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GRAND FORMAT - Page 9

  • LA DER' DE LA JEANNE

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    © Jacques TONNARD / Marine nationale

    Sous un ciel breton d'abord capricieux puis radieux, la Jeanne d'Arc a quitté Brest le mercredi  2 décembre dernier pour  son ultime campagne d'application. Récit d'un appareillage pas comme les autres.

    Retentissant. 19 coups de canon. 19 coups de tonnerre à Brest. Comme l'exige la tradition, le premier Ministre François Fillon, a été accueilli avec les honneurs qui lui sont dus sur le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc R97 avant l'appareillage de la quarante cinquième campagne du groupe école d'application des officiers de la Marine. C'est au mouillage sur coffre, « comme un clin d'œil à la tradition » selon le pacha, le capitaine de vaisseau Patrick Augier, que la Jeanne s'est offerte pendant quelques heures aux yeux des brestois. A quinze heures, Monsieur le Premier Ministre est monté à bord afin de s'adresser aux officiers élèves et à l'équipage impeccablement aligné sur le pont d'envol. Durant un cérémonial miltaire parfaitement orchestré et réglé, un étrange recueillement était néanmoins perceptible plate-forme hélicoptères. « Normal, c'est la dernière campagne. Mais nous les marins, on a désormais les yeux tournés vers le large... », précisait le Major Jean-Jacques Nadon, capitaine d'armes de la Jeanne. Quinze heures trente, fin du discours de Monsieur le premier Ministre conclu par un tonitruant : « Vive la France, vive la République, vive la Marine... »

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    © Christophe GERAL

    Effervescent. Foule des grands jours sur le pont d'envol. Plus d'un soixantaine de journalistes s'y presse afin d'immortaliser l'instant. La Jeanne et les marins ont ainsi les honneurs des media locaux, régionaux et nationaux jusqu'à l'appareillage. La veille, France 3 Ouest a même bouleversé ses programmes puisque tous ses journaux d'informations régionaux se sont déroulés en direct du porte-hélicoptères. Une émission de 65 minutes spéciale « La Jeanne en direct » a même été diffusé en soirée*. Même effervescence médiatique le matin de l'appareillage avec des directs des radios assurés jusqu'à la coupure inopinée des liaisons à terre...  Seize heures, la Jeanne appareille. Les visiteurs d'un jour quittent prestement le porte-hélicoptères tandis que Monsieur le Premier ministre reste à bord pour assister aux manœuvres d'appareillage. Embouteillages monstres en passerelle qui  n'empêchent toutefois pas le pacha et l'officier de manoeuvre, le lieutenant de vaisseau Benoît Burgaud, de rester concentrés et appliqués. Appareillage sans anicroches.

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    © Stéphane DUGAST

    Esthétisant. En mer face à la cité du Ponant, le soleil devient radieux. La Jeanne resplendit. Il est temps pour François Fillon de regagner la terre ferme en hélicoptères. Les derniers passagers d'un jour quittent à regret la Jeanne d'Arc, joliment éclairée par une lumière automnale, fendant déjà les flots. Droit devant son étrave : l'océan Atlantique. Direction maintenant le cap Horn, via le Maroc, le Sénégal et le Brésil. Remontée ensuite dans le Pacifique, ponctuée d'escales au Chili et au Pérou, avant de passer le canal de Panama et de se rendre aux Antilles, à New York, à Québec puis à Saint Pierre et Miquelon. Retour en Europe via  Hambourg, Zeebruge, Rouen et Brest. En plus de cette douzaine d'escales, La Jeanne mènera des missions opérationnelles en participant notamment à une opération multinationale de lutte contre les trafics de stupéfiants (Narcops) au large de Dakar (Sénégal), puis à une seconde mission de ce type au large de la Colombie, avant de mener une mission de surveillance des pêches dans les eaux territoriales françaises de Saint-Pierre-et-Miquelon (Polpêche) et d'effectuer le Cadet Training en mer du Nord. En fin de campagne, à Rouen et à Brest notamment, il sera alors opportun de célébrer alors la fin de vie de ce vénérable vaisseau de la Marine. L'an prochain le groupe-école Jeanne d'Arc, composé d'un Bâtiment de Projection de Commandement (BPC) et d'une frégate accompagnatrice, prendra la relève. L'empreinte Jeanne est décidément inoxydable...

