Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES PETITS FAUSSAIRES DE LA GRANDE AVENTURE

Pin it!

Ils sont la plaie, la hantise de tous les authentiques et honnêtes aventuriers et explorateurs qui sur terre, mer ou dans les airs, prennent tous les risques pour vivre et offrir au grand public une expédition extra-ordinaire, une part de rêve éveillé et vécu : ce sont les petits faussaires de la grande aventure. Une enquête signée Patrick Filleux, journaliste-reporter et spécialiste du monde de l'Aventure*.

Cet article a fait l'objet d'un droit de réponse sous le lien suivant : http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2015/12/16/droit-de-reponse%C2%A0-stephanie-et-jeremie-gicquel-5731927.html#more

 

« Célébrité mal acquise, "exploits" douteux, films rendant compte de manière tronquée d'une "audacieuse" équipée, mensonges par omission ou vraies contre-vérités, voyages en solitaire...accompagnés, sans assistance...assistés, sans ravitaillement...ravitaillés : tous ces écarts de la vérité ne vaudraient pas que l'on s'y attardât, s'ils ne jetaient le doute voire la suspicion sur l'ensemble du monde de l'aventure et de ses acteurs irréprochables.

Un exemple récent et malheureux vient illustrer ces turpitudes avec le voyage en Antarctique à la fin de l'année dernière d'un couple d'avocats français, Stéphanie et Jérémie Gicquel.

Leur expédition a donné lieu à un film Across Antarctica et fut ensuite labellisée COP21 par le ministère de l'écologie, ce qui les autorise à organiser projections, expos photos et conférences sous les auspices de l'actuelle conférence sur le climat et sous l'appellation "ONG Environnement", comme l'indique le site du ministère.

Stephanie, Jeremie, Are Exped Departs - Web Size_0.jpgStéphanie & Jérémie Gicquel (France) et Are Johansen (Norvège) à quelques minutes de leur départ (Source : adventure-network / Crédit : runners to the pole)


Stéphanie et Jérémie Gicquel ont bien effectué sur le continent Antarctique un long trek à skis de 2 045 kilomètres en 74 jours, du 14 novembre 2014 au 27 janvier 2015, en passant par le pôle Sud géographique. Là s'arrête la part lumineuse et authentique de leur périple tel que raconté dans leur film, mais là commence aussi sa part d'ombre, sa face cachée.

Car le couple qui s'est emparé au passage du titre "d'explorateurs polaires", n'était pas seul, ce qu'ignore le public.

 

Ils se sont offerts - via un organisateur d'expéditions polaires norvégien Borge Ousland" - les services d'un guide professionnel des glaces, Are Johansen, rompu aux treks de l'extrême en Norvège, Groenland et pôle Nord.

Are Johansen qui n'apparaît jamais et dont il n'est jamais question dans le film, nous a assuré qu'il a été «payé approximativement 11 000 euros (100 000 couronnes norvégiennes) pour faire le job».

«Ils ne seraient jamais parvenus seuls à mener cette expédition à bien en raison de leur manque de connaissances et savoir-faire requis dans tous les domaines importants de ce genre d'aventure polaire», a-t-il expliqué par mail depuis la Norvège.

12088397_1664794307096296_3685666515800597196_n.jpg(Crédit : runners to the pole)

INCURSION OU TRAVERSÉE ?

«Nous avons traversé le continent Antarctique à ski via le pôle Sud», écrit le couple dans sa "profession de foi" pour le label COP-21.

À étudier la carte de leurs parcours en forme de V, il ne s'agit en aucun cas d'une "traversée", mais plutôt d'une "incursion" dans le continent blanc.

Partis de Foundation Ice Stream (départ classique d'expéditions sud-polaires) sur la façade Ouest de l'Antarctique par 82°19'de latitude Sud, ils ont rejoint le pôle Sud à 90° S, puis sont revenus sur leurs pas par une autre route pour finir à Hercules Inlet (autre point d'arrivée ou départ classique), toujours sur la façade Ouest, par 80° 5'S.

Selon les tarifs que l'on peut se procurer auprès d'agences spécialisées, il en coûte une soixantaine de milliers de dollars, guide et ravitaillement, aux amateurs d'exploration polaire pour accomplir ce type de voyage extrême.

12339554_1680126255563101_3719448166934370637_o.jpg(Crédit : runners to the pole)

 

UN GUIDE TRANSFORMÉ EN BOULET

Pour trouver trace, dans les divers écrits des époux Gicquel, de Are Johansen, il faut dénicher leur dernier message sur leur journal de bord : «Nous avons fait route avec un Norvégien qui avait le même rêve que nous,  traverser l'Antarctique. C'était la première fois qu'il venait sur ce continent. Nous sommes ravis pour lui qu'il ait pu atteindre son objectif», est-il notamment écrit.

Mais par téléphone, Stéphanie Gicquel, mise devant le fait accompli, n'a pas tari de critiques à l'endroit du guide norvégien, se laissant aller à dire «qu'il ne les as en aucun cas guidé mais ralenti, qu'il n'avait pas les compétences requises pour ce type d'aventure polaire et qu'il était arrivé au bout du périple grâce à eux...».

enquete,aventure,patrick filleux,éthique

12357185_1679981235577603_8909816540996784109_o.jpg(Crédit : runners to the pole)


Quand on lui a fait aussi remarquer que le film ne parle pas non plus des 4 ravitaillements en cours de route (organisés par la compagnie Antarctic Logistics and Expeditions), laissant donc entendre qu'ils étaient en autonomie complète, la jeune femme répond: «
Cela n'a aucune importance...».

«C'est hallucinant !», a réagi à ces propos Christian de Marliave des éditions polaires Paulsen, organisateur de moult expéditions officielles en Antarctique, (notamment avec Michel Rocard), mémoire des expéditions sur le continent blanc et qui fait autorité dans le petit monde des "polar explorers". «Oser passer leur guide professionnel sous silence, dire que les 4 ravitaillement en cours n'ont pas d'importance, changent totalement la configuration de leur expédition telle que présentée au grand public».

De son côté, Evrard Wendenbaum, alpiniste de l'extrême et réalisateur, président du jury de l'édition 2015 du festival du film d'aventure de La Rochelle (qui n'a pas couronné le film en compétition) est amer : «Pourquoi avoir caché Are Johansen ?  Pourquoi avoir prétendu avoir fait une traversée de l'Antarctique alors que c'est un aller-retour ? Je trouve cette histoire minable et symptomatique d'une partie du milieu des aventuriers», nous a-t-il déclaré.

1973408_10152926126410283_8258748807661475047_o.jpgAre Johansen à l’œuvre (crédit : Petter Angell Moen)


NOUS NOUS SOMMES FAIT AVOIR

Stéphane Frémond, le directeur du festival du Film d'Aventures de La Rochelle, est lui aussi fort mari: «Notre comité de sélection des films est pourtant vigilant. On fait attention aux mouvements de caméra qui peuvent attester de la présence, hors les principaux acteurs, d'une assistance non avouée. En ce qui concerne Across Antarctica et faisant confiance au couple qui a lui-même réalisé son film, nous n'avions pas de raison de pousser plus loin nos investigations. Mais nous nous sommes fait avoir ! », reconnaît-il.

Il y a deux ans, un autre film présenté aussi dans divers festivals d'aventure, Le piège blanc qui retrace le périple en kayaks dans les fjords glacés de la côte Est* du Groenland de Alban Michon et Vincent Berthet, a été lui aussi placé sur la sellette.

En dépit de dialogues sur le vif au style un brin dramatique et surjoué des deux aventuriers dans une mauvaise passe englacée «si on reste coincés là, on va mourir...», il fallait être aveugle pour ne pas se rendre compte au visionnage que les deux hommes étaient filmés de l'extérieur alors qu'ils prétendaient être seuls.

Ils étaient en fait suivis par un bateau leur prodiguant toute l'assistance nécessaire, rendant difficile la vérification des séquences tournées avec la présence de l'équipe de tournage ou non.

Ce "détail" a fini par être reconnu par le producteur du documentaire, avec des explications contradictoires et emberlificotées.

En 2013, le jury de La Rochelle présidé par Isabelle Autissier, a carrément exclu le film de la sélection en refusant de statuer sur son sort.

