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MONDES POLAIRES - Page 10

  • DANS LES GLACES 3 |3

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    Il neige sur Brest ! En ces premiers jours du mois de décembre, un climat presque «polaire» règne sur la pointe Bretagne. De quoi raviver bien des souvenirs aux marins du Remorqueur de Haute Mer (RHM) Malabar. Six mois plus tard, le commandant raconte, avec ferveur, cette mission peu ordinaire. Là-haut, tout là-haut, «seuls les glaces et le temps sont maîtres» dit un proverbe inuit. Philippe Guéna, le pacha, et ses marins étaient prévenus…

    De glorieux anciens, comme le commandant Charcot (1867-1936), se sont illustrés dans cette région du globe. Vous vous êtes vous imprégnés de ses récits ?

    D’abord, je suis un marin chanceux puisque j’ai eu la chance à plusieurs reprises de mener de naviguer dans le grand Nord. Une première fois avec la goélette Belle Poule en 2000, une autre fois avec le bâtiment hydrographique Beautemps-Beaupré ou plus récemment avec la goélette L’Etoile au large de l’Islande.

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    Je suis donc un marin privilégie qui forcément s’est imprégné de ces récits maritimes. Les épopées polaires de Charcot forcent le respect et vous donne l’envie de naviguer là-haut. Vous savez, le marin est un animal rêveur. C’est ce genre de lectures qui l’imprègne et lui donnent de l’allant.

     
    Comment votre équipage a-t-il ressenti et vécu cette mission ?

    Nous avons vécu une expérience unique. Tous, nous avons eu des yeux émerveillés. Nos visages radieux sur les photos l’attestent. A notre retour à Brest, nos proches ou nos amis se sont montrés plus empressés qu’à l’accoutumée d’en savoir plus. Autre preuve manifeste de l’originalité de cette mission, la fréquentation de à notre blog.

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    Notre blog a eu, me semble-t’il, un écho plus large que le public d’initiés habituel compte tenu des commentaires laissés. Beaucoup d’Internautes, sans réel lien avec la Marine, ont communiqué avec nous.

    Je pense que ce « périple nordique » a suscité l’adhésion et fait rêver bon nombre de terriens plus habitués aux néons des bureaux qu’au grand large et à la glace. J’en suis d’autant plus ravi que cette mission a également prouvé que les Remorqueurs de Haute Mer sont des bâtiments, malgré leur ancienneté, encore adaptés et vaillants dans les glaces !
    De surcroît, mes marins ont su démontrer leur savoir-faire. Enfin en matière de coopérations, les échanges avec nos homologues danois, habitués à naviguer encore plus au nord que nous, ont été fructueux. Ils nous ont racontés leurs missions dont un récent sauvetage. Une fortune de mer qui aurait pu s’avérer catastrophique.

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    Quels souvenirs gardez-vous en tête de cette mission ?

    Ils sont nombreux, trop nombreux. C’est un privilège rare de naviguer au milieu des glaces, à la vue d’icebergs majestueux ou de la banquise. En terme de dépaysement, on a été servi !

    De surcroît, cette mission s’est avérée fort utile. En terme d’hydrographie, la zone est loin d’être identifiée. Nos navigations ont ainsi permis de dresser des constats sur place qui pourront s’avérer par la suite profitable à d’autres.

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    Avec le réchauffement climatique, l’ouverture du passage du nord-ouest, les ressources énergétiques encore enfouies, l’Arctique va être au cœur d’enjeux futurs à la fois géopolitiques, économiques, écologiques et diplomatiques.

    La présence du Malabar, battant pavillon tricolore, a montré que la France pouvait être présent dans cette zone et jouer un rôle… » (FIN) 

    Propos recueillis par Stéphane DUGAST
    Photos
    © RHM MALABAR

     

    CB2961.jpgRetrouvez l'intégralité du REPORTAGE paru dans COLS BLEUS, le bi-mensuel de la  Marine sur CALAMEO
    - Le récit des marins du Malabar
    - L'édito 
    - & l'entretien
    du pacha en intégralité.

