Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

marin - Page 6

  • LA VOIX DE LA MER

    Pin it!

    arielle1 art.jpg

    Seableue.fr, c’est le site web d’une ancienne voix de Radio France Internationale (RFI), celle des actualités maritimes et des bulletins marines. Une voix qui a bercé les quarts de nombreux navigateurs guettant le grain ou le coup de vent salvateur. Depuis l’hiver dernier, Arielle Cassim a lancé son propre site web (seableue.fr) dédié à l’actualité du monde de la mer.

    « Pendant des années sur RFI j’ai parlé de vous, je vous ai rencontré, interviewé, que vous soyez du monde de la voile, de la plaisance, de la marine marchande ou de la marine nationale… Aujourd'hui cette aventure et ces rencontres se poursuivent sur Seableue.fr », résume-t-elle sobrement dans un édito visible sur la une de son site web.

    Le week-end dernier, la rédactrice-en-chef de Seableue a mis à l’honneur « Zeraq - La mer sur le vif », un ouvrage marin. Forcément...

    seableue.jpgLes mots d’Arielle Cassim, des photos, des sons et des vidéos sur la mer et ses acteurs. RDV sur http://www.seableue.fr

  • PRISE DE CONTACTS

    Pin it!

    AQUEMERE 3.JPG

    Partie du Pérou pour traverser l’océan Pacifique en kiteboat, Anne Quéméré traçait  sa route vaille que vaille sans lien avec la terre. Seule « en mer et contre tout » jusqu'au dimanche 15 mai au petit matin quand le « Comus of Sark », un ketch de 17m parti de Papeete à sa rencontre entre en contact avec elle. Premier contact humain après 74 jours de navigation dont 50 jours sans communication. Récit de son équipe rassurée... 

    L’émotion a dû être totale lorsque la navigatrice a échangé par VHF avec Ronan Quéméré, son père et coach technique embarqué sur le voilier « Comus of Sark ». A bord de son Kiteboat « Adrien », la Quimpéroise aura parcouru plus de 3 000 milles nautiques (5 528 kilomètres) seule, sans assistance et sans aucun échange possible avec son équipe ou ses proches.

    Une solitude accentuée par le « vide » de l’océan Pacifique où elle n’a croisé aucun bateau, ni requin ou autre poisson. « À partir du 110/115 W, j’ai été plongée dans un monde angoissant, vide de tout où il n’y avait plus rien. Je ne pouvais compter que sur moi-même pour anticiper la météo ou prévoir ma trajectoire. Je n’aurai jamais imaginé vivre une telle expérience»

    AQUEMERE 1.jpg

    Anne va bien, malgré une fatigue extrême et un fort amaigrissement. En effet, elle a du se rationner ces dernières semaines afin de conserver l’énergie nécessaire pour avancer et avancer encore… Ce dimanche, son équipe lui a transmis un tonneau étanche rempli de nourriture lyophilisée et de fruits frais ainsi qu’un téléphone Iridium.

    Par ailleurs, son Kiteboat porte lui aussi les stigmates de cette aventure incroyable. Outre le safran cassé qui lui a fait perdre en manœuvrabilité depuis le 26 mars dernier, son palonnier est hors d’usage et deux ailes sont déchirées et inutilisables.

    AQUEMERE 2.jpg

    Face à son immense fatigue et aux détériorations du kiteboat, Anne et son équipe ont décidé de définir comme ligne d’arrivée l’entrée de l’archipel des Tuamotu à la longitude 138°50’W, entre les atolls de Puka Puka et Napuka. Soit encore 110 milles nautiques à parcourir à bord de son kiteboat, avec des alizés faibles de secteur Est. Une navigation difficile qui ne va pas épargner la navigatrice jusqu’au dernier mille.

    D’ici 2-3 jours, Anne Quémére devrait donc achever ce défi et nous raconter en détails cette odyssée à l’ancienne, sans liens avec la terre.

    Relire l’épisode précédent

    Une aventure à suivre sur : http://www.pacific-solo.com/

    Photographies : © Pacific solo

  • PLUMES ACÉRÉES

    Pin it!

