Lancé en 2007, le blog Embarquements cesse momentanément ses parutions.
UN WEBROBINSON #1
Gauthier Toulemonde vit seul une expérience de télétravail durant 40 jours sur une île sauvage et déserte de l'archipel de Sumatra dans le Pacifique (EN SAVOIR PLUS). En robinson des temps modernes, Gauthier partage quotidiennement son expérience sur son blog. Extraits de ses billets en guise de journal de bord pour les lecteurs du blog Embarquements.
10/10
DES SURPRISES
« Mon voyage a commencé ! Il aura fallu du temps pour rejoindre Jakarta après de multiples escales. Plus de 25 heures sans dormir mais l'île se rapproche enfin. Quelques surprises vous attendent pour les prochains jours qui ne manqueront pas de vous surprendre.
UN CHIEN NOMMÉ GECKO
J'ai fait ce jeudi la connaissance de Gecko. Son propriétaire me l'a proposé le temps de l'expédition. Cette charmante petite bête devrait me tenir compagnie et aussi impressionner les rats. Pas franchement sensible à son charme, je vais quand même le prendre.
Il m'a en effet abondamment léché la main sans pour autant me la manger et je me suis laissé convaincre. Gecko, c'est un tendre qui cache bien son jeu. Et puis quand Robinson emmène son vendredi un vendredi...
11/10
CINQ NOUVEAUX CHATS
Belle journée avec une arrivée sous le soleil. L’île est magnifique avec une jungle dense qui abrite un aigle pêcheur. Raphael et moi-même avons monté une bonne partie du camp. Gecko est un super chien et nous sommes déjà amis. Nous avons pris cinq chats et déjà une première naissance juste avant la tombée de la nuit.
Leur présence est dissuasive, pas un rat en vue dans l’immédiat. Il va falloir trouver un nom pour le chaton, si vous avez des idées elles sont les bienvenues. Un violent orage vient de s’abattre sur l’île, je vous laisse et à demain pour plus d’infos.
12/10
LA VIE DES BÊTES
Ciel partiellement nuageux, 35° Celsius. Gros orage une bonne partie de la nuit, assez impressionnant au point que Gecko qui dort sous mon hamac m’a réveillé plusieurs fois pour être rassuré. Sous ses airs de bête féroce, c’est un grand sensible mais il n’a qu’un an. Ce matin nous avons découvert quatre chatons au total. Le premier né s’appelle vendredi, c’est le nom que vous avez retenu à une grande majorité.
Les animaux sont nombreux sur l’île à commencer par ceux que nous avons ramenés : Gecko que l’on présente plus, les chats mais aussi un coq et une poule ! Avec un peu de chance j’aurai des œufs frais. Au départ de Raphaël en début de semaine prochaine, c’en sera fini de la bonne viande séchée de Suisse et du fromage. Des tortues sont venues pondre et des varans de plus d’un mètre ont tenté de prendre les œufs.
Enfin, nous avons vu deux serpents sur la plage, l’un vert, de petite taille mais assez agressif et un autre beaucoup plus grand. Je vais essayer de prendre des photos et si vous parvenez à les identifier, cela me sera très utile en cas de morsure. Raphaël a fait du super boulot toute la journée en vérifiant l’installation solaire et les connections Internet.
De mon côté après le rangement du camp, j’ai repris la rédaction d’articles. Un simple portable alimenté à l’énergie solaire, une plage déserte, voilà à quoi se résume mon nouveau bureau. Demain nous devrions faire le tour de l’île et vous adresser des photos.
Ci-contre Raphaël Domjan (à gauche) venu aider les premiers jours Gauthier Toulemonde à s'installer sur son île déserte.
14/10
HISTOIRES TIMBRÉES
Les chats sont tous revenus en début de matinée et Vendredi se porte bien. Avec le départ de Raphaël Domjan (NDLR : un ami de Gauthier, fondateur et président de SolarPlanet), je suis à présent seul sur cette île. Après un bon feu de bois, je vais partir en pleine nuit voir si d'autres tortues viennent pondre. Pas de télévision, pas d'ami à qui parler, je contemple le spectacle vivant de la nature. À demain et portez vous bien.
Toutes les enveloppes de l'expédition souscrites par les lecteurs de Timbres magazine ont été dédicacées. Elles leur seront adressées de Sumatra à mon retour de l'île. Ces enveloppes sont une part de cette aventure, un souvenir de celle ci qui est aussi la vôtre. J'en prépare de nouvelles si cela vous intéresse, j'aurai l'occasion de vous en parler. Les varans sont proches du camp et deux chats manquent è l'appel ce soir.
Nous avons retrouvé Robinson seul et il a été aussitôt confié à l'autre chatte qui l'a accepté comme l'un des siens. J'espère que nous les retrouverons. Raphaël quitte l'île demain' une nouvelle page de l'expédition va s'écrire. Belle soirée à vous.