     

  • BONNES ONDES

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    logo_franceinter.gifPRESENTATION de l'émission radiophonique animée par Gwenaëlle ABOLIVIER - Bonsoir et Bienvenue à tous dans «Partir Avec», notre émission du voyage et de l’ailleurs ! Ce soir, nous avons rendez-vous avec « un phénomène pas banal », comme le disait Charcot, explorateur polaire, ethnologue et écrivain à l’âme d’artiste, qui se définit comme un nomade, un arpenteur romantique des confins du monde, possédant le don d’ouvrir le champ des possibles... comme de repousser la ligne d’horizon.

    Notre homme ne mâche pas ses mots et a très tôt la vocation d’un ailleurs et d’un autrement, se prenant de passion pour les Terrae Incognitae de notre planète, voulant percer le mystère des immensités blanches de l’Arctique et de l’Antarctique. Pendant près de 30 ans, il est le chef des Expéditions Polaires Françaises et ne cessera d’arpenter et d'organiser des explorations vers les terres gelées du Groenland et celle de la Terre Adélie, au pôle sud.

    Ce soir dans «Partir Avec», à vos anorak et bonnet de laine, nous mettons nos pas dans ceux d’un explorateur humaniste, nous avons rendez-vous avec Paul-Emile Victor, celui qui disait: «Vis comme tu penses, sinon tu finiras par penser comme tu vis !»

    RDV mercredi 10 novembre à 21 heures
    Podcast sur le site de l'émission PARTIR AVEC

  • PUBLICATION STRATEGIQUE

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    © With the courtesy of Alhrep

    «Les Pôles», c'est la thématique du dernier numéro du Bulletin d'études de la Marine. Une publication référence sur les océans, la géopolitique maritime et ses acteurs.

    Les_poles.jpgLA CHRONIQUE Au pôle Nord comme au pôle Sud, les glaces sont reines. Situés aux deux extrémités du globe terrestre, l'Arctique et l'Antarctique sont deux déserts blancs longtemps restés à l'écart du monde.

    Si l'on néglige souvent de mentionner l'Antarctique comme le sixième continent de notre planète, l'Arctique est quant à lui en majeure partie un océan entouré de terres habitées, parsemées d'îles telles que le Groenland.

    Au sud, l'Antarctique est une vaste terre encerclée par le large océan austral, sur laquelle, exceptés quelques centaines de chercheurs et scientifiques de passage, aucun être humain n'habite.

    Soumises à des froids intenses, à la nuit polaire la moitié de l'année ainsi qu'à des phénomènes magnétiques longtemps restés inexpliqués, ces deux régions extrêmes de notre planète fascinent par leur beauté autant qu'elles effraient par la rudesse de leur climat, par les dangers encourus et leur isolement.

    Les pôles sont désormais au cœur des préoccupations géopolitiques, stratégiques et environnementales, dérèglements climatiques obligent. Autant de questionnements et d'approches que le dernier numéro du Bulletin d'études de la Marine  aborde dans un numéro spécial intitulé «Les Pôles».

    120 pages d'enquêtes et d'entretiens, dont une enquête «Dans les pas de Paul-Emile Victor», un portrait de l'aventurier polaire et l'interview de son fils, font de cette publication une référence pour les lecteurs (marins) curieux...

    Stéphane DUGAST

    *

    VERSION NUMERIQUE. A lire en intégralité sur le web à :  http://www.cedoc.defense.gouv.fr/Les-Poles-no47-Mars-2010

    VERSION PAPIER. Bulletin d'études de la Marine N°47. A commander en appelant le 01 44 42 82 13 ou en écrivant  au Centre d'Enseignement Supérieur de la Marine (CESM) - BP 8 - 00300 Armées.

  • BANQUISE MEURTRIERE

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    BRISE NET !
    Récit et photographies de Stéphane DUGAST

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    © Infographie - Arnaud Créachcadec

    Un rêve : être le premier Français à atteindre le pôle Nord en solitaire et sans ravitaillement. Une quête brisée nette après 18 kilomètres de marche...

