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EMBARQUEMENTS - Page 83

  • HAROUN TAZIEFF : UN FILM AUSSI

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    Cinéaste et documentariste, Eric Beauducel prépare actuellement  le tournage du documentaire «Tazieff/Allègre, la guerre des volcans» dans le cadre de la saison 2 de la nouvelle collection de France 5 «Duels». Rapides explications de l’auteur et réalisateur de ce documentaire en écho à une précédente chronique dédiée à la biographie écrite du volcanologue de renommée.

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    › Racontez-nous plus précisément ce film ?

    - Eric Beauducel : « Il s’agit d’un portrait croisé des deux hommes et de leur antagonisme autour de la crise de la Soufrière de 1976 et plus largement de la prévention des risques volcaniques.  Le film de 52’ est produit par Ekla production et coproduit avec l’INA. Tournage prochainement et diffusion prévu début 2015. 

    › Quel approche privilégiez-vous ?

    - L’idée est de faire redécouvrir ces deux hommes que tout opposait mais qui ont encore chacun aujourd’hui de fervents défenseurs et admirateurs. Le film sera construit autour de la richesse des archives et des interviews de proches, comme Frédéric Lavachery, le fils de Tazieff, des collaborateurs scientifiques des deux hommes, des témoins directs de la crise de 76. 

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    « La volcanologie est une science comme la médecine : il faut du doigté, du sang froid, de l'énergie, de l'habitude et l'expérience du terrain. Les études de laboratoire ne suffisent pas »
    Haroun Tazieff, 1976

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    › Ce n’est pas votre premier documentaire sur les volcans ?

    En effet, j’ai réalisé une trilogie « des volcans et des hommes » diffusée sur Arte il y a un peu plus de 10 ans. Cette trilogie m’a permis de faire un tour du monde des volcans et de me rendre ainsi en Islande, en Tanzanie, en Indonésie, au Japon, à Hawaii, au Mexique en Italie et aux Antilles. J’ai également réalisé un 52 minutes intitulé «Protection rapprochée» sur la gestion du Parc de la Soufrière.

    Par ailleurs, mon frère est volcanologue et nous avons arpenté ensemble les volcans indonésiens lors d’une série de reportage photo, il a accompagné Tazieff au sommet du volcan Mérapi, a travaillé sur le Vésuve et a ensuite été directeur de l’Observatoire de la Soufrière. Cela faisait donc pas mal de temps que je voulais me pencher sur la gestion de cette éruption de 1976. 

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    › Haroun Tazieff, c’est quoi ? C’est qui pour vous ?

    Haroun Tazieff a fait partie des hommes qui m’ont fait rêver lorsque j’étais adolescent. Cet homme a mené une vie d’une richesse exceptionnelle. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert cette véritable opposition avec Claude Allègre à partir de 76.

    L’idée est donc à la fois de faire redécouvrir ce mythe Tazieff du « Poète du feu » comme le surnommait Cocteau.

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    « Il y a opposition entre l'individu qui cherche à se distinguer, à être particulier, et le groupe qui cherche au contraire à uniformiser, à ce que tout le monde soit semblable. Et l'individu qui se distingue prend le risque d'être le bouc émissaire. Le risque est donc d'être sacrifié si on est trop original. »
    Claude Allègre

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    Haroun Tazieff, c’est un homme hors norme, qui a contribué à faire connaître au monde entier ce métier de volcanologue mais aussi de faire mieux connaître un aspect un peu oublié de Claude Allègre - masqué par sa carrière politique et provocatrice - celui d’un scientifique qui décrocha le prestigieux Prix Crawford, l’équivalent du Nobel et fut directeur de l’Institut de Physique du Globe à 38 ans.

    Tazieff / Allègre, ce sont deux conceptions de la volcanologie totalement opposée qui ont pourtant contribué chacune à ce que cette science est devenue aujourd’hui »

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    › BONUS

    LE DOC’ EN RÉSUMÉ En 1976, l'antagonisme de deux hommes fait irruption dans les médias. Leurs noms : Haroun Tazieff, volcanologue déjà connu du grand public et Claude Allègre, chercheur et tout nouveau directeur de l'Institut de Physique du Globe de Paris. Le contexte : l'éruption de la Soufrière de Guadeloupe et la décision de faire ou non évacuer les 70 000 personnes potentiellement menacés.

    Derrière cet affrontement individuel, deux conceptions de la volcanologie et de la gestion du risque naturel se cristallisaient. C'est en partant de ce que l'on a appelé « la crise de 76 » que ce film dresse le portrait de ces deux hommes que tout opposait, de ces deux scientifiques qui se sont affrontés par médias interposés puis jusque devant les tribunaux.

