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  • LES «CINQUANTIEMES HURLANTS»

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    © Stéphane DUGAST

    MERS AUSTRALES (Kerguelen)
    37°50' Sud / 77°31 Est

    A proximité de l'île de Kerguelen. La tempête approche. Dans les terres australes et antarctiques françaises (Taaf), les marins doivent constamment rester vigilants. Il leur faut scruter consciencieusement la mer, observer constamment le ciel et écouter attentivement leur bateau. Immersion de deux mois à bord de la frégate de surveillance Floréal pendant une mission de lutte contre la pêche illicite. Un grand reportage où il a fallu garder le pied marin...

  • LA JEANNE A CONCARNEAU

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    Rendez-vous du 29 avril au 2 mai 2010 à Concarneau pour la vingt-sixième édition du Festival Livre & Mer. La Jeanne y sera à l'honneur. Beau-livre, exposition...

    concarneau-236607.jpgAprès une édition exceptionnelle en 2009 pour le vingt-cinquième anniversaire du Festival de Livre & Mer, Concarneau accueillera sa vingt-sixième édition du 28 avril au 02 mai 2010 dans le sillon des festivités du départ de la transat à la voile Concarneau-St Barth. Une nouvelle marée de lettres s'offrira aux visiteurs pour une programmation riche et plurielle consacrée à la littérature et au patrimoine maritime : festival des mousses, prix littéraires, conférences, tables rondes, cafés littéraires, lectures publiques, rencontres documentaires, expositions, animations autour de vieux gréements et dédicaces sur notre grande librairie maritime. La littérature et la mer se déclinent à tous les genres.

    LE PRIX DU BEAU-LIVRE MARITIME
    Couv_JeanneDArc BD.jpgA noter que L'ouvrage LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R 97 est sélectionné pour le prix du Prix du Beau Livre maritime de Concarneau. Depuis 2005, le Prix du Beau Livre maritime récompense dans la catégorie éditoriale «beau-livre», le meilleur ouvrage paru dans l'année, tant par sa forme que par son fond, traitant d'un domaine maritime de manière artistique, documentaire, imaginaire ou scientifique. Cette année, six titres sont en compétition dont :
    - La biodiversité littorale vue par Mathurin Méheut
    , textes de Michel GLÉMAREC, Éditions Le Télégramme
    - La grande histoire du sauvetage en mer, Michel GIARD, Éditions Le Télégramme
    - Océans, Jacques Perrin, textes de François Sarano et Stéphane Durand, Éditions du Seuil
    - Peuples des mers, Nathalie MEYER-SABLÉ, Chasse-marée / Glénat
    - Pirates, Michaël PITIOT, Chasse-Marée / Glénat & Sirènes
    - Au coeur du Peuple des Eaux
    , Pierre CHAVOT, Chasse-marée / Glénat.

    «TRONCHES DE JEANNE», L'EXPO
    1153-14 108.jpgVisible pendant toute la durée du festival Livres et mer au Centre des Arts (CAC) de Concarneau, l'exposition inititulée «TRONCHES DE JEANNE» reviendra sur l'histoire et les aventures maritimes du célèbre porte-hélicoptères dont la dernière campagne fut celle entamée en décembre 2009. A travers des photographies réalisées par Christophe Géral, cette exposition s'intéressera aux métiers à bord de la Jeanne et retracera les mille et unes aventures d'un bateau rentré dans l'histoire navale hexagonale.


    Découvrez le programme Livre & Mer et feuilletez le à : http://fr.calameo.com/read/000021084e9e55bb15b41

  • LA JEANNE DE A à Z / "H" COMME...

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    A l'occasion de l'ultime campagne de la Jeanne d'Arc, Cols Bleus (l'hebdomadaire de la Marine nationale depuis 1945) raconte autrement le porte-hélicoptères R97. Cette semaine, la lettre H nous embarque sur la plate-forme aviation.