9543140_w720h480q75s1v3168_szwed.jpg(crédit : Szwed )


Mais le pompon a été décroché en début d'année par un "explorateur polaire" allemand, Martin Szwed, qui a faussement affirmé avoir battu le record de vitesse à ski pour atteindre le pôle Sud géographique en parcourant, depuis un départ de Hercules Inlet, 1 130 kilomètres en 14 jours (10 jours de moins que le record établi sur la même route du Norvégien Christian Eide).

Le faussaire a pour preuve, publié une photo où on le voit en gros plan devant le panneau indiquant "bienvenue au pôle Sud".

Après enquête serrée des professionnels du monde antarctique, cette photo s'est révélée être un montage où le faux recordman a rajouté, devant l'image du panneau officiel, son visage à la barbe hérissée d'escarbilles de glace.

Martin Szwed n'a jamais mis les pieds ni les skis au pôle Sud.  


FAUX TOUR DU MONDE

Citons enfin pour faire bon poids, celle dont le seul nom en France est synonyme de polémique dans le petit milieu de l'aventure et des voileux, Maud Fontenoy.

Devenue l'égérie écolo de la droite sarkozyste, elle continue de soutenir qu'elle a fait le tour du monde à la voile et à l'envers (Ouest-Est) en 2007.

Or, sa circumnavigation n'a jamais été homologuée puisqu'elle n'a jamais passé la ligne d'équateur comme il est de règle. Partant de l'île de la Réunion pour y revenir, elle a fait un tour de l'hémisphère austral, pas plus et pas moins.

Reste - et il convient de le rappeler ici - que le seul homme qui a traversé au sens propre et plein du verbe, l'Antarctique de part en part, est le Norvégien Rune Gjeldnes.

sydpol_portrettw.jpg

Rune Gjeldnes lors de l'une de ses nombreuses expéditions. (crédit : Rune Gjeldnes)


Fin 2005 et  début 2006, en solitaire, totale autonomie et sans ravitaillement en cours de route, traînant une pulka de 180 kilogrammes, cet ancien militaire des commandos norvégiens  a parcouru en 90 jours, 4 804 kilomètres de la Terre de la Reine Maud à la Baie de Terra  Nova, de l'autre côté du continent, en passant par le pôle Sud géographique.

«L'exploration est une quête qui nécessite honnêteté, modestie et éthique. Cela ne doit en aucun cas être une course à la mise en place de soi-même, mais un apprentissage au collectif», rappelle Olivier Archambeau, le Président de la Société des Explorateurs Français ».

 Patrick Filleux

* : erratum, corrections demandées par l'auteur le 15/12/15 à 15h35.

Commentaires

  • BRAVO ! on attendait untel article depuis bien longtemps ! Nous avions tenté de réagir au moins sur les deux premiers exemples cités : nous avons contacté les deux faussaires de l'antarctique, qui nous ont en retour envoyé une leçon de sémantique car pour eux "sans assistance" voulait dire ... "sans moyen motorisé et sans voile de traction" ! On a failli s'étouffer. Quand aux deux kayakistes de la côte Est du Groenland, nous étions sur zone en voilier, bien placé pour voir la supercherie. Et c'est bien dommage parce que les images sont et restent somptueuses.
    Merci Stéphane d'avoir participer à rétablir cette vérité. Compte sur nous pour diffuser !

  • Merci Pascal. Votre retour fait chaud au coeur.
    C'est ainsi que je conçois
    mon travail et le respect que je dois á l'immense
    majorité de mes camarades de l'aventure honnêtes et authentiques á qui je ne supporte pas qu'il fut porté ombrage.
    Il est temps de nettoyer les écuries d'Augias de l'aventure-expéditions-exploration.
    Tout autre témoignage concernant d'autres éventuels "faussaires" est bienvenu sur mon mail patrick.filleux@afp.com.
    Bien á vous
    PF

  • Bonjour,
    Merci pour ces précisions importantes.
    Nous avons passé leur film dans notre festival.
    Cela n'enlève rien de notre point de vue à la belle aventure et au partage d'expérience via le film, mais en effet cela a le mérite de rétablir une vérité, qui n'aurait à mon sens aucunement gêné la beauté des images.
    Dommage donc... on repassera pour le vrai titre d'aventurier et pour la symbiose avec le guide.

  • Merci pour cet article qui rétablit enfin certaines vérités.
    Avec Philippe, mon équipier du Pays des Fourrures, nous nous étions bien énervé de voir ces pseudo-aventuriers du Pôle Sud au carnet de chèque et à l'entregent bien fournis passer notamment au 20h de TF1. Si on rajoute, le film, le livre (préfacé par N. Vanier), la COP 21, l'addition du mensonge est bien lourde.
    Ceux qui on déjà tiré une pulka lourde et longtemps savent de quoi il retourne, alors un grand grand MERCI pour cette enquête.
    Amitiés polaires.
    Pascal Hémon

  • Merci Pascal et pardon á Dominique d'avoir confondu les prénoms....
    Amitiés
    PF

  • Bonsoir
    J'ai reçu hier cet article de Patrick Filleux que j'ai pris la décision ce matin de diffuser, comme d'ailleurs ses précédents papiers. Il reflète son jugement et son opinion.
    Je suis évidemment prêt à diffuser sur ce même blog tout droit de réponse ou tout article qui enrichirait le débat.
    Car, le blog EMBARQUEMENTS est un espace d'échanges, de dialogues et de débats autour du monde de l'expédition et de ses acteurs.
    Stéphane Dugast

  • Le champion du monde des myto aventurier, ça doit tout de même être Charles Hedrich (premières qui n'en sont pas, solo qui n'en sont pas, etc, etc). Et chez Deep Sea Under The Pole, le curseur est aussi très loin dans le "on en fait des caisses, et on exagère bien comme il faut", ligne parfois franchie puisque "c'est quasiment pareil" ou "de toute façon, tout le monde s'en fout"... Et il doit y en avoir plein d'autre, ça vaudrait le coup de faire la liste exhaustive, histoire de ne pas dénaturer l'exploit de ceux qui jouent avec les règles.

  • Bonjour,
    Suis preneur de toute info sur Hedrich que j'ai depuis longtemps dans le collimateur.
    Bien á vous
    Pf

  • Bonjour Bernard,
    Vous semblez nous affubler de mythomanie et d'exagération, je me permet donc de vous répondre brièvement ici.
    Concernant notre première expédition "Deepsea Under The Pole" réalisée en 2010 (puisque c'est à celle-là que vous semblez faire référence), je ne sais pas sur quelles informations vous vous basez, je vous invite donc à lire le livre de l'expédition : "On a marché sous le pôle" (éd. du Chêne), écrit par Emmanuelle Périé et moi-même. Il revient sur l'ensemble de l'aventure en détail, il est juste et authentique. Je ne crois pas que l'expédition et la communication qui a été faite autour aient été exagérées : mener une équipe légère et itinérante à réaliser et documenter 51 plongées sous la banquise, au milieu de l'océan Arctique et au début du printemps polaire, est un défi humain, technique, logistique et financier. Nous l'avons relevé en équipe au terme d'une très longue et rigoureuse préparation. Il est un fait que progresser et plonger dans de telles conditions de froid est difficile, sinon extrême. Et il est un fait que la logistique polaire aérienne est complexe et dangereuse - Kenn Borek Air a annoncé l'an dernier qu'ils arrêtaient d'assurer les vols vers le pôle en raison de la dégradation de la banquise et du risque croissant pour les avions. Nous intervenons fréquemment en public pour présenter notre travail, n'hésitez pas à m'interpeller à ce sujet à l'occasion plutôt que d'avancer ici des propos non étayés, j'en débattrai volontiers avec vous.

  • Ghislain, mais qui a dit que c’était facile ? Evidemment que ça ne l’est pas, ni pour vous, ni pour Maude Fontenoy de trouver le sponsor, le bateau, faire le tour de l’Antarctique à l’envers, ni pour les époux Giquel de trouver le pognon, organiser la logistique et les ravitaillements, et de se farcir un aller-retour en Antarctique, accompagné ou non ! Bien évidemment que ce n’est pas facile, pour personne, et c’est justement pour ça que ce n’est pas la peine d’en rajouter des caisses et des caisses, ni de labéliser sont expé de « scientifique » puisque pendant 5mn, deux fois par semaine on va donner un coup de main à un scientifique, ni de la qualifier de « pédagogique » parce qu’on a donné 3 coups de fil de 5mn à la classe du neveu ou à l’école de son patelin. Ni de faire croire tel ou tel fait par exagérations ou omissions volontaire, qu’il s’agit d’une première, de la plus rapide ou je ne sais quoi. Si l’aventure ne se suffit pas à elle-même, alors il faut en changer le programme, ou dégonfler son égo.