    À travers deux carrières aux antipodes l'une de l'autre, en plongeant dans ce qui a motivé deux vies exceptionnelles, à l'écoute de ceux qui les connaissent bien, ce documentaire reviendra aussi en filigrane sur ce qui aujourd'hui encore reste d'actualité, la gestion des catastrophes naturelles et son alter ego sur-médiatisé, le principe de précaution.

  • LES MAITRES DU CIEL

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    L’auteur et réalisateur du long-métrage Forces spéciales, Stéphane Rybojad revient à ses premiers amours : le documentaire. Derrière la caméra, il vient de concocter trois documentaires de 52 minutes consacrés aux avions civils et militaires. Diffusions dimanche 18 et 25 mai sur Planète +.

    Avions météos au cœur des ouragans, avions surdimensionnés pour transporter des trains ou d'autres avions, avions zéro gravité effectuant des paraboles à 9 000 mètre d'altitude, avions stratosphériques pour nous emmener aux limites de l'espace… Stéphane Rybojad nous envoie en l’air comme jamais !

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    Un retour au docu réussi selon Jean-Marc Tanguy, journaliste spécialiste de la Défense et auteur d’un Beau-Livre sur le commando Kieffer (LIRE LA CHRONIQUE). Ce dernier est même catégorique : «Chaque 52 minutes recèle deux avions à chaque fois».

    Ainsi, le premier documentaire est consacré à l'Atlas et à l'Airbus Zéro G, servant à simuler l'apesanteur. «La façon dont cette gravité zéro se créé est passionnante, et on peut aussi se retrouver aux commandes de l'Atlas dans un impressionnant vol à basse altitude, avec une ressource et quelques G à la clé», complète Jean-Marc Tanguy décidément intarissable.

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    Quant au second documentaire, il emmène le téléspectateur à bord de l'An-225, le plus gros avion du monde, dans un périple entre Croatie et Philippines. L'An-28 est, par contraste, une jeep du ciel, qu'on découvre dans le ciel tadjik.

    Le troisième numéro est quant à lui une rencontre avec deux géants américains, un DC-10 utilisé pour la lutte anti-incendie, et un B747 configuré pour accueillir un télescope

    planète +,avions,stéphane rybojad,documentaire

    › BONUS
    Rendez-vous sur la chaine PLANETE + :
    1ère partie : dimanche 18 mai à 20h45 : Airbus A300 Zéro G & Airbus A400 M
    2ème partie : dimanche 18 mai à 21h40 : Antonov AN-225 & Antonov AN-28
    3ème partie : dimanche 25 mai à 20h45 : DC-10 Ten Tanker & Boeing 747 Sofia (Nasa) 

     

     

  • LES VOYAGES DE MONSIEUR LOUSTAL

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    Du dessinateur Loustal, on dit qu’il sait restituer comme personne l’atmosphère d’un lieu ou l’état d’esprit d’un personnage. La preuve en images ?

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  • QUI VEUT LA PEAU DE MOBY DICK ?

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    On ne compte plus les adaptations du chef d’œuvre d'Herman Melville, celle-la se distingue des autres. La puissance des toiles de Jame’s Prunier revisite ce grand classique de la littérature de mer et de jeunesse. Une pépite ?

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  • UN WEBROBINSON #6

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    Qui n'a pas rêvé un jour de larguer les amarres et de partir vivre seul sur une île déserte ? Gauthier Toulemonde a exaucé son rêve (LIRE LA CHRONIQUE) en vivant seul l'an dernier sur une île déserte perdue face à l’immensité du Pacifique. Dès retour en France, il s'est attelé à l’écriture d’un livre à paraître très prochainement. Derniers échos d'un Webrobinson heureux qui va repartir seul et sur une île bien sûr !

    › LE FUTUR PROCHE

    « Je vais publier à l’automne prochain un livre sur l’expédition Web Robinson. Il comportera de nombreux dessins réalisés par le graveur Pierre Albuisson et des photos. A la fin de l’ouvrage figurera un petit guide à l’usage des personnes désireuses de larguer les amarres, tout en continuant de travailler.

    Résolument pratique, je donne des indications sur la façon de vivre en autarcie sur une île déserte, comme la journée type du travailleur nomade, le fonctionnement d’une installation solaire ou la constitution d’une valise médicale… »

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    › LE FUTUR MOINS PROCHE

    « J’envisage à présent de me rendre seul sur une nouvelle île située dans un milieu particulièrement hostile. C’est un endroit maudit où l’homme n’a pas franchement sa place. J’espère pour autant y trouver toute la beauté du monde. Elle se cache parfois là où on ne l’attend pas !

    Mon idée, c’est à nouveau de faire la promotion des énergies renouvelables et du travail à distance en totale autonomie. Le terrain, les aléas, la solitude, la liberté, la peur, les imprévus, les couchers ou lever de soleil, mes méditations… Tout ça me manque terriblement ! »

     

  • HAROUN TAZIEFF : SON PÈRE, CE HÉROS ?