    Copie de 1114-27 066 R2.jpg
    © Christophe GERAL

    « H »

    HELICOPTERES Pour tout nouveau venu, la Jeanne d'Arc est un véritable labyrinthe. Le bateau-école de la Marine compte ainsi plus de 900 locaux, 11 ponts, faux-ponts et passerelles. Le tout est concentré sur une longueur de 182 mètres, divisée en 15 tranches pour des raisons d'étanchéité, et sur une largeur de 22 mètres. Point de repère incontestable de ce bâtiment : sa plate-forme hélicoptères. D'une longueur de 62 mètres et d'une largeur de 21 mètres, cette piste asphaltée s'étend sur plus de 1 300 mètres carrés et dispose de six emplacements de parkings (dits «spots»), matérialisés au sol par des cercles. Cette configuration était censée autoriser le décollage simultané de deux hélicoptères lourds de type «Super Frelon». Dès les premiers essais à la mer réalisés au cours du mois d'octobre 1963, la stabilité du pont d'envol est d'ailleurs jugée «excellente». La Résolue (bientôt baptisée Jeanne d'Arc) verra ainsi s'effectuer 244 appontages sur sa plate-forme, consécutifs à 140 heures de vols au cours de sa « croisière d'endurance». Le cahier des charges des ingénieurs-constructeurs était alors ambitieux : «La construction de la Jeanne d'Arc confère une excellente garantie pour assurer la flottabilité du navire en cas d'avarie et maintenir en mer un haut niveau de sécurité de navigation». A l'usage, cette plate-forme va néanmoins s'avérer tributaire de l'état de la mer. Cette stabilité est incontestable, sauf par une mer de l'arrière. Dans ces conditions, le bâtiment embarde et les coups de roulis sont importants. «La Jeanne roule à cause de ses hanches trop généreuses» écrira plus tard, avec lyrisme, Bernard Giraudeau, le marin-écrivain. A contrario, le porte-hélicoptères est peu sujet au balancement d'avant en arrière, au «tangage» en langage marin. Grâce à ces caractéristiques, la Jeanne est devenue une excellente école pour apprendre les subtilités du métier de pilote. Chevronnés ou débutants, tous sont unanimes quant aux aptitudes requises pendant les manœuvres d'appontage afin de dompter la «Dame en fer» et ses déhanchements, parfois imprévisibles...
    Stéphane DUGAST

    *

    Couv_JeanneDArc BD.jpgEXTRAIT DU LIVRE
    LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97

    (E/P/A – Les éditions du Chêne)
    Photographies de Christophe Géral
    Enquête de Stéphane Dugast

  • UN CLICHE, UNE HISTOIRE N°10

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    La rubrique «Un cliché, une histoire» raconte un «bateau gris» pas comme les autres grâce à des extraits du Beau-Livre «La Jeanne d'Arc, porte-hélicoptères R97», écrit par Stéphane Dugast et illustré avec les photos de Christophe Géral. A l'occasion de l'escale de la «Jeanne d'Arc» à Fort-de-France en Martinique jusqu'au lundi 22 mars prochain, l'occasion était trop belle pour parler du «coquetèle», des cuisiniers et de la gastronomie du bord...

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    © Christophe GERAL

    LA GASTRONOMIE «JEANNE»

