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MÉLUSINE MALLENDER #2 : LES RACINES DE L'AVENTURE
27 000 kilomètres à moto et en solitaire à travers 14 pays de l’Asie du Sud, c'est l'expédition que Mélusine Mallender a conduite depuis l'Indonésie jusqu'à l'Iran, via notamment le Myanmar, le Bangladesh, l’Inde, le Népal ou encore encore le Pakistan. Deuxième volet des aventures de Mélusine et retour sur la genèse de cette expédition engagée sur les voies de la Liberté.
(LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT) En matière d'expéditions au long cours à moto et en solitaire, la « naissance » de Mélusine Mallender remonte à 2010. Cela fait suite à un pari un peu fou, celui d’offrir une dernière et lointaine chevauchée à sa moto d'alors : une Honda Varadero 125 cm³, 8 ans d'âge et 110 000 kilomètres au compteur.
«Une moto tout juste bonne pour la casse d'après mon garagiste. Ça m'a donné l'envie de la conduire jusqu'au Japon, son pays d'origine et de vivre au départ une aventure somme toute très personnelle…».
Direction donc le pays du Soleil Levant depuis Paris, via la Suisse, l'Autriche, l'Ukraine, la Russie, l'Ouzbékistan ou encore la Mongolie. Durant 4 mois d'expédition, Mélusine va parcourir 22 000 kilomètres, et évidemment vivre mille et une péripéties.
Une anecdote continue de la faire sourire « Un jour, un douanier insistait pour voir absolument le vrai conducteur et propriétaire de la moto. Ça ne pouvait être selon lui qu'un homme et pas moi ! ».
Cette odyssée sur sa "vieille" Honda 125 va finalement s'arrêter net à Vladivostok. Cette première expédition agit cependant comme un puissant révélateur.
Dès l'année suivante, Mélusine repart seule et à moto, cette fois direction l'Iran. « Ce pays, ses habitants et sa culture m'attiraient irrésistiblement. Et puis nombre de mes proches me le déconseillaient par peur de l'inconnu et surtout par méconnaissance. Alors je suis partie ! ».
Nouvelle moto (une Honda Crossrunner 800 cm³), nouvelles rencontres et nouvel électrochoc. Après les routes persanes et la découverte d'un pays à la liberté muselée, Mélusine décide de partir sur les routes et les pistes de l'Afrique de l'Est, depuis l’Éthiopie jusqu'en Tanzanie.
Baptisée «Lucy» en hommage à la première représentante de l'espèce humaine, sa Triumph Tiger 800 cm³ va avaler sans ciller 13 000 kilomètres en 4 mois.
Les rencontres seront nombreuses et porteuses. Mélusine interroge sans relâche des gens et surtout des femmes sur la liberté, « une notion finalement très philosophique, très personnelle, voire parfois impalpable ». Des confessions et des réactions l'étonnent.
Cette «matière première» permet à Mélusine de se forger d'intimes convictions : « J'ai interrogé des gens à qui on avait jamais poser la question, ou même qui ne s'était jamais posé la question. Je devenais ainsi créateur de débats. C'est stimulant. Dès lors, j'ai eu envie d'aller voir plus loin ! ».
Au fil de la route et des rencontres, Mélusine construit sa réflexion et surtout structure sa pensée autour de la Liberté. « C'est la quête désormais de tous mes voyages ! La liberté, c'est un mot qui n’existe pas dans certains pays. Il est souvent inconnu des femmes. Certaines ne l’avaient même jamais entendu. Ce terme est souvent confondu avec dormir ou être heureux. Des appréciations très révélatrices de ce que signifie liberté dans ces pays ».
Voilà désormais Mélusine lancée sur les voies de la liberté en quête de sens, de rencontres, d’imprévus et de ce qui fait le sel de ce genre d’aventures. (LIRE LA SUITE)
Stéphane DUGAST
Auteur, reporter et secrétaire général de la Société des Explorateurs Français.
Photographies © Zeppelin-network