UNE FAIM DE LOUP [best-of]

Après L'Ours et les tigres de Deux frères, Jean-Jacques Annaud se lance sur la trace des loups avec le long-métrage Le dernier Loup (Wolf Totem). Une coproduction sino-française d’envergure en salle le 28 février prochain.

› L’HISTOIRE  1969. Chen Zhen, un jeune étudiant originaire de Pékin, est envoyé en Mongolie-Intérieure afin d’éduquer une tribu de bergers nomades. Mais c’est véritablement Chen qui a beaucoup à apprendre – sur la vie dans cette contrée infinie, hostile et vertigineuse, sur la notion de communauté, de liberté et de responsabilité, et sur la créature la plus crainte et vénérée des steppes – le loup.

Séduit par le lien complexe et quasi mystique entre ces créatures sacrées et les bergers, il capture un louveteau afin de l’apprivoiser. Mais la relation naissante entre l’homme et l’animal – ainsi que le mode de vie traditionnel de la tribu, et l’avenir de la terre elle-même – est menacée lorsqu’un officier du gouvernement central décide par tous les moyens d’éliminer les loups de cette région.

› INDISCRÉTION Ce long métrage est inspiré d’un roman, en partie autobiographique, signé Lu Jiamin. Véritable best-seller en Chine, ce roman a su s’affranchir de la censure. Car son contenu remet en cause des fondements du système chinois.

L'histoire s'inspire, en effet, de l'expérience personnelle de son auteur (un jeune étudiant pékinois) retraçant sa découverte de la Mongolie intérieure durant la Révolution culturelle chinoise.

© tournage Marie Reltien

Un temps produit par Peter Jackson (Le Seigneur des Anneaux), le film a finalement atterri entre les mains de Jean-Jacques Annaud, pourtant banni du territoire chinois à cause de son Sept ans au Tibet.

Car, ce long métrage se déroulait à Lhassa avant l'arrivée des communistes, et affichait clairement une position favorable au Dalaï Lama. Un crime de lèse-majesté aux yeux des autorités chinoises.

L’affront a heureusement été oublié par les chinois qui ont autorisé le permis et le tournage du Totem du Loup.

Un tournage en qui s’est étalé sur huit mois dans un décor naturel à 30 kilomètres de la frontière de la République de Mongolie. «Une terre encore vierge que les agriculteurs chinois à l’époque de la Révolution culturelle vont transformer. Les loups prédateurs vont ainsi être décimés par les colons sédentaires qui ne font pas cas des traditions nomades  mongoles. Le loup dans la steppe, c’est l’animal sacré, le totem, l’ancêtre d’une civilisation incarnée par Gengis Khan qui prendra Pékin et installera la dynastie Yuan», précise Philippe Reltien, envoyé spécial permanent à Pékin pour Radio France, sur son blog.

Une belle fable sur le respect de la Nature qui devrait faire remonter le crédit du cinéma français. Car, toujours selon Philippe Reltien, la France n’a droit qu’à 5 films par an en Chine contre 45 pour les films estampillés Hollywood. Cocorico...

› Le dernier loup de Jean-Jacques Annaud. Sortie sur les écrans français le 4 février 2015.