    GFLEURY 2 a.jpg

    Ancien des commandos Jaubert durant la guerre d'Algérie devenu un écrivain prolifique depuis quatre décennies, Georges Fleury récidive. Cette fois, le natif de Granville s’intéresse à un marin méconnu tout en devenant le « rédacteur en chef » d’un ouvrage dédié aux combattants d’Indochine. Comme à son habitude, l’écrivain normand ne lâche rien.

    Français et provençal, Hippolyte Bouchard (1780-1837) a d’abord fait campagne pour la France en participant à la campagne d'Égypte et à l'expédition de Saint-Domingue. Déçu par la Révolution française, le marin poursuivra ses pérégrinations sur des navires marchands à destination d’abord des nouveaux Etats d'Amérique avant de débarquer à Buenos Aires en 1809.

    GFLEURY 1 a.jpg

    Son destin s’unira dès lors à ce pays. Libéral et antimonarchique, le natif de Saint-Tropez choisit la cause séparatiste argentine et met ses connaissances navales à la disposition de la nouvelle révolution. Devenu commandant de la nouvelle flotte nationale argentine, il va ainsi participer activement aux combats pour la liberté de l'Argentine, avant de s’engager aux côtés du Chili et du Pérou.

    img063 copie.jpgFigure de prou en Amérique du Sud, El Capitan Bouchard était tombé dans l’oubli dans son pays d’origine jusqu’à ce que Georges Fleury le réhabilite en racontant avec verve le destin de cet homme d’action, de ce marin habile, plein d’audace et d’un courage légendaire ayant uni son nom et son sang aux jeunes nations d’Amérique du sud. Ses exploits lui vaudront notoriété, reconnaissance et respect dans ses pays d’adoption.

    Si des bâtiments de guerre, de nombreuses rues ou onze écoles portent son nom en Argentine, ce marin hors pair était inconnu en France. L’auteur d’une précédente biographie remarquée sur le marin Nelson répare ainsi l’affront.

    Depuis, l’écrivain, ancien combattant et auteur du chant Commandos mes frères, a multiplié les ouvrages dont un récent dédié aux combats en Indochine afin de mieux faire comprendre ce conflit cinq décennies plus tard. 

    « Publiés sans aucune censure, en respectant la plus stricte chronologieimg064 copie.jpg et en évitant surtout de recréer le passé avec le regard d’aujourd’hui », tel est le propos des textes commentés par Georges Fleury et réunis avec le concours de Gérard Brett.

    Depuis les attaques des nippons de 1940 au Tonkin jusqu’à la bataille de Diên Biên Phu, cet ouvrage se veut une fidèle évocation de ce conflit. Le lecteur se plonge ainsi dans le quotidien des légionnaires, des fusiliers marins, des marsouins de l’infanterie coloniale, des parachutistes, des commandos, des aviateurs et des marins. Eclairant pour les jeunes générations n’ayant pas vécu « l’Indo » comme le disent ses anciens.

    Stéphane DUGAST
    Photographies DR

     

    A LIRE
    El Capitan Bouchard, Corsaire de la liberté
    de Georges Fleury. 376 pages - 22,00 €. Collection Hommes et Océans (Glénat Editions).

    Nous, les combattants d'Indochine 1940-1955 sous la direction de Georges Fleury. 420 pages - 23.00 € (François Bourin éditeur)

  • CLIPPERTON, « MON » ILE MYSTERIEUSE

    Pin it!

    CLIP_3.jpg

    L’atoll de Clipperton, une tête d’épingle perdue dans l’immensité du Pacifique. Mon premier grand reportage. Une révélation.

    « Forme elliptique parfaite, parsemé de cocotiers verts et ceinturé par un lagon aux teintes turquoises, Clipperton nous dévoile ses atours.  Les clichés s’annoncent somptueux. C’est pourtant avec un appareil (de secours) grand public que je mitraille. Un tout automatique bon marché. Mon boîtier reflex reste désespérément muet, définitivement grippé.

    Malgré cette contrariété inexplicable, je m’applique.  Le vol hélicoptère sera trop rapide du fait d’un plafond nuageux bas. Pas de vols circulaires autour de l’atoll. Rapide descente. Déjà le « plancher des vaches ». Dépose au milieu d’une nuée d’oiseaux marins.

