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  • LES COPAINS D’ABORD

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    Ancien Ministre et actuel député des Hautes-Pyrénées, Jean Glavany manie également fort bien la plume. Son nouvel ouvrage est un double hommage à deux de ses amis disparus, deux gens de mer et deux écrivains de Marine.

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  • YVAN BOURGNON : DERNIERS BORDS

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    Lancé sur un catamaran de sport aux dimensions modestes – 6 mètres 20 (LIRE LA CHRONIQUE) – sans habitacle, ni GPS, ni assistance, Yvan Bourgnon a été stoppé net dans son tour du monde au large du Sri Lanka. Inoxydable, le navigateur veut et va repartir ! Rapides explications.

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  • MOT MARIN : NŒUD

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    Tous les marins savent que les distances en mer se mesurent en milles marins. Ainsi 1 mille marin = 1 852 mètres. Ils savent aussi que la vitesse des bateaux s’exprime non pas en mille à l’heure mais en nœuds. Mais d'où vient cette unité de mesure ? Explications sans sac de nœuds.

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  • LA VOIE ROYALE #8

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    Danseur professionnel, artiste-peintre et marin émérite, Pierre Auzias a un jour décidé de poser son sac au Danemark. Une escale scandinave longue durée (Cf part 7) durant laquelle il va multiplier les bonnes et belles rencontres. Huitième épisode de la vie de Pierre le franski qui devient peu à peu prophète dans son nouveau pays…

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  • VISIONS SCANDINAVES #7

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    Artiste-peintre & danseur professionnel, Pierre Auzias va multiplier les navigations et les escales les plus exotiques. Un nouvel hasard va pourtant lui faire poser son sac en Scandinavie. Septième épisode de la vie d’un homme devenu un temps immobile au Danemark son nouveau pays.

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  • LES MARINS DU VENDÉE

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    Les plus belles pages de l’histoire moderne de la voile moderne s’y sont écrites depuis sa création en 1989. Course en solitaire et en monocoque, le Vendée Globe est une course référence se déroulant tous les 4 ans.

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    RDV en novembre prochain pour une 7ème édition à forte couleur internationale. Sur 15 marins inscrits à ce jour, la moitié des skippers n’est, en effet, pas de nationalité française. Parmi ses 7 skippers étrangers, une pléiade de favoris dont 3 Britanniques (Samantha Davies, Mike Golding et Alex Thomson) et 2 Suisses (Bernard Stamm et Dominique Wavre).

    Côté Frenchies, 8 marins ont confirmé leur engagement, dont un ancien vainqueur Vincent Riou (PRB) et de sérieux prétendants comme Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), Marc Guillemot (Safran) ou Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3). La joute océanique s’annonce dès lors fort prometteuse…

     

  • BELEM DO BRASIL épisode n°5

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    Retrouvez tout l'été sur ce blog l'odyssée brésilienne d'un bateau de légendes. Un grand reportage paru il y a (déjà) 8 ans dans les colonnes de Cols Bleus, le magazine de la Marine nationale. Destination le Brésil, l'Amazonie et la Guyane pour le trois-mâts Belem. Sur les traces de son glorieux passé. En route pour une navigation inédite sur l'Amazone.

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    Pour ceux que les bonnes paroles du commandant n’auraient pas convaincu, la confirmation viendra le lendemain à 6 heures du matin. Dans la bannette pour les plus chanceux ! Sur le Belem, on se fait désormais branler.

    Les eaux devenues moins marrons et plus bleues sont moins calmes. Sur le spardeck du trois mâts, le point de vue est imprenable. Le voilier est dorénavant sous voiles. Malgré tout, sans vent, le trois-mâts semble complètement scotché.

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    Naviguer à 2 ou 3 nœuds a de quoi surprendre et décourager un néophyte. Juste avant de manger, il va falloir carguer les voiles puisque le navire va devoir gagner du terrain au moteur. «Nous allons faire cap au moteur vers l’Est et le grand large pour chopper des vents. Nous sommes en plein pot au noir» précise le commandant en soirée.

