© Stéphane Dugast
D’abord l’Hexagone, de long en large. Dijon, La Rochelle, Clermont-Ferrand, Montpellier, Reims, Limoges, les Alpes, Paris, la Normandie… De festival en festival. De soirée en soirée. A promouvoir : le Beau Livre et le film documentaire (réalisé par mes soins) consacré à l’aventure «Dans les pas de Paul-Emile Victor».
À la rencontre du public après plus de 2 ans de préparation. Un pur régal. Accueil chaleureux du film et du livre à chaque manifestation. Pluie de compliments. Bons mots en rafale. Flatteur pour l’ego. Ne pas se tromper néanmoins, l’essentiel est ailleurs. Chaque festival est ainsi l’occasion de rencontrer le grand public mais également de côtoyer d’autres auteurs, d’autres réalisateurs ou d’autres amateurs de voyages éloignés des sentiers touristiques.
Taf dans les Taaf
Changements d’horizon à Noël. Cap sur l’hémisphère sud. Appareillage depuis l’île de la Réunion vers les Terres Australes et Antarctiques Françaises ou les Taaf comme on les surnomme. Nouveau reportage insolite à réaliser à bord d’un bateau gris de la Royale. Embarquement cette fois sur la frégate de surveillance «Floréal» en mission de police des pêches entre les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants. Un mois à se faire remuer - «branler» disent les marins - dans l’une des mers les moins hospitalières du globe. Courtes escales à Crozet puis à Kerguelen. Retour sur la terre ferme pour une (trop) courte escale à Madagascar.
Comme un clin d’œil aux pérégrinations effectuées en compagnie de 3 baroudeurs en 2003. Tamatave sous des pluies diluviennes. Incursion expresse vers le sud. Le Grand sud. A Fianarantsoa. Visite d’amis français, auteurs d’un beau projet humanitaire dédié au soutien scolaire en milieu rural. Un vrai bol d’oxygène et une vraie leçon de vie. Retour ensuite pour la France compliqué du fait d’un cyclone. Des morts et des disparus sur l’île de Sainte Marie. De gros dégâts à Tamatave, ultime refuge. Retour à Paris fin février. De nouveaux les cadences infernales de la vie d’homo occidentalis pressé.
« Dire que je m’étais juré de m’éloigner des océans… »
Tribunes plus rares pour parler de Paul-Emile Victor, du Groenland et des Inuits. Incursion en Normandie à Rouen pour projeter le film documentaire (dont je suis le réalisateur) à l’occasion du festival du cinéma nordique organisé de main de maître par le truculent Jean-Michel Mongrédien. Assistance fournie malgré l’horaire : 14h15. Cheveux grisonnants ou crânes dégarnis en majorité dans la salle du cinéma d’arts et d’essai bien nommé Le Melville (en hommage au réalisateur). L’ami Paul-Emile est resté gravé dans les cœurs des plus de 50 ans.
Quelques semaines plus tard, cap sur la Bretagne sud. Escale prolongée à Concarneau pour le salon Livre et mer. Projection pour les scolaires le vendredi. Rencontres et dédicaces le samedi et le dimanche. A la clef de ce festival à l’ambiance conviviale, d’innombrables souvenirs. Concarneau ou la découverte d’une cité bretonne follement attirante sous le soleil. Des bénévoles chaleureux et bavards. Des livres consacrés à la mer en pagaille. Des whiskies de la taverne des Korrigans rendant amnésiques le lendemain matin. En prime à Concarneau : l’obtention surprise d’un prix. Le prix du Beau Livre Maritime 2008 pour notre livre réalisé à 4 mains avec Xavier Desmier. Une jolie surprise ! Pourtant fine bouche dès qu’il s’agit de prix ou de récompenses, je dois avouer ma fierté d’avoir obtenu ce prix littéraire sacrant des histoires salées. Dire qu’avant de réaliser le projet «Dans les pas de Paul-Emile Victor», je m’étais juré de m’éloigner des océans…
Stéphane Dugast
Entre Paris et Brest - TGV deuxième classe le 22 février 2008