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    Après-demain, c’est le centenaire de la naissance d’un volcanologue renommé : Haroun Tazieff (1914-1998). Frédéric Lavachery est l’auteur d’une biographie dédiée à son père, figure très populaire de la France des années 1960 à la fin des années 1990.

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    Haroun Tazieff est incontestablement une figure du monde de l’Aventure hexagonale du 20ème siècle. Un monde alors très segmenté : Jacques-Yves Cousteau pour la mer, Maurice Herzog pour les montagnes, Paul-Emile Victor pour les pôles, et donc Haroun Tazieff pour les volcans (ECOUTER LA BLAGUE A CE SUJET, C'EST ICI).

    Les plus anciens se souviendront de l’image publique laissé par l’homme : celle d’un homme de terrain qui ouvert la volcanologie contemporaine au plus grand nombre, souvent au grand dam des plus éminents scientifiques (un classique du genre).

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    Avec l’aide de collaborateurs qu'il s'est choisis tout au long de quarante années d'expéditions, Haroun Tazzief a développé la recherche en volcanologie, s'intéressant notamment au rôle des gaz dans les dynamismes éruptifs, à la présence d'eau dans les magmas, au volcanisme sous-marin, aux techniques de mesure des variations de champ magnétique en liaison avec l'activité éruptive, en encore à l'observation directe de la dérive des continents et aux échanges de masses et d'énergie entre les appareils volcaniques et l'atmosphère.

    Ce volcanologue-tout-terrain a ainsi largement contribué à révolutionner une science qui n'était guère reconnue, sinon quasiment inconnue en Belgique et en désuétude en France.

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    D’OMBRES ET DE LUMIÈRES

    Son histoire ne s’arrête évidemment pas à son passif de volcanologue, elle est étroitement liée à son rôle de passeur. Car, à l'instar d'un Jacques-Yves Cousteau, Haroun Tazieff a été un cinéaste. Il est un pionnier du «filmage» des volcans pris sur le vif et de la communication entre les volcanologues et le grand public. Il a démontré la nécessité d'expéditions pluridisciplinaires sur les volcans actifs et les volcans en éruption. Et ce, malgré nombre de polémiques.

    La lecture de cette bibliographie est éclairante, elle renseigne sur un homme, son destin, ses coulisses, une époque et ses secrets.

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    Haroun Tazieff était ainsi un ami proche du dessinateur belge Hergé qu'il a bien connu à Bruxelles. Le dessinateur le comparait à Jules Verne[1].

    Outre ses faces lumineuses, l'auteur dévoile d'autre plus sombres. Car depuis la mort d'Haroun Tazieff en 1998, Frédéric Lavachery tente de percer les mystères de ce père qui ne l’a pas reconnu et à l’enterrement duquel il n’a pas été convié.

    Un exercice littéraire délicat que le "fils de" réussi avec habileté et doigté. Un biographie volcanique ? Je vous laisse juge...

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    › À LIRE
    Un volcan nommé Haroun Tazieff de Frédéric Lavachery. 359 pages - 20,99 € (L’Archipel)

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    › BONUS
    2014 est l’année des commémorations pour le Centre Haroun Tazieff, grand instigateur des évènements (conférences, forums scientifiques, expositions, rencontres, chorales et même une pièce de théâtre au Festival off d’Avignon) célèbrant le centenaire de la naissance du volcanologue médiatique. Pour en savoir plus, rendez-vous sur http://tazieff.fr/



    [1] :     Hors-série À Suivre Spécial Hergé, mars 1983, p. 17.

  • FORTUNE FURTIVE 4|4

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    En mission de lutte contre la piraterie, la frégate de la Marine nationale Aconit croise dans le Golfe d’Aden quand le boutre Al Tarek lance un appel détresse. Malgré l'aide des marins français, le boutre battant pavillon indien menace de couler. Il est évacué. Quatrième et ultime volet  de ce reportage paru en 2009 signé Stéphane Dugast. 

    LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT 18 heures 30 (15 heures 30 GMT). Énièmes rotations entre le boutre et la frégate de la Marine Aconit. Cette fois, les premiers marins du boutre Al Tarek débarquent. Hagards, déboussolés mais vite rassurés par les sourires des militaires français.

    DSC_0131 copie.jpgA quelques encablures de là, l’ultime rotation de l’hélicoptère s’annonce périlleuse. Il faut ré-embarquer la pompe Goniva dans l’aéronef pour le ramener sur l’Aconit. Le plongeur est exténué. Depuis 7 heures ce matin, il multiplie les hélitreuillages. «J’ai eu très peur. C’est à la voix que je l’ai motivé. J’ai tout de suite compris que William n’allait pas fort. Heureusement, c’est un battant et un marin consciencieux», confiera a posteriori Michaël Joly, pilote de l'hélicoptère Panther.

