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L’ETONNANT MONSIEUR KASPER #3 [BEST-OF]

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Un atelier à quelques encablures de la capitale. S’y entasse une multitude d’objets hétéroclites, en majorité des sculptures. Une ambiance sans pareil. Un joyeux bric-à-brac «en constante mutation» dixit son propriétaire très bavard. Bienvenue chez Kasper. Troisième volet d'un portrait consacré à un artiste pas comme les autres. 

 

(LIRE L’EPISODE PRECEDENTLa démarche de Kasper se base sur l’action. Sa fougue et son énergie font le reste. Paradoxalement, un zest d’énergie est nécessaire selon lui.

Dans son atelier des Hauts-de-Seine, aux fonderies Sarralheiro dans la Saône-et-Loire ou chez Chapon à Bobigny, l’artiste travaille sans relâche. «Je vais à l’atelier comme je vais à l’usine». Ces mots de Fernand Léger que son père lui rappelait quotidiennement, sont devenus siens. «Le travail est la discipline de l’artiste».

Concernant son œuvre, les spécialistes sont formels : «écouter les silences de ses bronzes, des ses terres cuites patinées ou de ses bois polychromes». Alors, on se tait. On écoute. On regarde quand subitement Kasper surgit tout en poursuivant ses explications. «Ses élucubrations» persifleraient les mauvaises langues rétives devant tant d’enthousiasme et de passion.

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Dans son merveilleux bric-à-brac s’entassent un trophée de chasse, des statuettes du Pacifique «achetées à prix d’or à une galerie» et des sculptures nombreuses… 

Alix arrive. Un jolie brin de femme. Des prunelles qui pétillent. Un sourire à faire décrocher la lune à plus d’un marin. Rapides présentations. Parisienne de naissance, Alix est créatrice de mode. «Styliste-modéliste», c’est écrit sur son élégante carte de visite qu’elle vous tend «C’est une vraie artiste. Elle a travaillé chez les plus grands» ne manque pas d’ajouter le propriétaire de l’atelier en bon communiquant.

Leur collaboration est née d’une rencontre fortuite. «Au mariage de l’une de mes meilleures amies» concède Alix. Interminables palabres sur le monde de l’Art. Kasper a l’enthousiasme contagieux. Il revient d’un drôle de voyage sur un bateau gris. Un univers a priori éloigné de la mode. Alix écoute. Elle opine. Elle questionne. La jeune artiste est conquise par les 1001 idées à la minute du plasticien.

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Naît l’idée d’une collaboration et d’une production singulière : la création d’une robe de créateur inspirée de la frégate «Dupleix» et de l’homme-poisson. Deux univers chers à Kasper. Depuis, son  embarquement de l’artiste sur la frégate de la Marine, le monde militaire l’habite en effet. Ses missions de guerre. Ses systèmes de combat. Ses activités. Son équipage «bigarré et humain».

Les discussions avec son ami Serge Marko, peintre officiel de la Marine, ont du également l’imprégner. «Je lui dois beaucoup» concède-t-il subitement timide.

LIRE L'ARTICLE : L'ADIEU AU PEINTRE SERGE MARKO

Court silence avant que la discussion ne reprenne. A bord de la frégate Dupleix, l’homme-poisson s’est baladé. Sûrement, sous l’œil réprobateur de certains marins. «Ils étaient très curieux» dément l’intéressé. L’artiste de Paris a également «crobardé».

«Beaucoup mais j’ai tout laissé à l’équipage». Kasper a photographié. «Un univers incroyablement riche». L’artiste-plasticien a également sculpté.

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A défaut du pacha abhorrant le culte de la personnalité, çà sera Jean-François Dupleix (1697-1763). «Un marin incroyablement romanesque. C’est ce que j’ai voulu montrer dans ma sculpture». Depuis la pièce en terre cuite a sérieusement «morflé». La faute à des bagagistes peu scrupuleux lors de l’avion retour depuis Toulon. Fabien a besoin d’aide et de conseils. Kasper doit filer. Alix peut enfin parler. Son concept de robe, mi-homme poisson, mi bateau, la passionne depuis ce «fameux» mariage.

Spécialiste du vêtement de femme, Alix compte développer une robe ainsi qu’un sac à main sur cette même thématique. «C’est un accessoire indispensable pour la femme moderne». En pleine conception des volumes, la jeune styliste travaille ardemment à la recherche de fournisseurs et de fabriquants.

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Kasper vient enfin de valider le concept et ses motifs. Pour les matières de la robe, il s’agira de maille, «c’est très marin», et de cuir. «C’est épuré en références à l’uniforme». Quant à l’association des deux, «elle sera inattendue pour un tel modèle».

Quant aux codes couleurs, la créatrice a choisi le contre-pied. Le rouge est devenu rose. Le bleu : violet et bleu ciel. Le tout sera travaillé sur un cuir blanc, «plus pur et plus lisse» sur lequel sera sérigraphié un visuel résolument graphique du sculpteur aux multiples talents.

«En fait, un crayonné de la frégate et des hommes-poissons». Kasper revient déjà, une idée derrière la tête. «Et si on faisait une séance-photo ? ». Décidément, «Kasper ne fait que du Kasper». Et c’est comme çà qu’on adhère à tant d’audace. (A SUIVRE)

Stéphane DUGAST
Illustration Kasper /
Photographies Stéphane DUGAST

 

EN SAVOIR +
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