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UN FOU DE LA PAGAIE
En vacances en bord de mer, tout kayakiste se pose régulièrement une question sur la forme de sa pagaie utilisée pour la balade ou les randonnées. C’est bien connu, les chercheurs n’arrêtent jamais de chercher, et même parfois ils trouvent… La preuve et la réponse avec un «fou de la pagaie» : Pascal Hémon, scientifique, explorateur, kayakiste, chercheur et fidèle contributeur du blog Embarquements.
Quel est l’intérêt du vrillage observé sur les pagaies de kayak qui fait que la pelle de gauche n’est pas emmanchée parallèlement à celle de droite ?
ANCIEN VERSUS MODERNE ?
Cette question se pose d’autant plus que les pagaies traditionnelles des inuits et des groenlandais sont droites et qu’elles résultent d’un savoir ancestral amélioré au fil des siècles.
La justification officielle du vrillage colportée ça et là est que cela minimise les effets du vent sur la pelle opposée à celle plongée dans l’eau, ce qui est la source d’une perte d’énergie.
Dans un contexte de course olympique de haut niveau il semble effectivement intéressant d’optimiser la technique sportive à ce point.
Mais dans le cas d’une pratique grand public est-ce vraiment utile alors que dans le même temps le geste de pagayer devient moins intuitif et surtout une source de tendinites au poignet pour les néophytes ?
L’ETUDE ET SA METHODE
Quantifier objectivement cet effet permet de répondre à la question mais cela a nécessité un travail de recherche assez conséquent ayant mêlé mesures in situ, développements théoriques et mesures précises en soufflerie.
Pour les trois pagaies étudiées, deux traditionnelles et une moderne, le résultat est sans appel : avec un kayak avançant normalement à 4 nœuds (7,2 km/h) et un rythme de coup de pagaie standard de 66 coups par minute, l’effet du vent sur la phase aérienne représente un très faible pourcentage de la phase hydrodynamique servant à la propulsion.
Plus précisément il s’agit de 2,3 % pour les pagaies traditionnelles et 1,9 % pour la pagaie moderne.
Des chiffres à mettre en regard des conséquences d’une tendinite au poignet. Avis aux amateurs…
Enquête et photographies © Pascal Hémon / Diagonale Groenland
Commentaires
voilà qui va chatouiller le cerveau des amis kayakistes et bien faire plaisir aux mais groenlandais. Et oui, pas toujours de tout repos, les vacances aux côtés d'un chercheur !