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POLAR POD #2 : LE NOUVEAU DÉFI DE JEAN LOUIS ETIENNE
Une exploration innovante, une audace technologique et une opportunité rare : celle de faire progresser la science dans les eaux australes autour du continent Antarctique si mal connu. C'est à bord d'un drôle de navire, une sorte d'éolienne flottante, que Jean-Louis Etienne compte prochainement dériver, sans assistance mécanique, et ce jusque pendant 6 mois. Des tenants et aboutissants de cette expédition polaire d'envergure, l'explorateur bientôt septuagénaire dit tout…
(LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT) « Pourquoi avoir choisi un engin de ce type comme tout droit sorti d’un roman de Jules Verne ?
- Jean-Louis Etienne : Cet engin comme vous dîtes, je l'ai appelé le Polar Pod. Comment ça marche ? Le principe est simple. Tracté à l'horizontale jusqu'à la zone d'étude par un bateau, le Polar Pod bascule, une fois sur place, en position verticale par remplissage des ballasts à l'eau de mer.
C'est un engin hybride, inspiré du RP FLIP (Floating Instrument Platform)1 de l’U.S. Navy, une plate-forme dérivante de la flotte océanographique américaine toujours en activité après 60 ans au service de la recherche.
Le Polar Pod fait la synthèse entre l'expérience du Flip américain et la technologie des flotteurs des futures grandes éoliennes offshore. En termes de chiffres, c'est une plate-forme de 100 mètres de hauteur pour un poids de 720 tonnes complètement dimensionnée pour affronter les plus grosses vagues des "cinquantièmes hurlants".
Sa période de pilonnage, plus longue que celle de la houle, permet de ne pas entrer en résonance avec les mouvements de la mer, transformant le Polar Pod en une plateforme scientifique, exceptionnellement stable.
La nacelle habitable est située à 19 mètres au-dessus de la surface. Elle peut héberger 7 membres d’équipages avec 6 mois d'autonomie. C'est un habitat à énergie dite "positive" grâce à la performance de l'isolation thermique.
Quant à la production d'électricité pour les capteurs et les instruments de mesure, l'éclairage, les télécommunications, l'informatique, le dessalement d'eau de mer, l'eau chaude et la cuisine, elle sera assurée par 4 éoliennes de 3,2 kilos Watts et stockée dans des packs de batteries au lithium-ion.
A l'instar du Flip des américains, ma plate-forme très stable. Les marins et spécialistes apprécieront ! Polar Pod : c'est 5° de gîte dans le gros temps et un mouvement vertical qui ne dépasse pas 10% de la hauteur des vagues.
Comme un satellite autour de l'Antarctique, le Polar Pod va ainsi permettre l'acquisition de données et d'observations sur le long terme qui seront transmises aux chercheurs, océanographes, climatologues impliqués dans le projet.
Le partage en « temps réel » de l'expédition par l'image, le son et les voix, alimenteront un grand projet pédagogique international sur les Sciences de la Vie et de la Terre ». (LIRE LA SUITE)
Propos recueillis par Stéphane Dugast
Photographies © Jean-Louis Étienne / 7ème Continent
1 : Lancé en juin 1962 le Flip appartient au Bureau de Recherche Navale (Office of Naval Research). Ce bateau de recherche made in USA a été conçu pour passer d’un état à un autre en pleine mer, afin que les scientifiques à bord, puissent mieux étudier le climat et l’océan. Ce navire pèse 700 tonnes, il mesure 108 mètres de long (355 pieds) et il ne met que 28 minutes pour se mettre à la verticale (Source : www.allboatsavenue.com).
EN SAVOIR +
RDV sur http://www.jeanlouisetienne.com/polarpod/