    Sur le porte-hélicoptères R97, la configuration restauration est  inédite. A bord, ils sont vingt et un cuisiniers répartis dans trois cuisines différentes. A l'avant, ils sont treize en charge de nourrir l'équipage et les carrés des sous-officiers. Au milieu du bâtiment, deux boulangers et deux pâtissiers œuvrent la nuit sans relâche afin de confectionner pains, pâtisseries et viennoiseries. A l'arrière, trois cuisiniers sont dédiés aux officiers. A proximité des appartements du commandant, un cuisinier travaille en solo afin de régaler le «pacha» et ses invités. Sur le navire-école, la dimension rayonnement de la France à l'étranger est indéniable surtout lors des retours à terre. Pour les 21 cuisiniers, le rythme s'accélère, à chaque escale, avec l'organisation des repas officiels et, surtout du «coquetèle», devenu une institution en presque cinq décennies. A l'étranger, les «coquetèles» de la «Jeanne» sont toujours très prisés. Jusqu'à 1 200 invités peuvent se bousculer sur le pont d'envol du bateau-école de la Marine pendant ses réceptions. Autant de préparatifs que les équipes restauration anticipent afin de garantir des mets de qualité et ce «petit plus qui fait la réputation hexagonal» dixit l'un des cuisiniers du bord. Un savoir-faire que les cuistots de la «Jeanne» perpétuent depuis 1964, gastronomie et réputation françaises obligent...

    Stéphane DUGAST

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    meretmarinebar199.gifChronique extraite du Beau-Livre «La Jeanne d'Arc, porte-hélicoptères R97» & parue sur MER ET MARINE, un site web référence consacré à l'actualité du monde maritime.

  • LA JEANNE DE A à Z / "G" COMME...

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    A l'occasion de l'ultime campagne de la Jeanne d'Arc, Cols Bleus raconte autrement le porte-hélicoptères R97. Cette semaine, la lettre G nous emmène en cuisine afin d'évoquer l'Art de la table.

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    © Christophe GERAL

    « G »

    GASTRONOMIE Avant d'être un patchwork de locaux et de services ainsi qu'un assemblage de boulons et de tôles, la «Jeanne d'Arc» est un véritable village flottant, regroupant mille et un métiers, dont un favorisant fortement le moral de l'équipage. Les cuisiniers sont, en effet, des personnalités emblématiques d'un bâtiment de guerre. Sur le porte-hélicoptères R97, la configuration restauration est  inédite. A bord, ils sont vingt et un cuisiniers répartis dans trois cuisines différentes. A l'avant, ils sont treize en charge de nourrir l'équipage et les carrés des sous-officiers. Au milieu du bâtiment, deux boulangers et deux pâtissiers œuvrent la nuit sans relâche afin de confectionner pains, pâtisseries et viennoiseries. A l'arrière, trois cuisiniers sont dédiés aux officiers. A proximité des appartements du commandant, un cuisinier travaille en solo. Sa mission ? Régaler le «pacha» et ses invités. Sur le navire-école, la dimension rayonnement de la France à l'étranger est indéniable surtout lors des retours à terre. Pour les 21 cuisiniers, le rythme s'accélère, à chaque escale, avec l'organisation des repas officiels et, surtout du «coquetèle», devenu une institution en presque cinq décennies. A l'étranger, les «coquetèles» «Jeanne» sont toujours très prisés. Jusqu'à 1 200 invités peuvent se bousculer sur le pont d'envol du bateau-école de la Marine pendant ses réceptions. Autant de préparatifs que les équipes restauration anticipent afin de garantir des mets de qualité et ce «petit plus qui fait la réputation hexagonale» dixit l'un des cuisiniers. La gastronomie n'étant pas seulement, au sens littéral : «l'art de régler l'estomac»,  mais bien l'art consistant à recueillir, adapter ou inventer des recettes, à sélectionner des produits, à concocter des plats et à les déguster. Soit, la conjugaison de l'Art et de la manière. Ou un savoir-faire que les équipes restauration «Jeanne d'Arc» perpétuent depuis 1964, gastronomie et réputation à la française obligent.
    Stéphane DUGAST

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    Couv_JeanneDArc BD.jpgEXTRAIT DU LIVRE
    LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97

    (E/P/A – Les éditions du Chêne)
    Photographies de Christophe Géral
    Enquête de Stéphane Dugast

  • L'ILE MYSTERIEUSE

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    © Infographie Arnaud CREACHCADEC / Photos Stéphane DUGAST