    A dix neuf heures moins dix, ce dernier poussera un ouf de soulagement en posant son aéronef sur le pont d’envol de la frégate furtive. Fin des manœuvres aviation. Déshydraté et exténué, William H., plongeur de l’hélicoptère, filera vite à l’infirmerie. Quant aux treize marins du Al Tarek recueillis, ils passent à table après s’être douchés, avoir été interrogés et auscultés médicalement.

    Tous affichent des mines réjouies. Seul le capitaine indien du boutre fait grise mine suite à la perte de sa cargaison : «J’ai perdu 2 300 chèvres d’une valeur de 25 dollars chacune, faîtes le calcul…».

    En passerelle, les marins de quart continuent de garder un contact visuel sur le boutre abandonné. Le commandant de l’Aconit (le «pacha» dans le jargon), quant à lui, en profite pour aller dîner soulagé : «Ça a été une opération de longue haleine. Après avoir épuisé toutes les solutions, il a fallu se résoudre à évacuer l’équipage pour des raisons évidentes de sécurité». Quant au devenir du boutre désormais sans équipage, les marins de l’Aconit garderont bien évidement un œil dessus toute la nuit afin d’éviter toute collision et fortune de mer à un navire croisant dans les parages.

    *

    DSC_0152 copie.jpgIl est vingt et une heures dans le Golfe d’Aden. La nuit enveloppe peu à peu la frégate. La silhouette du boutre livré aux soubresauts de l’océan devient fantomatique.

    Le calme règne en passerelle. Les marins de quart se préparent à veiller toute la nuit le bateau abandonné quant un marin aux yeux de hibou réveille l’assistance : «Il coule, il coule… Le Tarek est en train de couler…».

    Branle-bas de combat instantané en passerelle. Les projecteurs se braquent sur le boutre dont on ne distingue plus qu’une masse sombre ballotée par les flots. «On ne voit plus que le bloc passerelle» jauge le marin aux yeux perçants. De lointains bêlements se font entendre. Les chèvres. La nuit tombe définitivement.

    La lumière des projecteurs semble de plus en plus faible. Silence religieux sur les extérieurs. Les marins français semblent recueillis. La nuit et les flots engloutissent définitivement le boutre Al Tarek. Vingt deux heures, plus aucun écho sur les écrans radars de navigation. Dehors, le vent ne faiblit pas.

    La mer se creuse. Plus aucune silhouette ou masse sombre visible sur bâbord. «Le boutre Al Tarek a coulé». Les bêlements de plus en plus lointains s’évanouissent dans l’infini de la nuit. Al Tarek a été englouti par l’océan. «A moins qu’il ne flotte entre deux eaux. Ce qui rend bien évidemment la navigation dangereuse pour les autres navires», tempère le pacha. Le lendemain matin, un vol de reconnaissance de l'hélicoptère Panther officialisera le naufrage du Al Tarek.

    Aucune trace de sa coque ni de sa cargaison sur des flots devenus plus calmes. Quant aux treize rescapés, ils seront débarqués l’après-midi même dans le port d’Al Mukalla afin d’être remis aux autorités yéménites. Ainsi en ont décidé les tractations diplomatiques. Jadis, les marins de cette région du globe réputée dangereuse à la navigation à cause de ses moussons et de ses vents imprévisibles devaient souvent leur bonne fortune à leur boutre et sa voile (de fortune) de forme carrée.

    Quand l’écrivain-voyageur Joseph Kessel (1898-1979) écrira une fiction ayant pour cadre la mer Rouge, l'Éthiopie, l'Érythrée, la Somalie et le Yémen, le titre était tout trouvé : «Fortune carrée».

    Sept décennies plus tard, la bonne fortune a cette fois été furtive pour les treize marins du boutre Al Tarek(FIN)

     

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    REPORTAGE CHASSE AUX PIRATES
    FORTUNE FURTIVE

    Episode 4|4

    Reportage extrait du COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.

  • FORTUNE FURTIVE 3|4

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    La frégate de la Marine nationale Aconit croise dans le Golfe d’Aden quand le boutre Al Tarek lance un appel détresse. Les marins français ont pu réparer l'avarie du boutre battant pavillon indien. La frégate furtive va pouvoir poursuivre sa mission de de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien, sauf contretemps. Troisième et avant-dernier volet de ce reportage paru en 2009 signé Stéphane Dugast.

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    LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT 13 heures 10 (10 heures 10 GMT). Les marins militaires peuvent enfin souffler quand retentit un nouvel appel de détresse. A l’autre bout du fil, le capitaine de l’Al Tarek sur la VHF canal 16 : «On prend des paquets d’eau par l’arrière. Nos pompes ne suffisent plus. On s’enfonce. On va couler. Venez nous sauver…».