    Une bonne suée, un repas copieux et une douche plus tard, voilà l’apprenti marin du bord fourbu. L’air de la mer et le métier qui rentre…

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    Les manœuvres, l’ascension de la mâture et des vergues pour les plus courageux, l’apprentissage de la sémantique Belem (perroquet, grand hunier, mât d’artimon brigantine, beaupré), les quarts, les nuits étoilées et la croix du sud visible sous ces latitudes, les dauphins maculés de plancton phosphorescent… la vie va désormais lentement s’égrener au rythme du vent et de la mer.

    Comme jadis ! Adieu vieux Brésil, le Belem te quitte avec un pincement au cœur. A croire qu’il n’y a qu’en mer qu’on peut toucher l’esprit du Belem. Et puis, loin de l’agitation des terriens, l’humeur du marin est loin d’être bougonne… (FIN)

    Stéphane DUGAST
    Photographies DR / SD / Amapa

     
    A VISITER

    Le site de la fondation BELEM à : http://www.fondationbelem.com/

     

  • BELEM DO BRASIL épisode n°4

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    Retrouvez tout l'été sur ce blog l'odyssée brésilienne d'un bateau de légendes. Un grand reportage paru il y a (déjà) 8 ans dans les colonnes de Cols Bleus, le magazine de la Marine nationale. Destination le Brésil, l'Amazonie et la Guyane pour le trois-mâts Belem. Sur les traces de son glorieux passé. En route pour une navigation inédite sur l'Amazone.

     Retour aux réalités de l’odyssée Atlantique. Après un mouillage de nuit sans anichroches, le Belem est reparti vers 4 heures du matin et file à un train de sénateur à travers les différents rios (rivières) plus ou moins larges de l’estuaire pour un transit sous haute protection. 

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    Une vedette de la police fluviale est au côté du trois-mâts. La région est peu sûre. C’est d’ailleurs dans le coin que le navigateur néo-zélandais, le géant des mers Peter Blake, est tombé sous les balles de pirates il y a quelques mois. Pas tellement rassurant ! Une protection rigoureusement indispensable.

    Un voilier de couleur jaune et verte, le Condessa Cristina sur lequel a pris place une équipe de cinéastes, escorte également le Belem. Une véritable flotte de combat ! Les paysages ne varient guère par rapport au premier jour mais aucun des passagers ne s’en plaindra !

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    Dès midi, le voilier va mouiller au large de la ville de Portel. Un après-midi au cœur de la forêt et de ses mystères, la petite ville de Portel, ses rares bars et ses restaurants vont permettre à ceux qui se sont rendus à terre de toucher du doigt la réalité des villages amazoniens. 

    Départ le lendemain pour Macapa ou pour être plus exact le port de Santana, à une douzaine de kilomètres de la capitale de l’État d’Amapa. Là où mouillera le Belem pendant 3 jours avant d’entamer sa remontée vers la Guyane.

    Si le Para a été la destination de prédilection du Belem armé par Crouan, Cayenne a pris le relais lorsque le voilier a porté ensuite les couleurs des maisons Demange et Fleuriot. Point de jeux du hasard dans cette Odyssée...

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    Allons z’enfants de l’Amapa

    Après une matinée de navigation sans problèmes, voilà le trois-mâts et son équipage presque arrivés à Santana. A quelques encablures du poste de douane de Fazendinha et de l’endroit où Sir Peter Blake a été assassiné.

    L’attente est interminable. Les autorités brésiliennes sûrement tatillonnes. «Vous savez, le Belem est un bâtiment un peu à part. Pour qu’il soit reconnu au Brésil comme un bâtiment officiel, il a fallu se battre» explique Hubert de Gevigney , atatyaché naval à l'ambasse de France à Brasilia  et embarqué sur le Belem, comme pour mieux nous faire comprendre les difficultés rencontrées.