    CLIPPERTONcartepostale.jpg

    D’emblée, la vision féerique s’estompe. Le paysage devient austère. Le sol rugueux d’aspect volcanique est peuplé de milliers d’oiseaux qui n’ont visiblement pas l’habitude d’être dérangés. Difficile en effet de les déloger et de les chasser.

    LELOCO zerac.jpgTandis que je contemple les lieux, mes compagnons marins filent rapidement vers la stèle voisine de plusieurs centaines de mètres. Penché ensuite sur mon boîtier photo capricieux, je ne vois pas la nuée d’oiseaux marins s’agglutiner autour de moi. Je lève la tête. Ahuri. Piaillements incroyables. Becs nerveux. Se frayer un passage ne va pas être aisé.

    En guise de bâton, ma chemise tournoie dans les airs. Vacarme assourdissant des oiseaux marins qui semblent à chaque fois vouloir me  piquer les cuisses ou me dévorer les mollets. Longue et héroïque bataille dont je suis le seul acteur. Malgré mes vociférations, les oiseaux en période de nidification ne bougent pas d’un cil. Mes aventures deviennent rocambolesques. Heureusement aucun visiteur de l’atoll ne peut voir mon manège. Tout essoufflé, j’arrive enfin à la stèle (...) »

    Stéphane DUGAST

     Extrait du récit  CLIPPERTON, « MON » ILE MYSTERIEUSE
    paru dans l’ouvrage collectif ZERAQ - LA MER SUR LE VIF (l’Elocoquent éditions) 

    Photographies : © Stéphane DUGAST / François BOUTRON

  • EN POLES POSITIONS ?

    Pin it!

    040419-N-6027E-002.jpg

    Situés aux deux extrémités du globe terrestre, l’Arctique et l’Antarctique sont deux déserts blancs longtemps demeurés à l’écart du monde. Si l’on néglige souvent de mentionner l’Antarctique comme le sixième continent de notre planète, l’Arctique est quant à lui en majeure partie un océan entouré de terres habitées, parsemées d’îles telles que le Groenland.

    Au sud, l’Antarctique est une vaste terre encerclée par le large océan austral, sur laquelle, exceptés quelques centaines de chercheurs et scientifiques de passage, aucun être humain n’habite.

    080407-O-xxxxX-003.jpg

    Soumises à des froids intenses, à la nuit polaire la moitié de l’année et à des phénomènes magnétiques longtemps restés inexpliqués, ces deux régions de notre planète fascinent par leur beauté autant qu’elles effraient par la rudesse de leur climat, par les dangers encourus et leur isolement.

    En plus d’être deux destinations extrêmes que l’homme a découvertes tardivement, les pôles sont deux points mythiques. Ainsi pour les penseurs de la Grèce antique, le nord de la Terre était occupé par une mer légendaire tandis qu’au sud un continent inconnu (la terra australis incognita) équilibrait les masses du globe.

    F07V31A.jpg

    Au pôle Nord comme au pôle Sud, les glaces sont reines. Sur terre, d’imposants glaciers peuvent y culminer jusqu’à 4 000 mètres tandis qu’en mer, l’océan devient banquise et peut atteindre - comme en Arctique - jusqu’à 13 millions de kilomètres carrés.

    L’océan Glacial Arctique, constitué principalement de glaces permanentes, communique avec l’océan Atlantique entre le Groenland et la Scandinavie ainsi qu’avec l’océan Pacifique par le détroit de Béring. Cette mer de glace n’est pour l’instant navigable qu’en été, période au cours de laquelle elle se convertit en eaux libres parsemées de blocs de glace à la dérive.

    091120-G-0000X-001.jpg

    Point d’équilibre indispensable à la bonne santé de notre planète, les pôles ont subi ces dernières décennies d’importantes évolutions à commencer par celles climatiques qui devraient modifier et bouleverser des écosystèmes, les courants marins et des équilibres géopolitiques.

    Que l’on considère les Pôles comme des eaux couvertes de glace ou d’îles entourées de mer, la Marine nationale est bien évidemment concernée par leur sort. Depuis plus de deux siècles, la Marine a envoyé « sur zone » moult bâtiments.

