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JEAN GAUMY #5 : UN CLICHE, UNE HISTOIRE

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Photographe pour la prestigieuse agence Magnum depuis 1977, Jean Gaumy bourlingue et photographie le monde depuis plus de quatre décennies. Photographe de renom (devenu peintre de la Marine depuis 2008), le normand d'adoption se raconte chaque mois pendant un an sur le blog Embarquements. Cinquième cliché et cinquième point de vue commenté par un « pêcheur d’images » insatiable.

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© Jean GAUMY / Magnum Photos

« A Fécamp, près des quais : 45, rue Maupas : la « Boucane ». Une vraie machine à remonter le temps. L’incroyable équipage d’une classe ouvrière digne de Zola.

Une énergie visuelle et sonore étonnante. Le feu, la saumure, la fumée, la cendre, l’humidité des poissons gras, et par-dessus tout la vitalité des filetières et des femmes aux poissons : Eliane, Charline, Annie, Liliane…

Quand j’allais trouver ces filles, je tombais sur tout l’humain que j’aime : la chaleur, la franchise et le plaisir de vivre. C’est bien plus tard que je me suis décidé à faire un film. En 1984 exactement. Un reportage photo réalisé en 1977 m’a permis de me faire accepter plus facilement.

Ce reportage s’est opéré à une année charnière. Celle ou j’ai quitté l’agence Gamma pour l’agence Magnum (
NDLR : agence fondée en 1947 par 4 grands noms de la photo dont Henri Cartier-Bresson et Robert Capa).

Avec ce sujet, j’allais vraiment au contact des gens, moi le timide. Là, il fallait aller faire ses photos au contact de ces femmes toujours joyeuses. A vif, je ne demande jamais à quelqu’un l’autorisation de le photographier, ou très rarement et dans des circonstances très particulières.

Pour autant, je ne « vole » jamais un cliché. En fait, il y a des non-dits et des codes implicites qui doivent permettre de comprendre si on peut faire ou pas une photo. Un geste. Un sourire échangé. Un regard.

Faire plus que cela, parler, c’est souvent risquer de détruire l’harmonie d’une situation très fugace que vous avez reconnue et qui s’offre à vous. Ce n’est vraiment pas le moment de parlementer. D’ailleurs, on ne demande pas aux poissons si on peut les attraper…  

Quant au 45, rue Maupas, il a désormais été transformé en appartements et en ateliers d’artiste. Tout en restant modeste, mon travail et ceux d’autres journalistes a permis que subsistent néanmoins des « mémoires cendrées » à Fécamp… »

 

> Voir LA CHRONIQUE #4

RDV LE MOIS PROCHAIN

Commentaires

  • Je suis avec bonheur et intérêt vos portfolios, mais quel dommage que l'on ne puisse agrandir les photos !

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