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    Au mouillage depuis bientôt deux heures, on commence à s’impatienter. «Où sont les pilotes ? J’ai besoin d’eux !» s’affole le commandant Cornil. Enfin ! Si ces contretemps ont pu altérer l’humeur des marins et des passagers, le soir même une réception donnée par Mme le Gouverneur au musée Sacaca rassurera tout ce beau monde.

    Il faut dire que l’État d’Amapa, contigu avec la Guyane française, choie les « gaulois » et leur culture. L’ancien gouverneur Joa Alberto Capiberibe est un francophile averti qui a multiplié les échanges avec la Guyane et la métropole.

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    Le lendemain, une délégation du bord visitera la plus grande fortification construite par les portugais au Brésil : le fort de Sao Jose de Macapa. Les stagiaires réadmis sur le voilier ne profiteront pas trop quant à eux de l’escale à Macapa puisque la plupart arriveront, le surlendemain, juste pour l’appareillage.

    Qu’importe ! Eux sont impatients de carguer et d’envoyer les voiles car le trois-mâts va entamer sa remontée sur la Guyane sous voile. Une navigation à l’ancienne qui les ravit.

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    Pour aujourd’hui, c’est raté ! La sortie de l’embouchure de l’Amazone se fera au moteur. «Nous allons prendre le passage difficile de Bara Norte, nous mettrons le cap ensuite vers le large pour nous éloigner de la terre et de ses dangereux fonds. Ensuite, nous pourrons envoyer la toile» prévient le commandant. De quoi combler les stagiaires. Promis demain, le Belem arrêtera de jouer les péniches ! (LIRE LA SUITE)

    Stéphane DUGAST
    Photographies DR / SD / Amapa

     
    A VISITER

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  • BELEM DO BRASIL épisode n°3

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    Retrouvez tout l'été sur ce blog l'odyssée brésilienne d'un bateau de légendes. Un grand reportage paru il y a (déjà) 8 ans dans les colonnes de Cols Bleus, le magazine de la Marine nationale. Destination le Brésil, l'Amazonie et la Guyane pour le trois-mâts Belem. Sur les traces de son glorieux passé. En route pour une navigation inédite sur l'Amazone.

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    Même s’il n’est pas sous voiles, qu’il doit avoir fier allure le Belem ! Après une première nuit sans histoire, le trois mâts file dans les eaux limoneuses de l’estuaire de l’Amazone.

    Plate-forme avant, le «gaillard» dans le parler Belem hérité de la marine à voile, le paysage défile en kaléidoscope. Sur les deux bords, la végétation luxuriante semble impénétrable. Du vert et l’ocre de la terre à l’infini, de temps en temps occupé par des maisons tout en bois sur pilotis. Une façon de rappeler que l’endroit est habité.

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    Les nombreuses pirogues venant saluer le passage du Belem viennent pimenter la traversée. Durant cette première journée, tout le monde ou presque est sur le pont afin de voir, d’écouter et de déguster comme sûrement le faisaient à l’époque les navigateurs espagnols, portugais et même français qui ont exploré cette région immense parsemée d’îles, de rivières et de canaux.

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    La démesure de l’embouchure de l’Amazone, de ces lieux où terre et mer s’entremêlent, a d’ailleurs donné le nom à la région. «Pa’ra» dans la langue des indiens Tupis signifie «grand océan». Le navigateur Vicente Yanez Pinzon lui-même impressionné par la taille de l’embouchure du fleuve le dénomma le rio de la mar dulce (le «fleuve de la mer d’eau douce») et refusa de s’y aventurer plus en amont.

    Si les eaux marron et la verte végétation caractérisent les lieux, les bruits de la forêt sont l’autre particularité frappante. Les chants d’oiseaux et d’autres animaux nous rappellent que nous sommes bien en Amazonie.

