SIMON LEYS : À CONTRE-COURANT

Il est un écrivain sulfureux pour certains, à cause notamment de ses prises de position contre la révolution culturelle chinoise et son opposition aux intellectuels européens qui la défendaient et l'admiraient. Pourtant, la Chine sera tout au long de sa vie un précieux amer, tout comme les océans.

Les Habits neufs du président Mao (1971) et Ombres chinoises (1974), ses deux ouvrages phares ont fait sa célébrité et sa (mauvaise) réputation dans les cercles littéraires et intellectuels.

À contre-courant de la pensée dominante d'alors fortement influencée par la Révolution culturelle et le mouvement de Mai 68, Simon Leys, alias Pierre Ryckmans, a été le premier écrivain à dénoncer les horreurs du maoïsme. Cet homme de plume n'a pourtant pas été qu’un pamphlétaire. Sa passion pour la mer a également été dévorante.

L’écrivain de Marine a été un navigateur sur les océans mais également un citoyen du monde. Ses ports d'attache ont été nombreux : la Belgique, où il est né et où il a étudié ; la France, où il a été édité ; la Chine, où il a puisé sa «nourriture de vie» ; et enfin l’Australie où il s’établira et il enseignera jusqu'à sa disparition à Canberra en 2014.

Simon Leys abhorrait que l’on écrive sur sa personne. Philippe Paquet, son biographe et ami, n’en a heureusement pas tenu compte. Le journaliste de La Libre Belgique revient sur le destin de cet écrivain à contre-courant, viscéralement attaché aux ailleurs et aux océans.

Une biographie éclairante sur l'auteur d'un roman maritime étonnant : Les naufragés du Batavia. Un navire alors phare de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, qui a sombré en 1629 au large de l'Australie.

Photographies © éditions Gallimard

Simon Leys - Navigateur entre les mondes de Philippe Paquet. 672 pages – 25 € (Gallimard)