    Quand au « Piège blanc » (par deux anciens d’Under The Pole, juste en passant…), je ne sais même pas comment on peut avoir l’audace de présenter ce film à des festivals « d’aventure ». Le scénario était écrit à l’avance (!!!), et les gars escortés par l’équipe de tournage pendant 35 jours sur 51 ! Alors oui, ça fait de très belles images, mais il s’agit plus d’un film que d’une expé ; comme si Vanier nous avait vendu « le dernier trappeur » comme une expé, sous simple prétexte que Norman Winther qui pourtant lui, jouait son propre rôle…

    Pour finir avec Vanier donc, autant je suis assez d’accord avec l’article et les commentaires, autant sur ce qui est dit sur Vannier un peu moins. Je précise d’entrée de jeu tout de même que je ne connais pas très bien l’ensemble de sa « carrière d’aventurier » ni ses interventions, mais de mémoire lorsque je l’ai vu interviewé, il n’a jamais caché qu’il y avait des scooters pour lui ouvrir la route. Quand à la question du braconnage, ça c’est une autre histoire qui n’a je pense, pas sa place dans cet article.

    Bonne aventure à tous,
    pour ma part je pars faire une expédition incroyable, c’est une première mondiale et dans un temps record, une traversée intégrale, dans une tempête comme on n’en a jamais vu d’après les anciens, ou je vais faillir mourir plein de fois mais grâce à la pensée de ma famille je pourrait m’en sortir et sortir mon collègue de cette impasse incroyable, et comme c’est une expé scientifique d’une importance capitale pour l’avenir de la planète je prendrais la température deux fois sur le trajet, et comme la transmission au génération futures il n’y a rien de mieux, c’est également une expédition pédagogique : j’enverrais un selfie à ma tata qui est prof de CM1, et enfin comme c'est une expé 100% écolo je jetterai mes mégots dans une poubelle. Je vais au bistrot donc, boire un coup à la santé de tous les aventuriers mythomanes ou non, puisqu’au fond je m’en fous, cependant seuls les plus sincères me font rêver.

  • chasse aux sorcières sans fin...le mot aventure , explorateur ( tout le monde et n'importe qui est explorateur aujourd'hui , expéditions ( expédition Paris - Cap Nord en 4x4 , j'exagère à peine ! )...les vrais doivent se retourner dans leurs tombe ! au 21em siècle , tout est dénaturé , juste compte l'audience et le retour sur investissement...

  • Bonsoir et merci de rétablir la vérité. J'espère qu'ils auront de bons avocats pour leur défense.
    Ben

  • Ici, au Québec, il y a eu aussi un débat à propos d'un aventurier, Frédéric Dion, qui disait avoir battu plusieurs records dans sa traversée de l'Antarctique. Il s,est avéré qu'il avait reçu de l'aide pendant son périple et a dû se rétracter. Il avait tout de même réalisé tout un exploit et le gros problème est celui des commandites qui se sentent lésés dans ce genre d'histoire.

  • Puisque l'on parle de moi ici...

    Je tiens à préciser les faits : J'ai établi 3 records de vitesse vérifiables et d'autres de distance pour lesquels, il n'existe pas d'organisme qui les comptabilisent officiellement. La polémique me concenant touchait la non-reconnaissance d'Adventure stats de mon statut "solo" pour cause de ravitaillement (un nuveau traîneau). Si comme moi vous pensez qu'être en solo signifie être seul, vous êtes dans le tors. Dès que j'ai appris ce fait, je l'ai rectifié publiquement, mais sans communiqué de presse. Là, est mon erreur! Il y avait une faille dans mes communications. Un journaliste a tourné le tout au sensationnel en cachant le fait que j'avais divulgué l'information. Plusieurs médias ont repris cette nouvelle sans vérifier les faits.

    J'ai rencontré le couple Gicquel au Pôle Sud. Je salue leur exploit qui comme tout exploit est d'abord personnel. Je suis impressionné par leur persévérance. Je ne sais pas comment ils l'ont diffusés, mais je recommande à tout les gens qui lisent ces nouvelles d'être critique. D'une part les aventuriers ne sont pas des professionnels en communication dîplômés, ils ne peuvent pas se porter garants de l'interprétation qu'en font les journalistes et enfin, n'oubliez pas que les médias sont aussi à la quête du sensationnel. Sinon, comment attirer les publicitaires?

    Ma propre version sur la polémique est dans mon livre et sera bientôt sur mon blogue (17 janvier 2016).

  • La vérité ne demandait qu'à être révélée ! cher lanceur d'alerte, si vous n'êtes pas encore submergé par les liens et commentaires qui vont bon train sur FB, je suis sûre que vous allez trouver un véritable botin d'exemples de Faussaires. J'ai repéré Fleur Australe (je confirme, pour avoir été équipière du Baloum Gwen qui les a suivi pendant leur passage du NW). Sans compter les "stars" du genre Vannier et sa cohorte de moto-neige qui ouvrent la piste - car il faut bien envoyer la K7 au journal de 20h tous les soirs. Il faudrait aussi aller creuser du côté de Mike Horn. Un vrai sujet de thèse !

  • Là, Dominique S., le lecteur lambda pourrait penser que tu étais équipière à bord de Baloum Gwen à quelques encâblures de Fleur Australe ;)
    A propos de Fleur Australe, j'avais écrit à Géraldine DANON pour lui demander si les cinq enfants à bord n'étaient pas trop effrayés par le bruit et le les chocs car "Fleur Australe embouquait le détroit de Lancaster en expédiant de babord à tribord des gerbes de glace". Elle a par la suite modéré ses ardeurs emphatiques.

  • Enfin ! Pour Accross the pole, on ne pouvait en espérer moins avec une préface de Nicolas Vanier (un des plus grands mythomanes de notre époque). On ne compte plus les baratinages de ce mec sans compter les trahisons de ces prestataires qui lui organisent l'intégralité de ces "voyages" (braconnage dans les parcs naturels, passages de frontière dans des endroits interdits en reportant la responsabilité sur ces prestataires).
    Merci pour cet article. Merci.

  • Bonsoir,

    Une précision concernant Le piège blanc, les 2 aventuriers n'ont jamais caché avoir été accompagnés par la production au début et à la fin de l'expédition. Les belles images en témoignent. Les plus puristes peuvent reprocher un ton parfois trop anxiogène et trop dramaturgique, question de points vues.
    J'ai interviewé les protagonistes de cette aventure et son réalisateur. J'ai chroniqué à sa sortie ce film et exposé le point de vue de Thierry Robert, le réalisateur dans une longue interview fort éclairante.

    J'assume donc mon point de vue qui diffère sur ce point de celui de Patrick Filleux, auteur de cette enquête. J'ai personnellement aimé ce film sans me sentir lésé.

    C'est aussi ça le débat et la discussion.

    Quant aux commentaires sur ce blog et sur les réseaux sociaux, ils n'engagent que leurs auteur(e)s.

  • C'est vrai ce que tu dis, Stéphane, ils ne s'en cachaient pas si tu les questionnais.
    Sauf que voila : quand Georges Pernoud présente le film sur Thalassa, en préambule de sa diffusion, il ne précise rien de cette équipe de tournage conséquente qui les a accompagné pas mal de temps et les sort de l'embarras sur la fin.
    Le plus dommage est que les images sont belles et l'aventure également : il n'était pas nécessaire de mentir (par omission).

