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UNE BOITE DE PANDORE ?

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Dédié au monde de l'Aventure, à son actualité et à ses acteurs, le blog Embarquements s'est fait remarqué cette semaine suite à la diffusion d'une enquête et d'un droit de réponse qui ont suscité de nombreux commentaires dans la blogosphère et ailleurs. Des explications et une mise au point de Stéphane Dugast, créateur et animateur du blog Embarquements, s'imposent. 

DANSLESPAS 10 ©stéphane dugast.JPG

Signée Patrick Filleux et diffusée le 15 décembre dernier sur ce blog, l'enquête «Les petits faussaires de la grande aventure» a suscité de vives réactions. Comme il est d'usage dans la presse, j'ai publié, le lendemain, sur ce même blog un droit de réponse de Stéphanie et Jérémie Gicquel.

Cette enquête de Patrick Filleux, comme d'ailleurs sa précédente consacrée aux financements dans le monde de l'exploration, reflète son jugement et son opinion. Je ne la commenterai pas, sauf la partie concernant l'expédition et le film Le piège blanc*.



UN
SALE PIÈGE ?

Auteurs d'une expédition en kayak au Groenland oriental, les deux explorateurs, Alban Michon et Vincent Berthet, n'ont jamais caché avoir été accompagnés par l'équipe de production du film Le piège blanc*. Les belles images de leur documentaire - notamment sous-marines - en témoignent. Les puristes peuvent reprocher un ton parfois trop anxiogène et une dramaturgie peu en phase avec les réalités, tout est question de points vues et d'appréciations.

J'ai vu le documentaire deux fois que j'ai chroniqué sur ce blog avant sa diffusion sur France 3 dans l'émission Thalassa (Lire Pépites Polaires). J'ai également diffusé sur Embarquements, un entretien éclairant de Thierry Robert, le réalisateur du film (Lire : Western polaire : secrets et coulisses)

J'assume donc mon point de vue différent de celui de Patrick Filleux, auteur de l'enquête «Les petits faussaires de la grande aventure». C'est aussi ça le débat et la discussion.

.

IMG_0991.JPGL'HEURE DES BILANS

Quant aux commentaires suscités par cette enquête, souvent haineux, parfois diffamatoires, et virant trop aux « règlements de compte à OK Corral » de l'aveu d'un internaute, je ne les commenterai pas.

Car l'essentiel est ailleurs, il convient de s'interroger sur le monde de l'Aventure, ses valeurs et sur l'utilité (ou non) d'édicter des règles de bonne conduite.

Des constats s'imposent. A la la course folle de certains médias toujours plus en quête de sensationnels et de premières mondiales s'ajoute la malhonnêteté de certains explorateurs et la crédulité du public. Le contexte économique et les difficultés pour trouver des partenaires ou des financements compliquent cependant la donne pour les aventuriers, les obligeant à trop souvent courir après la médiatisation. Le phénomène n'est cependant pas nouveau.


UN MOD
ÈLE VERTUEUX ?

Jacques-Yves Cousteau, Haroun Tazieff ou encore Paul-Emile Victor, nos (glorieux) aînés ont mis en place un système qui continue aujourd'hui de prévaloir dans le monde de l'exploration en France. Ce modèle est simple : il consiste sur le terrain, à mener une expédition et à en saisir les «réalités» via des photos, des films et des écrits, avant de produire au retour (et désormais souvent au cours d'une expédition) des contenus éditorialisés et d'en faire la promotion auprès des médias et du grand public.

Cette médiatisation permet généralement aux explorateurs d'en tirer des bénéfices servant souvent à rembourser les dettes contractées, à vivre au quotidien et à financer leurs prochaines expéditions. Ainsi établi, ce modèle serait vertueux. A condition bien évidemment de respecter des règles d'éthique. Et c'est là que le bat blesse...

DANSLESPAS 11 ©stéphane dugast.JPG

DES ASSISES DE L'AVENTURE

Pointer du doigt les aventuriers et les médias est cependant trop simpliste. A l'heure de l'après Cop-21 et de ses bonnes résolutions en matière de protection de la planète, il devient urgent de convoquer des «Assises de l'Aventure» et d'ainsi réunir autour d'une table les principaux acteurs (associations, ONG, festivals, fondations partenaires…) de ce milieu pour notamment s'interroger sur les règles de bonne conduite à adopter, ou encore proposer des mesures fortes et concrètes.

Pourquoi ne pas établir d'ailleurs des ponts avec nos homologues anglo-saxons, européens ou des pays nordiques ? Pourquoi ne pas ouvrir le dialogue avec des sociologues ou encore des philosophes ? Suis-je trop naïf ? Donneur de leçons ? Utopiste ? Cela importe peu. Il en va finalement de la crédibilité et de l'intérêt du monde de l'exploration.

Etablir des règles ou définir une éthique dans le monde de l'exploration est une aussi bonne chose que de combattre le dopage dans le sport, la corruption en politique ou les malversations dans le monde financierUne certitude : seule la «vraie» aventure apportera des plus à notre nouveau monde ultra-connecté.

Stéphane DUGAST

* : opinion diffusée par l'auteur de ce blog dans le fil des commentaires de l'article «Les petits faussaires de la grande aventure»

Commentaires

  • Nous ne sommes pas dupes !
    Il est logique lorsque l'on nous fait voir des reportages d'aventures de se poser à un moment qui filme ?
    Et si l'on nous montre jamais le ou les cadreurs alors que les acteurs sont incapables de s'auto-filmer, il est évident qu'il y a une équipe de tournage dérrière.
    Nous ne sommes pas des veaux !

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