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MOT MARIN : EN BERNE

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Suite aux attentats survenus à Paris vendredi 13 novembre, tous les drapeaux des bâtiments publics ont été mis «en berne» en France, et ce pendant 3 jours. Un symbole de deuil et de recueillement, dont les origines sont (pour partie) maritimes. Rapides explications.

Le terme n’a évidemment rien à voir avec la ville de Berne en Suisse.  Pour certains étymologistes, «en berne» serait un emprunt à l’espagnol bernia, désignant une grande pièce de laine devenue un grand manteau porté jadis par les femmes.

Attesté en France dès 1532, l’écrivain François Rabelais va fixer son orthographe définitive en «berne». Au cours du XVIIème siècle, ce même mot va désigner un jeu, par analogie à la couverture, tenue aux quatre coins, permettant de faire sauter une personne en l'air, en guise de plaisanterie ou de brimade. Cet usage donnera naissance au verbe «berner» : synonyme de se moquer, voire de duper.

Pour d’autres étymologistes, «berne» serait un emprunt au néerlandais berm, désignant alors sur un navire un bord ou un ourlet.

Une référence évidente à l’état d’un pavillon ou d’un drapeau hissé à mi-drisse, s’enroulant souvent autour du mât ou de la hampe. Au drapeau/pavillon qui claque – symbolisant le mouvement et la vie - celui «en berne» est synonyme d’immobilisme, de mort, et dorénavant d’un deuil commémoré par une nation.

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«Moral en berne», «croissance en berne»… Employé sous une forme adverbiale, le terme est dorénavant appliqué «à toutes les sauces» pour désigner un état de tristesse ou un profil bas.

À noter qu’au fil des siècles - et en fonction de la nature des bâtiments - un pavillon en berne pouvait également signifier un signal de détresse, un appel de l'équipage à bord ou la demande d'un pilote à l'entrée d'un port.

Stéphane DUGAST
Photographies © Médiathèque Marine nationale

 

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