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PETITES CHRONIQUES D'ITTOQQORTOORMIIT #1
De retour d’un périple sur la côte orientale du Groenland, deux grands voyageurs nous partagent leurs émotions arctiques. Premier volet de ces six «petites chroniques d’Ittoqqortoormiit», concoctées par Dominique et illustrées par les photos de Pascal. Une chronique à retrouver tous les 12 jours à midi sur le blog Embarquements, l'Aventure (polaire) autrement...
PRÉAMBULE À l’instar du commandant Charcot (LIRE LE PORTRAIT) lors de la fin de l'Année Polaire Internationale en 1933, c’était leur septième voyage au Scoresby, leur neuvième voyage au Groenland, parcouru du Scoresby jusqu'à l'extrême Nord Ouest Siorapaluk. Inlassable arpenteur du Groenland, Dominique Simonneau et Pascal Hémon (LIRE LA CHRONIQUE) vont nous raconter durant 5 jours leurs récents voyages à Ittoqqortoourmiit
Ittoqqortoormiit - «Ceux qui habitent là où il y a une grande maison» - est la communauté la plus au nord de la côte Est du Groenland, par 70° Nord. Sur cette côte Est, il faut descendre de presque 1 000 kilomètres vers le sud pour trouver la seule autre communauté, celle de Tassilaq comptant 3 000 habitants. Plus au Nord, c’est un vaste désert de glaces arpenté seulement par quelques danois de la patrouille Sirius.
Les 457 habitants d'Ittoqqortoormiit parlent le Tunumisut et non le Kalaallisut langue officielle du Groenland. Depuis 2009, les deux communautés de la côte Est sont intégrées à la municipalité de la capitale Nuuk, bien loin sur la côte Ouest.
ÉPISODE 1 RETOUR SUR TERRE « Les meilleures choses ayant une fin, nous voici donc de retour dans nos pénates. Chaleur et nuit nous perturbent quelque peu après ces trois semaines de lumières arctiques sans fin!
Ce fût encore une belle petite virée en terre de Liverpool et de merveilleux bivouacs dans l'univers blanc de cette côte Est du Groenland si chère à nos cœurs. Notre septième voyage au Scoresby, tout comme le Commandant Charcot lorsqu'il vint relever l'équipe de l'année polaire internationale en 1933.
Nous n'avons pas vus d'ours vivants, mais quelques belles peaux à sécher dans le village. Et nous sommes bien contents. La banquise extrêmement morcelée cette année ne nous a pas permis de passer par "la mer" devant le cap Tobin ni sur la côte ouest de la terre de Liverpool. Seuls les passages terrestres étaient possibles ! Hélas pour moi, qui aime tant skier en terrain plat.
Arrivés sur les hauteurs, nous avons rencontré :
- 7 jours blancs (vous savez, lorsque l'épais brouillard sur la neige et la glace ne permettent plus aucun point de repère ni horizon, si ce n'est le skieur qui fait la trace devant vous...)
- 1 jour de vent fort (ça revigore)
- 1 belle tempête de vent (et donc une journée entière au bivouac)
- et pour le reste, grand beau !
Voilà, c'est l'Arctique, qui oblige toujours à rester modeste... Nous avons aussi: retrouvé avec plaisir nos amis du village d'Ittoqoortoormiit et sa guest-house accueillante, partagé une boîte de pâté Hénaff avec Alan Le Tressoler et Eilin à bord de leur voilier Argelvor en hivernage dans la baie Amdrup non loin du village.
Nous avons également salué comme il se doit la stèle commémorant les Expéditions Polaires Française (EPF) et le trois-mâts vapeur «Le Pourquoi Pas ?». Nous avons entendu puis vu quatre skieurs français sortir du brouillard par jour de grand blanc, juste devant notre bivouac.
Nous avons enfin partagé la guest-house avec Madame la maire de la capitale Nuuk à laquelle ont été rattachées les communes de la côte Est, et bavardé avec elle dans un excellent français. Nous avons trouvé enfin les fameuses sources chaudes du cap Tobin tout en découvrant un petit passage terrestre vers la cap Tobin que nous avons baptisé «le canyon aux renards». Un voyage mouvementé... » (LIRE LA SUITE)
Un récit de Dominique Simonneau
Des photographies de Pascal Hémon