    FCB pic 5 W.jpgImpossible de fermer l'œil malgré la fatigue, les 6 heures de décalage horaire à digérer, les 25 décollages et atterrissages en 2 jours et les 32 heures du voyage retour. La nuit a été presque blanche. Et cauchemardesque. Comme une prémonition.

    Au réveil, la radio crachouille ses flashs infos du matin. La litanie habituelle des catastrophes en France et à l'étranger. Les résultats sportifs du week-end aussi. De grandes épopées également comme le tour du monde à l'envers victorieux de Jean-Luc Van Den Heede après trois tentatives infructueuses.

    Pendant ce temps, «Le Cham» alias Frédéric Chamard-Boudet poursuit son aventure à lui. «Là-haut» sur la banquise, à quelques kilomètres de Cape Archtcheschy tout au nord de la Sibérie. Là où nous l'avons laissé sur la banquise à -40°C dans sa tentative en solo et en autonomie complète. Le pôle est encore loin, 980 kilomètres exactement. Encore 60 jours d'effort...

    Entre terre et océan

    La banquise blanche à perte de vue. La lumière est comme tamisée. Le soleil bas au-dessus de l'horizon. LaFCB pic 9 W.jpg montre affiche pourtant 16 heures tapantes.

    Juste devant nous s'étend l'océan Arctique glacial. Derrière, la terre la plus septentrionale en Sibérie. Hormis quelques bidons d'essence et une cabane enfouis dans l'épaisse couche de neige, rien ne distingue la terre de l'océan gelé.

    Posé depuis quelques minutes sur ce sol immaculé, les deux hélicoptères de l'aviation civile russe tranchent avec le paysage dépouillé. Autour des deux carlingues à la robe orange et bleue, on s'affaire religieusement autour de deux pulkas.

    Dominik Ardouin, l'aventurière franco-finnoise est rapidement prête à en découdre avec le grand blanc, sa pulka jaune solidement arrimée.

    Frédéric Chamard-Boudet range méthodiquement ses effets après avoir essayé son fusil dans le froid. Pour s'attaquer au pôle, chaque aventurier embarque une arme. Les rencontres avec un ours polaire sont courantes.

    Marin dans la brume

    FCB pic 20 W.JPGLes ultimes préparatifs des deux aventuriers se font sans précipitation et dans le calme. Les deux sont presque muets. Complètement dans leur bulle.

    Derniers réglages. Sanglage de la pulka et des boots de traction sur le baudrier. Ajustage du masque sur le visage pour se protéger du vent polaire. Dernières accolades avec les accompagnateurs. Personne ne pipe un mot. I

    ndifférents à cette préparation quasi silencieuse, les pilotes multiplient les allers-retours entre les hélicoptères et la cabane. Il faut refueler les deux hélicos pour rentrer à la base de Sredny à une heure et quart de vol.

    Dominik Ardouin s'est déjà élancée depuis quelques minutes lorsque le marin et sa pulka couleur pomme et cerise s'ébrouent. Derniers regards. Ultimes encouragements.

    En guise de salut, les bras et les bâtons de skis s'élèvent et s'agitent. L'aventurière haute comme trois pommes et sa pulka de 50 kilos ont déjà disparu à l'horizon.

    Plus que le bruit des skis raclant la neige. La brume enveloppe le «marin des glaces». La nuit polaire ne va pas tarder à tomber.

    «Il a échappé de peu à la mort...» 

    FCB pic 12 W.jpgKlaxon et bruit de sirènes. Paris la nuit. Paris le jour. Réveil difficile. Rapidement déballer le sac de reportage et laver le linge sale avant de foncer à la rédaction de l'hebdomadaire de la Marine.

    L'odyssée sibérienne est terminée. Les rêvasseries aussi lorsque retentit la sonnerie du téléphone. «Frédéric a déclenché sa balise Argos. Il a échappé de peu à la mort...». À l'autre bout du fil, la voix de son épouse Véronique s'étrangle. Stupeurs et tremblements.