    Stéphane DUGAST

    * : Emissions TV visibles sur http://ouest.france3.fr/JEANNEfrance3.png

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    Couv_JeanneDArc BD.jpgA LIRE
    LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97

    (E/P/A – Les éditions du Chêne)
    Photographies de Christophe Géral
    Enquête de Stéphane Dugast
    Préface de Bernard Giraudeau
    Avant-propos de l’Amiral Pierre-François Forissier, chef d’Etat-Major de la Marine
    Grand format « à l'italienne » 395x275 mm
    184 pages. 49.90€

    + d'infos sur www.lajeannelelivre.fr

  • LA JEANNE, UN BATEAU-OPERATIONS : A COEUR VAILLANT !

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    Bâtiment-école de la Marine nationale depuis 1964, le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc a longtemps considéré moins comme une véritable plate-forme opérationnelle qu'un bateau étendard. S'il est avéré que, de par sa dimension d'ambassade flottante, le porte-hélicoptères immatriculée R 97 a organisé lors de chacune de ses escales moult réceptions contribuant au rayonnement de la Marine et de la France, la Jeanne a également mené, au cours de sa riche carrière, des missions opérationnelles, à vocation humanitaire notamment. Comme en mer de Chine, en Amérique centrale ou en Indonésie. Récits de deux missions d'envergure, emblématiques à plus d'un titre...

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  • BONNES FEUILLES

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    BATEAU-HISTOIRE
    LA JEANNE D'ARC S'EN VA-T-EN GUERRE...

    À la Jeanne d'Arc, principalement dévolue à la formation des officiers de la Marine, va succéder un Bâtiment de Projection et de Commandement (BPC) aux capacités opérationnelles incontestables. Quant au porte-hélicoptères «Jeanne» à l'orée de son ultime campagne d'application 2009-2010, les clichés abondent : 1,8 millions de milles nautique parcourus, 46 campagnes d'application, 30 000 marins affectés, 6.300 officiers formés, 762 escales et 89 pays visités... «Bâtiment école, navire ambassade, la Jeanne est un bateau gris résolument atypique» disent d'ailleurs ses marins avant d'ajouter doctement: «La Jeanne, c'est un bateau mythique...». Depuis 1964, le porte-hélicoptères, successeur d'un croiseur-école (1931-1964) du même nom à l'aura inoxydable, a ainsi tissé sa légende grâce à son esprit d'équipage et à ses navigations autour du monde ponctuées d'escales exotiques. Pourtant conçu pendant les «trente glorieuses» et en pleine guerre froide, le porte-hélicoptères R97 répondait alors à des standards opérationnels élevés...


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    EXTRAITS
    «C'est le 8 mars 1957 que tombe par dépêche ministérielle l'ordre officiel de construction d'un porte-hélicoptères. Nom de code du projet ? « PH 57 ». L'arrivée des hélicoptères dans la Marine au début des années 1950 et leur usage intensif, notamment chez les militaires américains engagés dans la guerre au Vietnam, précipite la décision des «têtes pensantes» de la Marine. Ces dernières souhaitent, de surcroît, un bateau marin et guerrier. Le contexte géopolitique et militaire les incite également à choisir judicieusement le format du futur bâtiment-école. Le monde est alors en pleine guerre froide. La France est engagée dans des «opérations de maintien de la paix  en Indochine comme en Algérie. Quant aux puissances alliées, elles concrétisent l'utilisation des hélicoptères comme armes nouvelles et efficaces dans les opérations de lutte contre les sous-marins ou les opérations dites « amphibies ». Après guerre, les américains ont d'emblée planché sur un concept de navire porte-hélicoptères disposant de moyens amphibies. Dès 1955, l'US Navy a ainsi transformé le Thetis Bay, l'un de ses porte-avions d'escorte, en porte-hélicoptères d'assaut. Solution jugée finalement pas assez performante, la construction d'un navire amphibie porte-aéronefs est entériné trois ans plus tard...»

