Lancé en 2007, le blog Embarquements cesse momentanément ses parutions.
RETRO 2017 : FEVRIER
Pour cause d’inventaires et d’activités créatrices intenses, le blog Embarquements vous propose en ce début d’année 2018 une rétrospective de l’année écoulée. L’occasion d’ouvrir la malle à trésors de ce blog créé il y a tout juste 10 ans par Stéphane Dugast et de mettre en avant 12 post (un par mois) de l’année 2017. Second post et pleins feux sur un moyen de transport d'antan : le Zeppelin.
Le 2 juillet 1900 le premier dirigeable géant construit par l'ingénieur allemand Ferdinand von Zeppelin (1838-1917) vole au-dessus du lac de Constance. C'est le début de l'épopée des dirigeables géants qui prendra tragiquement fin en 1937 lors de la catastrophe du Hindenburg. Un livre de Gérard A. Jaeger revient sur cette incroyable histoire.
Il y a tout juste cent ans, Ferdinand von Zeppelin disparaissait. Le père des dirigeables géants ne verra pas l'apogée au cours des années 1930 des engins dont il fut le génial concepteur en avance sur son temps. Gérard Jaeger retrace l'aventure des paquebots du ciel dans son livre ZEPPELIN ou l'incroyable histoire des dirigeables géants.
Pour comprendre la performance d'ingénierie que représentait ces structures à l'époque, il faut probablement (re)préciser ce qu'est un dirigeable géant. Il s'agit d'une structure rigide oblong faite de poutres métalliques et de câbles, supportant une nacelle et recouverte d'une enveloppe. A l'intérieur de cette structure sont placés plusieurs ballons étanches qui contiennent le gaz plus léger que l'air, en l'occurrence de l'hydrogène, hautement inflammable.
Aujourd'hui on utiliserait de l'hélium, moins performant, mais inerte. Gérard Jaeger décrypte d'ailleurs la raison historique pour laquelle l'hydrogène était employé, à la place de l'hélium produit principalement aux Etats-Unis et soumis à embargo.
En terme de conception de structure la performance est impressionnante : le Hindenburg, dernier né des usines Zeppelin mesurait près de 250 m de long pour 45 m de large.
L'une des innovations principales, aspect peu creusé par Gérard Jaeger, est l'utilisation massive de l'aluminium à une époque où l'on se posait encore la question du bois ou du métal pour la construction aéronautique (voir par exemple Wings of wood, wings of metal, d'Eric Schatzberg, Princeton University Press, 1998).
Le livre de Gérard Jaeger adopte un point de vue historique en laissant de coté les aspects techniques.
Il n'en n'est pas moins méritoire et d'une lecture aisée, dans une langue rythmée qui le rend facile d'accès. Il réhabilite Ferdinand von Zeppelin, pionnier de la construction aéronautique, à qui on a souvent attribué, à tort, des intentions belliqueuses.
Le livre de Gérard Jaeger trouvera donc son public parmi les passionnés ou parmi ceux qui souhaitent en apprendre un peu plus sur cette épopée.
Et pour rester dans l'aventure, sous toute ses formes, un petit bonus d'Embarquements. Rappelons une séquence du troisième opus de la saga d'Indiana Jones, La dernière croisade : Jones père et fils s'échappent en biplan du Hindenburg initialement en partance pour les Etats-Unis. Sauf que cela se passe en 1938, tandis que le Hindenburg est détruit le 6 mai 1937…
Spécialiste de l’histoire de la première moitié du XXe siècle, Gérard A. Jaeger est un historien, essayiste et romancier né en Suisse. Il est notamment l’auteur de biographies de navigateurs (Vespucci, Forbin, Tabarly…), et d'un essai remarqué Il était une fois le Titanic (L’Archipel, 2012).
Zeppelin ou l'incroyable histoire des dirigeables géants. Editions de l'Archipel, 272 pages, cahier photos 8 pages, 20 €. En librairie le 15 février 2017.