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DROIT DE RÉPONSE : STÉPHANIE ET JÉRÉMIE GICQUEL

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Suite à la publication de l'article «Les petits faussaires de la grande aventure» paru sur le Blog Embarquements le 15 décembre dernier, Stéphanie et Jérémie Gicquel ont tenu à exercer leur droit de réponse «pour rétablir la vérité objective». Comme il est d’usage, leur droit de réponse est publié en l'état ainsi qu'avec la photo demandée.  

« Nous avons été profondément touchés par la violence des propos tenus à l’encontre d’un certain nombre de personnes.  En particulier à notre encontre, dès les premières lignes de cet article à charge qui nous accuse d’emblée et sans fondement d’être des « faussaires » - un crime puni par trois ans d’emprisonnement.

Nous avons tout d’abord, contrairement à l’auteur de cet article qui les dénigre, beaucoup d’admiration pour les autres aventuriers mis en cause dans cet article, notamment Alban Michon et Vincent Berthet qui ont réalisé une très belle expédition au Groenland, très inspirante (surtout lorsqu’on connaît le travail à accomplir pour monter une telle expédition) ou encore Maud Fontenoy qui a su monter et réaliser de grands projets à force de travail et de persévérance.

Même si les messages que nous souhaitons porter autour de notre expédition en Antarctique dépassent largement notre propre personne, ainsi qu’auront pu le constater ceux avec qui nous avons échangé depuis notre retour, nous ne pouvons pas laisser cette calomnie sans réponse.

Nous avons donc décidé de partager à nouveau les principales informations que nous avions transmises par écrit à l’auteur de cet article, quelques jours avant sa publication, et dont il n’a aucunement tenu compte dans son article – alors même que tous ces éléments sont objectifs et facilement vérifiables. Les autres personnes qui s'expriment  dans cet article sur notre expédition n'ont par ailleurs jamais cherché à échanger avec nous sur l'expédition.

Capture d’écran 2015-12-16 à 02.30.03.png

- La notion de traversée est définie dans toutes les sources que nous avons pu consulter, certaines étant des références en la matière, en particulier le site ExplorersWeb qui liste toutes les expéditions au pôle Nord, pôle Sud et Everest réalisées depuis le début du XXème siècle. L’expédition que nous avons réalisée figure sur le tableau des traversées de l’Antarctique en ski ou kite-ski au côté de 25 autres personnes. Selon ces sources, traverser consiste à rallier le pôle Sud depuis la côte du continent ou depuis une barrière de glace, le critère important étant que les points de départ et d’arrivée soient situés en dehors des limites du continent. En ce sens, notre expédition depuis la barrière de Ronne vers le pôle Sud puis vers Hercules Inlet constitue une traversée (en forme de V ainsi que cela apparaît sur le blog d’expédition dès le mois d’octobre 2014, avec les bonnes coordonnées GPS contrairement à celles visées dans l’article). Cet article ne mentionne pas naturellement qu’il s’agit de la plus longue expédition réalisée en ski sans voile de traction par une femme en Antarctique (2.045 kms). Peu importe, l’objectif affirmé de cet article était de toute façon de nous détruire.

- Les mêmes sites et sources de référence distinguent la notion de « sans assistance » qui signifie sans motorisation, chien de traineaux, sans voile de traction, de la notion d’« autonomie » qui signifie sans ravitaillement. Selon cette terminologie, notre expédition est ainsi sans assistance, mais n’est pas en autonomie puisque nous avons eu des ravitaillements (cf. le blog d’expédition : http://runningtothepole.com/portfolio/j14-crevasses/, le récit d’expédition, le film). Cela dit, nous préférons décrire notre expédition comme étant sans voile de traction plutôt que sans assistance, car cela permet une meilleure compréhension et évite les débats sémantiques sans fin.

- L’auteur de cet article prétend encore que nous souhaiterions cacher la présence d’un aventurier norvégien – Are – qui nous aurait « guidés » durant l’expédition. Cette double affirmation est profondément offensante tant elle est inexacte. Ceux qui ont lu le blog d’expédition (tenu à jour pendant l’expédition), notre site internet, le récit d’expédition sorti en librairie le 26 octobre dernier ont pu constater que nous faisons clairement état de cet aventurier. Il est indéniable également qu’Are n’avait jamais mis les pieds en Antarctique avant que nous lui offrons cette opportunité de se joindre à nous et de profiter de notre logistique (deux mois environ avant l’expédition – sachant que sa présence était encore incertaine quelques semaines avant le départ compte tenu de sa situation familiale) pour réaliser son rêve et qu’il n’a, à notre connaissance, aucun diplôme de guide de haute montagne ou autre diplôme de ce type – étant précisé qu’il indique lui-même occuper principalement un poste administratif dans un hôpital en Norvège. S’il avait cette qualité, comment aurions-pu nous retrouver, suite à une erreur d'utilisation de notre boussole, devant une immense crevasse le 14ème jour d’expédition, une crevasse longue d’une dizaine de kilomètres et identifiée sur les images satellites avant notre départ et que nous avions prévu de contourner largement ? Nous serions probablement au fond actuellement si le brouillard ne s’était pas levé et nos détracteurs n’auraient pas manqué de s’en réjouir.