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    Un écosystème où foisonnent différentes espèces animales et végétales comme l’explique Michel Huet, naturaliste de formation et homme de télévision embarqué sur le Belem : «L’Amazonie est une région qui regroupe une faune et une flore parmi les plus variées du globe. Une forêt exubérante, la plus grande du monde ? Un climat chaud et le plus humide ? Une forêt à étages regorgeant d’espèces les plus rares ? Un poumon pour la planète ? L’Homme se laisse parfois aller à délirer sur l’Amazonie. Pour moi, le fantastique réside exclusivement- dans la connaissance des phénomènes de la nature. Ainsi l’Amazonie comme toutes les forêts équatoriales est une machine à recycler formidable. Ses maigres ressources génèrent un taux de croissance extraordinaire, une infinie variété d’espèces pour pratiquement aucun déchet».

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    Enthousiaste et intarissable sur le sujet, le scientifique, également animateur sur le petit écran, va partager ses connaissances encyclopédiques avec les marins et les « croisiéristes » du Belem. La croisière s’amuse ? Non, elle s’instruit… (LIRE LA SUITE)

    Stéphane DUGAST
    Photographies DR / SD/ Jules Verne aventures / Galen Fryzer

     

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  • BELEM DO BRASIL épisode n°2

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    Retrouvez tout l'été sur ce blog l'odyssée brésilienne d'un bateau de légendes. Un grand reportage paru il y a (déjà) 8 ans dans les colonnes de Cols Bleus, le magazine de la Marine nationale. Destination le Brésil, l'Amazonie et la Guyane pour le trois-mâts Belem. Sur les traces de son glorieux passé. En route pour une navigation inédite sur l'Amazone.

    Direction le petit roof qui abrite le carré commandant. Le chef machine maugrée. Sommeil agité ? Contrariétés matinales liées à l’appareillage ? Agitation des grands jours autour du voilier ? L’œil est noir et le ton agacé. Si la musique adoucit les mœurs, celle jouée sur les quais devrait vite faire disparaître l’humeur maussade du chef. A moins que le thé et les quelques tartines beurre-confitures avalés y contribuent également. Qui sait ?

     

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    Une chose est sûre, les quais déserts pendant toute l’escale du navire français pour des raisons de sécurité, grouillent de monde en ce samedi matin. Il y a même une fanfare militaire, celle des fusiliers marins de Belém.

    Des notes s’échappent involontairement des instruments. Visiblement les marins-musiciens brésilien sont impatients d’en découdre. Le flux des spectateurs grossit à vue d’œil. Les marins du Belem, quant à eux, sont à poste.

    Appareillage imminent. Les manœuvres ne vont pas tarder à débuter. Musique Maestrii ! «La mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs…». C’est sur l’air de la célèbre chanson de Charles Trenet que la fanfare do Brasil a choisi d’ouvrir les hostilités.

    Le soleil jusque là absent s’invite même à la garden-party. Le Belem va quitter la ville éponyme en fanfare et sous des reflets d’argent. En route pour la verte Amazonie…

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    Un sixième continent

    Les docks réhabilités en restaurants, les grues jaunes, les hangars estampillés Companhia docas do Para, le marché coloré de Ver-O-peso, plus loin des villages lacustres (en fait des favelas) et leurs navires tout rouillés juste échoués devant, les buildings modernes en béton déjà défraîchis du centre-ville, les vieilles façades toutes lézardées vestiges d’un Belém de toute splendeur.

    La capitale du Para nous livre ses différentes facettes et défile comme un long plan séquence au cinéma. Les passagers sont étonnamment silencieux. Un dernier coup de sirène pour saluer la ville. Le forte de Castelo, bâtiment fondateur de la ville, va bientôt disparaître du panorama.