    Autre coup de fil, Cerpolex les organisateurs français des expéditions polaires de Frédéric, Christine Janin, Jean-Louis Etienne et de tant d'autres. «Frédéric est en mauvaise posture. D'après son coup de téléphone, il est tombé dans une eau à -1.8°C pendant 4 minutes. Il aurait quand même réussi à monter son bivouac et tente de se réchauffer les mains».

    Tout va très vite dans la tête. L'eau à -2°C. La température de l'air oscillant jusqu'à -30°C. Aucune source de chaleur excepté une tente à monter et un réchaud à allumer mais avec les pieds et les mains gelés...

    Un vrai martyre ! Je me rappelle mon retour dans l'hélicoptère. Mes mains et mes pieds gelés que j'ai eu mille peines à réchauffer près d'une source de chaleur. Si dérisoire par rapport à ce que doit endurer le «marin des glaces».

    Pendant 3 jours, les secours s'organisent. Les coups de téléphones seront innombrables. Les marques d'affection aussi. Viendra la plus belle, celle d'un officier de marine épris lui aussi d'aventure : «Le vrai défi est bien celui dont l'issue reste incertaine...».

    Frédéric sera sauvé.  Le précédant à son départ depuis la terre la plus septentrionale, Dominik Ardouin disparaîtra deux jours plus tard. Jamais son corps ne sera retrouvé, «englouti» par la banquise meurtrière cette année là.

    «Là-haut», tout là-haut, sur la banquise, la moindre erreur peut s'avérer fatale...

    logo cb.jpgRécit publié dans Cols Bleus, l'hebdomadaire de la Marine nationale depuis 1945.

  • RECIT POLAIRE 3|3

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    EN COULISSES 3|3
    Récit et photographies de Stéphane DUGAST

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    Sept décennies après ses hivernages au Groenland oriental, j'ai glissé mes pas dans ceux de Paul-Emile Victor (1907-1995) afin de raconter le destin d'une des figures emblématiques de l'aventure polaire du vingtième siècle et une région du globe en pleine mutation. Ultime volet du récit de cette aventure polaire racontée dans un livre, une exposition, un film documentaire et dans la presse.

    FCB pic 15 W.jpgC'est lors d'un quart pendant une nuit étoilée que l'idée de réaliser ces voyages-expéditions en milieu polaire a germé. Sur le pont détrempé de la goélette de la Marine nationale Belle Poule, le Groenland et Paul-Emile Victor se sont enfin conjugués. Clin d'œil à ma vocation polaire, le marin-aventurier Frédéric Chamard-Boudet, dit «Le Cham'», achevait sa carrière dans la Royale sur ce navire-école.

    Frédéric, je lui dois ma première expérience polaire. Solide gaillard bâti comme un deuxième ligne de rugby, ancien radio transmetteur chez les commandos Marine, le «Cham'» est un passionné de voyages et d'expéditions.

    En digne héritier des marins explorateurs comme Pierre Loti ou Jules Dumont d'Urville, découvreur de la terre Adélie, ce fondu de voile a décidé de marcher sur un océan et de rejoindre, en solitaire et sans ravitaillement, le pôle nord depuis la Sibérie. 

    Reporter «officiel» de son expédition, c'est à cette occasion que j'ai découvert le monde polaire. En Sibérie centrale durant l'hiver 2004, j'ai ainsi effectué mes premiers pas au pays des glaces.

    Au cap Arkitcheski, à la pointe de l'île Severnaya zemiya, j'ai pu contempler la banquise pour la première fois de ma vie. D'abord, depuis le hublot de l'Iliouchine 8, l'un des deux hélicoptères de l'aviation civile russe dans lesquels avec d'autres membres d'expéditions nous avons embarqué. Vue du ciel, cette  vaste étendue blanche à perte de vue, avec ses longues cicatrices et ses fractures causées par les courants, m'a instantanément fasciné. Au sol, le silence de cathédrale qui y règne m'a figé.