La logistique de l’expédition a été assurée par l’ALE – avec qui nous étions en contact depuis 2011. Il s’agit de la société de logistique qui assure, avec sa filiale Adventure Network International (ANI), le suivi de la quasi-totalité des expéditions en Antarctique, et qui a notamment suivi les expéditions de Jean-Louis Etienne et de Reinhold Messner en 1989. Le montant que nous avons versé à l’ALE pour couvrir les frais logistiques a d’ailleurs été financé en partie par un emprunt bancaire que nous avons souscrit sur cinq ans.

Nous avons également indiqué à Monsieur Filleux, l’auteur de cet article, ne plus avoir de contact avec Are depuis près d’un an, en raison du comportement qu’il a eu à l’encontre de Stéphanie durant l’expédition (cf le livre d’expédition). Et dans ces conditions, nous n'avons aucun droit sur son image. Nous l’avons néanmoins toujours soutenu, notamment lorsqu’il a été confronté à une gelure sévère quelques jours avant d’arriver au pôle Sud et que nous avons fait les traitements et pansements nécessaires (cf le blog d’expédition : http://runningtothepole.com/portfolio/j37-bientot-le-pole-sud/ et le livre d'expédition).

Ceci étant, quiconque lit le blog d’expédition, le récit d’expédition ou assiste à nos présentations peut percevoir à quel point nous n’attachons aucune importance aux records. Nous aurions également préféré être 5, 10 ou même 15 à effectuer ensemble cette expédition. Peu importe. Le plus important pour nous est ce qui reste in fine, ce sont toutes les belles rencontres que nous avons faites avant et après l'expédition, c'est l'exploration de ce désert de glace et la beauté de l'Antarctique. Les deux messages que nous portons avec toute notre énergie depuis que nous sommes de retour en France sont les suivants : (i) le fait de ne jamais renoncer à ses rêves, même les plus fous, pour vivre pleinement sa vie ; et (ii) la beauté des régions polaires et leur importance pour l’équilibre du climat mondial.

Les nombreux messages de soutien que nous avons reçus, en particulier depuis la publication de cet article, nous donnent encore plus d’énergie pour continuer à partager ces messages ».

Stéphanie et Jérémie Gicquel
http://runningtothepole.com

 

Commentaires

  • Le site Embarquements respecte comme il se doit et scrupuleusement les lois de la presse.
    Le droit de réponse de M. et Mme Gicquel est donc le bienvenu puisqu'il apporte une pièce non négligeable au débat que mon enquête "Les petits faussaires de la grande aventure", a enfin contribué à ouvrir, à en juger par les très nombreuses réactions, dont certaines de professionnels de l'aventure, que chacun peut lire ici.
    Je les en remercie.
    Mon "droit de réponse" ou commentaire au droit de réponse ci-dessus s'inscrit donc dans le strict cadre professionnel , éthique et déontologique de mon métier: le journalisme.
    Pour commencer, notons que le souci des intéressés de "rétablir la vérité objective" (formule parfumée à l'oxymore...), gagnerait en crédibilité si il y était plutôt question d'honnêteté, réalité et authenticité.
    Je maintiens évidemment mot pour mot et virgule pour virgule la totalité de mon article.
    1/ le "droit de réponse" ne dément en aucun cas la présence du guide norvégien Are Johansen accompagnant nos deux "amis" , tel que révélée dans mon texte et dont le grand public ne fut à aucun moment informé dans le principal support de l'expédition, le film "Across Antarctica" .
    2/ Le "droit de réponse" ne dément pas non plus qu'il fut rémunéré 11.000 euros (100.000 couronnes norvégiennes), ainsi qu'il est écrit, pour son travail de guide.
    3/ Les "affects", détails de vie privée, bonnes ou mauvaises relations entre le couple et Johansen pendant le trek à skis, ne me regardent pas et le public non plus. En revanche, ce qui me regarde et le public aussi, c'est que le guide m'a écrit noir sur blanc depuis la Norvège (comme il est dit dans l'article) qu'ils ne seraient pas parvenus au bout de leur périple sans lui, en raison de leur manque de compétences dans ce domaine des expéditions polaires (en substance).
    4/ Ai-je écrit qu'ils ont "caché" l'existence du guide ? Non, j'ai écrit que "le public l'ignorait".
    5/ Venons-en maintenant à la querelle sémantique autour du substantif "traversée": "Nous avons traversé le continent antarctique" clament haut et fort nos deux skieurs de fond.
    En tant que journaliste français, mon principal outil de travail est le dictionnaire Larousse: je le cite: "Traversée = traverser un espace, un lieu DE BOUT EN BOUT".
    J'ai la faiblesse de penser que l'immense majorité de mes concitoyens à qui je m'adresse dans mon travail, comprennent ainsi le mot !
    Toutes les explications du monde et tergiversations sémantiques ou sémiologiques n'y changent et n'y changeront rien. Il n'y a donc pas plus de "traversée" que de beurre en broche.
    Mais, ne m'arrêtant pas en si bonne "traversée" , je saisi l'opportunité qui m'est offerte par M. et Mme Gicquel pour apporter une précision d'importance qui ne figure pas dans mon article par manque de place:
    Ils prétendent être partis de la "côte en dehors des limites du continent" (ce qui voudrait dire du littoral) .
    Or la réalité "éthique" et géographique est tout autre . Ils sont partis de Foundation Ice Stream à 630 km de la côte de la mer de Weddell et plus exactement de la plate-forme Ronne et Filchner, qui est certes de la glace, mais une plate-forme de glace de plus de 700 m de profondeur, qui fait partie intégrante du "continent" depuis....des millions d'années.
    Leur retour à la "côte" (Hercules Inlet) est lui à 700 km de la mer.
    Chacun en tirera les conclusions qu'il veut bien en tirer, mais les faits sont têtus et la science géographique implacable.
    Pour le reste, je ne réponds pas aux états d'âme qui ne regardent que celles et ceux qui en souffrent.
    Avec toute ma considération pour mes lectrices et lecteurs.
    Patrick Filleux

