DX Club

*** : Clipperton – Projets d’Outre-Mer - 21 rue de la République - 76420 Bihorel

**** : Le site web de l’association «Clipperton – Projets d’Outre-Mer» 

 

› EN SAVOIR +

Le site référence de Clipperton conçu et alimenté par Christian Jost, géographe et éminent spécialiste de l’ile de la Passion (le nom de baptême de Clipperton lors de sa découverte par des marins français un Vendredi Saint, jour de la Passion du Christ).