  • Il n'en reste pas moins vrai que certaines prises de risque- très photogéniques certes- n'auraient jamais été réalisées s'ils avaient été vraiment seuls. Comme par exemple lorsque l'un des deux kayakistes se met à l'eau pour tirer les 2 kayaks dans le brash de banquise. Ils étaient censés être à 500km de toute communauté. Avec une vedette et un zodiac à côté, ça change la donne. Ce que l'on reproche au réalisateur, c'est d'avoir pris le parti de faire semblant de cacher la réalité du tournage. Certes, il déclare ensuite avoir voulu tourner son film "comme une fiction", sauf que ce n'est jamais dit au spectateur. Le dire dans une interview confidentielle destinée à un public déjà averti ne change rien. Le mensonge a gâché le plaisir d'un film qui aurait pu être beau s'il avait été juste. L'esthétique des images ne suffit pas à créer de la beauté.

  • Concernant "Le piège blanc", j'ai été le premier il y a deux ans, à la fin de la de la projection du film au festival de La Rochelle, à poser la question d'un bateau accompagnateur avec équipe de tournage, au vu des images qui ne pouvaient tromper que des aveugles. C'est là que le producteur a été obligé de reconnaître l'existence du bateau devant le public qui n'en pouvait mais....
    C'est donc une reconnaissance à posteriori et non à priori.
    C'est cela qui est pointé dans mon papier, rien d'autre .
    C'est aussi la raison pour laquelle le film a été viré de la sélection officielle en 2013 par le jury présidé par Isabelle Autissier.
    Même réaction cette année du jury de La Rochelle qui a appris avant de délibérer que "Across Antarctica", passait sous silence (entre autre) la présence avec les Gicquel du guide polaire norvégien Are Johansen.
    Une enquête de presse n'est pas un jury d'assises ni son auteur un président de tribunal et encore moins un flic.
    Mais les faits établis sont têtus et le rôle du journaliste professionnel est de les présenter au grand public sans lequel l'expédition en question tombe dans les poubelles de l'histoire.
    La grive et le merle n'ont pas le même goût !!
    PF

  • Petits faussaires oui, mais grandes méprises aussi. Je pense que l'on peut très facilement en tant qu'amateur d'aventure et de voyage se laisser aussi griser par les médias lorsque l'on commence à démarcher et / ou rechercher les moyens de financer son rêve ou projet.
    Pas mal de confrères et de consoeurs journalistes ont l'adjectif flatteur, indépendamment du vrai intérêt du projet. Combien se sont retrouvés affublés de marcheur, coureur, voyageur, cycliste, navigateur de l'extrême (rayez la mention inutile).

    En l'absence de règles très précises, (comme celles édictées par Le World Sailing Speed Record Council pour la voile, par exemple), il est très facile de se laisser griser ou porter par son projet et l'élan des autres. La modestie disparaissant facilement et l'absence de vraie culture de fond dans le domaine que l'on prétend maitriser, n'en finissent pas de détruire les garde-fous que l'on peut avoir. Et ça part en live.

    Avec Internet et la possibilité de se vendre, le nombre de voyageurs, grand voyageurs auto-proclamés, aventuriers, photographes, journalistes, reporters a décuplé.
    Tous journalistes, tous photographes, tous aventuriers. C'est l'époque qui veut ça...

    C'est dommage ce manque de moralisation...

    Merci à vous de l'avoir dénoncé / médiatisé !

  • Déçu,déçu,déçu...mais pas surpris !!!

  • Tres bon article, j'attendais depuis longtemps que quelqu'un creuse le sujet.
    Question: pourquoi Nicolas Vanier signe-t-il la préface d'un tel livre?
    JL

  • Bonjour,
    Nicolas Vannier signe facilement un tel livre puisqu'il est lui même tricheur ! comme Jean Louis Etienne, voir la preuve sur Wikipedia . Comment voulez-vous que les médias puissent dénoncer cela (excepté des gens comme Patrick Filleux) puisque les partenaires de ces tricheurs sont heureux de faire de la pub à bon prix !
    Marc Batard .
    secretariat.marcbatard@yahoo.fr

    Wikipedia Jean Louis Etienne:
    Mars, avril et mai 1986 : il essaye d'atteindre le pôle Nord (en aller simple, en partant du nord canadien, avec ravitaillement permanent par voie aérienne5), seul pour conduire son traineau pendant 63 jours6. La durée de vol de l'avion qui le ramènera à Resolute Bay lors de son retour (7 h 30 au lieu des 11 heures nécessaires pour faire le trajet) démontre qu'il était encore loin du pôle lorsqu'il a annoncé « J'ai décidé que j'y étais. » Cet échec n'enlève cependant rien à l'exploit humain7.

  • Dingue... on tombe de haut. Merci pour ces éclaircissements.

  • Enfin .... J'en ai un peu assez de ces gens qui se mettent en scène, enjolivant la réalité en mitonnant. Malheureusement l'époque, les réseaux sociaux, les médias poussent à l'excès pour exister. Maintenant la moindre aventure doit être accompagnée d'un "exploit sur humain" ! La norme pour être vu, écouté, lu devient ridicule : ainsi il faut absolument porter un sac de 30kg pendant 30 jours, faire le tour du monde en moins de 80 jours ou affronter les glaces par -60° pour être crédible ! Et si l'aventure n'était pas là ? Assumons nos faiblesses montrons que nous ne sommes pas des fous et pensons aux proches qui nous aimes en prenant un max de sécurité pour revenir en vie ! Restons humains .... ne nous prenons pas pour ce que nous ne sommes pas, nous en serrons que plus crédible et l'exploit réalisé n'en sera que plus grand !!!

  • Je tombe de haut moi aussi: je les suit depuis plusieurs années (lorsqu'ils avaient fait le marathon du Pôle Nord), j'ai échangé plusieurs fois avec eux, et même déjeuner il n'y a pas longtemps...un peu l'impression d'être floué, car jamais ils n'ont évoqué une tierce personne, ni des ravitaillements...merci pour cet éclaircissement !

  • Je reconnais la du GRAND Patrick Filleux comme on aime. C'est vrai qu'il a mauvais caractère mais c'est un PUR on ne peut pas lui enlever ça....

  • Merci ma Coralie J. N'en jette plus, la cour est pleine....!
    Bises et bonnes fêtes de fin d'année á toute la famille.
    P.

  • Bonjour,
    Nicolas Vannier signe facilement un tel livre puisqu'il est lui même tricheur ! comme Jean Louis Etienne, voir la preuve sur Wikipedia . Comment voulez-vous que les médias puissent dénoncer cela (excepté des gens comme Patrick Filleux) puisque les partenaires de ces tricheurs sont heureux de faire de la pub à bon prix !
    Marc Batard .
    secretariat.marcbatard@yahoo.fr

    Wikipedia Jean Louis Etienne:
    Mars, avril et mai 1986 : il essaye d'atteindre le pôle Nord (en aller simple, en partant du nord canadien, avec ravitaillement permanent par voie aérienne5), seul pour conduire son traineau pendant 63 jours6. La durée de vol de l'avion qui le ramènera à Resolute Bay lors de son retour (7 h 30 au lieu des 11 heures nécessaires pour faire le trajet) démontre qu'il était encore loin du pôle lorsqu'il a annoncé « J'ai décidé que j'y étais. » Cet échec n'enlève cependant rien à l'exploit humain7.