    Les déclarations du capitaine indien encouragent peu à l’optimisme. Nouveau décollage de l'hélicoptère Panther embarqué sur la frégate française. Pas de répit pour les équipes aviation. Une stratégie est rapidement mise sur pied. Trois nouveaux experts militaires sont dépêchés sur les lieux pour de nouvelles investigations.

    André D., chargé de la prévention et de la sécurité à bord, accompagnera Alexandre D., mécanicien, et Sébastien G., chef machine de la frégate. Sur l’Aconit, la mécanique est huilée. Décollage moins de vingt minutes plus tard. Hélitreuillages effectués sans anicroches. Manœuvres aviation une nouvelle fois rondement menées. Les experts de l’Aconit sont vite à l’œuvre.

    Premier bilan alarmant. «L’une des pompes du boutre est hors service. L’eau monte rapidement, trop rapidement…», diagnostique le chef machine. «Réparation impossible !» selon le chargé de prévention et de la sécurité à bord de l'Aconit dépêché sur le boutre. « L’équipage veut abandonner le navire. Leurs valises sont déjà prêtes !» explique le traducteur.

    Rapides Al_Tarek (28).JPGcogitations du pacha et de ses équipes qui ne cèdent néanmoins pas à la panique. Afin d’évacuer le trop plein d’eau et permettre au boutre de continuer sa route, le pacha décide d’envoyer une pompe sur Al Tarek. «Une pompe Godiva avec un débit de 20m3 par heure pour écoper» précise des marins manœuvriers déjà affairés à empaqueter cet outil devenu précieux.

    Nouvelle rotation de l’hélicoptère embarqué. Seize heures quarante. La Godiva est à poste. «Y a plus qu’à, faut qu’on…» ironisent certains marins en passerelle. «Le boutre s’enfonce de plus en plus» remarquent néanmoins des observateurs, oiseaux de mauvaises augures. Confirmations à la VHF. La montée inexorable du niveau d’eau a finalement noyé les moteurs. Verdict sans appel des marins français au chevet du Al Tarek : « On ne peut plus redémarrer les machines. Elles sont complètement noyées ».

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    Tension extrême sur l’Aconit. Le temps suspend sa ronde infernale. Le boutre continue quant à lui sa sarabande sur une mer de plus en plus hachée. En passerelle, l’ordre du pacha tombe comme un couperet : «Vous évacuez. Évacuation des marins du Al Tarek ainsi que des membres de l’équipe d’investigation ».

    Pendant ce temps, à l’arrière de la frégate française, on s’active. Michel F., le capitaine d’armes (NDLR : sous-officier en charge de la discipline) et ses «hommes verts» s’affairent à préparer l’accueil des réfugiés dans le hangar aviation. Bancs de musculation et vélo d’appartement ont vite été remisés au profit de lits picots.

    Bouteilles d’eau IMG_3168 copie.jpgminérale et cartons de biscuits s’entassent à proximité. Le «Bidel» (NDLR : le surnom du «capitaine d'armes») est aux anges. Rompu à ce genre d’opérations d’assistance comme lors de la mission «Balyste» au large des côtes libanaises, l’accueil de treize marins en perdition ne l’effraye pas le moins du monde : «C’est une mission de sauvetage et d’assistance ». Pour lui, l’esprit de la mission est clair : «Sourire, hospitalité mais sérieux. On procèdera à des palpations de sécurité».

    Même sens du détail chez «Monsieur le Commissaire», l’officier en charge de la logistique: «Auscultations médicales pour tout l’équipage du boutre suivies d’une interrogation des marins afin d’établir l’identité précise de chacun. On pourra ainsi informer plus précisément les autorités diplomatiques ». Il est dix-huit heures. Les marins de l’Aconit demeurent sereins. Pour l'instant... (A SUIVRE)

    Stéphane DUGAST

     

    cols_bleus_n_2921_medium2.jpgREPORTAGE CHASSE AUX PIRATES
    FORTUNE FURTIVE
    Episode 3|4

    Reportage extrait du COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.

  • FORTUNE FURTIVE 2|4

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    En mission de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien, la frégate furtive Aconit croise dans le Golfe d'Aden quand le boutre Al Tarek lance un appel détresse aux marins français. Une opération de sauvetage est lancée, solidarité des gens de mer oblige. Survol aérien du boutre balloté par les flots. Second des 4 volets de ce reportage paru en 2009 signé Stéphane Dugast.

     

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    LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT 8 heures 30 (5 heures 30 GMT). Depuis l'hélicoptère Panther de la frégate française volant à l'applomb du Al Tarek, le plongeur, William H., descend sans encombres sur le pont en bois du boutre. Premiers éléments d’information: «Machines en rade confirmées».