    CLIPPERTON (Pacifique)
    10° 17 Nord / 109° 13 Ouest

    Tête d'épingle perdue dans l'immensité du Pacifique, l'île de Clipperton est une possession française méconnue. Difficile d'accès et fréquemment visité par les bateaux de la Royale, cet atoll constitue une escale mythique chez les marins. Cette île mystérieuse a attisé, au fil des siècles, bien des convoitises et suscité bien des légendes... J'ai eu la chance de me rendre à deux reprises sur ce  «caillou de la République». Lors de ma seconde escale, j'y suis allé accompagné de l'explorateur polaire Jean-Louis Etienne. A cette occasion, j'ai réalisé mon premier film documentaire intitulé «Clipperton, l'île mystérieuse», diffusé sur FRANCE 3 THALASSA et la chaîne RFO dédiée à l'Outre-mer.

  • CHRONIQUE MER ET MARINE N°9

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    WEB JEANNE D'ARC R97
    UN CLICHE, UNE HISTOIRE N°9

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    La rubrique « Un cliché, une histoire » raconte un «bateau gris» pas comme les autres grâce à des extraits du Beau-Livre «La Jeanne d'Arc, porte-hélicoptères R97», écrit par Stéphane Dugast et illustré avec les photos de Christophe Géral. Après une escale colombienne dans le port de Carthagène du premier au 6 mars dernier, la Jeanne d'Arc navigue désormais dans l'océan Atlantique avant des escales hautes en couleurs. D'abord à Fort-de-France en Martinique, puis à New York City et à Québec au Canada, suite à une remontée du Golfe de Saint-Laurent «d'anthologie», de l'aveu des marins du bord. Autant de destinations évoquant le voyage et la découverte, propre aux longs déploiements de la Jeanne depuis 1964 et à la vie d'un marin d'Etat embarqué...

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    © Christophe GERAL

    CARTE «GRAND VOYAGEUR»

    A la seule énumération des escales ayant égrené 46 campagnes d'application du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc et de sa frégate accompagnatrice (surnommée «la conserve»), les amoureux du voyage palissent. Des ports mythiques comme New-York, Tokyo, San Francisco, Acapulco ou Diego-Suarez. Des îlots oubliés aux dimensions modestes : Tristan-da-Cunha, Clipperton ou Kerguelen. Des escales symboliques à Beyrouth, à La Havane ou à Vladivostok après la chute du mur. Pourtant, contrairement aux idées reçues, les campagnes de la Jeanne d'Arc n'ont été un véritable tour du monde qu'à neuf reprises, dont sept fois lors des vingt premières années de sa vie nautique. A l'heure prochaine du retrait du service actif du porte-hélicoptères R97, les chiffres font cependant écho. 6 300 officiers formés. 15 000 marins affectés. Près de 800 escales et de 90 pays visités. Navire-école et ambassade flottante depuis 1964, la Jeanne a incontestablement l'âme voyageuse...

    Stéphane DUGAST

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    meretmarinebar199.gifChronique extraite du Beau-Livre «La Jeanne d'Arc, porte-hélicoptères R97» & parue sur MER ET MARINE, un site web consacré à l'actualité du monde maritime.

     

  • LA JEANNE DE A à Z N°6 / "F" COMME...

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    A l'occasion de l'ultime campagne de la Jeanne d'Arc, l'hebdomadaire de la Marine Cols Bleus raconte autrement le porte-hélicoptères R97. Cette semaine, la lettre F évoquant l'une des missions premières du bateau-école de la Marine depuis 1964...