  • Bonjour à tous. Je viens de tomber par hasard sur cet article. Et bien, quel déchaînement.... En gros tous le monde en prends pour son grade. Mike Horn, Maud Fontenoy, JL. Etienne, Under The Pole, Les Gicquel, Le Piège Blanc, Nicolas Vanier !!!! Nous pourrions ajouter l'amiral Paery dans ce cas qui a affirmé avoir atteint le Pôle Nord , mais à priori, ce n'est pas le cas ! C'est un affabulateur alors ? Si j'ai bien compris, heureusement que vous êtes là pour rétablir la vérité. Je ne fais pas partie de votre famille d'aventurier mais chaque histoire, chaque film m'apporte de l'évasion et me motive encore et toujours à protéger notre planète. Votre petit microcosme à dû mal à digérer que certain fasse de belles choses ? Rien ne vous en empêche d'en faire autant, mais je ne vous est jamais vu dans les médias, vous ne m'avez jamais fait rêver ! Dommage. D'ailleurs monsieur Filleux, la critique est facile mais avez vous déjà fait ne serai-ce qu'un tiers de ce qu'à fait le couple Gicquel ? De grâce, vous les vrais aventuriers explorateurs, même si il y a quelques erreurs de communications, admettez que l'exploit physique est au rendez-vous et que la visibilité des projets à la tv permet de s'adresser à un large public en montrant notre belle planète. Monsieur Filleux, ne soyez pas nostalgique du passé. Cela me rappelle vos articles élogieux sur Maud Fontenoy à l'époque de son tour du monde. A vous lire maintenant, juste parce qu'elle est de droite, vous changez votre point de vue. Pourtant, l'exploit est quand même là. Juste parce qu’elle a décidé de rester libre et ne pas vouloir payer une homologation hors de prix ( qui n'est qu'un business ) vous vous permettez de dire que ce qu'elle a fait est faux. Soyons sérieux Monsieur le journaliste, faites votre travail correctement.
    Soyez un peu ouvert et indulgent et ne mettez pas tout le monde dans le même sac. Sinon, je ne pense guère que ce soit vous qui remplaciez tous ces valeureux sportifs
    Bonne journée à tous

  • Mike Horn ? Je ne vois pas où il est nommé dans l'article ?
    Le problème n'est pas d'être de droite. Le problème c'est d'être droite ! Faire des ménages pour Philipp Morris, promouvoir le Gaz de schiste tout en ayant un masque de défense de l'écologie, c'est une IMPOSTURE ! Point.

  • Monsieur Paolin Noël, Je vous trouve bien naïf. Lorsque j'étais jeune, Maurice Herzog m'a fait rêver. Lorsque j'ai compris que c'était un imposteur, j'ai été déçu et je pense qu'il a pris médiatiquement la place de vrai grand alpiniste honnête qui m'auraient tout autant fait rêver. J'ai eu personnellement l'honneur d'avoir comme parrain un grand homme en 1990: Sir Edmund Hillary. Il m'a préfacé l'un de mes livres : "L'envers des cimes" Ed Denoël. Vous reproché à monsieur Patrick Filleux d'avoir soutenu à une certaine époque Maude Defontenay. pensez-vous pas qu'il est pu être trompé comme beaucoup de journaliste ? Et maintenant il a le courage de dire la vérité ! Marc Batard

  • Bonjour
    Cela dérape effectivement. Restons dans le cadre de l'article.
    Avant tout il faudrait savoir de quelle aventure on parle, il y a beaucoup de contextes différents :
    - les professionnels qui en vivent, les Etienne, Horn, Vanier etc
    - les non-professionnels dont c'est la passion (je me classe dedans).

    Dans les pro il y aura toujours des images fortes pour faire rêver, sinon il ne vendront pas leur film ou leur livre. J'aurai tendance à être plus tolérant envers eux (blasé en fait) par rapport aux exagérations, mais au moins on sait généralement à quoi s'en tenir. Au mieux on prendra ça comme un beau film de fiction.

    Pour les non-pro, c'est au moment de la médiatisation que les problèmes arrivent. Soit ils réalisent leur film, soit un producteur pro s'en charge (le cas du Piège blanc) ce qui peut faire tomber dans les travers pré-cités, juste pour bien vendre le film.

    Le cas des Gicquel est plus gênant, puisque l'on apprend qu'ils avaient un guide professionnel avec eux, et qu'un organisateur leur déposait leur ravitaillement, ce qui n'est pas répréhensible en soit.
    Ce qui est critiquable c'est leur absence d'éthique complète à se sujet (le contraire d'Hillary pour Tenzing par exemple) et leur manière de jouer sur les mots (des avocats de métier je crois) : NON ce n'est pas pareil de tirer une pulka de 120 kg plutôt qu'une de 40 kg dans les sastrurgis. Essayez donc pour voir...
    La conséquence, de ce type d'imposture, c'est lorsque un film d'un aventurier amateur honnête arrive pour les sélections en festival, il se fait passer devant par ceux qui en rajoutent, car tout le monde dans le public ou les organisateurs n'est pas à même de juger de la vraisemblance du récit.

    Bien aventureusement, bon vent à tous.

  • MISE AU POINT
    Des commentaires dérapent et deviennent diffamatoires

    Primo
    Le blog EMBARQUEMENTS a diffusé, une enquête celle de Patrick Filleux, fruit de son travail et de ses connaissances. Son papier est écrit et "sourcé". Ses propos engagent sa plume. Pour tout commentaire, adressez-vous à lui directement.

    Secundo
    Ce blog n'a pas vocation à être le réceptacle de toutes les haines, les accusations, les griefs, les frustrations, les calomnies et les insultes dans ses commentaires. Les paroles s'envolent, les écrits restent.

    Tertio
    Je suis en train de rédiger une "mise au point" à l'intention des uns et des autres, histoire de rappeler ma position et d'éclaircir notamment un différent concernant ce papier, soit le film "Le piège blanc" , dont j'ai parlé il y a quelques années dans ces colonnes.

    Quatro
    Je n'ai encore vu personne proposer des solutions concrètes quant à une aventure avec plus d'éthique. Car au-delà des personnes, des querelles, des guerres picrocholines, l'essentiel est bien là. Doit-on organiser des Assises de l'Aventure ? Une charte ? Un débat ?

    Le débat doit se nourrir de réflexions et ne pas devenir le procès de tels ou tels explorateurs.

    Cinquo
    A bons entendeurs

    Stéphane DUGAST

    PS : Par souci d'équité, de débats et de transparence, le fil des commentaires demeurent - pour le moment - ouverts.

  • Merci pour cet article qui rétabli la vérité.
    Vous pourriez y ajouter aussi le fameux Nicolas Dubreuil qui s'attribue le titre d'aventurier des glaces habitant au confins du Groenland, ayant failli perdre la vie par deux fois sur la banquise, alors qu'il n'est en faite qu'un Parisien parcourant l'arctique et l'antarctique sur des bateaux de croisières ou entouré de productions télévisé.
    Il a bien sur réalisé quelques expeditions accompagné d'amis, mais l'on est loin de ce qu'il nous raconte...

  • je réagis à ce post mettant en cause Nicolas Dubreuil. Il est devenu, au fil du temps, plus groenlandais que parisien. Il habite une petite communauté de la côte Ouest une bonne partie de l'année et sa connaissance du milieu groenlandais est très étayée et sincère. Il parle le kallalissut, ce qui n'est pas donné à tout le monde. C'est ça justement qui lui donne toute légitimité d'être "fixeur" pour les TV ou cinéma, ainsi que pour écrire sur ce milieu et être accompagnateur et guide y compris sur des croisières en arctiques. Bien des accompagnateurs n'ont pas cete légitimité !

  • Vous êtes bien dupe Dominique. Ou êtes vous simplement critique quand cela vous arrange. L'on attaque ses concurrents, mais l'on defend ses amis.. (Je fais reference à vos commentaires concernant cet article).
    Si Patrick Filleux decide de faire une enquête, il se rendra rapidement compte que bien des Français habitent au Groenland et que monsieur Dubreuil n'en fait pas parti et qu'il vaut mieux être sur Paris pour le rencontrer qu'a Kullorsuak où vous risquez d'attendre longtemps pour le voir.
    Cherchez dans son entourage et ses anciens partenaires "d'expedition", vous trouverez de la ressource concrete pour étayer mes propos.

  • Pour info et par souci d'équité, le droit de réponse de Stéphanie et Jérémie Gicquel est à lire sur le blog EMBARQUEMENTS à l'URL suivant :
    http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2015/12/16/droit-de-reponse%C2%A0-stephanie-et-jeremie-gicquel-5731927.html

  • @Mr. Filleux. Je vous ai envoyé 1 email ce matin et 2 cet après-midi. J'espère que vous les avez reçu.