    Compte tenu de la situation, le commandant de l'Aconit décide d'emblée d’envoyer des experts à bord du boutre. Deux nouveaux membres d’équipage vont ainsi être hélitreuillés afin de porter assistance aux marins en détresse. Wassim L., un marin «arabisant», fera office de traducteur tandis qu'Alexandre D., mécanicien de métier, évaluera les dégâts. «Faîtes tout pour réparer…» souffle le pacha.

    L’opération de sauvetage est en cours. Un évènement galvanisant pour tout marin embarqué. «C’est pour des missions de ce genre qu’on fait ce métier» glisse un jeune matelot enthousiaste. A bord de l’Aconit, on demeure cependant appliqué et concentré. «Tout peut vite déraper !».

    Le commandant a mis en garde ses hommes. Dix heures moins vingt. Désormais visible depuis la frégate, Al Tarek danse sur les vagues. Roulis et tangage prononcés du boutre battant pavillon indien. C’est désormais aux jumelles que les marins scrutent la suite des opérations tout en étant à distance raisonnable du bateau bringuebalé par les flots. «Sécurité nautique oblige» selon l’officier chef de quart. 

    P1050448 copie.jpgLa mer est hachée. Les vents soutenus. De prime abord, le sauvetage ne va pas être aisé. Confirmations du commandant, le «pacha» dans le jargon : «La situation est plus compliquée qu’elle en a l’air. Avec l’arrêt des moteurs, les pompes de cales ont pu se stopper. Le trop plein d’eau n’est plus évacué. Comme le boutre est déjà une véritable coquille de noix ballotée par les flots et les courants, cela ne laisse rien présager de bon…».

    A bord, le mécanicien expert dépêché sur place confirme la panne sèche du Al Tarek. Une réparation des moteurs semble néanmoins possible. Un ravitaillement en gasoil est immédiatement déclenché.

    Trois possibilités s’offrent au pacha et à ses 160 marins. Un ravitaillement par voie maritime en utilisant l’embarcation de drome opérationnel (EDO) (NDLR : embarcation rapide). «Efficace sauf si la houle est conséquente. Le transbordement de bidons devient alors trop dangereux» estime le bosco.Un ravitaillement «plus traditionnel» est également étudié : «On tend une aussière entre nous et le boutre afin de faire ensuite passer les bidons d’un bord à l’autre».

    Même atout et même handicap que pour le premier mode opératoire. Une troisième solution consiste à ravitailler par voie aérienne en multipliant les rotations hélicoptères. «L’ultime recours en cas de non faisabilité des deux premiers modes opératoires».

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    Finalement, la mer et les conditions météorologiques du jour vont décider le pacha. Compte tenu de la houle et des vents, l’embarquement et le débarquement de futs de gasoil par embarcation sont jugés d’emblée trop dangereux. Quant à tirer une aussière entre les deux bords, le bosco et ses manœuvriers vont tout tenter pendant une heure. En vain. Le bosco et ses équipes pestent.

    «Impossible de tendre une aussière dans ces conditions». Le boutre n’est d’ailleurs plus véritablement maître de sa route et de sa vitesse. Le transfert des bidons d’essence par voie maritime est impossible. Onze heures du matin, l’hélicoptère Panther va donc assurer le ravitaillement en gasoil du boutre. Treize heures. Pas moins de 5 allers-retours ont finalement été nécessaires pour transborder les 700 litres d’essence et récupérer les membres d’équipage impliqués. Mission rondement menée.

    Le boutre peut reprendre sa route cap au nord vers les côtes yéménites et la cité de Mukkalah tandis que l’Aconit va poursuivre sa patrouille dans le Golfe d’Aden sur un rail Ouest-Est, le long de l’International Recommended Transit Corridor. L’IRTC dans le jargon militaire, la route la plus sécurisée pour les navires vulnérables. Soient tous ces bateaux les plus prisés par les pirates sévissant dans le Golfe d'Aden... (A SUIVRE)

    Stéphane DUGAST


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    cols_bleus_n_2921_medium2.jpgREPORTAGE CHASSE AUX PIRATES
    FORTUNE FURTIVE
    Episode 2|4

    Reportage extrait du COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.

  • FORTUNE FURTIVE 1|4

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    Afin de lutter contre la piraterie dans l’océan Indien, l’Union Européenne a lancé une opération militaire navale d’envergure. Nom de code de l’opération ? «EUNAVFOR/Atalante». L’été 2009, la frégate Aconit a participé activement à cette opération dans le Golfe d’Aden. Embarquement sur cette frégate furtive de la Marine pour une navigation sous haute surveillance. Premier des 4 volets de ce reportage signé Stéphane Dugast.