    Ce jour là s'étendait l'océan arctique glacial à perte de vue. Droit devant, le pôle nord à 980 kilomètres. Pour l'atteindre, 60 jours de marche au moins. Posés depuis quelques minutes sur ce sol immaculé, les deux hélicoptères de l'aviation civile russe semblaient perdus dans cette immensité malgré leur taille imposante. Tandis qu'autour des deux carlingues à la robe orange et bleu aventuriers et accompagnateurs s'affairaient, j'ai pris le temps de m'isoler et de me perdre dans une «forêt» de blocs de glaces sculptés par les marées et les vents.

    Le silence absolu seulement rythmé par ma respiration bruyante m'a saisi. Méditant quelques minutes à l'écart, je me suis imprégné du moment. Dans ce paysage dépouillé calme et fureur de la Nature se mélangeaient. De ces instants trop furtifs sur l'océan arctique gelé est née une intime conviction : revenir s'immerger dans un univers similaire. Russie ? Alaska ? Canada ? Antarctique ? Je ne le savais pas encore.

    L'idée d'un reportage en milieu polaire ne me quittera plus. En Sibérie central, les pieds gelés, les mains engourdies, les lèvres gercées, la chaire de poule en continu et les onglées nombreuses, j'y ai appris un univers et ses dures lois. En me rendant deux ans plus tard sur la côte orientale du Groenland, j'allais de nouveau être aimanté comme «Pôle»-Émile Victor !

    De prime abord sauvage, hostile et figé, les univers polaires révèlent leurs mille et une facettes à qui sait patiemment les arpenter, les regarder, les ausculter, les sentir et les écouter attentivement. On dit d'ailleurs que c'est à ce prix que les icebergs respirent, murmurent, chuchotent puis vous parlent... (FIN)

    «Dans les pas de Paul-Émile Victor» sur Internet, rendez-vous sur : www.danslespasdepaulemilevictor.fr

  • RECIT POLAIRE 2|3

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    EN COULISSES 2|3
    Récit et photographies de Stéphane DUGAST

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    Sept décennies après ses hivernages au Groenland oriental, j'ai glissé mes pas dans ceux de Paul-Emile Victor (1907-1995) afin de raconter le destin d'une des figures emblématiques de l'aventure polaire du  vingtième siècle et une région du globe en pleine mutation. Deuxième volet du récit de cette aventure polaire racontée dans un livre, une exposition, un film documentaire et dans la presse.

    PEV 11 W.jpgEn suivant le sillage de Paul-Emile Victor sept décennies après ses séjours sur la côte orientale du Groenland, pénétrer au cœur des traditions et de l'âme Inuit a été notre leitmotiv. Une suite d'enquêtes minutieuses nous a permis de retrouver les empreintes laissées par «l'ami Paul-Émile», comme nous l'appelons désormais affectueusement.

    Durant ce voyage au fil des glaces, nous avons eu le bonheur de rencontrer les derniers survivants Inuits (désormais octogénaires), témoins des passages du kratouna («blanc» en tunumiutut) «qui écrivait tout le temps et imitait le singe pour faire rire les enfants».

    Tout au long de ce voyage initiatique, notre parcours a également été jalonné par de lumineuses rencontres. Tobias le chasseur, Silba, Gerti ou Max l'étonnant professeur marseillais, tous nous ont raconté, avec ferveur et enthousiasme, la vie contemporaine et celle des «temps anciens».

    En écho aux récits épiques et aux clichés artistiques de «l'ami Paul-Émile», j'ai  été conquis par la magie de cette région du globe pourtant menacée par les effets du réchauffement climatique. Tandis que les glaciers fondent inexorablement, la banquise - le territoire de prédilection des chasseurs Inuits -  se réduit, aussi bien en superficie qu'en épaisseur.

    Les répercussions de ces dérèglements climatiques sont  d'ores et déjà palpables pour la communauté Inuit. En s'amincissant, la banquise a ainsi rendu tout déplacement en traîneaux aléatoire le long de la côte orientale du Groenland. A cause de la disparition de la banquise hivernale dans les fjords durant la dernière décennie écoulée, les Inuits privilégient désormais les bateaux à moteur au détriment des chiens, privés d'activité faute de banquise.

