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DANS LES PAS #2

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Direction la côte orientale du Groenland, une région jadis sillonnée par l’explorateur polaire Paul-Emile Victor (1907-1995). Aujourd’hui ne subsiste plus qu’une poignée de chasseurs «à l’ancienne». Reportage et enquête sur la banquise et dans des fjords à la beauté époustouflante en compagnie de Tobias, Gerti et leurs amis, les derniers chasseurs inuits...

(LIRE L’ÉPISODE PRÉCÉDENT) Au campement de Ningerte, un léger «flop» presque imperceptible va subitement troubler le silence. Tandis qu’à la surface irisée une tête sombre ne tarde pas à émerger, Tobias a déjà bondi avec agilité dans son embarcation à moteur. Son bateau disparaît rapidement derrière les rochers. Un silence de plomb retombe dans ce campement situé le long des rives du fjord de Sermilik quand deux détonations claquent. Tobias revient sans traîner.

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À la poupe de son bateau apparaît la gueule ensanglantée d’un jeune phoque. Sur les rochers attenants au campement, Tomasine, une proche parente septuagénaire de Tobias, a déjà affûté son couteau traditionnel en forme de demi-lune afin de procéder à la découpe du phoque. Dès le retour du chasseur, la femme dépèce le phoque fraîchement tué selon des gestes méthodiques et immuables. Ce soir, Tomasine opère à même un rocher granitique plat.

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En la regardant dépecer ainsi méthodiquement le mammifère marin pesant une trentaine de kilos, je crois revoir les dessins et les photos de Paul-Émile Victor. Similaire à celle racontée par l’ethnologue et aventurier dans «Boréal» et «Banquise», les deux ouvrages phares relatifs à ses séjours groenlandais publiés respectivement en 1938 et 1939, cette scène n’a pas pris une ride. Sept décennies plus tard, seuls les habits ont changé. Aux vêtements traditionnels confectionnés à partir de peaux de phoque (plus résistantes) ou d’ours (plus chaudes), les Inuits préfèrent désormais les matières synthétiques modernes. À Ningerte, Tobias a repris sa veille attentive. Un chasseur de l’Arctique garde constamment un œil rivé sur les glaces, le ciel, les courants et le vent.

 

Ici au Groenland oriental, «Seuls les glaces et le temps sont maîtres» comme le résume à-propos un proverbe local.


70 ans après l’aventure ethnographique de Paul-Emile Victor, le père fondateur des expéditions polaires françaises (EPF) en 1947, le temps semble avoir suspendu son vol, égrené seulement par le lent ballet des icebergs ou des blocs de glace (appelés «floes») qui naviguent au gré des vents, des courants et des marées… (À SUIVRE)

Récit & photographies de Stéphane DUGAST
 


DANSLESPAS livre.jpg› EN SAVOIR PLUS
Reportage inspiré de l’expédition et du Beau-Livre Dans les pas de Paul-Emile Victor. Vers un réchauffement climatique ? 
Enquête de Stéphane Dugast.
Photographies de Paul-Emile Victor et de Xavier Desmier.
Préface de Nicolas Hulot.

BEAU LIVRE
39,90 € (Michel Lafon).
Prix du Beau Livre Maritime CONCARNEAU 2008.
Prix du Beau Livre insulaire OUESSANT 2008.

Un LIVRE à commander ICI 

 

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