  • "La critique est facile, mais l'art est difficile"... Qu'avez-vous fait dans votre vie qui mérite l'admiration de vos compatriotes, Mr Filleux ? Vous me rappelez ces critiques littéraires incapables d'écrire un livre, ou ces critiques de théâtre incapables d'écrire une pièce ! Vous n'êtes qu'un scribouillard probablement incapable de faire un kilomètre en ski de fond, et qui s'attache (pour quelle raison ?) à essayer de détruire deux admirables personnes auxquelles vous n'arrivez pas à la cheville !

  • Merci à M Filleux pour son enquête.
    J'habite Grenoble et me souviens très bien de la publicité faite autour de cette fausse aventure qui passait au festival de Fontaine en montagne. Je me souviens d'avoir été très intéressé à la lecture de l'article concernant l'aventure des Gicquel dans le Dauphiné libéré.
    Je me suis senti abusé en apprenant qu'ils n'étaient pas autonomes mais bien assistés. Ils l'ont caché au public, aux journalistes et leur droit de réponse est des plus navrant quand on lit leur jeu de cache cache sur les mots d'assistance et d'autonomie.
    Ce sont de petits touristes fortunés, certes musclés des guiboles mais qui n'ont pas l'esprit d'autonomie que l'on s'attend à rencontrer quand on lit leur publicité.
    Je viens de voir S. Gicquel dans Le nouveau rendez vous ce soir 10 mai 2016 sur France Inter. Quand elle parle, elle lit sont texte citant des chiffres très précis et après elle nous dit qu'elle n'est pas attaché aux record. Il y a eu un abus de langage manifeste dans la publicité qu'ils ont fait autour de leur film à l'époque où il est passé sur les écrans.

  • Ils se sont plus inspirés du " m'as-tu vu " de Nicolas Vanier que de " L'usage du monde " de Nicolas Bouvier.
    " L'aventure, c'est mettre sa vie en danger ", a dit Philippe Frey. Eux, ils l'ont mis dans une (parenthèse) de touristes polaires argentés.
    Ils ont oublié le sens de cette jolie phrase d'Audrey Ehanno : " L'aventure est d'aller chaque jour à l'essentiel ". Tant pis pour eux.

  • Bravo pour cette réponse... et comme on dit: "il n'y a pas de mauvaise publicité!"
    (Moi-même, je n'aurai jamais entendu parlé de votre aventure sans cette polémique).

  • Quelle arnaque !
    Pour lire la "vraie" histoire, jeter un oeil sur le journal de Are Johansen (qui fait partie de l'équipe de guides professionnels de Borge Ousland http://www.ousland.no/the-team/):

    http://www.ousland.no/category/south-pole-axel-heiberg/
    Et la photo du pulka de Stéphanie porté par Are Johansen: http://www.ousland.no/wp-content/uploads/2014/11/Acapulka-sledges.-Lightest-in-the-world.-Are-holding-Stephanies-pulk.-Thanks-to-Staffan-Dahl-og-Christian-Eide-.jpg
    C'est pas la même histoire !