    En réponse à ces changements, la majorité des chasseurs a également préféré tuer ses chiens plutôt que d'en assurer l'entretien. L'utilisation du bateau à moteur s'est systématisée été comme hiver. Les habitants d'Ammassalik sont aux premières loges du réchauffement climatique. Paradoxalement, la plupart des 3 000 Inuits peuplant cette région froide du globe semblent moins inquiets de ces récents bouleversements que les Occidentaux.

    «Les hivers sont plus courts et en plus il fait moins froid !» entend-on dans les rues de Tasilaaq, la principale agglomération concentrant le 2/3 des habitants. À l'inverse des sédentaires déconnectés de leur environnement, la poignée de chasseurs - une soixantaine tout au plus - est, quant à elle, préoccupée par ces dérèglements climatiques.

    Si il est difficile pour les Inuits d'imaginer tous les scenarii d'évolutions climatiques envisagés par la communauté scientifique internationale plutôt alarmiste quant à l'impact de la fonte des glaciers au Groenland sur les activités humaines (élévation du niveau des océans, instabilité des modèles météorologiques,  inflexion des courants marins...), ces récents dérèglements climatiques visibles dans la région d'Ammassalik envoient des signaux forts au reste de la Terre. Les régions polaires sont plus que jamais le baromètre de la planète en surchauffe...

    (A SUIVRE)


    «Dans les pas de Paul-Émile Victor» sur Internet, rendez-vous sur  : www.danslespasdepaulemilevictor.fr

  • RECIT POLAIRE 1|3

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    EN COULISSES 1|3
    Récit et photographies de Stéphane DUGAST

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    Sept décennies après ses hivernages au Groenland oriental, j'ai glissé mes pas dans ceux de Paul-Emile Victor (1907-1995) afin de raconter le destin d'une des figures emblématiques de l'aventure polaire du  vingtième siècle et une région du globe en pleine mutation. Le récit et les coulisses de cette aventure polaire racontée dans un livre, une exposition, un film documentaire et dans la presse.

    DANSLESPAS 4 W.jpgAnimé par les mêmes valeurs humaines et humanistes que notre illustre aîné, j'ai initié, en compagnie de Xavier Desmier, photographe à l'agence photographique Rapho, deux voyages-expéditions au Groenland oriental. Là même où Paul-Emile Victor a séjourné entre 1934 et 1937.

    Avec Xavier, photoreporter rompu et aguerri aux reportages en milieu polaire aux côtés de  Jean-Louis Etienne ou du cinéaste Luc Jacquet (NDLR : le réalisateur du film «La marche de l'empereur»), nous nous sommes rendus pendant l'hiver 2006 dans cette région située juste au-dessous du cercle polaire (66°33' N).

    Au cours de nos pérégrinations en traîneaux à chiens, en bateau, en raquettes ou à pied, nous avons d'abord souhaité partager, en toute simplicité et sans fard, le quotidien des derniers chasseurs nomades afin de mieux comprendre leurs réalités.

    L'été suivant, nous sommes revenus dans cette région polaire accompagnés, cette fois, de Stéphane, l'un des fils de Paul-Émile Victor, et d'Emmanuel Pittet, caméraman et producteur. Avec les mêmes chasseurs Inuits et leurs familles (un privilège rare), nous avons vécu une chasse nomade estivale comme les effectuaient jadis les Eskimos.

    Le but de ce voyage estival consistait cette fois à atteindre le fjord sauvage et inhabité de Kangerlussuatsiaq, le «Presque-pas-tout-à-fait-grand-fjord» en tunumiutut (le dialecte local). C'est sur cette île aux dimensions modestes (2 kilomètres au plus de diamètre) que l'explorateur et ethnologue français a hiverné, entre l'été 1936 et l'été 1937, en compagnie de chasseurs eskimos.