  • Merci Patrick et pas uniquement pour cet article qui effectivement oublie quelques arnaqueurs de l'exploration mais aussi pour la kyrielle de commentaires tous plus intéressants les uns que les autres. Les mythomanes de l'exploit ne se cachent pas hélas uniquement dans le monde de l'exploration et j'en connais plus d'un qui se cachent dans les milieux feutrés de certains salons parisiens, des académies (prétendant avoir passé 71 jours sous la mer), des pseudo sociétés ou clubs d'explorateurs périphériques véritables antichambres de la médiatisation éhontée en France comme à l'étranger. Bien souvent esclaves de leurs propres mensonges, ils trahissent l'esprit même de la notion d'aventure qui demeure avant tout un pari sur l'inconnu. Mais cet inconnu conduit parfois à la célébrité et c'est là que le bât blesse ; l'esprit humain est trop facilement travesti par l'approche de ce qui brille. Les vrais héros sont bien souvent anonymes et vivent leurs exploits au quotidien de leur aventure intérieure. C'est parfois le secret de ce saint grall que l'on appelle moralité et qui semble tellement faire défaut à nos pseudo explorateurs. Rappelons ce que disait Kant dans sa critique de la raison pratique: " Deux choses remplissent le cœur d’une admiration et d’une vénération toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s’y attache et s’y applique : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi". SIC

  • Ceci est mon dernier message concernant cette enquête (j'ai par ailleurs répondu au légitime droit de réponse des époux Gicquel, réponse que vous trouvez á la suite immédiate de leur "plaidoirie").
    Je tiens ici á remercier toutes celles et ceux et toutes opinions confondues, qui sont entrés dans ce débat salutaire -auquel je ne m'attendais pas le moins du monde- et qui me semble-t-il arrive á point nommé.
    Je suis un simple professionnel de l'information rompu depuis trop et si longtemps á la plus extrême rigueur, éthique et déontologie.
    Je n'ai aucun affect ni état d'âme dans l'exercice de mon métier.
    Je couvre aujourd'hui la planète Aventure comme j'ai jadis couvert de par le monde, des guerres, catastrophes, guerillas, coups d'État ou terrorisme, en observant les mêmes règles professionnelles et intangibles.
    J'entends bien poursuivre le même chemin, la même route semées d'embûches.
    Mon seul et unique credo a pour nom honnêteté et Je sais chaque jour l'immense responsabilité qui est la mienne quand je m'adresse, par mes écrits, au plus grand nombre.
    A vous toutes et tous qui m'avez lu, puis commenté, je reste votre obligé.
    Patrick Filleux

  • Merci pour cette article qui soulève ce que nous constatons sur le terrain depuis le début de cette course à l'exploit, à la médiatisation et à la notoriété.
    Les "faussaires" ne sont pas nouveaux dans le monde de l'aventure et de la découverte, l'aventure des pôles en regorge. Nul n'est besoin, à mes yeux, de montrer du doigt telle ou telle autre expé, l'honnêteté nous devons d'abord l'avoir face à nous même.

    J'attire l'attention aussi sur une distorsion légitime (en partie) de la "vérité". Pourquoi de telles distorsions ne sont pas forcément malhonnêtes? Parce-que l'intensité de ce que l'on vit durant une expé, mais aussi l'intensité de la préparation, de la logistique,.... enfin toutes ces étapes traversées avant une expé qui demandent une grande implication physique matériel et affective nous font percevoir les choses différemment.
    Passé 1,2,3,... années à préparer un projet nous permet in situ de vivre chaque instant avec intensité, nous en avons donc une vision autre. Est-ce que pour autant cette vérité n'est pas la vérité? Je ne le crois pas, juste la transcription de l'intensité vécue durant un grand projet.

    Cette distorsion légitime se double hélas de plus en plus de "mensonges". Les difficultés pour trouver des partenaires, des financements,... fait parfois trop courir après la médiatisation, elle même demandeuse de spectaculaire. A ce stade chacun doit se poser la question en âme et conscience : "jusqu'au je suis près à aller"? A chacun sa réponse, comme pour les partenaires financiers.

    Alors, oui parfois les médias tronque ou arrange la réalité à leur guise. Mais nous la dedans? Nous ne devrions jamais perdre de vue la raison première qui nous pousse à faire notre expé. La raison profonde, celle où nous sommes honnête avec nous même. C'est cette raison qui nous donnera le niveau auquel nous sommes prêt à arranger les vérité.

    Les motivations profondes peuvent être diverses et son toutes acceptable. Par contre, je vois de plus en plus de projet se mettre en place avec comme profonde motivation "flatter mon ego et être connue/reconnue". Je pense que cette course à la médiatisation est symptomatique de notre société et nous permet de nous arranger de plus en plus avec les faits réels.

    Alors si nous revenions aux sources, si nous nous attachions à nouveaux à ce qu'est une expé: d'abord un voyage intérieur. L'intégrité, l'honnêteté et le courage sont des valeurs essentielles en expé, autant les avoirs aussi dans la société.

    Ce n'est que l'avis, un peu désordonné, de quelqu'un qui n'a fait aucune expé, juste des randonnées plus ou moins longues ou engagées, mais des randonnées découvertes en tout etat de cause et de vrai voyages intérieur.

    Au "tricheurs" le spectaculaire, aux autres la profondeur de l'aventure, à chacun son choix. Moi le matin j'aime bien me regarder dans le miroir en toute quiétude.

    cordialement
    Yann

  • Ils se sont plus inspirés du " m'as-tu vu " de Nicolas Vanier que de " L'usage du monde " de Nicolas Bouvier.
    " L'aventure, c'est mettre sa vie en danger ", a dit Philippe Frey. Eux, ils l'ont mis dans une (parenthèse) de touristes polaires argentés.
    Ils ont oublié le sens de cette jolie phrase d'Audrey Ehanno : " L'aventure est d'aller chaque jour à l'essentiel ". Tant pis pour eux.

  • "J'étais un aventurier, maintenant c'est terminé.
    J'étais un aventurier, j'en ai vraiment beaucoup bavé" ;-)
    Jacques Dutronc

  • D'après le site de l'agence d'expéditions Borge Ousland ( source : http://www.ousland.no/the-team/)

    Au sujet de Are Johansen
    "Born 1975, is a hardened Arctic traveller....... December 2014 in Antarctica, guiding a small team on skis from Hercules Inlet to the South Pole and back to the coast. At this moment, January 2015, guiding in Antarctica an unparalleled effort, from Hercules Inlet to the South Pole, and back, in a bit over 70 days…."

    La messe est dite.
    Ils se sont payés un beau voyage organisé, libre à eux, et grand bien leur a fait.
    Si cela n'annule pas totalement la difficulté du périple, cela la relativise.
    Quant à leur éthique......
    Pour le reste, c'est juste le plan d'affaires permettant de rentabiliser la dépense.

  • Quelle bonheur que cette dénonciation en règle! Mais les "pseudos aventuriers" s'engouffrent assez facilement sur ce boulevard ouvert par la crédulité d'un large public et par des médias dont le premier souci n'est pas la recherche de l'objectivité...
    Le monde de l'aventure échappe aux règles du sport: c'est pourquoi la porte est ouverte à toutes les dérives. Il reste cependant, de toute évidence, de vrais aventuriers!
    Mais qui peut dire qui ils sont et comment en convaincre les médias avides d'histoires, fussent-elles totalement caviardées?
    Luc Jourjon alpiniste retraité ayant beaucoup échappé à la mort...

  • Bonsoir à tous...!! Philippe citoyen lambda..
    Il a 29 ans, jour pour jour....un accident de la circulation...le 28 décembre je perdai une jambe... Quelle Aventure !!!
    La vie est une aventure....
    J 'ai eu la chance de me rendre au Groenland à Nuuk en voilier de La Rochelle...Mode convoyage...Un concour de circonstance.....Merci à toutes les personnes qui ont permis cela...
    Quelle aventure diront certains !! 1000L de gas oil...pas une aventure pour moi...
    Si ce n 'est les 3 semaines passées à 4 personnes....
    Bref ...je n 'ai passé que 3 j à Nuuk, mais ma plus belle aventure à été de passer ma premiére nuit dans un "hlm" chez un couple d 'inuit rencontré dans un bar....
    On en a bu des biéres....et dans ses yeux la peine de ne plus vivre dans son désert blanc....
    IL a du quitter son village...m 'a t il dit....car là _bas ça cherche le pétrole.....
    Dans notre discution, je lui est demandé ce qu'il pensait de ces hommes qui allaient à l'autre bout du monde pour faire tels ou tels exploits ou aventures...
    ça réponse à été:
    "-et alors"....
    oui c'était certainement une question béte...mais quelle belle réponse....
    Je lui est dit que j 'aimerais alle un jour dans son désert blanc, mais que j'avais peur du froid...et il a rit aux éclats !!!
    J 'ai cru qu'il se moquait de moi, du blanc bec que j 'étais..nénis !!!
    Il m 'a garanti que je n 'aurai pas froid avec une peau d'ours sur le dos!!!
    A mes yeux, ce sont eux les Aventuriers ...Ces peuples indigénes au grand savoir....
    que notre civilisation décadente engloutie...
    Aprés il y a les grands hommes ,(ceux que vous appelez des aventuriers)
    Les vrais , les humbles,les simples....sans fioriture...dans la vérité...qui vont au bout de leurs réves..et des plus grands qui aident à réaliser ceux des autres....
    Bravo Mr Filleux de faire votre métier comme il se doit et de le défendre et de dire haut et fort La Vérité.
    Bien que depuis la nuit des temps les "petits" hommes embellissent les histoires....
    J 'espére ne pas vous avoir brisé les ...nerfs,
    certainement cet anniversaire...et ce désert blanc qui reste une aventure à vivre...
    RIEN NE SERT DE COURRIR, IL FAUT PARTIR A POINT !!!
    RIEN NE SERT D'EMBELLIR , LA VERITE SUFFIT !!
    BIen à vous