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    © Christophe GERAL

    « F »

    FORMATION Véritable école de la mer, la campagne d'application de la Jeanne d'Arc vise à fournir une formation aussi bien maritime qu'humaine. Si il n'y a sans aucun nul doute pas meilleure école que celle d'un déploiement à travers le monde, il est incontestable que la formation Jeanne s'est affinée au fil des campagnes. Devenue moins «scolaire» depuis une décennie, l'enseignement dispensé sur le navire-école s'est d'avantage orienté vers la pratique. A compter de la fin des années 1990, la «pédagogie-Jeanne» s'est ainsi axée sur la responsabilisation et l'individualisation. Aux cours magistraux en amphithéâtre, ponctués de «quiz» censés vérifier le niveau d'acquisition des connaissances de l'officier en formation, des cours en petit comité avec validation par étapes ont été préférés. Les mises en situation sont également devenues systématiques. Là où, jadis, un officier-élève découvrait pendant cinq mois l'univers d'un bâtiment et ses différents services en s'y intégrant par touches, il vit désormais en totale immersion dans la vie d'un équipage. L'objectif consistant à faire appréhender au futur officier l'ensemble des fonctions dans lesquelles il évoluera à l'issue de son débarquement de la Jeanne d'Arc. Car, 100 % des officiers élèves embarqués pendant la mission se retrouvent, en effet, sur un bâtiment de combat dès leur premier poste. Durant quatre décennies, la formation du groupe-école Jeanne d'Arc s'est donc polie et affinée, suivant par là les évolutions de la société en termes de formation et les besoins «managériaux»  de la Marine. Former, éduquer, instruire et préparer les jeunes officiers (comme le reste de l'équipage) au métier de marin est demeuré un souci permanent dans la Marine. Quant à la longévité du modèle-école Jeanne, l'un de ses récents commandants n'hésitait pas à la justifier, chiffres éloquents à l'appui : «La Jeanne et sa formation, c'est la justification de l'utilisation de 10% du potentiel en carburant de la Marine et de l'emploi de 800 marins avec la «conserve», éloignés de chez eux pendant 5 mois de l'année». La Jeanne ou l'école de la mer par excellence. Et un leitmotiv inoxydable : «Partir loin, longtemps, en équipage».
    Stéphane DUGAST

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    Couv_JeanneDArc BD.jpgEXTRAIT DU LIVRE
    LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97

    (E/P/A – Les éditions du Chêne)
    Photographies de Christophe Géral
    Enquête de Stéphane Dugast

  • O CAPITAINE, MON CAPITAINE 3|3

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    © DR

    Patrice Franceschi, 56 ans. Explorateur sur terre, sur mer dans les airs et sous l'eau. Écrivain, cinéaste et philosophe. Un «Docteur ès Aventures» lancé à bord du trois-mâts La Boudeuse dans «Terre-océan», une mission du Grenelle de la mer autour du monde.

    PFRANCESCHI3.jpgFlatteur et négociateur. Habilement, l'ex président de la société des explorateurs mais également cinéaste (une vingtaine de documentaires à son actif) glisse une anecdote avec la Royale lors de sa première expédition à bord de la jonque La Boudeuse. «La Marine m'a filé un sacré coup de main près de Djibouti !».

    L'aventurier à la silhouette longiligne, la peau tannée et à l'ancre de marine tatouée sur le biceps gauche sait flatter. «Trop !» selon ses détracteurs. Dans le monde de l'aventure, les rivalités sont exacerbées.  Rapidement, la discussion glisse sur sonexpédition à la rencontre des peuples de l'eau. À bord de sa nouvelle Boudeuse, il y aura des ethnologues, des anthropologues mais également des jeunes du monde entier choisis avec la bénédiction de l'Unesco.

    «Il ne s'agit pas de partir étudier ces populations d'un point de vue purement scientifique mais en s'intéressant aux comportements humains qui nous rapprochent malgré des connaissances et des niveaux technologiques différents». Une circumnavigation en quête de sens et jalonnés d'escales de rêves (Polynésie, Nouvelle-Guinée, Birmanie...). En somme, une aventure maritime rêvée. Mais en ce moment, Les soucis s'accumulent pour le «chef du projet». Les retards aussi.

    Son trois-mâts est  au chantier dans le port finistérien de Camaret. «Je dois adapter mon bateau aux normes et aux certifications françaises draconiennes». Les obstacles sont aussi financiers. «Il m'a fallu accumuler de la crédibilité pour convaincre les télévisions, les médias et les banquiers». D'interminables négociations et des sollicitations médiatiques nombreuses. 