    A Kangerlussuatsiaq distant de 150 kilomètres du village le plus proche, Paul-Émile Victor (dit «Wittou» par ses amis eskimos) a partagé, auprès de sa compagne eskimo Doumidia, le quotidien précaire et authentique de sa famille d'adoption. L'ethnographe y a poursuivi sa méticuleuse enquête ethnologique. Comme ses compagnons, il a chassé également l'ours et le phoque.

    Après 14 mois de vie «comme un Eskimo parmi les Eskimos», de multiples voyages en traîneaux, le scorbut, la faim et d'intenses moments de partage, Wittou a quitté à regrets sa «famille» lors de la débâcle de la banquise.

    De retour en France en septembre 1937, Paul-Émile Victor écrira deux récits de son odyssée au pays des Eskimos. Publiés respectivement en 1938 et 1939, «Boréal» et «Banquise» connaîtront un franc succès auprès du grand public.

    Multipliant conférences et articles dans la presse, l'écrivain-ethnographe deviendra un homme populaire et un infatigable conteur de la société des Eskimos qu'il baptisera : la «civilisation du phoque». (A SUIVRE)

  • CONFIDENCES MARINES 2|4

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    © Stéphane DUGAST

    ECOUTEZ L'INTERVIEW

    podcast

    Logo_LRDLM.jpgRencontre audio avec Stéphane Dugast / Partie 2
    Il est maintenant question de passions polaires

  • AU ROYAUME DES ICEBERGS

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    © Stéphane Dugast

    Un voyage proposé par Grand Nord Grand Large (GNGL) durant lequel Stéphane Victor, fils de Paul-Emile Victor, sera conférencier...

    Image_2_t.jpgL'ESPRIT - Extrait de la plaquette de GNGL / « Nous filons vers le Groenland, la région de Tasiilaq et naviguons le long de la côte orientale du Groenland. En apercevant d’abord la fameuse calotte glaciaire, enjeu de nombreuses recherches scientifiques et d’aventures sportives, nous traversons le cercle polaire pour tenter d’atteindre le célèbre fjord de Kangerlussuatsiaq. Au fil de notre cabotage, nous revivrons cette période héroïque de l’histoire polaire française. Cartes et lieux de dépose rappellent quotidiennement que c’est sur ces côtes que le célèbre ethnologue jurassien forgea sa destiné polaire. Le Groenland, toujours d’actualité, au même titre que le milieu polaire au sens large, est l’enjeu de nombreuses recherches qui ont toutes un point commun : le réchauffement climatique. Prix calculé sur la base d’une réservation en cabine triple, partagée. Selon disponibilité, une catégorie supérieure pourrait être proposée avec supplément. En vous inscrivant pour pourrez choisir de poser une simple option, de payer par chèque, ou directement en ligne (sécurisé).

    Voyage "Groenland, Sur les traces de P-E Victor, Gessain, Perez" Du 29/08/2009 au ou du 08/09/2009 au 08/09/2009 18/09/2009.

     

    GRO504V01.JPGINFOS TECHNIQUES

    Transport des bagages : bateau. Vous ne portez que vos affaires de la journée. Hébergement : cabine triple, double avec salle de bains privée ou partagée, supérieure ou suite. Nourriture : salle de restaurant à bord du bateau. Encadrement : chef d’expédition, spécialiste du milieu polaire, conférenciers, proches des familles Victor et Gessain, des expéditions polaires françaises. Transport aérien : vols réguliers (Icelandair). Groupe : 53 participants maximum. Non compris dans le prix : les assurances, les frais d’inscription, les boissons à bord, les pourboires à l’équipage. Attention conditions particulières d'annulation.

     

    Le site web de Grand Nord Grand Large

  • BANDE-ANNONCE "DANS LES PAS DE PAUL-EMILE VICTOR"

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    Réalisation : Stéphane Dugast
    Production : Méchant Loup Production
    Diffusions : VOYAGE (Groupe FOX) & TV5 Monde
    Prix du jeune réalisateur "Ecrans d’aventures 2007"

    REGARDEZ LA BANDE-ANNONCE (8'30)

  • DU BOUT DU MONDE

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    PRIX DU BEAU LIVRE INSULAIRE 2008

    L'AVIS DU JURY

    OUESSANT2008.jpg«Cet ouvrage de 224 pages, riche de plus d'une centaine de superbes photographies narre une expédition entreprise sur la côte orientale du Groenland durant l'hiver 2006-2007, sur les lieux où 70 ans auparavant P. Paul Émile Victor réalisait son premier séjour au long cours (14 mois) afin de vivre «comme un eskimo parmi les eskimos».