  • Dans les coeurs serrés par les angoisses du siècle, un élémentaire besoin de rêve demeure, toujours. C'est dommage, ces aventuriers auraient pu nous faire rêver. Au contraire, ils nous ont ramené à notre humble condition humaine souvent pétrie d'orgueil et de soif de reconnaissance.A l'occasion, j'en parlerai à mon âne élevé par une louve. Lui peut-être m'aidera t'il à comprendre....

  • Petit, petit, pas si petit que ça les faussaires...

    C'est tout simplement dommage que ce monde de l'aventure, que nous considérons (surtout en ces temps récents moroses) comme un échappatoire vers le rêve et nous tire vers le haut, puissent être tâché par de telles personnes.

    L'aventure se vie, elle n'est pas là pour pour nous faire vivre aux yeux des autres. Le film est un partage, pas un besoin de reconnaissance.

  • Ben oui, ils étaient trois !
    http://www.adventure-network.com/files/Stephanie%2C%20Jeremie%2C%20Are%20Exped%20Departs%20-%20Web%20Size_0.jpg

    Malgré la très très étrange démarche du couple Stéphanie et Jérémie Gicquel de vouloir faire absolument disparaitre et effacer totalement leur compagnon d'expédition, Are Johansen (guide professionnel d'expédition polaire, membre de l'équipe du célèbre Borge Ousland), avec qui ils ont partagés plus de 2 mois de promiscuité !
    Incroyable ! Ils étaient trois, mais ils n'apparaissent que deux !

    Pas une seule photo sur laquelle apparait leur guide et compagnon (mieux que Photoshop !), et à peine une allusion dans leur blog et journal de bord ("le norvégien qui nous suit", un fantome... ).
    Jetez un oeil sur le journal de bord de Are Johansen, qui lui signe quasi quotidiennement pendant 70 jours "Stéphanie, Jérémy and Are", jour après jour...
    http://www.ousland.no/category/south-pole-axel-heiberg/
    Mais lui, Are Johansen, il a pas fait HEC !

  • Je tombe sur cet article par hasard et les bras m’en tombent (enfin même si il y’a pas mort d’hommes !).
    J’ai suivi presque jour pour jour les aventures de ce couple à travers l’antarctique avec intérêt et admiration : des parisiens habitués à des courses à pieds organisées qui partaient traverser (sans assistance !) ce continent de glace avec une expérience toute relative en ski de raid. Déjà que pour 10 jours en Laponie je trouve la pulka lourde ! Ils m’ont fait rêver pendant 2 mois, oui c’était possible de faire le grand saut, de tenter sans expérience une immense entreprise, de faire au jour le jour avec ses propres choix ! 2 amateurs, pendant 70 jours qui traversent l’Antarctique sans aucune aide c’était juste WHAOU. Par ce que c'est bien ça qu'ils m'ont fait croire!
    Et la, qu’est ce que j’apprends : en fait ils étaient 3, en fait ils ont été ravitaillés, en fait c’était plus un AR qu’une traversée et surtout, surtout, ils étaient guidés ! Et par un spécialiste du ski exploratoire ! Non ça fait beaucoup quand même la !
    Alors oui, il a fallu se lever par moins 40°C, skier 10h par jour… mais on n’est plus dans l’amateurisme, ni dans l’aventure telle qu’ils l’ont présentée. C’était juste un voyage organisé et guidé.
    Bref ça me laisse sans voie, déçu et en colère parce que on bien dans le mensonge. Chercher à cacher tout ça pour paraître plus grand, c’est certes plus vendeur mais c’est aussi malhonnête. Puis leur réponse à l’article…. "sans assistance" différent de "en autonomie", elle est bien drôle celle la, à mon avis pour 99.99% des gens, sans assistance ça veut dire ce que ça veut dire !

    Pierre

  • Otez-nous tout de suite d’un doute monsieur Filleux : êtes-vous journaliste ou chasseur de têtes? J’ajouterais qu’à vos yeux, on n’est probablement pas un homme, un vrai, si on n’est pas foutu de grimper l’Everest en tong, les yeux bandés, à cloche pied.
    Pire, je n’hésite pas à écrire que les Gicquel sont des gens charmants, d’une modestie exemplaire. Deux vertus que je n’ai pas retrouvées dans vos écrits. Je suis journaliste et je les ai rencontrés une première fois au mois d’avril : ils étaient de passage à Redon, en Bretagne, venus y rencontrer des lycéens qui ont suivi leur périple. Immédiatement, ils m’ont parlé des points de ravitaillement, leur envie d’accomplir un rêve, et cet aventurier norvégien qui les a accompagnés et a manqué de compromettre leur expédition, tant son comportement, que je me garde de juger, les a poussés dans leurs derniers retranchements, manquant de faire échouer leur projet. Ca ne reflète pas l’attitude de cachotiers.
    Ils m’ont très vite mis à l’aise en m’expliquant avoir accompli cette expédition (« incursion », c’est un terme faible pour un exploit de cette envergure) sans viser l’exploit, mais simplement pour concrétiser un rêve, tant qu’il leur est permis de le faire. C’est très naïf, peut-être, mais c’est d’une sincérité désarmante, pour quiconque a un cœur, s’entend.
    Vous me répondrez à juste titre que des gens charmants peuvent se rendre coupables de mensonge, et des salauds dire la vérité. Dans ce cas il eut été opportun d’avoir ajouté à votre démonstration une copie du mail signé de la main d’Are Johansen, accompagné d’une facture attestant de son rôle de guide, puisque le nœud du problème se situe précisément là. Pour ma part, j’ai demandé confirmation au principal intéressé, j’attends sa réponse (Are Johansen travaille dans un hôpital psychiatrique en Norvège).
    Bref, devant la subite exposition médiatique dont ont bénéficié les époux Gicquel, vous avez vu rouge, puis avez saisi l’occasion de régler vos comptes en humiliant ces nouveaux venus , pour une raison qui m’échappe (frustration d’avoir passé trop de temps parmi les aventuriers sans avoir réalisé d’exploit? Course au scoop ultime? Envie de vous payer des avocats ?) Je vous vois d’ici élaborer votre lynchage, autour d’une bière, encouragé une poignée d’aventuriers frustrés.
    Dans votre article à charge, vous mélangez, pêle-mêle, des aventuriers ayant pris de sacrés risques, et un pauvre type surtout habile avec Photoshop. Quant au dénommé Hedrich, vous écrivez : « Je l’ai dans le collimateur ». Son lynchage est prévu pour quand?
    S’il y a bien un principe que j’ai retenu en tant que journaliste, c’est qu’il se faut méfier des conclusions hâtives et que la vérité, si complexe soit-elle, émerge toujours.
    Emmanuel Blumstein

  • M. Blumstein,
    J'ai un peu de mal à vous suivre dans votre diatribe : vous reprochez à M. Filleux un papier issu d'une enquête dont il n'y a pas de raison de douter. En revanche dans votre propre post vous avouez que vous n'avez pas encore eu le retour du guide norvégien. La vérité est souvent complexe, certe, mais pour l'instant rien ne vous permet objectivement de remettre en cause ce papier, alors que vous-même vous contentez du récit des Gicquel sans l'avoir vérifié.
    Comme beaucoup vous êtes peut-être déçu ou frustré que ces faits soient mis à jour maintenant, personne n'est infaillible, mais en tant que public lambda j'attends un peu plus de rigueur de la part de quelqu'un se disant journaliste. Revenez quand vous aurez des faits nouveaux à présenter, il n'est pas nécessaire d'insulter votre confrère (que, pour info, je ne connais pas).
    Bien cordialement.

