COUSTEAU L'ÉCOLO ?

L’Odyssée va raconter au cinéma (sortie le 12 octobre) le destin - entre ombres et lumières - de Jacques-Yves Cousteau, explorateur et océanographe mondialement connu. Si des polémiques ont récemment fleuri quant à ses actions comme écologiste, il est temps d'en démêler les tenants et les aboutissants. Pleins feux sur l'homme au bonnet rouge et son engagement écolo.

Le cinéma est d'abord souvent étonnant ! C'est le comédien Lambert Wilson qui va interpréter l'explorateur au bonnet rouge. Un Cousteau plus vrai que nature tant sa ressemblance à l'océanographe est frappante sur les premières images (LIRE LA CHRONIQUE).

L’immense succès du film documentaire Océans (co-réalisé par Jacques Perrin en 2010) l'a prouvé : le monde marin peut attirer le grand public dans les salles obscures.

Un appétit auquel le commandant Cousteau n'est d'ailleurs pas étranger grâce notamment à la série de documentaires l’Odyssée sous-marine de l’équipe Cousteau diffusée à la télévision et dans le monde entier, de la fin des années 1960 jusqu'à récemment.

LE MONDE DU SILENCE : SUCCÈS ET POLÉMIQUES

Les plus cinéphiles se souviennent également du premier documentaire co-réalisé par Jacques-Yves Cousteau avec Louis Malle : Le Monde du silence. Palme d'or à Cannes en 1956 et Oscar du meilleur film documentaire l'année suivante, ce film a fait découvrir le monde sous-marins au monde entier. Une polémique a fleuri l'été dernier à propos de ce tournage, des conditions et des abus de l'équipe. (LIRE LA CHRONIQUE).

Resituons nous dans le temps, les océans étaient alors considérées comme un corne d'abondance. On ne parlait pas d'écologie, et encore moins de respect de l'environnement.

Une certitude : grâce à ses odyssées sur son navire sur La Calypso, son mythique bateau, ses documentaires et ses témoignages sur les plateaux TV, Jacques-Yves Cousteau a fait découvrir les océans et leurs fragilités à des générations.

UN DÉFENSEUR DE LA NATURE ET UN PORTE-ÉTENDARD

A l'instar d'Haroun Tazieff pour les volcans ou Paul-Emile Victor pour les Pôles, Jacques-Yves Cousteau a été un explorateur des océans, un vulgarisateur mais également un militant au point de se faire surnommé Captain Planet.

Un sobriquet qui agacera plus d'un de ses détracteurs, le prix sûrement à payer de ses combats pour la survie de l'homme dans son environnement.

«Jacques-Yves Cousteau n'est pas né écologique. Ce n'est pas une idéologie d'intellectuel. C'est quelque chose qui vient des tripes, de ce que l'on voit, de ce que l'on vit et de ce que l'on ressent en explorant le monde» a dit un jour fort à propos Nicolas Hulot.

Je le crois sur paroles et tant pis pour les polémiques. Utilisé à bon escient par le premier ministre d'alors (Michel Rocard) fin des années 1980, Captain Planet a permis de convaincre les élus nord-américains de ne pas exploiter l'Antarctique. Mais ceci est une autre histoire à découvrir dans le numéro 8 de la Revue Long Cours actuellement en kiosque. Pour en savoir plus, c'est ICI.

Stéphane DUGAST
Photographies L'Odyssée © Wild Bunch

Photographies © Wild-Bunch

EN SAVOIR +
Diffusée tout l'été sur France Inter entre 15 et 17 heures, l'émission Le Temps d'un Bivouac du mercredi 6 juillet était consacrée à Jacques-Yves Cousteau avec comme invités 2 anciens de La Calypso : Yves Paccalet et François Sarrano. Le podcast est à (r)écouter ICI.