LOUIS MEUNIER : LE PANACHE AFGHAN

Fraîchement diplômé d'une école de commerce, Louis Meunier décide en 2002 de tout plaquer et de partir à l'aventure en Afghanistan. Inspiré par le roman Les cavaliers de Joseph Kessel, il rêve de devenir à son tour tchopendoz.

Le buzkashi est un jeu afghan, cruel, ancestral, voire archaïque. Ses participants sont tous de redoutables cavaliers (des tchopendoz) qui ne craignent ni les blessures, ni la mort. Les règles du jeu ? Il n’y en a qu’une - car tous les coups sont permis - déposer une dépouille de chèvre dans le cercle de justice.

Dans son roman Les Cavaliers publié en 1967 et considéré comme le chef d'œuvre romanesque de l'écrivain par les spécialistes, Joseph Kessel (1898 -1979) narre, avec faconde, précision, l’Afghanistan d’alors, le buzkashi, ses us et coutumes.

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C’est donc sous forte influence littéraire que Louis Meunier débarque en Afghanistan, rêvant de devenir à son tour tchopendoz. Sur place, son ambition sera quelque peu contrariée…

«Dans ce pays sans âge, on ne parle pas en nationalités, mais en peuples. On ne compte pas en kilomètres, mais en jours de route. Quand on se quitte, on se dit Zenda Bashi, «sois vivant», parce que l'existence est incertaine »
Louis Meunier, Les Cavaliers afghans

À Kaboul, le séjour de Louis Meunier va finalement être émaillé de hauts, de bas et d’imprévus. Sa vie afghane va cependant le révéler.

Son histoire incite autant à la rêverie et l'évasion qu'au questionnement sur ce pays très souvent caricaturé dans les médias occidentaux à cause de ses talibans, de son opium ou de ses burqas.

À la manière d’un Kessel, Louis Meunier nous immerge en Afghanistan. Les férus de voyages, d’aventures, de buzkashi, d’Afghanistan et de Joseph Kessel (dont je suis) adorent.

Louis Meunier signe là un récit touchant, lucide et sincère qui s’est d’ailleurs vu récompensé de la Toison d’Or du livre d’aventure au dernier festival des Écrans de l’Aventure à Dijon.

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À noter que Louis Meunier ne se consacre désormais qu’à l'écriture, à la réalisation et à la production de films documentaires qu’il va souvent tourner en Afghanistan.

Je vous recommande chaudement de visionner Les prisonniers de l'Himalaya, un film sur le peuple kirghiz, et 7 000 mètres au-dessus de la guerre - Malang et Amrudding, soit le récit de l’ascension des deux premiers Afghans au sommet du Noshaq, la plus haute montagne du pays (elle culmine à 7 492 mètres).

Ces documentaures sont à l’image de son récit : confondant de sincérité, de lucidité et d’émotions. Louis Meunier est un élégant «fabricant» d’histoires.

› À LIRE
Les Cavaliers afghans de Louis Meunier. 336 pages – 20 € (Kero)