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    EXTRAITS
    «Automne 1964, La Résolue, devenue la Jeanne d'Arc depuis l'été, est fin prête pour s'élancer dans sa première «campagne d'école d'application» autour du monde en compagnie d'un autre bâtiment de la Marine, l'aviso escorteur Victor Schoelcher » pour cette campagne 1964/65. Appareillage de Brest le 9 novembre 1964. Temps maussade et ciel plombé. Cent quarante-cinq officiers-élèves sont alignés en rang d'oignon,  «au poste de bande . Raides comme des « i ». Un vent frisquet souffle dans la rade du port militaire breton. Le cérémonial est rôdé. Visite du ministre aux armées, monsieur Pierre Messmer. Salutations d'usage, revue des troupes alignées en en rangs d'oignon sur le pont d'envol en compagnie du chef d'état-major de la Marine, l'amiral Cabanier. Les marins ne cillent pas. Bref entretien du ministre avec le capitaine de vaisseau Postec, le commandant la Jeanne d'Arc La longue allocution de l'homme politique démarre par un hommage au croiseur de l'école d'application avant de se poursuivre sur la grandeur de la nation française et du métier de marin : «Si la nation n'hésite pas à accepter une charge financière très lourde pour vous instruire et vous entraîner à la mer, malgré un contexte budgétaire rigoureux, vous pouvez sans risque d'erreur, en déduire que la Marine se trouve en pleine période de renouveau et est appelée à jouer un rôle de premier plan dans la Défense nationale». De la Marine, de sa vocation de grand service public et de ses traditions, il est ensuite question. Tout est passé au crible...
    »
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    EXTRAITS
    «Ite missa est... Un Bâtiment de Projection de Commandement (BPC) va succède à la «bonne vieille Jeanne», du fait de capacités opérationnelles adaptées aux évolutions géostratégiques, laissant entrevoir une multiplication des interventions rapides à l'étranger. Les atouts indiscutables du BPC, couplés aux retours d'expériences des récentes missions opérationnelles menées avec succès par la Jeanne d'Arc (Beryx en 2005, Thalathine en 2008)  «malgré l'âge de ses artères» (selon l'un de ses récents commandants) ont incité décideurs politiques et militaires de haut rang à choisir la solution la plus viable : celle du BPC.  Conçu aux normes civiles, le BPC est un navire qui offre une meilleure maîtrise de coûts d'exploitation ainsi qu'un équipage relativement faible : 160 marins contre 600 sur la « Jeanne d'Arc ». Autre facteur décisif, sa meilleure «rentabilité» à la mer, soit une disponibilité de 210 jours de mer par an (voire 350 en cas de besoin) quand la Jeanne, à bout de «potentiel» (disent les marins) approchent péniblement les 150 jours. Bâtiment doté de capacités aériennes conséquentes, naviguant six mois par an, le Bâtiment de Projection de Commandement dispose également d'un hôpital embarqué moderne et adapté pour les opérations humanitaires. Ses hangars permettent un stockage important de vivres, de matériels et de véhicules. 2010 constitue ainsi «l'année de bascule» dans un nouveau processus de formation plus cohérent avec celui des autres écoles navales européennes. Les midships (en troisième année) effectueront ainsi leur sixième semestre dit de «césure» sur un bâtiment très moderne aux capacités interarmées ind
    éniables : le BPC, accompagné d'une frégate. Quant à au porte-hélicoptères Jeanne, il va effectuer, à compter de décembre prochain, son ultime campagne d'application avec les midships de quatrième année de la promotion 2006 de l'Ecole navale. En maintenant l'appellation « groupe école Jeanne d'Arc » - quelque soit les navires choisis pour la formation des officiers de Marine - l'esprit insufflé depuis cinq décennies par le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc va ainsi perdurer. L'empreinte Jeanne est décidément indélébile...»

    Textes Stéphane DUGAST
    Porfolio de Christophe GERAL


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    Couv_JeanneDArc BD.jpgTextes et clichés extraits du Beau-Livre
    LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97

    (E/P/A – Les éditions du Chêne)
    Photographies de Christophe Géral
    Enquête de Stéphane Dugast

    + d'infos sur www.lajeannelelivre.fr