     

    Ce dernier avait effectué l'intégralité de son périple en traîneau ; 70 ans après, la banquise était trop mince pour autoriser les déplacements à traîneau le long de la côte : résultat probable du changement climatique, d'où la seconde partie du titre qui de prime abord peut surprendre, le lien entre Paul-Émile Victor et le changement climatique n'étant pas évident.

     

    En suivant les traces du grand explorateur, ce livre nous invite à une exploration des changements qui en 70 ans ont transformé les paysages et la société inuit. Malgré leur éloignement des centres du monde, ces rivages de l'extrême nord arctique n'ont pas échappé à la globalisation.

     

    La mise à disposition par les enfants de Paul Émile Victor, dont l'un d'entre eux participait à l'expédition, du fond photographique de leur père permet ainsi des vis à vis saisissants des scènes de la vie quotidienne des Inuits à 70 ans d'intervalle.

     

    Quant au changement climatique, il est abordé à travers trois questions d'actualité traitées par des scientifiques renommés en fin de chapitre : les pôles, sentinelles du climat ; les glaces de mer, témoins ou acteurs du changement climatique ? Les impacts attendus du réchauffement climatique sur la biodiversité.


    Au final, servis par des photographies superbes qui se justifient à elles seules le qualificatif de «beau livre», cet ouvrage prête à voir mais aussi à penser : le destin des Inuits et des paysages du Groenland nous invite à une réflexion sur le futur proche de notre planète »


    PRIX BEAU-LIVRE
    FESTIVAL INSULAIRE OUESSANT 2008

    "DANS LES PAS DE PAUL-EMILE VICTOR, VERS UN RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ?"

    Photographies de Paul-Emile Victor & Xavier Desmier.
    Enquête de Stéphane Dugast
    Préface de Nicolas Hulot
    (Beau-Livre) - Michel Lafon éditions, 2007

    Egalement lauréat du Prix du Beau Livre maritime de CONCARNEAU 2008


    OUESSANTb2008.jpgLe Prix du Livre Insulaire a pour but la mise en valeur des écrivains et des livres de la matière insulaire pour des ouvrages récents. Les prix sont décernés aux auteurs. L'insularité s'entend soit par :
    - les auteurs - nés, vivant ou travaillant sur une île, et qui proposent dans leurs ouvrages une inspiration marquée par l'insularité
    - les ouvrages - écrits par des auteurs extérieurs au milieu insulaire, mais dont l'inspiration est nourrie par les îles (réelles ou imaginaires).

    Cinq catégories littéraires étaient concernées : fiction / poésie / ouvrages scientifiques/ littérature pour la jeunesse & beaux-livres.

    Site web du festival du livre insulaire de Ouessant

  • LA-HAUT SUR LA MONTAGNE

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    CULTUREPLAGNE3.jpgPROJECTION DU FILM
    "
    DANS LES PAS DE PAUL-EMILE VICTOR - L'AVENTURE POLAIRE
    "
    UN FILM DE STEPHANE DUGAST


    LUNDI 11 AOUT 2008
    à 21h30


    à CinéPlagne (Entrée gratuite)

    FESTIVAL CULTURE-PLAGNE : Auteurs, carnettistes, illustrateurs, BD reporters et éditeurs ont rendez-vous du 10 au 13 août 2008 pour partager avec le public leur passion du voyage. Durant 4 jours, le festival Culture-Plagne offrira aux visiteurs un festival aux couleurs du voyage, rythmé par les créations de ces artistes "bourlingueurs" accompagné de conférences, ateliers, concours et expositions.

    Site web officiel du festival Culture-Plagne