L’EXPÉDITION AU PAYS DES FOURRURES #7

Une expédition dans le Grand Nord canadien librement inspirée des Voyages Extraordinaires de Jules Verne, c’est l'expédition menée par les «marcheurs du Grand Nord» : Dominique Simonneau et Pascal Hémon. Avant-dernier épisode de leur aventure entre taïga, toundra et banquise : Pascal s’intéresse, chemin faisant, à la tectonique des glaces.

(LIRE L’ÉPISODE PRÉCÉDENT) «Ça s'appelle une crête de compression, ou un hummock dans le jargon polaire» dis-je à Philippe. C'est très joli, ça casse la monotonie du lac, mais ça n'arrange pas vraiment nos affaires.

 

Je n'imaginais pas rencontrer ce phénomène sur le Grand Lac de l'Ours : la ligne de crête suit la rive ouest, comme nous, de manière quasi-continue. Ce qui fait qu'il faut la traverser deux fois par jour, le soir et le matin, afin d'aller camper sur la rive à l'abri du vent.

De plus il se trouve souvent une sorte de crevasse au milieu du chevauchement des blocs et cela complique encore un peu la recherche d'un point de passage. Non que que ce soit infranchissable, mais cela fait prendre un risque systématique, la chute étant toujours possible.

 

Au large, l'épaisseur de glace doit atteindre plusieurs mètres. En début d'hiver le lac n'a pas pu geler instantanément sur toute sa surface (50 fois le lac Léman quand même !).

Les plaques de glace, avant de se souder entre elles, ont été poussées par les vents d'est et se sont chevauchées lorsque la rive ouest a bloqué leur progression. D'où les crêtes de compression.

Mais bon, il faut faire avec, et puis c'est quand même très beau... » (À SUIVRE)

Pascal
Grand Lac de l'Ours, 65°26'42''N 118°26'17''O, Territoires du Nord-Ouest, Canada