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  • L’ÉNIGME LAPÉROUSE 1|4

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    C’est sur une île du Pacifique sud, régulièrement balayée par les cyclones que se serait échoué Monsieur de Lapérouse et ses 220 marins en 1788. Mais qui était au juste ce navigateur du Roy ?

    À l’instar des Cook, Bougainville et consorts, Monsieur de Lapérouse - Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse (1741-1788?) de son vrai nom - appartient au cercle restreint des explorateurs d’exception.

    Habile navigateur, bon guerrier et homme de plume, Jean-François de Galaup est reconnu par ses pairs et son équipage pour son humanisme. « Le digne représentant de l’humanité, de son prince et des vertus de la raison » dixit un naturaliste embarqué autour du monde à ses côtés.

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    Marin dès l’âge de 15 ans, le natif d’Albi passera sa vie sur à parcourir la planète. Après un séjour dans l’Océan Indien où il accomplit deux campagnes aux Indes, il s’illustrera lors de la guerre d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique en capturant plusieurs navires anglais.

    La paix venue, ce marin à la riche carrière - 28 ans dans la Royale dont 14 ans de campagnes - reçoit du roi Louis XVI un prestigieux commandement. Celui d’une grande expédition de découvertes autour du monde dont il ne reviendra jamais. (A SUIVRE)

    Stéphane DUGAST

  • AFFAIRES ÉTRANGÈRES (RÉACTUALISÉ)

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    La diplomatie croquée par Christophe Blain, l'auteur et dessinateur de Carnet d'un matelot (Albin Michel) et de la série Isaac le Pirate (Dargaud). Un nouveau tome assurément désopilant sacré du prix du meilleur album au festival international de BD d'Angoulême 2013.

    Le deuxième tome de Quai d'Orsay est dans les bacs. Au scénario toujours : Abel Lanzac, le pseudonyme d'un haut fonctionnaire du ministère des affaires étrangères, fin observateur des us et coutumes de la diplomatie française. Au dessin, Christophe Blain qui, comme à l'accoutumée, officie avec brio et talent.


    Abel Lanzac et Christophe Blain nous immergent donc de nouveau dans l’univers (souvent impitoyable) des cabinets ministériels du ministère des affaires étrangères, sis quai d'Orsay.

    Suite des aventures du bouillonnant ministre Alexandre Taillard de Worms (double de Dominique de Villepin) et d'Arthur Vlaminck, un conseiller chargé des désormais fameux « éléments de langage ».

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    À la lecture des 100 pages de l’album, on sourit, on s’étonne, on rit et on prend plaisir à suivre ces tribulations poltico-diplomatiques. Un sujet a priori austère.

    Tout y est savamment consigné et raconté avec humour et dérision. Grâce à vrai sens du rythme, des dialogues ciselés, une mise en scène à propos et une rythmique impeccablement maîtrisée.


    A l’instar du récent long métrag
    e (très réussi) L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller, Quai d’Orsay est truffé d’anecdotes et de ces détails croustillants émaillant les coulisses de la vie politique.

    Un deuxième tome pépite, égalant le premier. Deux albums à dévorer d’urgence…

    Stéphane DUGAST
    Images © DARGAUD

     

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    > A LIRE
    QUAI D'ORSAY - Chroniques diplomatiques (Tome 1 & 2) d'Abel Lanzac et Christophe Blain. 100 pages - 16,95 € (Dargaud)


  • COURS LOCAL

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    Pierre Auzias (dit « Peeri ») vit sur la côte occidentale du Groenland à Uummannaq. Chronique d’un quotidien ordinaire pour Peeri.

    « Je danse la polka sur notre plancher éclaté pour essayer de remettre ses lattes en place. Au moins les dessous sècheront et je n'aurai sans doute pas de mérule dans les structures de la maison construite tout en bois. Panne de chaudière, glace dans les tuyaux et robinetterie irrécupérable.

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    L’homme de confiance qui devait s'occuper de la maison durant notre mois d'absence a oublié sa visite quotidienne. Il a cependant couru chez le plombier avant notre arrivée…

    Curieusement, je ne me mets plus en colère lorsque un évènement majeur de ce style dresse un tel obstacle dans ce quotidien parfois extrême qu'Annie et moi avons choisi. Je philosophe ayant confiance en le temps qui remettra les choses en droite ligne. 

    « Tout ce qui est tordu n'est pas toujours très droit ! », disent les Chinois. Ce n'est donc pas une raison pour se fâcher. 

    Au contraire, je ressors les pinceaux de leur écrin et sitôt dans la rue, je salue Rasmus, grand chasseur qui m'attire chez lui pour me montrer le rostre du narval qu'il vient de tuer.

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    Encre gelée. Uummannaq Fjord - Pierre A.C. Auzias / 2012

    Rasmus approche la cinquantaine. Il est un de mes « professeurs » qui m'aide avec un talent pédagogique inégalable à articuler les mots de groenlandais que j'écorcherai éternellement.

    La plupart du temps, nous nous y mettons spontanément, bras dessus, bras dessous qu'il ne lâche que pour se plier en deux de rire aussi fréquemment que possible.

    Nous sommes à chaque fois obligés de nous arrêter, pris de syncopes par ces fous rires qui se transmettent bien entendu aux gens qui nous croisent…

    Nous mettons bien 30 minutes à gagner ainsi sa jolie maison située à 500 mètres de la nôtre. Elle domine la corniche qui ceinture la ville, à quelques 80 mètres au dessus de la mer, face aux 100 kilomètres du fjord qui s'ouvre vers le sud.

    Une mince pellicule de glace encore transparente a pris la mer. Ce paysage me coupe encore le souffle, depuis sept ans.

    La maison plane au dessus de ce panorama unique en arctique et au monde.

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    Il est déjà midi. Dans trois jours, me fait remarquer Rasmus, le soleil gagnera les crêtes montagneuses de la péninsule de Nuussuaq. Le profil de sa vieille mère assise derrière la fenêtre se découpe sur la lumière du jour revenue.

    « Tikilluarit! », me dit elle pour me souhaiter la bienvenue.

    Amalia vient parfois d'Illorsuit pour voir ses enfants et petits enfants. Elle coud, si justement et avec force, deux peaux de chiens blanches comme la neige pour en faire une salopette de sortie hivernale pour son arrière petit fils.

    L'opportunité présente d'un beau portrait est évidente. Je m'en garderai bien car silencieuse et grave, je ne veux la déranger. Sa beauté est fascinante et en me retirant, comme un éclat de miroir, je la félicite de cela.

    Sans changer le rythme de son aiguille qu'elle plante dans son ouvrage, elle oriente doucement son visage puis son regard, comme une caresse au plus profond du mien. Elle cherche à savoir qui je suis.

    Il me faudra quand même revenir bien des fois pour comprendre ce visage extraordinaire et mystérieux pour pouvoir m'octroyer le droit de salir un peu de papier » (À SUIVRE)

    Pierre AUZIAS
    À Uummannaq
    Le 29 janvier 2013