    090320-N-8273J-295.jpg

    Certains de ses marins y ont jadis forgé d’incroyables destins. Ce dossier spécial de Cols Bleus dédié aux pôles rappelle ainsi la genèse de cette relation toute particulière tout en ne manquant pas de raconter l’Arctique, l’Antarctique, leurs enjeux, leurs perspectives et la géopolitique des pôles grâce à des explications nourries par des marins comme de terriens spécialistes.

    Autant de  témoignages prouvant que les pôles sont plus que jamais des baromètres du climat de notre planète, au sens propre comme au sens figuré !

    Stéphane DUGAST
    Photos
    © US NAVY & MARINE NATIONALE

     

     CBLAMARINEETLESPOLES.jpgRetrouvez l'intégralité du DOSSIER LA MARINE ET LES POLES
    paru dans le COLS BLEUS N°2965 du 12 février 2011,
    le bi-mensuel de la
     Marine sur CALAMEO

    - Le point de vue de spécialistes de l'Arctique et de l'Antarctique
    - Un édito polaire 
    - & l'aventure POLE NORD 2012
    .

     

  • ELECTRON LIBRE

    Pin it!

    Vivi Navarro vient du Sud. De Sète précisément. D’elle, on dit qu’elle aime passionnément la mer et ses cargos, les ports et les marins. Sur la Jeanne, la révélation a été totale au point de réaliser la couverture et des dessins pour l’ultime album de campagne. En ligne de mire, d’autres embarquements sur des «bateaux gris» avec les marins, «ses marins»…

    Lire la suite

  • LE MARIN IMMOBILE épilogue

    Pin it!
    CLAUDEFOKO & JP HELLEQUIN c.jpg
    Claude Foko & Jean-Paul Hellequin

    Grâce à une forte mobilisation des « gens de mer » brestois, Claude Foko a pu enfin quitter  son cargo immobile. L’affaire est cependant loin d’être résolue...

    Lundi 6 décembre dernier, Claude Foko a enfin quitté Brest. Après 18 mois de galère sur le navire Ebba Victor, le marin mécanicien a pu rejoindre sa famille au Cameroun grâce à la solidarité des « gens de mer ».

    « L’affaire est gagnée mais en partie seulement puisque le propriétaire du navire doit de l’argent et doit rendre des comptes », a précisé, Jean-Paul Hellequin, porte-parole et secrétaire adjoint  du syndicat CGT des Marins du Grand Ouest. dans un communiqué de presse.

    Pour lui, la coque de l’Ebba Victor est désormais devenu un véritable casse-tête juridique : « Cet engin n’est enregistré sous aucun registre, il n’a donc ni pavillon, ni nationalité. Est-il seulement assuré ? Que se passera-t-il en cas d’incendie ou de naufrage ? Cet engin est  en parfaite illégalité avec les lois internationales de l’Organisation Maritime Internationale et autres. Les autorités sont officiellement informées de la situation de cette coque depuis le premier octobre dernier, que comptent-elles faire ? ».


    Dans un courrier adressé à Armand Fokam, propriétaire du navire (désormais considéré d’un point de vue administratif comme un engin flottant), Jean-Paul Hellequin a précisé ses ultimes exigences comme celle de saisir l’Ebba Victor le plus rapidement possible et de le détruire afin de récupérer l’argent nécessaire aux remboursements.

    EBBA VICTOR c.jpg

    Soit, selon le porte-parole syndicaliste : « 5 800 €  d’arriérés de salaires à verser à Claude Foko, 2 000 € de frais du Lamanage ainsi que les frais engagés par l’Association pour la Gestion des Institutions Sociales Maritimes, l’AGISM ».

    Au propriétaire du navire Ebba Victor, le syndicat CGT des Marins du Grand Ouest a également exigé qu’aucun marin ne puisse rejoindre bord avant le paiement de tous les salaires dus à Claude Foko, le marin oublié. 

    Des copies de ce courrier ont aussi été adressées aux administrations françaises concernées afin qu’elles puissent jauger la situation. Déterminés, Jean-Paul Hellequin et ses amis vont continuer de suivre, avec attention, cette affaire jusqu’à son dénouement.

    « C’est une affaire de principe et d’engagement ! » selon eux.