    Alors, le marin-aventurier court et enchaîne les rendez-vous pour que la Boudeuse lève enfin l'ancre. Que l'ancre coule. Qu'on tourne des images de ses rencontres et de cette odyssée pour partager ces histoires. «Je ne ferai pas des documentaires, mais douze films d'aventures vécues».

    Cette odyssée autour du monde à la rencontre des «peuples de l'eau» réalisée, Patrice Franceschi est reparti , cet hiver,  pour une nouvelle expédition longue durée, l'esprit d'aventure chevillé au corps et au cœur. Fort cette fois d'une «lettre de mission» remise par le ministre de l'Ecologie et du développement durable, Jean-Louis Borloo, et ses secrétaires d'Etat,  Dominique Bussereau et Nathalie Kosciusko Morizet.

    Comme un écho à travers les siècles de celle que reçu en son temps Louis-Antoine de Bougainville pour lancer sa frégate La Boudeuse autour du monde de 1766 à 1769. Bougainville était alors le premier des navigateurs à emmener avec lui des «savants» et, de ce fait, le premier à s'aventurer sur les mers pour des raisons scientifiques et non pas simplement pour des objectifs commerciaux, politiques, économiques, militaires ou diplomatiques.

    «Tout un symbole !», conclut le capitaine Franceschi dans un large sourire...  (FIN)

    Stéphane DUGAST

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    PORTRAIT AVENTURES
    DOCTEUR ès AVENTURES Volet 3|3

    logo cb.jpgReportage paru dans COLS BLEUS, l'hebdomadaire de la Marine nationale depuis 1945.

  • O CAPITAINE, MON CAPITAINE 2|3

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    © DR

    Patrice Franceschi, 56 ans. Explorateur sur terre, sur mer dans les airs et sous l'eau. Écrivain, cinéaste et philosophe. Un «Docteur ès Aventures» lancé à bord du trois-mâts La Boudeuse dans «Terre-océan», une mission du Grenelle de la mer autour du monde.

    PFRANCESCHI.jpgAventurier et analyste. Une pause, ouf ! Lui en profite pour desserrer le nœud de sa cravate bleu marine trop serrée et défaire le bouton de sa chemise blanche. Son «uniforme» en ces temps d'âpres négociations. Car, le «philosophe de l'Aventure» est reparti avec son bâton de pèlerin pour convaincre banquiers, patrons de presse, grands décideurs et institutionnels de l'aider dans ses aventures maritimes.

    Un tour du monde de 40 000 milles d'Est en Ouest en bateau à la rencontre des peuples des mers. Dans la droite ligne du Voyage autour du monde d'un aîné glorieux : Antoine de Bougainville. Sa Boudeuse à lui est un trois-mâts goélette de 42 mètres de long, construit en 1916, et utilisé ces dernières années comme navire école par une association suédoise.

    Sa sortie de la rade de Brest a, paraît-il, été remarquée. «Majestueuse» selon l'intéressé qui brandit, sous votre nez, les clichés de cette sortie en mer. Le titulaire d'une maîtrise de philosophie sur le tard est fier de son navire. Le précédent (également baptisé Boudeuse) était une réplique d'une jonque de guerre chinoise du XIXe siècle, qui a coulé en mars 2001 au large de Malte, sur le chemin du retour en France. Une déception dure à avaler.

    Et surtout beaucoup de tracasseries administratives et financières «Je continue toujours à rembourser les dettes» confie «Cap'tain Franceschi» sans pudeur. «Plus de 6 000 euros mensuels. Tous mes droits d'auteur y passent».

    Rapidement, la discussion change. Question de flair, le capitaine au long cours reparle d'aventure. Cette fois, c'est plus «terrain». Ses exploits défilent comme on lit les récits des Kessel, Londres et consorts.

