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PETITES CHRONIQUES D'ITTOQQORTOORMIIT #2
De retour d’un périple sur la côte orientale du Groenland, deux grands voyageurs nous partagent leurs émotions polaires. Second volet de ces six «petites chroniques d’Ittoqqortoormiit», concoctées par Dominique et illustrées par les photos de Pascal. En prime pour les lecteurs un «Racontar Arctique»[1].
ÉPISODE 2 RACONTAR ARCTIQUE (LIRE L’ÉPISODE PRÉCÉDENT) « Ittoqqortoormiit, côte Est du Groenland. Signes particuliers ? À peu près 500 habitants, 300 chiens, un certain nombre de traîneaux et de motoneiges, une voiture de police, deux voitures privées, 26 quads. Zone habitée la plus proche ? 1000 kilomètres au sud.
La relève annuelle des forces de police amène un beau jour un nouveau fonctionnaire venu tout droit de la capitale Nuuk. Zélé comme se doit tout policier fraîchement entré en fonction, notre homme recense les quads du village et se met en tête d'appliquer la loi en vigueur au Groenland : tout conducteur de quad doit posséder un permis de conduire. Le même permis que celui requis pour conduire une voiture.
Bien entendu, aucun des 26 conducteurs de quad ne possède un tel permis et n'a même jamais soupçonné qu'une quelconque autorisation puisse être nécessaire. Il faut dire que la circulation se fait quelque fois sur l'unique "rue" escarpée qui entoure le village, piste gravillonnée pendant le cours été arctique et enneigée le restant de l'année. Mais la plupart du temps les quads roulent hors piste sur la toundra et les rochers pour rejoindre les cabanes de chasse ou les lieux de pêche.
Émoi dans le village, perplexité du malheureux policier qui envisage de faire passer le permis voiture à tout ce joli monde éberlué. Mais le fonctionnaire comprend vite l'irréaliste ambition de son programme compte tenu du nombre limité de voiture, de l'absence de route et du plus petit embryon de signalisation routière.
Finalement, tout est rentré dans l'ordre. On a trouvé une solution. Mais comme c'est une solution à la groenlandaise, nous ne saurons jamais la fin de l'histoire » (LIRE LA SUITE)
Un récit de Dominique Simonneau
Des photographies de Pascal Hémon
› BONUS
À l’instar du commandant Charcot (LIRE LE PORTRAIT) lors de la fin de l'Année Polaire Internationale en 1933, c’était leur septième voyage au Scoresby, leur neuvième voyage au Groenland, parcouru du Scoresby jusqu'à l'extrême Nord Ouest Siorapaluk. Inlassable arpenteur du Groenland, Dominique Simonneau et Pascal Hémon (LIRE LA CHRONIQUE) vont nous raconter durant 5 jours leurs récents voyages à Ittoqqortoourmiit.
Ittoqqortoormiit, «Ceux qui habitent là où il y a une grande maison», est la communauté la plus au nord de la côte Est du Groenland, par 70° N. Sur cette côte Est, il faut descendre de presque 1 000 kilomètres vers le sud pour trouver la seule autre communauté de Tassilaq et ses 3 000 habitants. Plus au Nord, un vaste désert de glaces arpenté seulement par les quelques danois de la patrouille Sirius.
Les 457 habitants d'Ittoqqortoormiit parlent le Tunumisut et non le Kalaallisut langue officielle du Groenland. Depuis 2009, les deux communautés de la côte Est sont intégrées à la municipalité de la capitale Nuuk, bien loin sur la côte Ouest. (LA SUITE, RDV LE 25 JUIN)
[1] : En respectueuse et joyeuse référence aux Racontars Arctiques de l'écrivain danois Jorn Riel, récits d'une inénarrable bande de trappeurs vivants dans les cabanes isolées de la côte Est du Groenland dans les années 1950.