  • Bonjour,

    Vous trouverez ci-dessous un extrait éloquent d'une interview donnée par Are Johansen deux mois avant le départ (source : http://www.explorersweb.com/polar/news.php?url=exweb-interview-with-are-johansen_1415119809)

    "...ExplorersWeb: You have teamed up with the French couple, why?
    Are Johansen: I could not afford a trip on my own, and as they contacted Ousland for advice, we found out joining forces was a win-win as it is both safer with 3, utilizing equipment maximizes, and if one goes down there are still 2 to push for the end result.
    ExplorersWeb: Where will you receive resupplies?
    Are Johansen: Thiels Corner 2 (in and out) 1 before the Pole, 1 at the SP. ..."

    Ce couple est certainement très sympathique. Mais, soit ce sont des néophytes complets, au point de confondre la notion d'assistance et le fait d’être ou non tracté par une voile, soit ils ont omis volontairement des points cruciaux (guide, assistance). A qui profite le crime? Pour quels bénéfices?
    Enfin, la notion de traversée me parait également sujette à caution.
    Visiblement faire ce qui s'apparente à un aller-retour semble être considéré comme une véritable traversée ("crossing"). Curieux qu'une telle approximation soit acceptée par tous (?). Abus de langage , ou bien cela arrange-t-il certains, et pour quelles raisons?
    C'est comme de monter à +8000 avec ox et d'en faire des tonnes. Autant les pionniers, je peux admettre. La médiatisation effrénée tue-t-elle l'exploit véritable, en ce sens qu'elle le met au même niveau que de pâles copies?

  • Monsieur Emmanuel Blumstein,
    Je viens de lire votre message et je peux seulement vous dire que vous respecte beaucoup mais que vous êtes bien naïf. Pourriez-vous me dire pourquoi aucun média n'arrive à dénoncer les mensonges des aventuriers les plus connu tel que Jean louis Etienne et Nicolas Vanier ? et bien la réponse est le FRIC qui tu le sport et même l'aventure. Si vous n'avez pas lu mon premier message , je remets ci-dessous une info que vous pouvez trouver sur wikipédia et qui vous donne la preuve du premier mensonge de Jean Louis Etienne qui à été bien mené par ses deux plus gros sponsors: UAP et ELF et magistralement orchestré par un ancien journaliste devenu directeur de communication pour ces sponsors !
    Très cordialement.
    Marc Batard

    Mars, avril et mai 1986 : il essaye d'atteindre le pôle Nord (en aller simple, en partant du nord canadien, avec ravitaillement permanent par voie aérienne5), seul pour conduire son traineau pendant 63 jours6. La durée de vol de l'avion qu i le ramènera à Resolute Bay lors de son retour (7 h 30 au lieu des 11 heures nécessaires pour faire le trajet) démontre qu'il était encore loin du pôle lorsqu'il a annoncé « J'ai décidé que j'y étais. » Cet échec n'enlève cependant rien à l'exploit humain7.
    En plus la photo diffusée lors de cet exploit avait été faite en plein ciel sarthois par quelqu'un qui voulait faire la même chose avec moi lors de mon ascension record de l'Everest en 1988 !

  • Je voudrais juste répondre à Marc Batard, pour qui par ailleurs jai beaucoup d'estime, et qui brandit un article de Wikipédia pour prouver que Jean-Louis Etienne a menti en prétendant atteindre le pôle Nord en 1986. La note qui en fait part est extraite d'un livre confidentiel, truffé de contre vérités. Il y avait dans l'avion parti le récupérer et qui a mis plus de 15 heures pour faire l'aller-retour Resolute-le Pôle-Resolute (via Lac Hazen) Bernard Prud'Homme, Michel Franco et Laurent Chevallier, qui auraient donc menti aussi mais surtout, son point Argos était disponible tout les jours chez CLS à Toulouse et prouve sans contestation possible qu'il a bien atteint la latitude de 90°N le 11 mai 1986. On notera par ailleurs que la même page Wikipédia donne le nom de Pen Hadow comme premier vainqueur en solitaire et sans assistance, alors qu'il s'agit de Borge Ousland qui l'atteint le 23 avril 1994

  • Monsieur Hémon, ce que je dis, c'est que nulle part n'apparaît la preuve formelle attestant un tel mensonge. Si dans les jours qui viennent Patrick Filleux prouve ce qu'il avance, alors nous en tirerons les enseignements, mais pour l'instant, aucun média ne semble reprendre cette information (hormis RTL vendredi soir), et ça soulève en moi des questions.
    Monsieur Batard, merci pour votre réponse très correcte, mais ce qui m'intéresse ici, ce ne sont ni Nicolas Vannier ni Jean-Louis Etienne, mais bien les époux Gicquel. Je vous rassure encore : je n'aime pas les tricheurs. Je vous tiendrai au courant dès lors que j'aurai reçu des nouvelles de Norvège.
    Bonne soirée à vous deux.

  • Bonjour,

    Je viens d'apprendre que le continent antarctique a bien diminué récemment (réchauffement climatique ?), puisqu'il ne faut skier plus que 2.045 km pour le traverser maintenant...

    Moi, je croyais que c'était bien plus grand que ça, l'Antarctique, dans le genre 4.000 km et même plus...
    Mais apparemment, ces deux avocats Parisiens ont remis les pendules à l'heure !
    La glace Australe fond à vue d'œil, et c'est maintenant prouvé ! Grâce à eux ! (COP21)
    Merci à Stéphanie et Jérémie Gicquel de nous l'avoir démontré.

    Ghislain.

    PS: Et aux petits malins et mesquins qui se moquent parce que ces deux-là ont pris un guide Norvégien, qu'ils ont masqué les 5 ravitaillements par avion, les 47 sponsors, les 100.000 euros de budget et seulement 126 articles dans la presse (cf leur blog), je ne vois là que de la jalousie et de la mauvaise foi !
    Ils voulaient juste nous dire que l'Antarctique avait rétréci de 2.000 km, à l'occasion de la COP21 ! Et la presse a simplement relayé l'info, c'est tout.

  • Pour une vraie traversée suivant google Earht , au minimum 3700KM voir plus de 4000KM. Ce mystérieux endroit interdit d'accès libre, ou de survol? Finalement de tous les temps, hormis les militaires, personne ne connait cet endroit.

  • Merci Christian pour les précisions. Il faudrait donc que quelqu'un corrige Wikipedia . De toutes les façons, faire le pôle avec des ravitaillements n'a pas beaucoup de sens sauf pour les personnes qui veulent faire croire qu'ils font des exploits !
    Marc Batard

  • Merci à Christian de rétablir quelques contre-vérités sur la place publique concernant notamment Jean-Louis Etienne. C'est courageux tout autant qu'admettre ces erreurs comme le fait Marc Batard.

  • "....alors qu'il s'agit de Borge Ousland qui l'atteint le 23 avril 1994"

    Ah ! Tiens, le fameux Borge Ousland qui a fournit le "guide" Are Johansen pour Stéphanie et Jérémie Gicquel, celui qu'ils ont "effacé" et dont il ne faut surtout pas parler en France ?
    Bizarre...
    Quant à Jean-Louis Etienne et le Pole Sud, j'espère que tout le monde a lu son bouquin "Trans antartica", et bien compris la problématique des sponsors, du pognon, des médias, et de l'ambiance humaine totalement pourrie durant les expéditions polaires...
    Le même genre que pour Stéphanie et Jérémie ... Encore...

  • Stephane,
    Merci pour cette enquête très intéressante !
    Quel dommage que le monde de l'aventure soit ternie par ce genre de récits non véridiques. Pour être honnête je m'en doutais un peu. Pour avoir pratiqué un peu la vidéo pendant mes aventures, certaines prises de vues sont impossibles sans aide exterieure...
    Brieg

Les commentaires sont fermés.