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    Tchao Belem, direction l’État d’Amapa et la ville de Macapa, de l’autre côté de l’embouchure de l’Amazone. Pour cette traversée, le «fameux trois-mâts» a fait le plein. Exit les stagiaires, place aux invités et à la presse pour une croisière sur l’Amazone. «Traverser l’estuaire de l’Amazone, c’est mythique. Même au moteur !» s’enthousiaste l’un des invités du bord.

    De quoi estomper les frustrations des stagiaires férus de voile pas prévus sur cette traversée très singulière. A bord, les discussions vont bon train sur la ville de Belem, ses environs et le reste du Brésil. Qu’elles sont loin les «images d’Epinal»...

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    Des paysages façon carte postale

    Le touriste en quête de plages de sable fin, d’un grand ciel bleu azur et de jolies métisses en maillot de bain bariolés et échancrés en est pour ses frais.

    Des clichés sur le Brésil qu’Hubert de Gevigney, attaché naval et adepte inconditionnel de ce pays extrême, bat en brèche : «Les Français ont une vision très faussée du Brésil. Rio de Janeiro, le pain de sucre… C’est comme si pour les Brésiliens, la tour Eiffel représentait globalement la France !».

    L’officier en poste à Brasilia assène un argument de taille : «Le Brésil ? C’est un véritable continent ! Rendez-vous compte, l’état du Para dont Belém est la capitale est grand comme 2 fois la France !».

    Et le marin de multiplier les comparaisons et les richesses de «son» pays à l’envi. Pendant ce temps là, les bâtisses et les autres traces de civilisation vont peu à peu disparaître des rives. Et la forêt reprendre ses droits. Notre voyage s'écrit en vert...  (LIRE LA SUITE)

      Stéphane DUGAST
    Photographies DR / Illustration SD/ Galen Fryzer

     A VISITER
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  • VENTS PORTANTS

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    Ancien commandant du dundee Mutin et de la goélette l’Etoile, Patrice L’Hour est un fin connaisseur de  la Marine à voile. A l’occasion du prochain Grand Prix de l’Ecole Navale  qui va se dérouler dans la rade de Brest, du 2 au 5 juin prochain, je l’ai interrogé sur l'utilité de la voile dans la Marine militaire moderne. Réponse de l’intéressé.

    « A l’ère des navires de guerre modernes, naviguer sur des voiliers peut apparaître anachronique. Pourtant, aujourd’hui  comme hier, souvent, seul le sens marin nous permet de nous sortir des situations délicates.

    Savoir  naviguer « à l’ancienne »  permet d’assimiler et d’appréhender les fondamentaux du métier de marin.

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    Plus que sur un autre bâtiment, l’esprit d’équipage, la rusticité et les exigences du métier sont palpables sur les voiliers-écoles de la Marine nationale.  J’ai eu la chance de commander le dundee Mutin et la goélette Etoile.

    Durant mes deux années de commandement de l’Etoile, le programme d’activités a été soutenu : 1 924 élèves embarqués, 34 ports visités, 9 pays visités et 26 145 nautiques parcourus. Point d’orgue de cette affectation, notre participation, en compagnie de la goélette Belle-Poule, à une course océanique phare : la Tall Ships Atlantic Challenge durant l'été 2009*.

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    C’est à cette occasion que les goélettes ont traversé pour la première fois l’océan Atlantique. Cette épopée a connu par ailleurs un beau succès médiatique puisque le  blog ouvert  pour l’occasion a été visité par près de 13  000 internautes en l’espace de quatre mois. Preuve de l’intérêt du grand public pour les voiliers écoles de la Marine.

    A une époque où les passerelles des bâtiments modernes  offrent de moins en moins d’accès sur  l’extérieur et disposent d’équipements modernes,  il faut  pourtant toujours important d’apprendre « à lever la tête, à observer la mer et à sentir les éléments ».

