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MÉLUSINE MALLENDER #3 : LES PIÈGES DE LA ROUTE
27 000 kilomètres à moto et en solitaire à travers 14 pays de l’Asie du Sud, c'est l'expédition accomplie par Mélusine Mallender depuis l'Indonésie jusqu'à l'Iran, via notamment le Myanmar, le Bangladesh, l’Inde, le Népal ou encore encore le Pakistan. Troisième volet des aventures de Mélusine, l'occasion pour elle de nous raconter les pièges de la route.
(LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT) Sur les routes d'Asie, les obstacles et les tracas administratifs sont d'emblée nombreux. Et ce depuis le départ dans la capitale de l'Indonésie. «J'ai du attendre un mois avant qu'on récupère ma caisse avec ma moto. Elle avait été égarée !».
Une escale forcée qui incite la membre de la Société des Explorateurs Français à lier connaissance à Jakarta avec des femmes engagées, dont Navilla, moto-taxi (O-Jek), «un petit bout de femme incroyable qui parle 5 langues et une boule d’énergie».
D'autres rencontres en Indonésie marquent l'exploratrice franco-britannique, comme celle avec Lidia et Vanessa, deux étudiantes vivant leur jeunesse dans une société très marquée par l'Islam et ses interdits. L'une des deux jeunes filles la bombarde de questions : «Est-ce normal qu'une jeune fille doive passer un test de virginité pour aller à la fac ou devenir policière ?».
Mélusine écoute mais sans juger : «A chaque rencontre, je suis une éponge. Je suis dans l'empathie. C'est l'occasion pour ces femmes de témoigner, ce qui est quasi impossible dans leur société».
Une rencontre l'a rend optimiste, celle d'une auteure d'un livre sur l'orgasme sexuel chez la femme. «Une enquête fouillée qui prouve qu'une épouse qui connaît bien et mieux son corps a un meilleur dialogue avec son conjoint. C'est source évidemment d'épanouissement et d'une forme d'indépendance».
Une autre rencontre est marquante en Indonésie, celle avec un transsexuel, longtemps rejeté par sa famille. «Il vient de créer un madrasa pour permettre aux trans rejetés par la société d'étudier le coran et d'avoir un lieu de prière».
Les langues se délient en Indonésie, puis en Malaisie et en Thaïlande. Les passages aux frontières sont en revanche à chaque fois compliqués : «C'est épuisant ! Il n'y a pas eu un pays simple. Tout se résout généralement lorsque l'on a trouvé le chef du chef». Au Myanmar, alors en pleine élection, le climat vire même à l'inquiétude et à la suspicion. Voyage sous escorte, Mélusine s'adapte en routarde désormais aguerrie. (À SUIVRE)
Stéphane DUGAST
Auteur, reporter et secrétaire général de la Société des Explorateurs Français.
Photographies © Zeppelin-network