     

    5 heures 40 (2 heures 40 GMT). Branle-bas de combat au Central Opérations (CO). Six heures moinscarte globe.jpg vingt. C’est l’effervescence depuis un appel de détresse matinal sibyllin. Un boutre yéménite est en perdition. «Moteur en panne et voie d’eau à bord» a annoncé son capitaine aux marins français sur la VHF 16.

    «A bord de ce bateau, c’est visiblement la panique», analyse à chaud Rémy B., l’officier chef de quart opérations pendant le «quatre à huit». (NDLR : quart de 4 heures à 8 heures). D’après les autres bribes de la communication parvenues à bord, l’équipage souhaiterait même d’ores et déjà quitter le boutre. «A confirmer» annonce sèchement l’officier de quart filant briefer son pacha monté dard-dard au Central Opérations.

    Conciliabules inaudibles et premières décisions du capitaine de vaisseau, Guillaume G. commandant l’Aconit. Programme d’activités du jour logiquement bouleversé. La frégate française se déroute sur zone et abandonne temporairement sa patrouille. «Logique, c’est nous qui sommes les plus prêts», jauge le pacha. Bientôt sept heures.

    Décollage de l’aéronef embarqué imminent. Sur le pont d’envol, les équipes aviation sont déjà à pied d’œuvre afin de faire décoller le Panther dans les plus brefs délais tandis que les pilotes sont rapidement briefés sur les tenants et les aboutissants de la mission. Quant aux équipes de mise à l’eau d’embarcations, elles sont elles aussi sur le qui-vive. Au cas ou… Il est sept heures. Le jour se lève. Il est sept heures. Les marins de l’Aconit n’ont jamais sommeil.

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    IMG_2787 copie.jpgMatin brumeux au milieu du Golfe d’Aden. Dans cette baie enchâssée entre la corne de l'Afrique et la péninsule arabique et sous les feux de l’actualité depuis les nombreux actes de piraterie perpétués ces derniers mois. Sept heures passées de 30 minutes. L’horizon est désespérément vide depuis la passerelle de la frégate immatriculée F713. A l’inverse, l’écho du boutre en perdition est clairement identifié sur les écrans radars du Central Opérations (CO).

    Le calme qui y règne est néanmoins olympien. Ailleurs, les spéculations vont bon train. Bateau-pirate ? Embarcation leurre pour piéger les marins militaires français ? Bâtiment chargé d’immigrants clandestins ? Simple bateau de pêche ? Tous les scénarios sont envisagés quand de nouvelles bribes d’informations parviennent jusqu’à la frégate grâce au vol de reconnaissance du Panther.

    Le boutre a désormais un nom : Al Tarek. C’est un bateau de transport aux dimensions modestes battant pavillon indien. Treize marins à bord. Des indiens, dont le capitaine, des somaliens et des yéménites. «Ce bateau n’est pas classifié suspect en terme de piraterie » annonce les marins du bord spécialistes du renseignement après consultation de leur base de données. De leur côté, les pilotes de l’aéronef poursuivent prudemment leur survol. Quant à la cargaison du boutre, elle va étonner plus d’un marin. Al Tarek transporte des chèvres.

    Al_Tarek (23) copie.jpg«Plus de 2300 !» précisera d’emblée son capitaine indien. Une conversation sur la VHF 16 menée en langue arabe permet d’en savoir plus. En transit entre le port de Bosasso, situé au nord de la Somalie, et Al Mukalla au Yémen, Al Tarek fait face à une avarie de ses machines. Ses réservoirs sont quasiment à sec. Les côtes éloignées. A plus de 60 nautiques (NDLR : 140 km).

    Les conditions météorologiques sévissant sur place font paniquer l’équipage. Sur l’Aconit, on est plus rationnel. Rapide analyse de la menace piraterie. A bord du Al Tarek, a priori aucune arme, ni grappins ou échelles pour aborder un autre navire mais des marins excités à la vue d’un hélicoptère de l’aéronautique navale française.

    Confirmations du pilote à la radio. «Ils veulent tous quitter le bord. Ils sont tous sur le pont pour nous faire signe de les embarquer». Après discussion avec son état-major, le «pacha» (NDLR : surnom du commandant à bord des bateaux gris) tranche: «J’envoie le plongeur pour investiguer les machines et analyser la situation». Dans quelques minutes, le boutre devrait être visible à l’œil nu depuis la frégate furtive. En attendant, l’opération de search and rescue (NDLR: recherche et sauvetage) est définitivement lancée, solidarité des gens de mer oblige... (A SUIVRE)


    Stéphane DUGAST

    *

    cols_bleus_n_2921_medium2.jpgREPORTAGE CHASSE AUX PIRATES
    FORTUNE FURTIVE
    Episode 1|4

    Reportage extrait paru dans COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.