    Stéphane DUGAST

    Photographies :© Association MOR GLAZ

    A VOIR : LE REPORTAGE VIDEO SUR CLAUDE FOKO


    Réalisation : Quoi 2 neuf

  • L'AMIRAL ECRIT

    Pin it!

    MERER-Roman des Marins.jpg

    Ancien préfet maritime de l'Atlantique après avoir été préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord puis commandant de la zone maritime de l’océan Indien (Alindien), l’Amiral Laurent Mérer est devenu écrivain depuis 2006. Les océans et les marins inspirent forcément son œuvre.

    Comment avez-vous eu l’idée de coucher sur le papier ces destins de marins ?

    - Laurent MERER : Ce livre est d'abord le résultat d'une rencontre avec mon ami Vladimir Fedorovski, lui même écrivain et directeur de la collection « Le roman des lieux et destins magiques » aux éditions du Rocher. Il m'avait proposé plusieurs fois de publier dans sa collection, sur des ports célèbres ou des villes d'escales.

    Il m'a relancé en décembre dernier: « Alors amiral, mon livre ? - « Je veux bien vous faire « le roman des marins » - « Quelle bonne idée! ». C'est parti comme cela, sur un bon mot. Je ne pouvais plus reculer !

    J'avais quelques anecdotes en mémoires, quelques notes ici ou là. J'ai évidemment puisé dans mon expérience de tant d'années à bord des bateaux. J'ai voulu mettre en scène  des marins de tous grades. Des vies de quartiers-maîtres comme celles d’officiers mariniers ou de commandants. Mes cinq histoires, chacune constitue un petit roman, se déroulent sur des patrouilleurs comme sur des frégates, en  Atlantique, en océan Indien, dans le Pacifique ou dans les mers  du Nord…

    J’ai aussi voulu traiter de toutes les situations, la navigation, le mauvais temps, les mers du sud, mais aussi l'incendie, la guerre d'aujourd'hui... Et les hommes dans cette vie: l' équipage, l'amitié, la solitude, une femme, une famille, un enfant au loin... Voilà! C’est ainsi que le 15 janvier dernier, je me suis mis à la table de travail à raison de 5 à 6 heures par jour. J'ai terminé mi-mai.

    PORTRAIT LAURENT MERER 125 c.jpgDevenir écrivain après avoir occupé de hautes fonctions dans la Marine, n’est-ce pas une expérience parfois dure à assumer ?

    - C’est une autre vie. En prenant la plume, ou plutôt le clavier, j’ai recommencé à zéro... Vous savez, plus de 60 000 livres paraissent chaque année en France. Dans ce paysage encombré, il faut trouver sa place. C'est excitant !

    C'est vrai, mon quotidien a indéniablement changé ! Il n'y a pas de feuille de service ni d'agenda pour organiser la journée. C’est à moi de décider. Et je n'ai pas de retour avant plusieurs mois. C'est parfois vertigineux. Publier un ouvrage, c'est aussi le faire savoir et le faire connaître: un vrai challenge dans lequel l'auteur doit aussi s'investir.

    Après avoir écrit sur les océans et ses acteurs, votre prochain ouvrage sera forcément marin. S’agira-t-il d’un roman ?

    - Figurez-vous que j’ai déjà pratiquement fini le suivant ! Depuis le 15 mai, j'ai eu le temps... (Rires). Plus sérieusement, il y sera sûrement question de marins et d’océans puisque c’est ma passion. Quant au genre, toutes les possibilités s’offrent à moi : essais, roman historique, enquête…

    Propos recueillis par Stéphane DUGAST

    Photographie : © DR

    LISEZ L'ENTRETIEN EN INTEGRALITE

    PAGE 34 sur CALAMEO

    image.jpg

  • POL CORVEZ, JONGLEUR DE MOTS

    Pin it!

    photo_Pol_Corvez color.jpg

     Les mots et leurs étymologies sont sa passion. Surtout les mots marins…

    Pourquoi s'intéresser au monde maritime via la sémantique et l'étymologie ?

    - Pol CORVEZ : La plupart des lexicographes s'intéressent davantage à la sphère littéraire ou terrestre qu'à celle des métiers ou des univers marins. C'est notre côté Académie française, sans doute ! Cette idée me trottait dans la tête depuis une quinzaine d'année.

