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LA BATAILLE DE L’ATLANTIQUE SELON CHALINE #2

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21 juin 1940, à l’heure de la défaite, un jeune homme de 18 ans décide de rejoindre les combattants français partis en exil en Angleterre et de se rallier ainsi au Général de Gaulle. Entretien avec l'Amiral Émile Chaline - figure emblématique des Forces Navales Françaises Libres (FNFL) - à propos d’un épisode souvent oublié (mais ô combien décisif) de la seconde guerre mondiale : la bataille de l’Atlantique.

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(LIRE LA PARTIE PRÉCÉDENTE) « Amiral, racontez-nous maintenant «votre» bataille de l’Atlantique ?

J’ai donc d’abord été affecté sur le Commandant Drogou, une "corvette du sud" basée à Freetown en Sierra Leone. Rattachée à la 18ème Flottille de destroyers, cette corvette assurait l'escorte aller-retour des convois au départ de Freetown vers Gibraltar, Trinidad et Capetown et plus particulièrement celle des convois côtiers à destination de Bathurst en Gambie, Takoradi en Côte d'Or, Lagos au Nigéria, Douala au Cameroun ou Pointe-Noire au Congo-Brazzaville.

Nous passions en gros 25 jours en mer avant notre retour à Freetown pour 5 jours de "repos", terme tout à fait mensonger car la base manquait de moyens. L'entretien ou la remise en condition de la corvette reposait sur nos épaules, notamment le nettoyage des chaudières avec éventuel re-tubage des tubes à eau extrêmement pénible pour le personnel.

Sur un équipage de 70, il ne restait plus que 13 marins d'origine, 18 mois plus tard. Débarqués pour raisons sanitaires, la plupart des personnels étaient victimes de la tuberculose... Freetown était d'ailleurs surnommée "la tombe de l'homme blanc".

1940EN.JPGLa Roselys était, quant à elle, une "corvette du nord", basée à Greenock en Écosse. Elle était rattachée au groupe B3 et assurait l'escorte aller-retour des convois au départ de Liverpool vers Terre-Neuve et Gibraltar. Un aller-retour durait également environ 25 jours, mais les équipages bénéficiaient à leur retour à Greenock d'un soutien étoffé de l'arsenal qui prenait à son compte toutes les opérations d'entretien et de remise en condition.

À Greenock, comme à Freetown, à chaque retour au port de base, les marins poursuivaient leur entraînement, notamment ASDIC dans un autobus spécialement aménagé à cet effet. Nous effectuions aussi des tirs fictifs ou réels. Pendant les carénages qui avaient lieu tous les 18 mois et qui duraient environ un mois - au cours desquels les armes et appareils de détection et transmission bénéficiaient d'améliorations - les équipages étaient « recyclés » dans les domaines cruciaux de mise en œuvre et dépannage des nouveaux matériels, évolution des tactiques, préparation au combat.

Amiral, comment résumeriez-vous la bataille de l’Atlantique ?

La bataille de l'Atlantique est la plus longue et la plus dure bataille de la guerre, car elle a duré du premier au dernier jour. Elle s'est déroulée essentiellement dans l'Atlantique Nord, entre la Banquise et l'Équateur. Dans le Nord, les sous-marins allemands attaquaient en meutes.

Dans le Sud, où ils étaient moins nombreux, ils attaquaient isolément avec discrétion : leur première attaque était le signal de leur présence. Nous nous efforcions dans les deux cas de les couler ou tout au moins de les empêcher de mener leurs attaques avec succès » (FIN).

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L’Amiral Chaline en 7 dates

22 février 1922
Naissance à Brest

Juin 1940
Élève au
Royal naval college de Dartmouth / Promotion 1940

1962-1965
Commande l'escorteur d'escadre La Bourdonnais lors des premières expérimentations nucléaires dans le Pacifique

1969-1971
Adjoint au chef de l'état-major particulier du Président de la République

1971-1972
Commandant la division des avisos-escorteurs du Pacifique

1974-1977
Attaché naval aux États-Unis

2014
Grand’croix de la Légion d’honneur
1 lors des commémorations en Normandie

 

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1 : La grand-croix (ou grand'croix) désigne la dignité (mais aussi le récipiendaire lui-même) la plus élevée de l'ordre de la Légion d'Honneur.

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