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    Préserver l’apprentissage de la navigation traditionnelle  demeure encore, à mes yeux, un choix pertinent et de plus en plus judicieux. Un marin doit toujours avoir en tête que  les équipements modernes tombent en avarie tôt ou tard et très souvent « au moment  où il ne le faut pas ». Il est  alors indispensable  de savoir pratiquer  la navigation avec les instruments  de base  pour  continuer  de  naviguer en sécurité.

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    En plus d’être des écoles de la mer et de la vie en équipage sans égales, ces voiliers participent au rayonnement de la Marine et permettent de vivre des  expériences uniques. L’un de nos glorieux anciens était d’ailleurs élogieux à leur propos : « Elève, j'ai toujours beaucoup aimé embarquer sur ces bateaux. Nous participions aux manœuvres, à la barre et à la navigation. Comme les deux goélettes naviguaient presque toujours de conserve, de l'une nous avions toujours une très belle vue de l'autre. On peut être reconnaissant à la Marine nationale d'avoir su garder ces éléments importants de notre patrimoine maritime dans un état impeccable. Ces bateaux sont magnifiques et l'on ne peut que souhaiter que la Marine nous les garde pour toujours ». Ce marin s’appelait Eric Tabarly.

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    Quant à l’intérêt économique de conserver des voiliers-écoles, il est avéré. Le prix du « baril de vent » est constant et cette ressource inépuisable.  La navigation à la voile est donc encore un vecteur de formation adéquat, fédérateur, symbolique, médiatique et de surcroît économique »

    Propos recueillis par Stéphane DUGAST
    Photographies
    Marine nationale


    * Livre à paraître en juin prochain La Belle Poule en Amérique d’Olivier Lebosquain 

  • LA UNE QUE VOUS NE VERREZ PAS

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    L'ENQUETE - «Marin, homme venu de la terre face à la mer qui l'appelle, face à la mer qu'il redoute /  Relever le défi / Se décider à s'aventurer loin des côtes» écrivait Pierre Dubrulle, ancien officier devenu le «Monsieur cinéma» de la Marine pendant plus de trois décennies. A ces écrits poétiques, la nouvelle directive édictée cette année par les autorités de la Marine nationale quant aux finalités du métier de marin d’Etat répond de façon plus dogmatique : «Etre marin, c’est être combatif. En tout lieu et en tout temps, le métier de marin demande un niveau d’exigence élevé. Nul ne peut se contenter de vivre sur ses acquis. Au contraire, il faut être capable de faire face».

    Marin d’état, plus qu’un métier, un état d’esprit qui s’est forgé à travers les générations. En s’intéressant à un livre-hommage dédié à une école «fabriquante» de marins valeureux ainsi qu’à des personnalités emblématiques du monde maritime, Cols Bleus raconte dans ce numéro des «Destins de marins» à l’empreinte inoxydable. Qu’ils s’agissent des mousses, du commandant Philippe Kieffer, de l’académicien Jean-François Deniau, de l’explorateur Paul-Emile Victor ou du navigateur Eric Tabarly, leur expérience dans la Marine leur a forgé leur caractère, et souvent infléchi la courbe de leur destin.

    «L'homme s'affirme à force d'expérience toujours renouvelée / Apprendre à faire du vent son complice, à faire de la mer sa voie royale / Ainsi naissent les marins» écrivait également l’auteur réalisateur Pierre Dubrulle avant de conclure avec emphase : «A bord, des marins sont à l'œuvre, ils font équipage  / Ils veillent / Les autres pêchent les trésors de la mer ou emportent les richesses de la terre/ Ils veillent pour que ceux-là arrivent à bon port / Ils sont là, toujours et partout, pour prévenir toute menace, pour préserver la liberté des mers /  Ils sont, avec les autres, tous venus de la terre / On les appelle les gens de mer».

    Enquête de Stéphane DUGAST


    Dossier paru dans le bi-mensuel de Marine nationale
    + d'infos à : http://www.defense.gouv.fr/marine