    Ses reportages de guerre au Tchad ou au Liban. Ses aventures à pied, en ULM ou à dos de chameau. Inévitablement, on parle de l'Afghanistan, du commandant Massoud et de son combat aux côtés des Moujhadins.

    La situation du moment en Irak le préoccupe forcément, et l'inquiète «La méconnaissance et les mépris des traditions de l'islam ont fait croître cette haine de l'Amérique étendue à tous les Occidentaux, y compris les ONG qui sont désormais prises pour cibles».

    Prémonitoire puisque l'aventurier au teint hâlé tenait ses propos dès 2002. (A SUIVRE)

    Stéphane DUGAST

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    PORTRAIT AVENTURES
    DOCTEUR ès AVENTURES Volet 2|3

    logo cb.jpgReportage paru dans COLS BLEUS, l'hebdomadaire de la Marine nationale depuis 1945.

  • O CAPITAINE, MON CAPITAINE 1|3

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    © DR

    Patrice Franceschi, 56 ans. Explorateur sur terre, sur mer dans les airs et sous l'eau. Écrivain, cinéaste et philosophe. Un «Docteur ès Aventures» lancé à bord du trois-mâts La Boudeuse dans «Terre-océan», une mission du Grenelle de la mer autour du monde.

    PFRANCESCHI2.jpgBeau parleur et iconoclaste. Les mains moulinent au-dessus du steak-frites. Le regard noir balaye les trois convives équitablement. Chacun a le droit à son sourire. Ou mieux un doigt tendu dans sa direction.

    Tous se croient alors obligés d'opiner de la tête. Autour, des officiers de Marine attablés regardent discrètement la scène. Certains sont amusés, d'autres peut-être agacés par ce «one man show».

    Le principal intéressé s'en contrefiche et continue de prêcher sa bonne parole. Son auditoire boit littéralement ses paroles à défaut d'engloutir ce qu'il a dans son assiette. Lui continue son exposé. Il lui faut persuader ses interlocuteurs du bien fondé «De l'esprit d'aventure», son récent ouvrage.

    Tout y passe. Pêle-mêle. Confucius le Chinois, Socrate le Grec. Dieu, Moïse, la mort, Ulysse, Don Quichotte. Michel-Ange, Galilée. Ses préférences vont aux conceptions épicuriennes et stoïciennes de l'Antiquité. À Kant aussi, «l'un des plus fascinants aventuriers de la pensée». Les références sont nombreuses. Comme les anecdotes.

    On y parle philosophie mais surtout de la vie. Avec deux autres grands voyageurs, Gérard Chaliand et Jean-Claude Guilbert - «des gens avec qui (il) partage la même philosophie de vie» - Patrice Francesci s'est attelé à l'écriture d'un essai sous forme de dialogues pour proposer une conception renouvelée et originale de cet esprit si souvent associé, aujourd'hui, à l'exploit sportif ou à l'exploration. L'esprit d'aventure.

    Après plus de trois décennies de bourlingues en tout genre, l'écrivain aventurier a eu envie de s'interroger avec ses deux complices sur leur parcours respectif et l'histoire des sociétés. La quête est ambitieuse. «Revaloriser l'esprit d'entreprise dans tous les domaines par rapport au principe de précaution et au risque zéro que préconisent nos sociétés occidentales».

    Séduisant. Surtout lorsque l'orateur émaille son cours magistral d'anecdotes. L'aventurier a belle allure. La tchatche facile. De quoi faire succomber la gente féminine facilement ? Lui,  sourit et corrige le cliché : «Je suis très fidèle dans la vie». D'ailleurs, le «philosophe de l'aventure» est marié et père de deux enfants.