    J'ai simplement continué le travail de recherche. Puis, j'ai proposé le manuscrit à Bernard Cadoret, alors directeur de la revue Chasse-marée. J'ai reçu une réponse enthousiaste très rapidement, et la machine s'est mise en marche.

    Cela faisait plus de 150 ans que l'on réclamait ce genre d'ouvrage en France ! On devait l'attendre, puisqu'il a obtenu un prix de l'Académie de marine en 2008, et que plus de 10 000 exemplaires en ont été vendus, ce qui en fait un long-seller (NDLR : un succès en librairie durable).

      P CORVEZ 1 LE NOUVEAU DICTIONNAIRE DES MOTS NES DE LA MER.jpgEn quoi ce dictionnaire augmenté* est-il différent du précédent** ? 

    - D’abord, ce nouvel ouvrage est deux fois plus important que la première édition du point de vue du nombre d'entrées. Il est également plus large quant à son envergure, puisque j'y ai ajouté les mots provenant du monde fluvial et de l'eau en général.

    De plus, ce dictionnaire édition augmentée ou édition initiale se distingue de mon premier dictionnaire qui s’intéressait aux termes et expressions provenant de la mer et de l'eau utilisées dans le vocabulaire des états affectifs et du comportement.

    L'optique en est donc différente, le style également, puisque on me dit souvent que le premier a été écrit par un homme, et l'autre par une femme ! Mais quelle richesse ! Et quel étonnement de voir que lorsque l'on parle de ses états affectifs, c'est le vocabulaire de l'eau et de la mer qui arrive en force.

    Quelles sont vos 3 définitions préférées ?P CORVEZ 2  LE NOUVEAU DICTIONNAIRE MARIN DES SENTIMENTS ET DES COMPORTEMENTS.jpg

    - « Partance » et « escale ». Car un marin est toujours ballotté entre ces deux réalités. Parce que c'est notre vie, même si l'on n'est pas marin.

    Toujours prêt à partir, avec l'excitation qui accompagne les rêves de départ, même si ce ne sont que des projets terrestres ou terriens, et des escales entre deux aventures ou deux projets.

    « Lascar » aussi, car c'est un mot qui vient de loin, et qui dit beaucoup sur la façon dont on a considéré nos frères lointains, avec à la fois admiration et dédain. Toute une anthropologie du monde occidental se cache derrière ce terme.

    Propos recueillis par Stéphane DUGAST

     

    A LIRE

    * : Le nouveau dictionnaire des mots nés de la mer de Pol Corvez. 720 pages - 22 €. Edition augmentée / Médaille de l’Académie de marine (Glénat).

    ** : Dictionnaire marin des sentiments & des comportements / Les mots issus de la mer et de l'eau de Pol Corvez. 720 pages - 22 €. (Crystel éditions)

  • LA UNE QUE VOUS NE VERREZ PAS

    Pin it!

    couv-CB TRIO web.jpg

    L'ENQUETE - «Marin, homme venu de la terre face à la mer qui l'appelle, face à la mer qu'il redoute /  Relever le défi / Se décider à s'aventurer loin des côtes» écrivait Pierre Dubrulle, ancien officier devenu le «Monsieur cinéma» de la Marine pendant plus de trois décennies. A ces écrits poétiques, la nouvelle directive édictée cette année par les autorités de la Marine nationale quant aux finalités du métier de marin d’Etat répond de façon plus dogmatique : «Etre marin, c’est être combatif. En tout lieu et en tout temps, le métier de marin demande un niveau d’exigence élevé. Nul ne peut se contenter de vivre sur ses acquis. Au contraire, il faut être capable de faire face».

    Marin d’état, plus qu’un métier, un état d’esprit qui s’est forgé à travers les générations. En s’intéressant à un livre-hommage dédié à une école «fabriquante» de marins valeureux ainsi qu’à des personnalités emblématiques du monde maritime, Cols Bleus raconte dans ce numéro des «Destins de marins» à l’empreinte inoxydable. Qu’ils s’agissent des mousses, du commandant Philippe Kieffer, de l’académicien Jean-François Deniau, de l’explorateur Paul-Emile Victor ou du navigateur Eric Tabarly, leur expérience dans la Marine leur a forgé leur caractère, et souvent infléchi la courbe de leur destin.