15/10
UN MAXIMUM D’ÉNERGIE
Rapidos avant l'arrivée d'un énorme orage. Grâce à l’énergie solaire, il est possible de vivre en autarcie et même de continuer de travailler, ce qui est mon cas. Sur cette photo, on peut voir au pied de l’arbre les deux batteries qui servent à recharger le matériel : ordinateur, téléphone, appareils de photo, caméras et lampe frontale.
À l’avant des batteries se trouvent de multiples prises, toutes faciles d’accès : prises traditionnelles, USB et plusieurs accès pour des lampes lorsque je n’utilise pas ma frontale. Des indicateurs renseignent sur le niveau des batteries. Ils permettent de gérer les ressources en électricité. Sachant que je peux m’attendre à trois jours de pluie d’affilé, je veille chaque jour à conserver un maximum d’énergie disponible.
À droite derrière le hamac se trouvent les quatre panneaux solaires reliés aux batteries. Profitant de la lumière de la lune, je suis allé voir hier soir si des tortues étaient venues pondre. Aucune trace, tant pis pour les varans qui s’étaient régalés avec les œufs il y a deux jours. Impossible de les dissuader de faire autrement et leur puissance force le respect.
Si l’envie vous prend d’être un temps un Web Robinson, voici quelques conseils que je peux vous donner après une semaine d’expérience. Si vous arrivez très fatigué sur l’île – ce qui est mon cas – n’espérez pas vous refaire une santé rapidement par ce que vous êtes au grand air. Comme on va le voir, mais tout dépend de votre charge de travail, la vie du Robinson est accaparé par la nécessité de se nourrir, d’assurer la logistique du camp et de tenir compte des aléas climatiques.
17/10
UNE JOURNÉE ORDINAIRE
Lever à 6 heures, il est indispensable de vivre en fonction du soleil, la nuit tout est compliqué. Ayant pas mal d’animaux, il faut les nourrir, s’assurer qu’ils se portent bien. Une petite inspection du camp n’est pas non plus à négliger : panneaux solaires mais aussi éventuelles traces d’animaux. En observant le sable, on voit rapidement qui s’est rendu dans le camp durant la nuit. J’essaye de prendre des déjeuners copieux et j’attaque avec du riz afin d’être bien calé.
Vers 7 heures ou un peu plus tard, je prends connaissance des mails arrivés la nuit et en profite pour tout de suite répondre. Il ne faut jamais oublier que si le temps se dégrade dans la journée, il sera difficile voire impossible de communiquer par mail. En ce qui me concerne, il faut que je sois dehors face à la mer pour que la connexion satellite s’effectue correctement.
Vers midi la chaleur est accablante et vous fonctionnez au ralenti. C’est le moment de prendre un second repas et de se reposer. Si le temps le permet, il faut en profiter pour recharger tous vos appareils : ordinateur, téléphone, lampe frontale... L’objectif est de disposer de batteries pleines pour la nuit. Négliger cette routine peut ensuite poser des problèmes. En fonction de l’emploi du temps, reprise vers 14 heures ou avant. Il est 9 heures en France et il est possible de communiquer avec le bureau.
A 16 heures la lumière est belle et j’en profite pour filmer et faire des photos. Après une nouvelle séquence de travail, il faut ensuite préparer le camp pour la nuit, nourrir les animaux, tout vérifier et prendre un semblant de repas si nécessaire. Le jour tombe brutalement à 18 heures 30.
Je consulte mes mails à nouveau vers 20 heures, adresse les derniers articles et rédige le blog. Ayant un projet de livre, c’est à ce moment que j’y travaille et dans la tente. Je me couche vers minuit mais tout dépend de la météo.
Hier soir à 21 heures, il y a eu un orage redoutable. L’équivalent d’un beau feu d’artifice un 14 juillet et ce durant plusieurs heures. Le vent était particulièrement violent et il a fallu protéger les panneaux solaires. Inutile de dire qu’en pareil cas, il n’y a rien d’autre à faire si ce n’est essayer de dormir. Pour être certain de prendre du poisson, il faut pêcher dans le lagon à marée haute et la nuit. Ici la passe, aspire vers le large. Dangereux avec le risque de ne pas pouvoir revenir sur l’île. Je me contente donc du lagon. La nuit après une journée bien remplie, l’envie d’aller pêcher est faible. Il faut se forcer car ensuite les carences alimentaires surviennent tout comme la fatigue et la baisse du moral.
La météo étant mauvaise, j’en profite pour poster ce blog tôt mais c’est une précaution à prendre. Demain grand repos et découverte de cette île magnifique et tout particulièrement de la jungle. Belle journée à vous »
Gauthier Toulemonde, le Web Robinson
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Une aventure à suivre sur le blog EMBARQUEMENTS et sur le site web de l’Expédition WebRobinson
Commentaires
hélas, il a sale temps notre webrobinson! J'espère que cela ne va pas être trop dur!