    Quant à la réussite sociale, elle ne l'intéresse guère. «Je n'ai ni voiture, ni appartement. Quand elle arrive, je l'utilise pour continuer à avancer».  Mais alors comment rester dans et en dehors du système ? La réponse est sobre. «Le voyage et l'esprit d'aventure». Ou plus pragmatique : «Apprendre à piloter un avion ou lire Kant, c'est un tout». Et la mort dans tout çà ? «La fonction de l'aventurier est d'épuiser le «champ du possible» à n'importe quel prix, jusqu'à en perdre la vie s'il le faut».

    Intransigeant et résolument anti-conformiste dans une société très sécuritaire et occultant la mort. Pour l'explorateur, c'est tout simplement l'aptitude au risque, l'une des vertus de l'esprit d'aventure. Ite messa est. (A SUIVRE)

    Stéphane DUGAST

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    PORTRAIT AVENTURES
    DOCTEUR ès AVENTURES Volet 1|3

    logo cb.jpgReportage paru dans COLS BLEUS, l'hebdomadaire de la Marine nationale depuis 1945.

  • "E" COMME... ESCALES

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    PRESSE JEANNE D'ARC R97
    LA JEANNE DE A à Z N°5

    A l'occasion de l'ultime campagne de la Jeanne d'Arc, Cols Bleus raconte autrement le porte-hélicoptères R97. Cette semaine, la lettre E et son fort pouvoir évocateur...

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    ©
    Julien CABON / MN

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    ESCALE «La Jeanne ? Les plus belles escales de la Marine, les plus mythiques...». La phrase est lâchée dans la confidentialité d'un carré. A l'abri des oreilles indiscrètes. Devant un «petit noir» tard le soir. Juste avant la relève de quart de minuit. Quand l'ambiance devient plus décontractée, les langues se délient. Elles se libèrent. «Escale» : un terme aux pouvoirs évocateurs. Du «rêve en barre» pour le terrien. Des clichés, des souvenirs et parfois de la nostalgie chez les gens de mer. «Escale», à lui seul, ce terme a fabriqué la bonne et la mauvaise réputation de la Jeanne au fil de ses presque cinq décennies de navigation autour du monde. Pour les états-majors, ce terme est désormais devenu plus difficile à justifier, rentabilité des «heures de mer» obligent. Par ailleurs, le militaire spécialiste du combat ne manque d'ailleurs jamais l'occasion de railler les capacités guerrières obsolètes du navire-école au point d'en occulter ses deux missions principales : la représentation et la formation des officiers-élèves. La Jeanne doit sa bonne réputation à son rayonnement et sa présence sur toutes les mers du globe. Depuis 46 ans, le navire-école aura  porté haut le pavillon tricolore sous toutes les latitudes. Avec une nette préférence pour les climats tropicaux. Fort-de-France et la Martinique sont d'ailleurs aux hit-parades des escales effectuées. Chaque passage dans les îles françaises du Pacifique a suscité ferveur et enthousiasme. A la seule évocation des escales ayant égrené 46 campagnes, les amoureux du voyage palissent. Des ports mythiques comme New-York, Tokyo, San Francisco, Acapulco ou Diego-Suarez. Des îlots oubliés aux dimensions modestes : Tristan-da-Cunah, Clipperton ou Kerguelen. Des escales symboliques à Beyrouth, à La Havane ou à Vladivostok après la chute du mur. Pourtant, contrairement aux idées reçues, les campagnes de la Jeanne n'ont été un véritable tour du monde qu'à neuf reprises, dont sept fois lors des vingt premières années de sa vie nautique. A l'heure prochaine du bilan, les chiffres font cependant écho. 6 300 officiers formés. 15 000 marins affectés. 800 escales et 90 pays visités. Navire-école et ambassade flottante depuis 1964, la Jeanne a incontestablement l'âme voyageuse...

    Stéphane DUGAST

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    Couv_JeanneDArc BD.jpgEXTRAIT DU LIVRE
    LA JEANNE D'ARC, porte-hélicoptères R97

    (E/P/A – Les éditions du Chêne)
    Photographies de Christophe Géral
    Enquête de Stéphane Dugast