  • Honte aux initiateurs de cette cabale dérisoire qui ne sont que des petits marquis autocentrés du monde de l'aventure.
    Merci du fond du cœur à Stephanie et Jérémie Gicquel d'avoir démontré que l'aventure est avant tout le fruit de la volonté et du courage intérieur.
    A l'heure où les turbulences du monde mettent en exergue l'impérieuse nécessité du vivre ensemble, ces basses attaques, fussent elles télécommandées de Norvège, sont attristantes en ce qu'elles démontrent des velléités d'exclusion émanant d'un petit monde des professionnels de l'aventure qui vit malheureusement replié sur lui même et n'accepte pas la diffèrence.

  • Bonjour,

    Dès le début, l'aventure m'avait parue magnifique et courageuse. J'ai suivi Stéphanie et Jérémie tout le long de leur aventure , tous les matins je prenais de leur nouvelle via internet. J'en parlais à mes collègues de bureau, avec admiration.
    Je croyais effectivement qu'ils étaient deux : un jeune couple, esseulé pour vivre une aventure hors norme. Mensonge par omission pour embellir leur aventure ? Elle était quand même bien belle leur aventure, même si elle n'était pas aussi hors norme que çà. Et maintenant, la neige me parait moins belle...

  • Comme beaucoup, je n'ai vu que le film, et a la fin de celui ci, j'ai cru que cette traversée s'été déroulée en couple avec un ravitaillement au pole sud. J'ai donc été surpris d'apprendre cette nouvelle juste apres le festival d'autran. Peut être que plus de transparence aurait évité ces histoires car les auteurs de la polémique ont du se sentir "trompé", je ne doute pas que la communication de cet exploit qui reste extraordinaire aura évolué. Quoi qu'il en soit, je salue l'exploit des "touristes argentés" qui ont été capable de réaliser cet exploit car compagnon ou pas, je pense que chacun portait son balluchon et c'est ensemble qu'ils sont arrivés ! Aux détracteurs qui sortent le décamètre pour vérifier la distance et si il s'agit d'une traversée etc... Avez vous la force mentale pour courir plus de 100 voire 150km en pleine nature avec votre femme ? au bout de combien de Km vous allez craquer ? Et rajoutez le froid et la faim à cet effort... Ayant discuté avec les Gicquel après le film, je confirme leur attitude, et leur message. Ce couple ne claironne pas son record mais plus qu'il faut vivre ses rêves. Ils ont même été disponible pour répondre à toute sorte de questions.

  • Ah ben voilà qui va donner du grain à moudre à tout le monde : ) Annonce de France 3 aujourd'hui: "L'émission mensuelle de voyages "Faut pas rêver" évolue aussi, en prenant un tournant plus "aventure" au cours de l'année 2016."

  • Merci Marie
    Quelles sont vos sources concernant l'émission mensuelle de voyages "Faut pas rêver" ?

  • Nous avions été autant impressionnés par le film vu à Fontaine en Montagne que nous avons été choqués d'apprendre que l'expé avait été "bidonnée". Par curiosité, je viens de lire le blog de Are, le Norvégien qui les a accompagné. Le 1er billet "The Adventure Starts" (http://www.ousland.no/the-adventure-starts) tendrait à donner raison aux Gicquel concernant le statut de Are pour qui il s'agit de sa 1ère expé en Antartique et qui va "réaliser un rêve" :
    "This is a dream come through for me. I am very humble to have been given the opportunity to do this trip"

    Il précise par ailleurs qu'il y a 2 autres participants à cette expé (le couple Gicquel) et ne dit à aucun moment qu'il est le guide de l'expé :
    "This trip also have two other participants, the french couple off Jeremie and Stephanie Gicquel. They will also be blogging from this trip, and you could follow them here: https://www.facebook.com/runners.antarctica?fref=ts".

    Enfin, c'est vrai qu'il est guide pour "Ousland Expédition" au Groenland, mais il n'avait aucune expérience en Antarctique. Dans une interview pour ExplorersWeb, il précise qu'il a fait équipe avec les Gicquels parce qu'il n'avait pas les moyens financiers d'organiser sa propre expé :
    ExplorersWeb: "You have teamed up with the French couple, why? "
    Are Johansen: "I could not afford a trip on my own, and as they contacted Ousland for advice, we found out joining forces was a win-win as it is both safer with 3, utilizing equipment maximizes, and if one goes down there are still 2 to push for the end result."
    http://www.explorersweb.com/polar/news.php?url=exweb-interview-with-are-johansen_1415119809

    Bref, peut-être pas si bidonné que ça ?

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