  • ÉTONNANTS VOYAGEURS : LE PRIX NICOLAS BOUVIER

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    Décerné tous les ans durant le festival Étonnants Voyageurs, le Prix Nicolas Bouvier couronne l’auteur d’un récit, d’un roman, de nouvelles, dont (assurent ses promoteurs) «le style est soutenu par les envies de l’ailleurs, à la rencontre du monde». Explications, brèves présentation des lauréats depuis 2007 et de ceux en lice pour 2014.

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    Eminent écrivain-voyageur du XXème  siècle, Nicolas Bouvier (1929-1998) a été un  fidèle du festival Étonnants Voyageurs, qu’il tenait pour «son» festival, auquel il participa activement, et dont il ne manqua aucune édition.

    En 2007, ses amis écrivains, autour d’Éliane Bouvier, ont décidé de créer un prix littéraire, portant son nom, qui distingue chaque année un texte de grande exigence littéraire, français ou étranger (à la condition d’être traduit) prolongeant l’esprit de son œuvre.

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    Depuis sa création, le Prix Nicolas Bouvier a couronné :

    2013
    Bernard Bonnelle, Aux belles abyssines (La Table Ronde)  (LIRE LA CHRONIQUE)

    2012
    John Vaillant, Le Tigre. Une histoire de survie dans la taïga (traduit de l’anglais par Valérie Dariot) (Editions Noir Sur Blanc)
    2011
    Aude Seigne, Chroniques de l’Occident nomade (Editions Paulette)
    2010
    Colin Thubron, En Sibérie (Hoëbeke)
    2009

    Lieve Joris, Les hauts-plateaux (Actes Sud)
    2008
    Blaise Hofman, Estive (Zoé éditions)
    2007
    David Fauquemberg, Nullarbor (Hoëbeke)

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    La première sélection 2014 :

    - Bernard CHAMBAZ, Dernières nouvelles du martin pêcheur, Flammarion
    - Eduardo HALFON, Monastere, Quai Voltaire
    - Shumona SINHA, Calcuta, L’Olivier
    - Cédric GRAS, Le cœur et les confins, Phébus
    - Tim ROBINSON, Connemarra, Hoëbeke
    - Guillaume JAN, La fantaisie du missionnaire, Intervalles
    - Benny ZIFFER, Entre nous, les Levantins, Actes Sud
    - Alain HERVE, Amoureux des îles, Arthaud
    - Serge FILIPPINI, Rimbaldo, La Table Ronde
    - Francisco AZEVERDO, La recette magique de Tante Palma, Autrement
    - Edouard LAUNET, Le Seigneur des îles, Stock

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    5172NRW2YGL._AA220_.jpg› BONUS

    Le livre de Nicolas Bouvier que je vous conseille de lire : L’Usage du monde.

     

  • LES PASSANTS DU GRAND NORD

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    Fidèles à leurs traditions printanières, Dominique Simoneau et Pascal Hémon disparaissent, chaque année, des écrans radars parisiens et bretons durant 3 semaines. Direction plein Nord, pour un raid à ski en terre de Liverpool.

    La Terre de Liverpool, c’est où ? D'un point de vue purement géographique, c’est par 70°28'59 Nord et 21°57'36 Ouest.

    D'un point de vue plus descriptif, c’est situé sur la côte Est du Groenland, à proximité de la dernière  communauté habitée au Nord de la côte, à Ittoqortoormiit, soit à l’entrée du  Scoresby Sund le plus vaste fjord du monde.

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    D'un point de vue littéraire, c’est le territoire des racontars arctiques de l’écrivain Jorn Riel.

    Ou bien encore, d'un point de vue plus poétique selon les mots du commandant Charcot (VOIR LA CHRONIQUE) : «Le soleil se couchait derrière les hautes montagnes, pour se lever presque aussitôt, il incendia la côte Nord du Sund et colora d'un  rose tendre et féérique la splendide ligne des glaciers de la rive Sud.  Le ciel était taché seulement d'une main nuageuse de fine dentelle amarante qui se tendait comme pour nous souhaiter la bienvenue».

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    Les sacs sont bouclés, skis, tente, réchaud et tout ce qui est nécessaire au confort des bivouacs arctiques. Les pulkas et le fusil les attendent sur place. C'est la saison des ours et ils devront soigneusement éviter d'aller les chatouiller de trop près.

    C'est aussi la saison bénie du printemps, avec une bonne glace de banquise bien solide, des températures douces entre -5° et -10°C, un jour quasi  permanent, et du soleil !

    Dominique et Pascal passeront quelques jours auprès de leurs  amis dans le village avant de partir pour une douzaine de jours entre banquise et montagne. En terre de Liverpool donc !

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    › EN SAVOIR PLUS

    Leur association Diagonale Groenland