    «L'homme s'affirme à force d'expérience toujours renouvelée / Apprendre à faire du vent son complice, à faire de la mer sa voie royale / Ainsi naissent les marins» écrivait également l’auteur réalisateur Pierre Dubrulle avant de conclure avec emphase : «A bord, des marins sont à l'œuvre, ils font équipage  / Ils veillent / Les autres pêchent les trésors de la mer ou emportent les richesses de la terre/ Ils veillent pour que ceux-là arrivent à bon port / Ils sont là, toujours et partout, pour prévenir toute menace, pour préserver la liberté des mers /  Ils sont, avec les autres, tous venus de la terre / On les appelle les gens de mer».

    Enquête de Stéphane DUGAST


    Dossier paru dans le bi-mensuel de Marine nationale
    + d'infos à : http://www.defense.gouv.fr/marine

  • SAVOYARD, TETE DE LARD !

    Pin it!

    Ancien élève de l'école normale de musique, Jean-Marie Chourgnoz a été tour à tour musicien, créatif, directeur d’une agence de publicité puis photographe et plasticien. Un embarquement sur la Jeanne a changé sa vie…

    Lire la suite

  • LA JEANNE DE A à Z / "K" COMME...

    Pin it!

    A l'occasion de l'ultime campagne de la Jeanne d'Arc, l'hebdomadaire de la Marine nationale depuis 1945 Cols Bleus raconte autrement le porte-hélicoptères R97. Cette semaine, gros plan sur la lettre «K» afin de raconter un passager pas comme les autres...

    1114-36 bis 115 R2.jpg
    © Christophe GERAL

    « K »

    (POSTE) KILO 010 Soixante douze marins répartis par travées de douze avec trois bannettes sur chaque hauteur. Soit  le plus vaste des postes dédiés aux matelots et aux quartiers-maîtres de la Jeanne d'Arc. Parmi les nombreux «passagers» de ce poste spartiate, un invité de marque. Un marin affecté à la brigade sécurité, section ventilation.
    Mécanicien de spécialité. Deux campagnes «au trou» dans le monde des machines vous forgent d'ailleurs d'intimes convictions. Pour lui, les mécanos «font corps, solides derrière les brûleurs, avec un instinct sans faille. Ils sont le silence au milieu du vacarme». Il affectionne ce lieu où les communications s'effectuent par signes et par gestes tant le bruit est assourdissant.
    Concédant que «(s)es quarts sont dans les brumes de (s)a mémoire», le souvenir est néanmoins prégnant quarante six plus tard : «Des heures à mélanger la sueur avec les flaques de graisse, à regarder les lampes, se refléter dans l'eau stagnante, balancées par la houle. Il y avait des dessins jaune et bleu sous les godillots. Une machine ça baigne monsieur, ça baigne dans un bouillon d'eau salée et d'huile sombre». Lui est un ancien «chouffe», un ex quartier-maître embarqué pendant les campagnes 1964-65 et 1965-66.
    Lui, c'est un marin devenu comédien, réalisateur et écrivain de Marine. Lui, c'est Bernard Giraudeau. Fin 2005, l'ancien «chouffe» est revenu voir la Jeanne, sa Jeanne, «après 40 années loin du poste K010 et de la machine arrière, loin des odeurs de fuel et de la peinture fraîche».
    Un retour aux sources et un voyage initiatique empreint de jubilations pour des carnets de bord publiés dans Cols Bleus. Fin mai prochain, à l'heure du «Terminées barre et machines» qui retentira une ultime fois en machines lors de l'accostage de la Jeanne d'Arc à Brest, les écrits du mécanicien Giraudeau résonneront à l'infini. Le poste Kilo 010, les odeurs, les machines, les senteurs, les escales, des rencontres, des tranches de vie... «C'est tout çà la Jeanne !» philosophent d'ailleurs ses marins.
    Stéphane DUGAST

    *

    Couv_JeanneDArc BD.jpgEXTRAIT DU LIVRE
    LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97

    (E/P/A – Les éditions du Chêne)
    Photographies de Christophe Géral
    Enquête de Stéphane Dugast